lundi 2 février 2015

Fiches de lecture - récits de prisonniers de guerre

Dernière mise à jour 01/04/2022 - Guerre et captivité
Le dernier livre lu dans chaque catégorie est en première position .


APPRENDRE ET COMPRENDRE LA VIE CAPTIVE DU PRISONNIER DE GUERRE
Sans aucune prétention, je fais désormais des fiches de lecture pour chaque récit. C'est un travail énorme. Il faut parfois que je relise des livres  bouquinés il y a quelques années sans avoir fait de fiche, ou avec des fiches incomplètes ou pas assez explicites à mon gout aujourd'hui. Vu le nombre d'ouvrages à avaler, je ne sais pas si ma démarche aboutira jusqu'au dernier ... Je commence donc et j'alimenterai petit à petit cette rubrique.

Les futurs livres à travailler se trouvent dans la rubrique: livres de prisonniers de guerre 
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J'ai le choix de faire:
une synthèse succincte de quelques lignes pour chaque livre avec mon opinion. Mais l'avis restera purement personnel avec ma seule et unique critique. 
ou
je peux ne mentionner que les grands faits constitutifs de la vie de prisonnier (lieux de capture, grades, armes, dates de libération, moyens de locomotion de libération ...). Mais on passe a coté d'anecdotes historiques propre à la vie constitutive du prisonnier. De plus, certains récits ne mentionnent pas toujours toutes les informations ...
ou
je peux mentionner tous les éléments en quelques pages, ensemble riche qui permet de retrouver assez aisément dans le livre un passage particulier. Il a l’inconvénient de rendre les recherches particulières difficiles (localisation du Stalag, lieux de capture ...).


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Je vais donc, pour chaque récit abandonner la synthèse succincte de quelques lignes. Mais je vais harmoniser uniformément les points suivants:

1 - Insérer la photo du premier plat de couverture du livre
2 - Mentionner en légende le titre, l'auteur, la maison d'édition ou imprimerie, le nombre de pages et l'année de publication , le prix à l'époque et si possible l'ISBN.
3 - Donner mon avis en 4-5 lignes maximum (parfois difficile à tenir ...)
4 - Sous forme d'un tableau commun à tous les récits, donner les indications importantes des étapes menant à la captivité et à la libération.
5 - Insérer une fiche de lecture reprenant les étapes importantes, mais aussi toutes les anecdotes qui donnent la richesse du livre

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Enfin, je me suis rendu compte après quelques fiches qu'il serait opportun de classer les livres dans un minimum de 5 catégories:


A+ .         Le top du top - bref la crème de la crème        

A1  . A lire - le récit apporte une richesse historique, un plus dans la vie d'un captif pour apprendre et comprendre, avec des petits détails qui font que j'ai aimé.

A2 . Très bon récit, qui mérite d'être lu et que j'ai aimé mais dont un ou plusieurs points ne permettent pas le classement en A1 

B  . Peut être éventuellement lu, mais le récit n'apportera pas grand chose, creux, imprécis, parfois ennuyeux .. bref du 2ème choix, n'est pas qualifié pour monter sur le podium  !!!

C  . Tout est raté - perte de temps, de place et d'argent. Direction la revente, la benne à papiers, caler un pied de lit , c'est à dire hors jeux. La ou les raisons seront clairement expliquées


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Livres classés  par dernier livre lu pour chaque catégorie:

A+ top du top

** LA RONDE DES STALAGS - Henri Oudot


A1


**GUERRE ET CAPTIVITE  Claude Arnaud
**AU FIL DES JOURS DANS LA TOURMENTE  – Michel Péan
**UNE GUERRE QUI NE FUT PAS SI DRÔLE  Maurice Ducotey
**CARNET D'UN PRISONNIER DE GUERRE (1939-1942) – Anne Chardigny
**MATRICULE 31173 René Barbeau
** MAX MATRICULE 21835 – Martial Thibert
** DE LA MER DU NORD A LA MER NOIRE – William Lecourt

** LE BON COMBAT Roland Loubet
** LE RETOUR Maurice Laouënan
** LES ANNÉES TRISTES – Jean Aymonin

** LES ENKAGES  Jean Louis Champeaux

A2



** MES 5 ANNEES EN ALLEMAGNE  - Jean Lemarié
** UN PRISONNIER DE LA VIENNE AU STALAG IIIB - Max Lefort 
** MATRICULE 42132 STALAG IIIB  - Maurice Buisson
** 1939-1945 SEPT ANNÉES VOLÉES A MA JEUNESSE  - Louis Suarez - Marie Ange Bartholomot Bessou
** GOTT MIT UNS  - Jean Spolidor et Marie-José Camazon
** LES CHIENS VERTS  - Roger Bouëry
** RÉCIT DU PRISONNIER DE GUERRE  - André Carrasset
** LES DERNIERS CAVALIERS  - Gilbert Bonnieux
** MA CAPTIVITÉ  - Roger Sauvan
** SOUVENIRS DE CAPTIVITÉ  - Joseph Sagnes
** IL Y A UN DEMI-SIÈCLE VIE ET AVENTURES D'UN PRISONNIER OUTRE RHIN  - René Pihéry
** MATRICULE 33280 - Robert Guipouy
** MATRICULE 36476 STALAG IIIA LUCKENWALDE - Paul Bonhomme
** LA MOISSON HUMAINE - F. Brague
** CINQ ANNÉES DURANT ...  A. Devillers 
** CINQ ANS DE CAPTIVITÉ  René Suatton
** GUERRE ÉCLAIR ET BARBELÉS - Paul Courboillet
** KG PRISONNIER DE GUERRE - Fernand Marty
** MA LIBÉRATION PAR LES RUSSES - Raymond David
** MES GRANDES VACANCES... A MOI...   André Leraitre
** POUR QUE CA SE SACHE AUSSI - Albert Castere
** PRISONNIERS A NEUF BRISACH  Marcel Poisot

2ème choix


**MÉMOIRES D'UN PRISONNIER DE GUERRE -  Albert Laumonier
**VOYAGE GRATUIT -  E Gontier
**UNE GUERRE DE SEPT ANS - Michel Gautier
** J’ÉTAIS LE 49901 - Omer Clicque
** KG SOUVENIRS DE CAPTIVITE - Marcel Triolet

** CETTE ANNÉES, LES POMMES SONT ROUGES
Georges et Laurent Gerra
** J'AI ÉTÉ PRISONNIER EN ALLEMAGNE Jean Péron
** LE CARNET DE ROGER Florent Silloray
** MÉMOIRES D'UN PRISONNIERS FRANÇAIS EN ALLEMAGNE Robert Arnaud-Coffin
** SOUVENIRS DE CAPTIVITÉ ET D’ÉVASION
 MAI 1940 - MAI 1941  Hubert Penet
** UN HOMME DANS LA TOURMENTE Alfred-Henri Hoert

3ème choix

** LA DERNIÈRE CONTRE ATTAQUE FRANÇAISE 
Michel Dumontier-Drouet


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LA RONDE DES STALAG – HENRI OUDOT


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LA RONDE DES STALAGS - HENRI OUDOT - imprimerie l'Universelle Auxerre - 330 pages - 1947 - pas de prix - sans ISBN

A ce jour, le meilleur des livres sur la captivité. Une richesse de détails époustouflante, le ténor des récits. L'auteur journaliste de métier fait la forte tête durant la captivité, et assume même dans les situations les plus pénibles. Lecture difficile car 61 lignes par page (c'est tout petit !!), grande fragilité de la reliure (complément démantibulé à la fin de la lecture - mauvais papier d'après guerre, reliure minimaliste) et grande difficulté pour le futur lecteur de trouver un exemplaire. Si vous avez l'occasion de vous en procurer un, même en mauvais état, foncez !!
 L'auteur, marié, originaire de l'Yonne est maréchal des logis à la 522 ème compagnie du 8ème train auto. Il est avant guerre journaliste au quotidien d'Auxerre. Appelé le 23 août 1939. Séjourne 4 mois d'hiver à Munster. Il est d'abords comptable, puis conducteur. Il cantonne à Schweighouse à partir de février 1940. A partir de mai 1940, quelques attaques aériennes. Il est armé d'un revolver 1892 avec seulement 5 cartouches. Sur les 260 hommes de la compagnie, seulement une centaine avaient un fusil Lebel ou mousqueton, les autres n'étaient pas armés. Certains n'avaient pas d'étui pour le revolver et le portaient à la ceinture comme les cow-boys. 12 juin, départ du cantonnement pour Fellering, puis Gerbepal et Corcieux. A transporté en bus vers le front des polonais habillés de neuf. Le 17 juin, le centre de Belfort est mitraillé par un avion «italien». Après un grand périple de transports, ils se trouvent encerclés sur le secteur Saulxures sur Moselotte / Cornimont. Le capitaine ordonne d'abandonner les véhicules. Ils restent dans la forêt de Gehans. Ils voient l'ennemi le 21 juin, un adjudant capture 2 allemands pour finalement les laisser partir vu la situation. Le 22 juin, deux officiers partent au village pour prendre contact avec allemands et reviennent deux heures plus tard en ayant pour consignes de se tenir tranquille et ne pas gêner la circulation routière entre Cornimont et Remiremont, de ne manifester aucune hostilité envers les allemands et d'attendre les ordres. Une dizaine de prisonniers tentèrent une évasion mais ils reviennent à cause des fortes pluies du moment. 23 juin, ordre de reprendre la garde des camions et de les remettre en marche. Dans l'après midi, 3 soldats allemands viennent à lui et lui demande où un café est ouvert. Les trois soldats lui serrent la main en partant. Le 24 juin, les deux officiers repartent la Feldkommandantur et reviennent avec la bonne nouvelle qui stipulent qu'ils ne sont pas considéré comme prisonniers et qu'ils allaient bientôt pouvoir repartir. Remettent armes, casques et masques à gaz. Ordre pour le 26 juin de rassembler tous les camions et de livrer ce matériel à Neuf Brisach et recevoir là bas les ordres. Est signalé que tous les prisonniers qui se cacheraient ou prendraient la fuite seraient fusillés. Des affiches apposées dans la région mentionnent que toute personne cachant des PG serait fusillés également. Ravitaillés par la population qui bravent les sentinelles. Arrive à la caserne Lacarre de Colmar; des PG son ravitaillés par des civils à travers les grilles ou par dessus les murs. Départ très rapide vers la caserne Abatucci de Neuf Brisach le 26 juin. Transporté dans une prairie devenue boueuse suite aux fortes pluies tombées. Le 27 juin, une roulante arrive dans la prairie, une soupe est servie, c'est a dire de l'eau chaude avec des débris de légumes. Des tonnes à eau venues d'Allemagne permettent de remplir les bidons. 28 juin au matin, rassemblement pour occuper la ville. Entre part la porte de Bâle. Occupe la maison d'un bijoutier quartier de Bâle. Il loge au 1er étage chez le photographe Lehmstedt. L'eau vient d'Allemagne car les canalisation ont été sabotées par l'armée française en juin 1940.Utilisent l'eau d'un puis pour la consommation non alimentaire.
Pendant 5 semaines, alimentation d'une mince portion de pain KK allemand souvent moisis, une tranchette de lard, haricot, poix, orge, millet. Quelques PG reçoivent des colis apportés par des connaissances alsaciennes. A envoyé une carte avec l'autorisation de ne mettre que 5 mots pour la famille, et acheminée par la croix rouge.
Quelques PG se tenant trop près des remparts sont tués ou blessés. Organisation de corvées. Artisanat de cadres, cannes, pipes contre des vivres ou des cigarettes. Des espagnols républicains, travaillant dans un chantier à proximité auraient été emmenés avec les prisonniers. L'auteur passe son temps à réapprendre l'allemand. Des affiches sont apposées sur les arbres de la place, sur 2 mètres de hauteur, afin de regrouper des unités, des professions, des régions. Les allemands assuraient une très proche libération.
Personne n'a jamais entendu parler de l'appel du 18 juin.
24 juillet – la voie ferrée est rétablie par les pionniers allemands. Les premières lettres et colis arrivent. Certains PG sont libérés, principalement des postiers et des cheminots de la SNCF.
Départ du 1er groupe de 3000 PG le 28 juillet par la porte de Colmar pour une destination inconnue.
L'auteur part le 30 juillet, à pied pour Colmar; il arrive en ville la nuit. La population signale que le convoi précédent était parti pour l'Allemagne via Strasbourg. Certains profitèrent de situations favorables pour s'évader. PG regroupés par groupe de 55 pour monter dans des wagons. Des PG réussirent à déplomber la porte et à s'évader en sautant du wagon lors d'un ralentissement. Arrivent au petit matin à Strasbourg. 01er août Départ à pied vers le Rhin où attendent 3 bateaux de plaisance.Se débarrassent des derniers chiens suivant la colonne et des cannes avant de monter sur les embarcations. Reçoivent une boule de pain par personne.
Départ vers 12 heures, l'auteur est assis sur un siège de passager. Son bateau s’arrête près de Coblence pour la nuit, les PG sont enfermés dans les salons principaux du bateau. Arrêt à Cologne durant une grosse demi heure pour embarquement de vivres. Contre paiement, distribution de cigarettes, ou de soupe, ou de pommes de terre. Sans argent, l'auteur ne peut manger que sa boule de pain sec avec de l'eau puisée dans le Rhin. Passe par Wesel, distribution de quelques vivres.
Parqués dans une prairie entourée de barbelés. Bâtiment de croix rouge sur le coté avec PG polonais. Les malades et les éclopés partirent en train pour le Stalag VIA de Hemer. Se lave et nettoie ses vêtements avec un restant de savon et les fait sécher sur les barbelés. Tir de DCA la nuit, de nombreux éclats tombent sur le camp provisoire. Départ le lendemain à pied. Après quelques kilomètres, les sentinelles à pied sont remplacées par des sentinelles à cheval. La cadence plus rapide est pénible.
Le lieutenant cavalier, toujours mécontent de la cadence lançait des charges dans la colonne, reversant parfois des PG. Révolte des civils allemands qui assistaient à la scène et aidaient les PG à se relever. N'en pouvant plus, l'auteur s'assoie sur la route et il est pris en charge par une voiture de queue. Il arrive quelques centaines de mètres plus loin au Stalag VIF, ex camp d’entraînement de la jeunesse hitlérienne.
On lui retire son papier à lettre et sa lampe de poche. Passe dans un enclos ou se trouve 5 ou 6 tentes pouvant contenir de 200 à 250 PG. Ils sont à plus de 400. Le lendemain, nouvelle fouille avec retrait des papiers d'identités, photos, argent. Uniformes et couvertures sont mise dans un fourgon à désinfection. Passent à la douche par groupe de 40 à 50 PG avec un minuscule morceau de savon. En attente dehors du retour des vêtements et musettes. Dans une autre partie de la baraque, renseignements administratifs, photo de face et de profil, empreintes. Immatriculé 31087 VIF. Passe alors dans une autre partie du camp dans des baraques en bois. Y reste une semaine.
Le 08 août, se fait enregistrer pour travailler. Départ pour le Kommando 616 à la savonnerie Peter Cremer et Cie à Dusseldorf Heerdt. 350 PG travaillant pour 12 usines logent dans deux salles d'un grand bâtiment. Lits en bois à 3 étages. Le nom et le matricule de chaque PG est inscrit à la tête de chaque étage. L'auteur y passe 7 mois.
L’homme de confiance est mauvais et égoïste. Les travailleurs libres polonais porte un écusson avec un P sur la veste. Quelques bombardements sur les villes proches. Les PG font grève pour ne pas travailler une heure de plus. Arrivées de PG en provenance de Front-Stalag. En février 1941, il aide un camarade à s'évader en le cachant dans une voiturette lors d'un transport de soupe à l'usine. Forte tête, il est changé de Kommando le 29 mars 1941. Il arrive au Kommando 718 qui est une usine d'armement à Büderich . Le Kommando se trouve dan une ancienne salle de danse d'un café contenant une centaine de PG avec des lits supplémentaires installés dans une remise. Travaille dans l'usine Böhler et la nourriture est mauvaise. Il se fait frapper par un gardien devant l'usine; étant sous officier, il demande alors à ne plus travailler. Un libéré du Kommando passa voir son père pour donner des nouvelles.
26 juin 1941, départ pour le Stalag VIJ de Krefeld . Il loge dans une des granges réservées au sous officiers réfractaires. Ils quittent à 25 PG le Stalag le 04 juillet 1941. Départ en train pour le Stalag VIC de Bathorn. Il quitte ensuite ce camp pour Gross Hespe. Les premiers PG russes arrivent le 23 juillet 1941; des ukrainiens qui furent assez bien traités. 2 jour plus tard, nouveau convoi de PG russes miséreux dont les 2/3 étaient mort lors du transfert en convoi qui a duré 12 jours entre 80 et 100 PG par wagon. Ruée des survivants pour la soupe, cela termine en bagarre. Cette émeute fait une dizaine de morts supplémentaires.
Départ le 1er août pour Dalum, arrivée ensuite à Gross Hesepe avec 2500 réfractaires pour 500 places. Visite de la délégation Scapini qui demande à la Kommandantur de faire de la place dans le camp.
29 août 1941, retour à Bathorn. Assassinats de nombreux PG russes par armes à feu lorsqu'ils volaient, ou tentaient de voler de la nourriture. Les cadavres sont entassés par 40 ou 50, puis jetés dans la fosse commune.
18 août 1941, de nouveau départ pour Gross Hesepe. Il y a une baraque de 150 PG juifs de toutes nationalités. Présence d'aspirants dans le camp. Typhus dans le camp, ramené par les PG  russes. Pas de victime coté français. Au service du courrier, certains colis après être passés au censeur étaient réexpédiés volontairement avec une lettre personnelle.
En février 1942, le fils du maire de Gross Hesepe se suicide pour ne pas rejoindre le front russe.
Certaines sentinelles favorisaient les évasions. Durant plusieurs jours, des civils gardèrent le camp. Ravitaillement difficile durant ce rude hiver. Un PG est tué par une sentinelle qui manipulaient malencontreusement son arme lors d'une corvée. Le camp passe de 2300 à 1300 sous officiers, cette part étant partie au travail suite à la vie difficile de réfractaire, puis ne reste que 1000 PG. Ce restant est transféré en train à Bathorn. Fouillés, ils doivent laisser couvertures et toiles de tente. Départ pour Dalum. Fouille à nu, distribution de sabots sans bride. Total de 940 réfractaires. Ils sont considérés comme punis. Présence de carnes et squelettes russes aux latrines.
Départ le 21 juin 1942 par train pour le Stalag 369 de Kobierzyn. Le trajet en train dure 4 jours (plutôt 3 selon date d'arrivée )avec une boule de pain par personne pour le voyage, sans boisson durant des périodes de 24 à 48 heures. Arrivée le 24 juin 1942 en gare de Swoszowice. Les malades montent dans des véhicules, les autres partent à pied au camp distant de 7 kilomètres. Il y passera 26 mois. Désinfection, puis arrivée en baraque. Arrivée plus tard de 1500 nouveaux prisonniers. Envoi un courrier pour informer la famille du changement d'adresse, les formulaires sont acheminés par la poste civile. Total de 3400 PG au camp. La nourriture est bonne et copieuse au début, puis pénurie par la suite. Pas de courrier, ni lettre durant les 2 premiers mois.
Le 11 juillet 1942, passage au camp d'un millier de PG du Stalag 325 venus travailler au camp d'aviation de Cracovie. Présence de 200 sous officiers belges au Stalag.
L'auteur nous apprend que l'auteur Francis Ambrière, présente au camp, n'est autre qu'un pseudo, et que son vrai nom est LETELLIER.
14 mars 1943, sont témoins de l'assassinat d'une dizaine de juifs qui s'étaient échappés d'un camion près du camp. Ils furent abattus. Les sentinelles des miradors tiraient à la mitrailleuse. Les autres du convoi furent assassinés dans des carrières près du camp.
Un PG s’évadant est abattu après avoir parcouru quelques dizaines de mètres. Des Kommandos du secteur ont été libérés par des patriotes polonais et des maquisards. Les PG du camp de Mielec sont évacués. Sur ces 650 PG, 50 sont tués dans le train par un bombardement de la RAF à Berlin.
5 août 1943, un premier groupe quitte le camp pour le stalag XVIIIC, le 07 août un autre groupe pour le stalag IXA, le 09 août un groupe pour le stalag XA. Le 14 août, son groupe contenant 950 PG part en train pour le stalag VIIIC de Sagan. Avant de monter à 50 par wagon, retrait des quarts, gamelles, couverts,couteaux,souliers,bretelles afin de réduire les évasions au cours du transport.
Dans ce nouveau stalag, il occupe un ancien bâtiment quitté par des anglais, pillé et détruit. Il reste dans ce stalag jusqu'en février 1945. Le 17 décembre 1944, il reçoit une lettre de son épouse, annonçant la mort de sa mère, tuée lors de la libération de Troyes (abattue par des allemands en retraite alors qu'elle fermait ses volets). Ont faim dans ce camp, distribution d'une nourriture misérable.
25 janvier 1945 – évacuation des américains qui brûlent les réserves de colis que les allemands ont refusé de donner aux français réfractaires.
08 février 1945 – Départ du camp à pied avec 10000 PG en direction de Senftenberg. Passe la première nuit à Viseau dehors dans le froid, les PG se volent entre eux, principalement des russes démunis de tout. 1 boule de pain pour 3 et 1 kg de viande en boite pour 10. Les russes sont brutalisés au cours de la marche, ainsi que les parachutistes alliés fait prisonnier à Arnheim, coiffés d'un béret à pompon rouge. Attrape mal aux pieds avec ses chaussures de foot. Avec un ami, il quitte la colonne, malgré les menaces de la sentinelles qui finalement les laisse partir sans tirer. Entre dans un Kommando de PG de Gross Selten. Reprend ensuite la route de l'exode. Passe ensuite par le Kommando de Gross Petersdorf, puis dans un Kommando de STO. Passe par Moskau , contrôlés par des sentinelles dans le village de Jemlitz, rassemblés dans une cour avec une cinquantaine de PG de 2 ou 3 nationalités «égarés». Remis dans une colonne de PG (4ème compagnie venant de Sagan). Bombardement de Spremberg. Un jour, des avions alliés mitraillent la colonne, tuant et blessant plusieurs PG. Une autre fois, il se cache dans une grange avec son camarade pour ne pas repartir. Se rend compte qu'il a perdu sa plaque d'immatriculation. Toujours marche vers l'Ouest. Découvre un jour un PG assassiné d'une balle dans le ventre, porteur d'un uniforme français et dépourvu d'identité. Probablement tchèque, il est enterré dans une fosse.
12 mars, logé dans la tuilerie de Düdersstadt. Les PG sont disséminés pour travailler aux alentours, sauf les réfractaires. Bagarres incroyables pour les distributions de soupe qui durent des heures. Départ le 14 mars, un avion américain explose en plein vol et les débris tombent sur le village de Bilshausen. Un aviateur qui a sauté en parachute est fait prisonnier, c'est le seul survivant. Les autres aux corps déchiquetés sont fouillés par les soldats allemands. Attrape la dysenterie aux environs de Schladen. Une sentinelle en vélo passe dans les villages avant l'arrivée de la colonne et interdit à la population de ravitailler les prisonniers. 20 mars arrivée à Alversdorf. Kommando de mine de charbon. Vêtements et bagages passent à la désinfection. On veut les forcer à travailler, mais les réfractaires refusent. Ils ne peuvent prouver leur statut de réfractaire, n'ayant plus d'archives ni identités. Tiennent bon. Reprise de la marche, passe près de Magdebourg, pour finalement arrivé au stalag XIA de Altengrabow le 30 mars. Fouille – saleté repoussante dans le camp. Dort dans un grenier après avoir perçu, deux jours plus tard une seconde couverture. Distribution de colis de la croix rouge. Le stalag passe de 8000 à 25000 hommes. Parfois un avion russe passe au dessus du camp, des chasseurs américains s'attaquent aux miradors et aux soldats allemands. Les PG italiens étaient détestés des russes. Des officiers français et anglais sont parachutés à proximité afin de demander la réédition du stalag. Le 02 mai, autorisation est donnée aux PG et aux réfugiés de traverser les lignes allemande durant 48 heures dans des camions américains. Départ le 03 mai pour les américains, anglais, russes, et les autres le lendemain. Un colonel russe prend en main la discipline de ses compatriotes qui cassent tout. Il donne l'ordre aux sentinelles allemandes des miradors de tirer à la mitrailleuse sur les pillards. Une quinzaine sont tués, ainsi qu'un officier allemand et son épouse qui passait par hasard dans le secteur. Les magasins à vivres et d'habillement furent vidés avec discipline et une répartition équitable est faite. Les canons russes grondent à proximité. Le 03 mai vers 09 heures, des camions américains entre dans le camp, les PG russes sont transportés dans leur ligne à Brandenbourg. Le 04 mai, arrivée d'un général russe dans le camp, ce dernier commande les troupes de la région. L'auteur quitte le camp sous les acclamations des troupes russes dont une partie rendait les honneur. Passe par Zerbs, ou il y a sur le chemin des troupes russes et des chars américains. Arrive au terrain d'aviation près de Hidelsheim. Écrit une lettre à sa famille (courrier qui arrivera une semaine après son retour). Il perd ses compagnons dans la masse des PG en attente de rapatriement. 06 mai visite médicale et désinfection, changement de baraquement. Par groupe de 50, départ en camion américains pour la gare de Hannovre pour un retour en train. Embarqués sur des wagons plats ou de transport de charbon. Voyage sous la pluie et à découvert. 250 km en 24 heures. Passe le Rhin sur un pont fait en bateaux pneumatiques américains à Büderich. Arrive en Hollande le 08 mai acclamé par la population. Passe la nuit à Maestricht avec 4 ou 5 autres convois. Des PG pillent un train américain chargé de nourriture que surveille 2 ou 3 soldats noirs. A Liege, la croix rouge donne du café et un casse croûte. A Namur , il est nourri par l'armée du salut. Passe la frontière française à Jeumont. La population est indifférente, non joyeuse et méfiante. Arrivée à Paris le 10 mai. Rejoint en bus le vélodrome d'hiver. Part au quai d'Orsay en bus pour les formalités de libération et douche. Passe la nuit au collège Rollin.

11 mai – gare de l'Est, départ pour Troyes pour voir son père, se recueillir sur la tombe de sa mère et prendre des nouvelles de son frère PG qui reviendra 2 semaines plus tard. Le 12 mai, il prend le bus pour Auxerre et retrouve sa femme qui n'avait pas eu connaissance de son retour.





A1
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GUERRE ET CAPTIVITECLAUDE ARNAUD


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Guerre et captivité - Claude Arnaud - imprimerie la grotte de Lourdes - 350 pages - 1977 - sans prix - sans ISBN

Un excellent récit détaillé du combat jusqu'à l'arrivée au camp. La suite, vie en captivité est moins interessante. 

 Maréchal des logis spécialiste armurier du 11ème Régiment de dragons portés faisant parti de la 3ème DLM. Se trouve dans la région de Cambrai le 10 mai 1940. Sa colonne est bombardée. Passe par Iwuy, Valenciennes et passe la frontière belge à Quievrain. Il voit à Mons pour la première fois des réfugiés. 11 mai, il est affecté à l’état major du régiment. Passe par Wavre et Jodoigne. État major se trouve dans un château où ils sont attaqués par des Stukas le 12 mai. Voit des réfugiés étendre des couvertures rouges. Apporte en camion des munitions à Jendrain. Des batteries de 75 tirent des salves et sont mitraillés par des avions.

Repli. Passe par Wavre, St Etienne, Bousval, Jemappe. Sont mitraillés par des avions dans le cantonnement. Durant la nuit, un soldat est touché par une balle dans le dos, tirée par on ne sait qui. Le camion ayant reçu une balle dans le moteur n’est plus en mesure de repartir. Il est remorqué. Passe par Seneffe, Famillereux, Gottigniés. Après Louvain, il voit le 106ème RAL se replier avec ses 155 longs tirés par des chevaux. Passe par Mons, et retour en France via Valenciennes et Cambrai. Traverse Bouchain, arrive le 19 mai à Douai. La gare est en feu. Il retrouve son régiment à Gavrelle. Fait un ravitaillement en munition à Athie, il est mitraillé sur le parcours. Cantonne le 21 mai à Givenchy. Le 22 mai, il traverse avec des anglais Lens et Carvin où ils sont bombardés. Arrive à Tourmignies le 23 mai, cantonnement dans les bois de Phalempin. 24 mai à Armentières qui est bombardé et défendu par la DCA qui touche 2 bombardiers, l’un des deux s’écrase, présence de 3 parachutes. Passe la nuit à Neuve Eglise. Passe le lendemain à Bailleul, puis Sailly sur Lys. Le 27 mai, départ pour Dunkerque. Passe par Poperinge. Le camion s’embourbe, il est abandonné. Départ à pied avec 4 soldats, pris en charge en chemin par un camion du Génie. La route est bloquée. Le véhicule est abandonné et départ à pied pour Zuidcoote / Malo les Bains. Arrive à La Panne. Présence de chasseur anglais dans le ciel. Batailles aériennes, des aviateurs allemands en parachute tombent dans la mer.

Doivent faire des groupes de 300. Départ pour Malo les bains au soir du 29 mai. Le 31 mai (ou le 1er juin) au matin, le groupe monte dans un bateau réquisitionné à Fécamp, et piloté par 5 marins pécheurs dont plusieurs ont fait la guerre 14-18. Ils sont une cinquantaine dans le bateau. Le convoi est bombardé en mer par des avions. Arrivée en Angleterre, un marin fait une quinzaine de cigarettes pour les soldats sur le pont. Arrivée au port de Douvres, mais n’y débarquent pas. Vont jusque Ramsgatte après 15 heures de navigation. Départ en train. Arrivée à Southampton où ils sont dirigés en bus jusque dans un collège. Sortie à 4 dans un café. Les bières commandées sont réglées par les clients de la table à coté. Départ en car pour le port, traversée de la Manche avec le bateau de croisière belge « Prince Charles ». Il voyage sur le pont. Arrivée sur le port de Brest le 03 juin. Passe la nuit dans une caserne et envoi une lettre à sa famille. Départ le 04 juin au soir en train à 40 dans des wagons à bestiaux. Passe par Falaise, se trouve le 06 à Conche. Départ en camion dans un cantonnement où il retrouve des éléments de son unité perdus en Belgique. Arrivée en camion le 08 juin à Paris où il récupère un camion neuf et des munitions. Se trouve le 12 juin au matin à Danville. Présence de réfugiés sur les routes. Il ravitaille une unité à Ecquetot. Repli vers St Marguerite. Lorsqu’il revient au cantonnement, ce dernier est vide. Son lieutenant lui a laissé un mot caché sous une pierre afin de lui communiquer le nouvel itinéraire de l’unité. Il ne retrouve pas son régiment et part vers le sud. En arrivant dans un village du département de l’Eure le 10 juin, il est capturé par des allemands sortant des maisons. Conduit avec ses camarades dans la cour d’une ferme. Un allemand donne des cigarettes. Il est interrogé par un officier parlant bien le français, déclarant connaître les Sables d’Olonne où il est allé en vacances l’an dernier.

Il passe la nuit dans une grange. Le 16 au matin, départ pour Évreux à pied sans ravitaillement et sans paquetage. Un PG propose de partager sa boite de sardines. Entrée dans Evreux où règne une odeur de cadavre à la gare où des corps gisent encore sur les quais suite à un bombardement d’un convoi militaire à la gare 08 jours plus tôt. Les PG doivent enterrer les morts noir de pourrissement qui étaient originaire de Toulouse. Le chef des gardiens fait venir des bouteilles de vin en provenance d’un hôtel, chaque PG en reçoit un quart. Sortie de la ville, passe la nuit près d’une rivière où il y a déjà 200 PG. Présence de deux marmites sur un feu. De plus en plus de PG arrivent dans le pré. Y reste 8 jours. Départ à pied. Un PG s’évade de la colonne et se cache dans un champ de blé. L’auteur essaye de faire de même mais n’en a pas l’opportunité. Reprise du chemin en camion. Débarque dans une prairie près de Beauvais. Rencontre dans la foule un vendéen. Peu de nourriture. Se portent à 3 volontaires pour travailler à l’extérieur. Chapardent en cours de route de la nourriture dans le sac du gardien en se rendant en camion le 25 juin dans le secteur de St Valery en Caux. Début du travail le 26 qui consiste à emmener des chevaux laissés dans une prairie, probablement des animaux d’une division de cavalerie faite prisonnière. Fin de la première étape dans un pré vers Envermeu, le lendemain vers Abbeville. Un camarade vendéen fait un malaise le lendemain, il est transporté en voiture vers un lieu inconnu. Arrivée le soir à Doullens. Les chevaux sont laissés, départ vers la citadelle. Nouveau départ le 29 juin en direction de Arras. Certains PG s’évadent en entrant dans les maisons. Arrivée dans une caserne à Arras et reprise de la marche pour Lille en passant par Lens et Carvin. Se trouve le 30 juin à Seclin. Passe dans Lille, direction la Belgique en passant par Tournai où il loge dans un bâtiment militaire. 02 juillet se trouve à Renais, 03 juillet à Aals, le 04 à Malines, le 05 à Lierre. Passe par Oosmalle et Breda en Hollande. Départ en train dans des wagons de voyageurs assis. Halte à Zevenbergschenhoek, passage du Rhin, arrivée à Dordrecht. Direction le port, monte dans une péniche ayant transporté du charbon. Des femmes vendent des denrées, il achète un œuf pour 1 franc. Il voyage dans la cale, remplie de poussière de charbon. Après deux heures de navigation, sont autorisés à monter sur le pont. Passe par Zaltbomme. Une partie du pont s’effondre, il y a 6 blessés. Ils sont évacués dans un village.Passe le 11 juillet à Nimègue. Attrape des poux. Arrive le soir à Emmerich. Il embarque dans des camions en direction de Bocholt. Il arrive au camp et loge dans une tente.

12 juillet coupe des cheveux, douche et désinfection des effets, enregistrement. Il est immatriculé n° 26364. Il loge à l’issue dans une autre tente. Il est autorisé a envoyer un courrier pour prévenir la famille. Le 13 juillet, il est sur une liste pour quitter le camp avec son camarade. Départ en camion pour Reimcheid. Arrivée dans un cantonnement. Le premier repas est abondant. Il travaille dans une fabrique / fonderie. Il reçoit du courrier 2 mois plus tard.

Il reçoit fin octobre sont 1er colis. En novembre, il passe à l’hôpital suite à un problème à un genou. Il y reçoit des colis de prisonnier rapatriés ou manquant d’adresse. Il sort 5 mois plus tard le 08 avril 1941. Fait retour au stalag. Arrivées de prisonniers croates, serbes et yougoslaves. Il travaille à la chorale du camp. Il doit changer de bâtiment, car des femmes prennent la place, elle ne reste que 03 jours. Fin octobre 1941, arrivée du typhus chez les PG russes. Désinfection et vaccination. Il apprend que son camarade, resté à la fabrique fonderie est gravement malade. Il décédera à l’hôpital de Dormund en 1943. A la demande de la croix rouge, les allemands autorisent les PG a renvoyer en France les boites de conserve vides, car elles sont là-bas introuvable. En août 1942, il quitte son emploi au théâtre pour l’atelier de réparation des postes radio. Utilisation de réchaud de fabrication artisanale pour chauffer la nourriture. Évasion le 14 juillet 1943 de 23 PG qui ont creusé un souterrain. Les PG quittent le camp après l’opération aéroportée de Arnheim. Départ de Bocholt dans des wagons à bestiaux, passe dans Munster en ruine. Arrivée à l’Oflag VIF évacués par les officiers le matin même. Les bombardements sont de plus en plus nombreux. Il reste au camp, ses camarades partent en Kommando. En 1945, un PG évadé d’une colonne se repliant de l’Est arrive à l’Oflag dans une colonne qui rentre dans le camp. Évacuation du camp, mais il y reste comme malade. Attaque anglaise autour du camp. Les gardiens se sont enfuit. Arrivée d’un véhicule blindé américain dans le camp. Le 15 avril 1945, rassemblement pour rapatriement. Départ en camion vers un terrain d’aviation. Par groupe de 24. Il y a 12 avions. Départ à 13h30. Arrivée au Bourget à 15 heures. Départ en camion dans Paris, dans une salle de cinéma Rex. Ensuite grand hall de la gare d’Orsay. Formalités de démobilisation, puis regroupement au vélodrome d’hiver. Le lendemain, départ de la gare de Montparnasse. Arrive à la gare de Nantes, départ en autobus. Arrêt à la Roche sur Yon où il retrouve son beau père et sa femme.


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AU FIL DES JOURS DANS LA TOURMENTE – MICHEL PEAN

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Au fil des jours dans la tourmente - Michel Péan - Ella éditions - 371 pages - 2013 - 19 euros - ISBN : 9782368030127

Un très bon récit, une chronologie parfaite, quasiment au jour le jour. 


 L’auteur, maréchal des logis, fait parti du 7ème GRCA formé à Alençon. Il est affecté dans le service du courrier. Du 09 au 10 mai 1940, il se trouve dans le Nord à Haussy. 12 mai départ pour Gembloux, 13 mai cantonnement à Heppinies, 14 mai Rayes, 15 mai Frasnes les Goselies, 16 mai Frasne, 18 mai Bouchain et Hasnon. Décide de partir pour Dunkerque, 27 mai à Bailleul.

Fait prisonnier le 29 mai 1940 vers 12h30 à Steenwerck. Part à pied en direction de Lens. Arrive le 31 mai à la caserne d’infanterie de Cambrai. Départ le 02 juin 1940 en camion pour Avesnelles où il dort dans la cour d’une filature. Départ le lendemain à pied pour Rance en Belgique. Poursuite en camion pour Dinant, descente à Jumelle. Achete un morceau d’épaule de chien à un prisonnier boucher de profession qui avait abattu l’animal. L’animal le suivait depuis une journée. Départ le 04 juin dans l’après midi en wagon à charbon découvert. Arrêt en gare du Luxembourg, puis terminus à Trêves. 5 juin camp de transit de Trêves, fouille mais il arrive à passer à coté. 6 juin départ en camion vers la gare de marchandises. Embarque le soir à 56 par wagon à bestiaux. Ils reçoivent de la nourriture pour le trajet mais pas à boire. Passage par Nuremberg.

Arrivée le 07 juin 1940 à la gare de Moosburg. Un PG a agonisé durant le trajet. Divisé par centaine, arrive à la baraque n°4. Sont réveillés le matin par un adjudant français, fait prisonnier 7 mois plus tôt sur la ligne Maginot, et ancien combattant 14-18 fait prisonnier en 1917. 10 juin, fouille, se fait confisquer sa musette de masque a gaz qui lui servait de sac. Pris en photo avec ardoise numérotée, immatriculé 10071 stalag VII/A. 12 juin peut donner des nouvelles à la famille. Épouillage le 14 juin, vêtements passent à l’étuve. 15 juin départ des premiers cultivateurs en Kommando. 18 juin arrivée de 40 Nord Africains. De nombreux PG arrivent, la nourriture diminue. Se fait enregistrer avec un camarade dans une liste de PG bretons pour essayer de quitter le stalag.

Il quitte le camp le 23 juillet en camion pour Randelsrail, village à une centaine de kilomètres de Munich. Habite avec son camarade dans la vieille marie du village. Travaille à Lauterbach chez une vielle dame dont le mari a été tué à Verdun en 14-18, elle a un fils tué près de Paris en 1940.

02 août, retour au camp à sa demande pour voir un médecin car il n’a plus envie de travailler durement à la ferme. Le 04 août, un PG, adjudant de 30 ans meurt au camp. Il reçoit sa première lettre le 06 août, son premier colis le 07. Samedi 10 août, nouvel arrivage de PG en provenance de Neuf Brisach. Le 16 août, rassemblement et départ de tous les PG algériens. Le 20 août, départ des cheminots, arrivée de PG de Pithiviers et de Orléans. Le 24 août, arrivée dans un convoi d’un PG ayant une jambe de bois (page 82). Début septembre, départ des alsaciens Lorrains. Présence d’un aspirant de son régiment qui a déjà fait 2 Kommandos pour tenter de s’évader mais qui finalement rentre au Stalag (page 93). 8 et 9 septembre, arrivée d’un convoi de Drancy qui n’a mis que 36 heures pour faire le trajet. Le 14 septembre, arrivée d’un train en provenance de Épernay. Il change à cette date de baraque pour le regroupement des sous officiers qui ne travaillent pas, passe à la 36B. Le 22 septembre, il se fait inscrire comme policier du camp, payé 3 mark par semaine. Le 25 septembre, train en provenance de la région parisienne. 02 octobre, train en provenance de Strasbourg, les PG avaient séjourné 2 mois dans un autre camp auparavant. 07 octobre, se fait photographier dans le camp par un PG pour 2 marks de camp. 11 octobre, un de ses camarades se fait appeler à la Kommandantur du camp pour toucher un mandant de 50 marks envoyé par son épouse, il se les fera voler le lendemain avec son porte-feuilles. 18 octobre, son camarade ancien combattant 14-18 se fera rapatrier. Un autre ancien PG de 14-18 part également. Le 30 octobre, un « noir congolais » lui lave son linge et cire ses chaussures contre une ration de soupe; il ne reçoit pas de colis. 31 octobre, nouvelle désinfection.

20 novembre, départ pour Munich avec des camarades pour travailler comme cordonnier dans une usine; 46 hommes dans la pièce. 14 décembre, l’officier directeur fait cadeau au PG d’un poste TSF sous la garde du chef de chambre. 20 décembre, arrivée de 1500 PG en provenance de Alençon, sont dans une caserne de la ville. 12 janvier 1941, deux anciens gardiens sont rappelés dans des unités actives, sans gaîté, et sont remplacés par deux plus vieux. 02 février 1941, doit désormais envoyer une étiquette pour recevoir un colis. 05 février, un civil gifle un adjudant. Par solidarité, tous demandent pour ne plus travailler et un retour au Stalag. Ils font désormais grève et ne produisent plus rien. Quelques jours plus tard, les deux porte paroles repartent au camp, et les grévistes fléchissent devant les futures représailles et reprennent le travail. Il perd alors deux camarades sur les 4 soudés du groupe. 15 février, peut écrire une carte double. 23 février, réception de la 1ère carte étiquette pour colis. 23 mars 1941, échange des chaussures contre des sabots pour éviter les évasions. 23 mai, arrivée de 3 PG français et 1 serbe, évadés, repris à la gare.

Il s’évade avec 2 camarades le 14 septembre 1941 au soir. Il est aidé par un civil allemand qui lui achète les billets de train et fourni quelques vêtements. Arrivée le lendemain à Saarbrucken. Passent la frontière à pied, itinéraire Kerbach – Pattelange – Biffenbach – contournent Dieuze – Moyen Vic – Bezange la Grande – Haurancourt. Arrivée à Valley – Entrent dans l’église et vont voir le curé. Sont cachés à l’arrière de la boulangerie. 22 septembre, départ en bus pour Luneville, puis pour Nancy. Voyages en train jusqu’aux environs de Bar le Duc. Ils passent de la zone interdite à la zone occupée en taxi. Voyagent de Serraiges les bains à à Épernay en train. Arrivée à Paris le 24 septembre. Ils se séparent, va voir sa belle mère qui habite à Clichy, il retrouve son épouse. Départ seul en train pour franchir la zone libre. Il est déposé chez un passeur par une connaissance. Une fois passé, il est contrôlé par la gendarmerie qui le ramène à la brigade. Arrivée à Angoulême, le centre ne s’occupe pas des évadés, c’est celui de Clermond Ferrand, puis finalement celui de Bourg en Bresse. Il est finalement démobilisé. Ils communiquent des informations sur les filières d’évasions pour les PG resté au Kommando. A sa connaissance, 15 PG se sont évadés. Il trouve un emploi réservé, fait venir son épouse avec lui. Ils ont deux enfants durant la guerre, ils repartent dans leur région d’origine avant la fin du conflit.



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UNE GUERRE QUI NE FUT PAS SI DRÔLE – MAURICE DUCOTEY

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Une guerre qui ne fut pas si drôle - Maurice Ducotey - imprimerie Schraag - 225 pages - 1995 - 110 francs - Pas de ISBN mais code barre : 9782950971401

Un très bon récit, très fluide et bien riche en détails. Un sans faute. A lire !!

Fait son service militaire. Caporal au 42ème RIF. A la déclaration de guerre, se trouve à Neuf Brisach au 28ème RIF. Passe caporal chef, instructeur sur mortier au camp de Valdahon jusqu’au 10 mai 1940. Il est chef de pièce au fort Mortier. Des hauts parleurs français font de la propagande chez les allemands, et à l'inverse, les allemands font de la propagande chez les français depuis Vieux Brisach. Ils annoncent même des nouvelles du front, ainsi que le nom des chefs des unités françaises qui montent en ligne.
1er combat le 15 juin 1940, bombardement par obus, riposte au mortier sur le port de Vieux Brisach. Dégagement de la casemate 32/1 qui est assaillie, tir de 160 obus. Repli en chenillette sur Neuf Brisach. Bombardement le soir par Stukas et bombardiers. Repli le soir pour Guebwiller. Le lieutenant Kraft est tué au combat (d'après le site mémoire des hommes : KRAFT Nicolas (et non pas KRAFFT comme le mentionne l'auteur), né le 12-06-1911 à Raedersheim (Haut Rhin) – militaire au 28ème RIF - mort pour la France le 21 juin 1940 (sans lieu)).
L'auteur est fait prisonnier le 22 juin à La Bresse. De nuit, avec 2 camarades, ils quittent la colonne et se cachent dans un fourré. Ils sont repris le lendemain par une patrouille. Direction Colmar en camion. Il y reste du 23 juin au 06 août. Enfermé dans un premier temps au stade de Colmar, une dame apporte de la soupe pour 60 PG et les gardiens qui n'ont pas à manger. D'autres civils viennent apporter vivres et tabac, après avoir fait une collecte dans le quartier. Après quelques jours au stade, sont transférés à la caserne Rapp. Il loge dans une chambre sans mobilier. Ravitaillé par une jeune fille, qui est fiancée à un lieutenant du régiment fait prisonnier, mais qui est introuvable. Les prisonniers sont alimentés à travers les grilles par la population. Le contact sera par la suite réglementé. La jeune fille fait parvenir une lettre écrite par l'auteur à un cheminot, qui la transmettra à son frère également cheminot à Belfort. Il reçoit de cette façon des vivres de la part de sa belle sœur venue sur place le 5 juillet. Un PG a tenté de s'évader et a été abattu par les allemands. Pour servir d'exemple, ils font défiler les captifs devant la dépouille de l'évadé.
Le 07 août 1940, départ en train dans des wagons à bestiaux jusque Strasbourg, puis départ pour le quai d'embarquement du Rhin où attend un bateau de promenade. Remise avant l'embarquement d'un pain moisi par personne et d'un court saucisson. Attrape la diarrhée à bord. Descente à Wesel et départ en train dans des wagons à bestiaux par soixantaine. Passe par Munster, arrêt à Meppen. Arrivée au stalag VIB de Neu-Versen. Le lendemain fouille. On lui brise son blaireau d'un coup de baïonnette pour vérifier qu'il ne contient rien dedans. Donnée de renseignements administratifs. Dans un autre bâtiment épouillage. Passe nu au coiffeur, puis douche avec produit nettoyant et désinfectant. Attente puis récupération des vêtements qui ont une forte odeur. Remise de la plaque d'immatriculation potant le numéro 18881 VIB. Nouvelle baraque, remise d'une petite cuvette émaillée d'environ 1 litre pour recevoir la soupe, ainsi que d'une cuillère. Reste au camp une quinzaine de jours, il le quitte le 26 août 1940, son nom étant sur une liste de 126 PG. Il arrive au Kommando 603 de Bünde avec 4 de ses amis de Colmar. Des civils approchent les barbelés et donnent des victuailles et du tabac. Il est affecté aux travaux publics. Mi octobre, il est autorisé à écrire à sa famille. Inefficace au terrassement, il est envoyé dans une fabrique de boite de cigare. Noël 1940, repas de Noël en petit groupe, certains ne veulent pas mettre les victuailles en commun. Le nouvel an n'est pas fêté. Change d'entreprise et s'occupe des préparations de commandes. Il reçoit de la patronne 2 cigares par jour, et 4 le samedi. Ensuite travail de manutention avec un ancien prisonnier allemand de 14-18, gazé et soigné, captif dans une ferme en Normandie. Il apporte à manger tous les jours à l'auteur. Après 5 semaines dans ce bon poste, il est dénoncé car il travaille avec des femmes allemandes. Il revient à son entreprise initiale. En avril 1941, il travaille dans une usine à gaz. Un dimanche matin, ils sont tous forcés à aller à la messe, malgré les protestations. Présence d'une caméra qui filment des scènes de propagande. Il se fait passer pour sergent en faisant falsifier par un camarade resté au camp son livret militaire. Un jour, ils sont tous emmené dans un local pour recevoir un képi. Il quitte son emploi pour travailler chez un boulanger d'un village voisin où il mange dès le premier jour à table avec la famille. Échanges clandestins entre le Kommando et le Stalag avec la complicité d'un gardien en échange de cigarettes. Il se fâche avec son patron boulanger, et demande à ne plus travailler ayant le grade de sous officier. Il est alors transféré au stalag VIB qui compte 600 prisonniers permanents. Il est mis en baraque disciplinaire. Un prisonnier s'y évade, et arrivera jusque chez lui dans les Pyrénées. Après 4 mois dans le camp, il apprend que les réfractaires vont être transféré au Stalag 369. Il juge donc plus prudent de repartir en Kommando agricole pour éventuellement s'en évader. Il arrive au Kommando de Rühle contenant 28 PG. Il travaille dans une petite ferme et devient l'homme de confiance du Kommando. Il boit de la bière à l'arrière d'un café avec 3 soldats allemands de l'armée de l'air qui ont un poste d'écoute. Mi juin 1943, le Kommando est dissous. Il passe par le Stalag VIC de Bathorn. Arrive dans une ferme collective de Neuenhaus. Avec un nouveau camarade, il s'évade la nuit. Il trébuche en pleine nature sur un soldat allemand qui dormait près d'un poste de Flak. Il est emmené à des gendarmes hollandais. Comme punition, il fait 15 jours de baraque disciplinaire. Il exécute des travaux de terrassement harassants et il est mal nourri. Ce sont des prisonniers de la baraque des juifs qui le ravitaillent. Il quitte le camp pour Osnabrück. Il travaille à l'usine Karmann. Le Kommando comprend 120 prisonniers français et 30 belges. Il apprend le russe grâce à des livres demandés à la croix rouge, et grâce aux femmes russes et ukrainiennes qui travaillent à l'usine. Bombardement, son brave Meister est tué. Les dernières lettres de famille arrivent en août 1944.
Nombreux bombardements. Difficulté d'approvisionnement en janvier/février 1945. Lors d'un bombardement, une jeune ouvrière russe est tuée par une tôle d'un bombardier abattu qui s'est disloqué. L'auteur est témoin de plusieurs scènes de bombardiers abattus.

Le 15 avril 1945, les anglais ont stoppé le combat à quelques kilomètres. Évacuation à pied des prisonniers et des travailleurs requis. Passe près de Diepholz, puis Verden où les allemands font sauter les ponts derrière eux. Après plusieurs jours de marche avec des camarades, ils décident de quitter la colonne, mais reviennent finalement car le bois est occupé par des allemands. 14 jours de marche, sont en bordure de mer près de l'estuaire de l'Elbe. Arrive à Stade. Il quitte avec des camarades la colonne et se trouve dans la banlieue de Hambourg. Il récupère un pistolet donné par un policier et demande, arme au poing, à un maraîcher de les emmener avec son camion. A mi chemin, le conducteur ne veut pas aller plus loin, car il n'aura pas assez de carburant pour le retour. 3 kilomètres plus loin, les anglais sont présents. L'auteur se présente avec ses camarades. Ils reçoivent des friandises et des cigarettes. Ils sont rassemblés 20 kilomètres à l'arrière mais pas nourris. Des tommies donnent leur gamelle, et il est demandé de se faire nourrir par les allemands, avec d'autres PG libérés des fermes avoisinantes en attendant le service chargé du rapatriement.. Le groupe préfère partir sans attendre, il trouve gîte et couvert chez des paysans. Arrive le 08 mai 1945 à Rotenbourg. Montent dans des camions avec d'autres PG et arrivent à Nienbourg semble t-il. Il y a de nombreux PG, travailleurs requis et volontaires, dont des femmes. Les PG ne sont pas prioritaire pour le départ. Ils quittent la caserne et partent à pied vers l'Ouest. Se retrouvent de nouveau dans un centre pendant 3 jours. Départ en camion jusqu'à un aérodrome près de Rheine. Doivent se mettre torse nu et lever les bras. Dans le groupe, deux sont mis à l'écart. Passage au DDT, puis inscription dans un registre, avec remise d'un carton avec un numéro. Restent 3 nuits. Départ en camion, passage en Hollande pour traverser le Rhin. Arrivent à Kevelaer près de Wesel. Le campement est installé près d'une voie ferrée. Chaque soir, un train part vers la France. Le 20 mai, il monte dans un train, passage par la Hollande et la Belgique. Arrivée à Lille le matin. Formalités de libération, nourris par des scouts. Prend le soir le train pour Paris. A la gare de l'Est, un policier lui donne un petit pain. Départ pour Lure. Les passagers donnent de la nourriture. Monte dans un taxi et arrive chez ses parents à Ronchamp. Il apprend alors que son père est décédé depuis 2 mois.

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CARNET D'UN PRISONNIER DE GUERRE – ANNE CHARDIGNY

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 Carnet d'un prisonnier de guerre (1939-1942) -  Anne Chardigny - Editions les passionnés de bouquins - 321 pages - 2015 - 16 euros - ISBN 9782363510266


Récit remarquable et sincère qui frôle la catégorie supérieure de peu. Histoire atypique d'un prisonnier qui a eu la "chance" de tomber dans un bon Kommando avec un ennemi tolérant et humain qui le fera libérer. Cette captivité plutôt douce reste exceptionnelle, et ne reflète pas la vie de prisonnier classique. A lire 

Henry de Poumaurac, sous-officier  mobilisé le 02 septembre 1939. Il quitte Paris pour LE MANS, intègre le 423ème régiment de pionniers. Quitte LE MANS le 06 septembre pour la région de Pont à Mousson. Construction dépôt de munitions. Part pour le secteur de la ligne Maginot près de Tromborn, Ottonville, Hinckange. A Burtoncourt, travaux de terrassement, installés dans les bois. Pillent les maisons du village voisin pour avoir du mobilier, du matériel et des matériaux. Mission de couper du bois dans la foret de Villers Bettnach. En novembre 1939, combat aérien, un pilote allemand saute en parachute. Il est blessé et accroché dans les sapins. (lieutenant Schwartz). Permission de Noël. Revient au front avec des bottes d'aviateur achetées par son épouse. Mars secteur de Ferange. Groupes francs du secteur sont relevés par des troupes anglaise ( Yeomans guard). L'auteur visite l'ouvrage de Michelsberg. 10 mais passage de nombreux avions, tirs de la DCA anglaise. Le lendemain, ils tirent les obus stockés près des pièces et s'en vont. Le 09 juin, ordre de repli pour Bousse, 12 juin Metz, 16 juin Bouxielle aux Dames. 17 juin partent pour Nancy à la caserne Thiry où il apprend qu'il faut attendre les allemands et se rendre. 18 juin vers 14h30 arrivée des cavaliers allemands. Ordre est donné de descendre dans la cour sans arme, sans sac et sans musette.
Fouille, on lui prend un couteau et ses jumelles achetées par son épouse. Les allemands gardent les couteaux qui les intéressent, et jettent le restant en disant aux PG qu'ils peuvent se servir. Les officiers sont séparés et emmenés. Le lendemain, les cavaliers allemands sont remplacés par de l'infanterie. Le 19 juin, changement de caserne pour celle du Sergent Blandan.
15 jours plus tard sont nourris deux fois par jour par les allemands. Parfois ravitaillement par dessus les murs par la population qui en échange d'argent ramène des colis. Présence d'environ 5000 PG dans la caserne, toujours 40 à 50 personnes en attente pour aller aux WC.
Apprend par un interprète lorrain le départ le lendemain pour l'Allemagne. Départ à pied le 20 juillet 1940 pour la gare de Nancy, montent à 60 dans des wagons à bestiaux. Arrivée le 23 juillet à la gare de Küstrin, puis arrivée au Stalag IIIC de Alt Drewitz. Sont sur de la paille dans des tentes. Le soir à 19 heures fouille – on lui confisque son appareil photo (qui lui sera restitué à sa libération). Bijoux, argent, canifs,briquets sont pris contre reçu. Ils ne retournent pas dans la tente initiale ou de nombreux objets avaient été enterrés pour contourner la fouille. Tontes faites par des PG polonais, belges ou français. Ensuite douche et autoclave pour les vêtements. Une équipe est chargée de couper les poils sous les bras, la poitrine et ailleurs. Fin à 23 heures.
Le deuxième jour, reçoivent une carte à remplir pour aviser les familles. Présence d'un gardien dur avec les français, ancien de la légion étrangère qui avait perdu une main en Indochine. Établissement d'une fiche signalétique, interrogatoire, remise de la plaque d'identité. Est immatriculé 2332. Ensuite photographie de face et de profil avec numéro sur une ardoise. Prise d'empreintes digitales. Allemands apprennent qu'il est titulaire du baccalauréat, on lui rend son livre confisqué la veille. 27 juillet, départ du camp. Comme il parle allemand, il demande au gardien s'il est possible d'éviter d'éclater sa section qui est de la même région et qui n'a pas été séparée depuis le début de la guerre. Le gardien accepte et lui demande de prendre 30 hommes. Départ en camion puis en train. Soldats et civils donnent des cigarettes. Arrivée à la gare de Zicher au Kommando n°99 STIIICLW. Lits garnis de paillasses en copeaux de bois et de deux couvertures. Bâtiment occupé précédemment par des PG polonais. Présence d'un allemand ancien légionnaire ayant séjourné au Maroc, Indochine et dans d'autres colonies. Un premier bon repas est servi. Marché aux PG. Habitants ont le droit de louer un PG si un fils ou un mari est aux armées.
Il est considéré comme sous-officier, chef du Kommando, interprète et homme de confiance. Doit coudre un ruban blanc sur ses épaulettes pour se faire reconnaître, tant par les PG que par les allemands. Pas de nouvelle de son épouse et de sa fille depuis 03 mois. La cuisinière civile du Kommando est avec sa fille et sa belle fille, toute deux veuves de guerre. Les maris de la même unités ont été tué à Nicolas de Port près de Nancy. Un de ses camardes tarde à se faire soigner, il décède d'une broncho-pneumonie. Le chef des eaux et forets du secteur est un ancien combattant 14-18, aviateur de l'escadrille Goering, abattu au dessus de l'Angleterre en 1918 et fait prisonnier. (Forsmeister Buse ). L’auteur est autorisé à circuler librement ayant donné sa parole qu'il ne s’évaderait pas. Il est chauffeur des secrétaires et va souvent en ville. Hermann Goering vient à la chasse, invité par le Forsmeister, il mange et dort sur place. Présence également du colonel Graf von Schack commandant le Stalag IIIC. Reçoit en octobre la première lettre de son épouse. Certains PG n'auront pas de nouvelle avant Noël 1940. Le dimanche après midi, l'auteur lis les courriers aux illettrés qui sont nombreux, et fait les réponses. Tous les mois, départ au Stalag pour échanger les vêtements usagés, chaussures et linges de corps. Une de ses sœurs vivant aux USA lui fait parvenir une superbe paire de gant en cuir qui laissent sans voix les allemands. Les anciens combattants 14-18 commencent a être rapatrié à partir de janvier 1941. C'est la classe de recrutement qui est pris en compte, et non la classe de mobilisation. L'auteur étant engagé volontaire en 1918, mais de classe 1920 ne bénéficie pas de cette libération anticipée. Deux de ses camarades du Kommando sont ainsi rapatriés. Agrandissement des locaux du Kommando qui accueille désormais 50 PG de plus, Kommando n°47.
Juillet 1941 . Une partie du stalag est réservé aux PG russes, dont un endroit pour les femmes. Un chien est adopté et nourris au Kommando. Il est appelé « pinard ». En septembre 1941, une épouse de PG décède en France ; il est rapatrié le lendemain. Buse est colonel dans l'armée allemande, il est titulaire de la croix de chevalier de la croix de fer. L'auteur le dépose un jour à la gare. A son retour 3 semaines plus tard de Russie, il lui rapporte des cigarettes russes et une boite de caviar. En 1942, Buse fait une escale à Paris et va voir l'épouse de l'auteur pour lui donner des nouvelles. Il lui indique que son mari sera de retour pour Noël. Il rapporte à l'auteur un colis et une lettre. Après le débarquement de Dieppe en 1942, un PG du Kommando 47 originaire de cette ville est libéré. Construction d'un nouveau bâtiment pour recevoir le Kommando.
Le 27 novembre 1942, il apprend qu'il va être rapatrié avec son camarade. Départ en traîneau pour le Stalag IIIC le 30 novembre. Départ pour le stalag IIIA le 03 décembre 1942. Dans ce Stalag, les russes rouges sont gardés par des russes blancs. Départ en train le 15 décembre 1942 à 40 par wagon à bestiaux, avec poêle et charbon, les portes ne sont pas cadenassées. Arrive le 19 décembre à Compiègne. Fouille, douche, coiffeur. Pris en charge ensuite par les français. Reçoit un costume civil, une chemise, un caleçon, une paire de chaussette, des chaussons et un béret basque. Il est mis en congé de captivité, reçoit un petit pécule, des tickets d'alimentation. Envoi un télégramme à la famille. Départ pour Paris en wagon de première classe. Arrive chez lui le soir après avoir pris le métro. Se retire plus tard avec sa famille sur Angers. A noté que le frère de l'auteur a été tué en juin 1940 à Rennes.


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MATRICULE 31173 – RENÉ BARDAUD


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 MATRICULE 31173 -  René Barbaud - imp UTIM imprimeur - 355 pages - 2008 - 20 euros - ISBN 2952405352

Un très bon récit sincère et très riche en événements - J'ai eu l'occasion de rencontrer deux fois l'auteur afin d'échanger sur le contenu de l'ouvrage. La rocambolesque histoire de ce "sénégalais" est parfaitement authentique et n'a pas été romancée. Malgré quelques recherches entreprises, il ne m'a malheureusement pas été possible de retrouver l'identité de ce brave soldat venu d'un autre continent et qui a donné sa vie à la France. A noter qu'il existe 2 éditions, celle de 2002, et celle de 2008 revue et corrigée. C'est à partir de cette deuxième édition qu'a été étudié ce récit. L'auteur est décédé le 31 octobre 2015 à l'âge de 98 ans.



Préparateur en pharmacie. Fait son service en 1937 au 106ème RI de Reims. A la déclaration de la guerre, part en Moselle, il est téléphoniste à Rustroff. Ce secteur évacué est pillé. Pour tromper l'ennui, 3 canons factices grossièrement taillés sont fabriqués et mal camouflés. Les allemands ripostent en tirant des obus en bois. Relève en octobre, repos à Craonne. Sont camarade Robert Geoffroy apprend que sa femme est sa fille sont décédés accidentellement (intoxication CO2). 9 novembre, départ pour le Nord à Ferrière la Grande. Passe caporal chef. Début 1940, départ pour Beaurevoir dans l'Aisne. L'hiver est très froid, loge dans une maison en construction sans chauffage. Plus tard, autorisation de dormir dans une écurie. 10 mai 1940, départ pour la Belgique. N'est plus téléphoniste, mais reprend ses activités de radio. 11 mai Charleroi, puis Namur le soir. Ordre de repli, bombardements par Sutkas, passe semble t-il par Farciennes. Dans un magasin saccagé et pillé, il pille lui même du tabac, fait un paquet à l'adresse de ses parents, et dépose le colis dans un camion du régiment. Passe la frontière à Condé sur l' Escaut où il n'y a plus de douaniers ni de barrière. Passe par Bruay, Valenciennes. Dans une usine, présence d'un « sénégalais » blessé au cou qui possédait encore son FM. Il restera avec eux. Passe par Famars et Denain. Près de Douai, remettent en marche un camion abandonné, mais il est aussitôt mis hors d'usage par une attaque aérienne. Le sénégalais avait tiré sur les avions sans les toucher. Passe par Lens, Henin Beaumont qui est bombardé. Dans le secteur de La Bassée, présence d'un lieutenant qui décide de faire partir le groupe vers Dunkerque. Passe par Steenvoorde. Un bombardier volant à basse altitude est abattu au FM par le sénégalais, il s'écrase quelques centaines de mètres plus loin. Arrive dans les dunes de Malo les Bains et Zuydcoote. Dunes pleines de soldats, les anglais sont à l'écart. Devant l'impossibilité d'embarquer, prennent un camion en état de marche (sont à 14 + le lieutenant). Départ pour Steenvoorde ou ils arrivent le 22 mai au soir. Prise de contact le lendemain avec un officier d'artillerie et départ pour Lille afin de prendre des ordres. Passent par Wambrechies, halte dans une maison pour faire du pain. Bombardement, la maison brûle. Les blessés sont chargés dans le camion pour l’hôpital de La Madeleine, le reste du groupe doit rejoindre à pied. Le sénégalais, introuvable, est découvert inconscient dans la rue, victime du bombardement alors qu'il avait une nouvelle fois fait feu sur les avions. Soigné, il reprend ses esprits. Il est mis sur une carriole à deux roues et transporté pour l’hôpital de Lille. En cours de route, bombardement, doivent se réfugier dans une église. Des tracs allemands lancés par avion demandent de se rendre. Sœur dans l'église propose de rester en attendant les allemands car ils sont encerclés. Le groupe décide finalement de repartir pour se défendre car jusqu'à présent, ils n'ont fait que fuir. Le sénégalais pourtant blessé ne veut pas rester, et continue sa route dans la carriole. Part en direction de Seclin puis Phalempin et Carvin. Attaque de Stukas sur une colonne d'artillerie. Un chien se tenait auprès d'un soldat tué, qui devait être son maître. 32 victimes, présence de l'avion de reconnaissance allemand. Passe la nuit dans Phalempin. Arrive dans une maison à Seclin, présence d'un couple de vieux. Font une lettre aux parents que les vieux enverrons prochainement. Le lendemain, présence des allemands. Un du groupe ouvre la fenêtre, il est tué d'une balle dans la tête (PAULET – d'après le site mémoires des hommes : PAULET Henri né le 02/06/1915 à Neuilly Plaisance – 24 ans – mort le 28 mai 1940 à Seclin – 106ème RI – classe 1935 – Nécropole nationale de Haubourdin – tombe 458 – sergent). Deux allemands sont retrouvés mort dans la rue, dont un avec un uniforme de Panzer. D 'autres soldats français sont dans la rue, deux autres du groupe sont tués (BITEAU - FERTREY– inconnus du site mémoire des hommes). Deux autres d'une unité de zouaves sont également tués. Le sénégalais progresse dans la rue et tue un soldat allemand. L'auteur vise un groupe de soldat ennemis, mais ne tire pas. Le sénégalais lui prend son mousqueton et en abat un. Par la suite, il en abat un second, mais une rafale de mitrailleuse vient le faucher. Il décède. Le lieutenant récupère sa plaque matricule, ainsi qu'un sachet pendu au cou contenant quelques dents. Il est dépourvu de papier d'identité. Ils s'enfuient à travers les toits et tuent 5 autres allemands au fusil, à la grenade et au revolver. Le restant du groupe veut rejoindre Lille. Sont mitraillés à Bargues, le groupe est dispersé, l'un d'eux est tué (LEMETAYER d'après le site mémoires des hommes :LEMETAYER Maurice né le 21-10-1913 à Clichy – 106ème RI – tué le 28 mai 1940 à Seclin). N'est plus qu'avec son ami Geoffroy. L'auteur monte dans un véhicule de passage, mais ne voit pas que sont amis n'a pas pris place. Il apprendra plus tard que son ami,veuf et ayant perdu son enfant est reparti en direction des tirs pour mettre fins à ses jours. (GEOFFROY d'après le site mémoires des hommes : GEOFFROY Robert né le 02/04/1915 à TROYES – tué le 28 mai 1940 à Seclin ) - d'après ce site, 24 soldats sont tués sur cette commune le 28 mai 1940.
Il apprend que le PC de son régiment se trouve à Loos et y retrouve sont lieutenant. Une rumeur signale que tous les gradés seraient abattus, tous décousent les grades. Des morceaux de draps sont pris pour faire des drapeaux blancs. Fait prisonnier le 29 mai 1940. Prends quelques ravitaillements dans sa musette, qu'il perdra peu de temps après lorsque l'artillerie française tira (par erreur ??) sur les colonnes de prisonniers, il y a plusieurs morts. Passe sa première nuit dans une prairie à Ennequin. A faim, tend la main vers un gardien qui lui donne le restant de sa gamelle. Sont avisés par un porte voix qu'ils partiraient le lendemain pour l'Allemagne. Demande est faite d'avoir de la discipline et de ne pas s'évader. Le 31 mai, les officiers sont invités à se regrouper, il perd alors son lieutenant. Groupe de 600 prisonniers, alignés sur la route 5 par 5. La population lance des victuailles, les gardiens renversent les seaux d'eau. Passe par Tournai, enfermé dans une usine, puis par Mons. Sont emmenés par les gardiens dans un dépotoir, afin que les prisonniers récupèrent des boites de conserve et des récipients. Il récupère alors une vieille cuvette, permettant de recueillir une maigre pitance. Trouve dans ces poubelles un vieux pot de graisse rance, qu'ils mangeront en marchant, avec des épluchures de pommes de terre. Passe par Nivelles où il dort dans la prison. Des anonymes belges jettent des colis de victuailles dans la cour. Passe par Saint Truiden, parqués dans une usines désaffectée. Ne sont plus que 587 dont 24 noirs. 12 se sont évadés, 1 a été abattu au cours d'une tentative d'évasion. Dans cette usine, un chien entre. Il est attrapé et dépouillé par des prisonniers noirs affamés; il ne reste rien de l'animal. Est pris pour une corvée à l’extérieur, où il arrive à voler du pain. Un belge lui propose de s'évader, mais il refuse, ayant la conviction d'être libéré prochainement. Il ramène un pot de confiture, et deux pains supplémentaires donnés par les allemands. Lors de l'étape suivante, arrive près du canal Albert, dort dehors près du canal. Font une mauvaise soupe d'ortie. Passe en Hollande. Griffonne sur un morceau de papier ses coordonnées et le laisse tomber en ville. Sa famille recevra une lettre de la croix rouge Hollandaise signalant son passage en bonne santé. A Maastricht, reçoit un colis a travers les barbelés avec de la nourriture. Passage en Allemagne. Fouille avec vol d'argent et de montres. Passe par Gladbach, Essen, Dormund. Quitte cette ville le 14 juin. Le 18 juin se trouve à Hanovre. Se fait cracher dessus par des membres de la jeunesse hitlérienne âgés de 14 ans. Arrivée à Lunebourg. Passe son anniversaire des 23 ans en bordure de l'Elbe. I98 hommes épuisés ne peuvent plus marcher et sont transférés vers Lubeck. Ne sont plus qu'à 489. Arrive le 25 juin à Rostock dans un camp avec barbelés. Doivent extraire de la tourbe mais n'y reste qu'une journée. Reprise de la marche vers Stettin au bord de la Baltique le 30 juin, après avoir parcouru 1500 kilomètres à pied. Montent à 50 par wagon avec 10 boules de pain, et un baquet d'eau. Passe par Stalinstadt. Après plusieurs heures de marche, arrivée au Stalag IIIB de Furstenberg. Baraque de 400 prisonniers.
Le 1er juillet, vêtements passent à la désinfection, attente nu puis reprise des vêtements. Photo avec planche numérotée sur le ventre. Immatriculé 31173. Le lendemain, reste nu car les vêtements sentent fortement le chlore. Les civils viennent voir les PG nu, dont les noirs particulièrement « bien membrés »

Quitte le camps le 13 juillet 1940 avec 3 camarades, groupe de 80 PG. Départ dans 2 wagons à bestiaux, sont débarqués à Nieder Ullersdorf près de Guben. Kommando 444, travaille dans une usine de briques. Aucun PG de Kommando ne parle allemand. PG fabriquent des jeux de 54 cartes avec du carton. Dit à l'officier du Kommando qu'il était pharmacien avant guerre, alors qu'il n'avait fait que 5 ans de formation comme préparateur en pharmacie. Il soigne alors ses camarades avec des médicaments en provenance de l’hôpital. Dans un courrier, apprend que sont frère n'a pas été fait prisonnier. Un de ses camarades s'évade du Kommando en montant dans un wagon en partance pour la France et réussi. Reçoit en cadeau de ses camarades qui se sont cotisés un accordéon rapporté par l'officier allemand de retour de permission de Berlin. Renversé par un wagon, il est transporté à l’hôpital, où il restera quelques temps après sa guérison. Un autre PG s'évade et arrive en France après un voyage d'un mois et demi. Avril 1941, quitte l'infirmerie et rejoint son Kommando. Il devient adjoint au cuistot. De nombreux ouvriers de la fabrique quittent les lieux pour combattre en Russie. L'officier part également, la moitié des PG retourne au Stalag. Nouveaux gardiens âgés. Amour platonique avec une ouvrière allemande. 15 septembre 1941, tous les PG quittent l'usine et il ne peut pas revoir son amie avant le départ. Des PG sont transférés vers Francfort sur Oder, lui part avec d'autres à Luckenwald. De ce camp part pour le Kommando 941D de Teltow. Travaille dans une usine qui fabrique des pièces pour tableau de bord d'avions. Semi liberté, le Kommando ferme ses portes à 22 heures. Un PG fabrique parfois des habits dans des couvertures données par la croix rouge. Attrapent et mangent clandestinement 2 cygnes. Se fait embaucher comme boucher dans Berlin. IL vole de la viande et le rapporte au Kommando. Un samedi, alors qu'il allait partir au Kommando avec de la viande cachée sous l'uniforme ; il est invité à manger chez son patron. Il doit alors jeter la viande dans les WC pour ne pas de faire prendre (un épisode qui a marqué l'auteur, car il m'en a fait personnellement la remarque lors d'une rencontre 70 ans plus tard). Avec un camarade, il est accosté par un français pour une évasion. Il s'agit d'une arnaque car ce dernier empoche l'argent et ne revient jamais. Un de ses amis reçoit une lettre avec des indications à trouver dans un futur colis. Il trouve dans ce dernier une lettre mentionnant que dans le prochain colis il y aura des faux papiers cachés. 15 jours plus tard, une carte arrive mentionnant que l'évasion a bien réussi. Un autre camarade s'évade par la même voie. A son tour, il reçoit des faux papiers de permissionnaire travailleur volontaire. Il veut aider un camarade à s'évader, mais se font prendre. Quelques jours de prison au Stalag. 9 mai 42, reçoit un colis de son camarade évadé signalant que la filière d'évasion est éventé, et qu'il ne faut pas partir. Il veut tout de même tenter sa chance. A la gare de Sarrebruck, ses papiers sont contrôlés et conservés. A la gare de Metz, un feldwebel lui demande de le suivre. Arrêté, il s'évade en ville, se dirige vers la cathédrale et prend contact avec un jeune abbé. Pris en charge dans un véhicule. On lui demande de finir la route à pied en partant vers Noveant. Il est capturé 1 km plus loin par une patrouille avec un chien. Il repart à Metz, interrogé il s'évade à nouveau alors qu'il doit partir en Stalag. Il monte dans un train qui le ramène à Berlin. Rencontre à Berlin un travailleur volontaire qui le ramène dans son camp civil. Il se fait alors embaucher comme travailleur volontaire et reçoit des papiers.Se fait appeler René et non Marcel (son vrai prénom). Lors d'un contrôle dans un bar, il est découvert comme prisonnier évadé. Retour au Stalag IIIA. Quitte les lieux pour le Kommando de Reetz. Il travaille dans une ferme, le patron est un ancien prisonnier en France, son fils unique est sur le front de l'Est et sans nouvelles depuis plusieurs mois. Présence d'une ouvrière polonaise. En a marre de travailler et se fait passer pour malade et retourne à l'infirmerie du camp. A sa sortie, donne deux plaques de chocolat au gardien pour qu'il ne le replace plus dans la ferme. A vu passer un chariot transportant des PG russes morts dont l'un bougeait encore; il a été déposé dans la fosse commune. Après un nouvel arrangement avec le gardien, part au Kommando de Velten. Gardien assez sympas, s'arrangeant pour donner plus d'étiquettes de colis en échange de chocolat et cigarettes. Devient durant un temps fossoyeur. Août 1943, premier gros bombardement. Arrive à se faire embaucher comme chauffeur de chaudière à l’hôpital durant l'hiver. En juin 1944, reprend ses activités de fossoyeur, enterre un PG français tué par un garde chasse, puis plus tard un autre pour cause d'accident du travail.03 août 1944, départ en train pour Kalisz en Pologne afin de creuser des fossés anti-char. Surveillés par des SS. 250 mètres creusés chaque jour. Un PG qui refusait d'enlever sa veste a été abattu et laissé agonisant sans soin. Le travail est dur, faim, il mange du hérisson. Se fait passer pour malade et repart au Stalag. Retrouve par la suite son cimetière de Velten. Fait connaissance d'une jeune russe âgée de 20 ans. Un aviateur dont l'avion a été abattu est caché dans le Kommando. Après quelques jours, il quitte le camp habillé en civil. Le gardien chef du Kommando laissait les PG écouter radio Londres. Quitte Clara sa russe en lui laissant son adresse – il n'aura plus jamais de nouvelle. Veulent quitter le secteur pour ne pas tomber aux mains des russes. Départ le 16 avril. Mitraillés par des avions russes dans une colonne de civils et de soldats allemands. 23 avril, arrivée des russes sur des chevaux au village de Dame. Arrivée de cavaliers mongols qui volent les montres et alliances des PG. Passage de Panzers qui ne s’arrêtent pas. Un officier russe sur place signale qu'ils vont être rapatrié par l'Est. Ne voulant pas partir vers l'Est, décident de partir vers l'Ouest et franchir l'Elbe. Passe la nuit dans un village où les habitants se sont regroupés dans les bois. Les femmes sont violées lorsqu'elles reviennent au village. 13 mai départ pour Rathenov, rassemblement de PG sur le stade. 17 mai, officier russe parlant le français signale qu'ils vont être remis aux américains. Sont emmenés jusqu'au fleuve, traversée en bateau. Reçu par les américains, chaque PG reçoit un colis. Transport en camion jusque Stendal, douchés, épouillés. Retour en train en passant par Hannovre, Munster, Cologne, Aix la Chapelle, Liège, Namur. Des panneaux annonçaient le nombre de kilomètres avant d'arriver en France. Centre d’accueil de Jeumont douche – visite médicale – interrogatoire – Le 1er juin, envoi un télégramme « suis rentré en France, bonne santé. Arrivée imminente ». Il reçoit un billet de 1000 francs et des tickets d'alimentation. 2 juin, train en partance pour Reims. Retrouve sa famille à la gare.

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MAX MATRICULE 21835 – MARTIAL THIBERT

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MAX MATRICULE 21835 - MARTIAL THIBERT - Editions de la Catherinette - 221 pages - 2002 - 20 euros - ISBN 2914415052
Un très bon livre sur le récits des combats de la ligne Maginot en bordure du Rhin en 1940 et de la captivité en général. Tous les points de mon tableau sont remplis, gage d'un ouvrage de qualité. Nombreuses conquêtes féminines évoquées ainsi que son état d'esprit déprimé après son retour de captivité.


 L'auteur est né le 20 janvier 1918 à Ratte en Saône et Loire. Son père ancien combattant 14-18 a été blessé au chemin des Dames en 1917. Fait son service militaire en 1938 au 42ème RIF de Neuf Brisach. Il est vêtu en bleu horizon. Il suit le peloton des sous officiers au 172ème RIF de Mulhouse et passe caporal chef.
Il habille des réservistes en août 1939. Déclaration de guerre le 03 septembre 1939 , il protège le village de Sundhouse. Il amenage des défenses avec les pionniers du 418ème. Aucun coup de feu ne fut échangé durant l'année 1939 sur la rive du Rhin, juste quelques gestes de la main pacifistes. Fait quelques rencontres féminines. Le 11 janvier 1940, il change de secteur pour Marchstein. Il est affecté dans le bloc 15 près de l'écluse, entre Marckolstein et Artzenheim. Il s'occupe des deux chèvres que l'éclusier a laissé et dort dans sa maison. Premiers tir allemands en février 1940. Il se trouve dans ce bloc de fin mai au 08 juin.
Son frère aîné, André est tué près de Sedan le 13 mai 1940 sous un bombardement d'artillerie à l'age de 28 ans. (d'après le site mémoires des hommes: tué par éclats d'obus le 13 mai 1940 à LONGWY (54) – appartenait au 334ème RI).
Le 31 mai, un sniper allemand tue le soldat GRESSETEAU Etienne d'une balle en pleine tête. (d'après le site mémoires des hommes:Mort pour la France le 31-05-1940 – tué par balle (Artzenheim, 68 - Haut-Rhin, France) - 42e régiment d'infanterie de forteresse (42e RIF).
Des tracs allemands sont lancés depuis l'autre rive. Le 15 juin 1940, un déluge d'artillerie tombe sur les blocs de berge. Assaut et prise du bloc après avoir mis hors de combat les servants du fusil mitrailleur. Une grenade tombe ensuite dans le bloc. Jettent les couloirs d'alimentation des mitrailleuses dans le canal pour les rendre inutilisables avant de se replier. Les allemands font avancer des prisonniers devant eux pour progresser dans les lignes. Durant le replis, 3 soldats originaires de Colmar sont rentrés chez eux.
Il contourne Colmar et part en direction du col de la Schlucht, sont bombardés par des avions «italiens». Direction Gerardmer. Une trentaine d'hommes du 42ème RIF sur les deux bataillons sont réarmés. Le jeudi 20 juin 1940 vers 10 h, les allemands entre dans Xonrupt. Après un cours combat de 30 minutes, plus de munition. Il se débarrasse d'une grenade dans une souche creuse et part dans la nature pour ne pas être fait prisonnier avec deux camarades. Il apprend par des civils le 22 juin que l'armistice a été signé. Cachés dans la montagne, ils voient les allemands désarmer les prisonniers et les parquer. Ils décident alors de se rendre. Il donne a une dame son adresse pour qu'elle informe ses parents. Passe par le col du Bonhomme et y dort. Passe par Kaysersberg. Le long de la route, les alsaciens donnent à manger aux prisonniers. Arrive à la caserne Rapp de Colmar qui est archi-comble avec 10000 prisonniers. La population est présente devant la grille de la caserne demandant des nouvelles des soldats. La postière de Guemar, connue au début de la guerre lui apporte une soupe tous les jours qu'il partage en 3. D'autres connaissances féminines lui apportent des victuailles. Il reste 6 semaines à Colmar.
Le 29 juillet, départ de 2000 prisonniers en direction de la gare. Sont à 60 dans un wagon à bestiaux allemand, impossible de s’asseoir. Certains malades s'évanouissent. Direction l'Allemagne. Le 30 juillet, arrêt dans une petite gare. Autorisation de faire ses besoins sous les quolibets des gamins qui lançaient des pierres. Distribution d'un bidon d'eau. Passe par Leipzig et arrive au Stalag IA le 1er août 1940. Sont dirigés vers de grandes tentes. Nourriture: 150 grammes de pain, 25 grammes de margarine et confiture pour une journée. Épouillage et tonte les jours suivants. Photographie torse nu avec une ardoise sur la poitrine et le numéro de matricule. Reçoit le numéro 21835. Il quitte le camp avec 150 hommes le 08 août 1940 pour Insterburg. Il est logé dans le Halt Chloss, un château moyenâgeux. Il creuse d'énormes tranchées pour accueillir des buses de 1,80 m de diamètre servant à évacuer les eaux usées de la ville. Au mois de novembre, un prisonnier décède. Il a toujours faim.
Le 23 novembre 1940, il reçoit sa première lettre de chez lui. Début décembre, il simule un mal d'estomac au médecin polonais; il regagne alors le Stalag. Il reçoit son 2ème colis a Noël envoyé par un alsacien libéré.
1941, départ pour le terrain d'aviation de Jeseau au nord de la Prusse. Il y a dans sa chambré un prisonnier fait à Narvick.. Il change d'endroit, Allenstein puis Griselinen et Morisfeld en juin. Quitte les lieux le 1er août pour rentrer au stalag IB, plus petit que le IA. Départ en train le 04 août 1941 pour descendre à Stonisken qui se trouve à 50 kilomètres de Memel. Il arrive dans une ferme et se retrouve séparé de ses 2 camarades de captivité. Il est surnommé MAX par le fermier et gardera ce prénom durant toute sa captivité. Il attrape des furoncles et passe tout le mois d'octobre à l'infirmerie. A son retour, il est placé dans une autre ferme à 2 kilomètres de là. Le gardien du secteur est un lituanien très sympathique. En 1942, il arrive dans une autre ferme. 09 mars 1943, retour à la compagnie de Heydekrug puis départ pour sa dernière ferme qui se trouve à la frontière lituanienne. Il s'agit de la famille Telieps de 9 enfants dont 4 garçons qui sont au front. Il a une aventure amoureuse avec une des filles. Le père est malade, présence d'un prisonnier français avant son arrivée. Ce dernier a reçu une lettre de son épouse lui signalant qu'elle était enceinte de 03 mois (enfant mort à la naissance). Des prisonniers belges se trouvent aux alentours.
1er août 1944, face à l’arrivée des russes, tous les prisonniers sont rassemblés et passent sur la rive gauche du Niemen se retrouvant en Prusse. Les PG creusent des fossés anti-chars et reçoivent des nouveaux vêtements. Le groupe est scindé en deux. Il revient en Memeland en repassant le Tilsit. Travail agricole au village de Maedewald . Il se fait admettre à l'infirmerie. Il s'y échappe et retourne à sa ferme des Telieps. Pas de colis ni de colis depuis le mois de juin.
Rassemblement des civils, préparation d'un chariot pour le départ avec la famille et 2 vaches accrochées à l'arrière le 07 octobre 1944. Trouvent refuge dans une maison occupée. La famille sur ordre doit rejoindre la Silésie et laisse l'auteur sur place. Il rejoint le lendemain un groupe de PG et travaille dans une ferme.
1945 – il se fait déclarer malade, s'échappe de l'infirmerie et avec un camarade décident de suivre le chemin des réfugiés qui fuit l'arrivée des russes. Ils passent la nuit dans un Kommando de prisonnier et poursuivent la route le lendemain. Arrivent dans les faubourgs de Koënigsberg, passage à Elbing , Schlokau , Stettin. Décident épuisés à se rendre à la Kommandantur et expliquent la situation. Sont interrogés par un général allemand qui parle le français. Doivent être transférés vers le Stalag IIIC le 25 janvier. Évacuation du camp le 15 février, il perd son camarade qui part dans une autre colonne.
Direction la Baltique, arrive dans la presqu’île de Rügen. Port de Sassnith. Embarque le 04 mai en direction de Copenhague au Danemark car Kiel, destination initiale, est occupé par les anglais. Il y a également sur le bateau femmes et enfants. Sont accueillis par la croix rouge danoise.
Il reste une quinzaine de jours. Il est invité à manger chez des civils, beaucoup parlent le français.
Le 19 mai 1945, retour par avion anglais. Premier atterrissage à Luneburg dans le Hanovre, puis atterrissage final à Bruxelles. Départ en train le lendemain pour Lille. Le jour suivant il est à Paris. Arrive le 22 mai 1945 en gare de Chalons sur Saône. Absence de car, il téléphone à son cousin qui vient le chercher en voiture.
En juillet 1945, il retourne en Alsace 5 jours et visite son champ de bataille de 1940. Il vit mal son retour. Comme un de ses camarades prisonnier qui avait rencontré une polonaise en Autriche, il décide de faire des recherches via la croix rouge pour connaître le sort de Touta sa fiancée lituanienne. En janvier 1946, il rencontre sa future épouse âgée de 18 ans. La croix rouge retrouve Touta et cette dernière vient en France sans annoncer sa venue le 25 mai 1946. Fin octobre 1946, elle repart chez elle car la situation n'est pas tenable dans cette France d'après guerre et l'auteur est déjà un peu engagé avec sa future épouse française.


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DE LA MER DU NORD A LA MER NOIRE – WILLIAM LECOURT

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DE LA MER DU NORD A LA MER NOIRE - WILLIAM LECOURT - Aux dépends de l'auteur - 165 pages - 1946 - pas de prix - sans ISBN

Un livre très riche en détails et en anecdotes sur le parcours d'un sous officier récalcitrant. Évasions - Sortie du livre juste après guerre 



L'auteur est fait prisonnier dans les faubourg de Lille le 29 mai 1940 au soir. Il est dirigé sur Avelin. Parqué dans un pré entouré de mitrailleuses. Au petit matin 2 soldats allemands demandent alliances et montres; coups de crosse sur les récalcitrants. Départ en colonne par 5, traversée de Lille « Dès notre entrée dans la ville les habitants nous apportent à boire et à manger; mais les allemands tirent sur tous ceux qui s'approchent. Alors les pains tombent des fenêtres et les baquets d'eau sont tout prêt sur les trottoirs. Mais il faut ruser avec les boches pour se servir. Page 11». Regroupés dans un fossé d'un fort Lillois. Quitte ce lieu le lendemain, passe par Tournai, Ath, Enghien,Nivelle,Hall.
« Les gardiens changent chaque jour, les uns sont indifférents, d'autres féroces.. page 12 ». « Ils distribuent des coups de plat de sabre avec générosité, simplement par plaisir de frapper des français » (régiment de cavalerie du Brandebourg). « Un jeune boche de 20 ans nous révolte par sa cruauté. Il repère dans la colonne des indigènes Nord Africains, et quand par hasard on nous autorise à faire une pause, il en appelle un et s'éloigne avec lui derrière une haie. On entend des coups de feu et le boche revient tout seul » page 12. « De temps en temps un homme à bout de force tombe lourdement. Quelque fois il est autorisé à monter à bord d'un des camions qui passent sans relâche. Souvent un coup de revolver dans l'oreille l'achève » page 12. « une vénérable dame au cheveux blancs me tend une tablette de chocolat malgré la menace du revolver, d'un allemand ivre de fureur ». « Comme je suis heureux quand je peux attraper une tartine ou un morceau de sucre » page 12. Les prisonniers mangent des betteraves dans des silos. Sont parqués à Enghien dans un collège, à Nivelle dans la prison à 12 par cellule, à Waterloo sur les pavés de la place. « Comment ne suis pas devenu fou ? » Page 13. « les boches que nous interrogeons disent que l'Italie est entrée en guerre contre la France. Tout sera bientôt terminé. Dans ce cas, on nous emmènera seulement en Hollande et nous serons libérés. » La Hollande est aussi hospitalière que la Belgique. Il arrive en Allemagne 2 jours plus tard par Aix la Chapelle. Partent à la gare. « Une femme demande la permission et tend un verre d'eau. Un gosse me demande mon casque. Un autre nous lance des pierres. » Montent à 60-70 dans des wagons. « Un brave type partage un concombre .. il réussi à en faire 53 morceaux ». P 16. Halte d'une ½ heure à Nuremberg. Des PG polonais distribuent une soupe à l'orge. Départ sans eau, il a soif, il colle sa langue contre le fer du wagon. Croisent des convois militaires allemands, les soldats envoient quelques cigarettes et un morceau de pain. Dans le wagon d'à coté, un PG est mort. Entre dans Vienne, distribution d'eau. La croix rouge allemande donne une soupe. Nouveau départ, arrive à Wilfleinsdorf. Direction le stalag XVIIA. Le voyage a duré 15 jours depuis Lille, dont 48 heures de train. Le premier soir, il n'est pas admis au camp ; il est parqué à l’extérieur dans un marécage. Le lendemain entre dans le camp n°1. Soupe d'épluchure de pomme de terre terreuse. Nombreux décès à cause de la dysenterie. Il reste au camp jusqu'au 28 juillet. Les cas de brutalité sont rares, mais un prisonniers français est tué car malgré l'interdiction il s'est approché des barbelés des prisonniers polonais. Il couche sur des planches sans couverture. Troc avec les polonais, il échange sa montre contre 13 Lagermark. Page 23: «Enfin on se décide à nous immatriculer, à établir la fiche individuelle pour la croix rouge, à nous doucher et nous tondre. Il faut un jour complet et nous passons dans le camp d'à coté.»
Il se fait passer pour un paysan et quitte le camp pour un Kommando de 11 hommes au village de Wulbersdorf. Une menuiserie est transformée en dortoir. Foire aux esclaves, les paysans choisissent leurs prisonniers. Il tombe dans une ferme de 11 hectares; les conditions de travail sont difficiles.
En octobre il reçoit la première lettre de sa femme. Le fils du fermier qui fait parti des troupes d'occupation en France revient en permission et lui offre un paquet de tabac Gauloise et du cognac. Il quitte cette ferme pour une autre ou il est nourri correctement et reçoit des cigarettes. Il se fait passer pour malade et rejoins le camp car il n'a plus envie de travailler. Il accepte ensuite de travailler dans une laiterie à Vienne au mois de septembre. Le Kommando se trouve dans un ancien magasin où ils sont à 10. Il est désigné par ses camarades comme interprète et homme de confiance.
Il ramène au Kommando des pommes de terre et de la viande qu'il dérobe dans des wagons. Ils font des frites et en donne à la sentinelle en échange de ne pas dévoiler les larcins. Il change de poste car le vol est vu et quitte la laiterie pour travailler dans une fabrique de voiture. Après avoir passé l'hiver 41-42. Il apprend qu'en étant sous officier il n'est pas astreint au travail. Il est renvoyé au camp comme réfractaire le 03 mars 1942. Il est affecté à la baraque des réfractaires qui est composée de 400 PG. Des prisonniers de guerre russes arrivent et logent sous tentes dans le marais. La plupart sont des mongols. Ils sont gardés par des anciens prisonniers ukrainiens. Environ 24 décèdent jour. Les cadavres partent nus car les camarades récupèrent les vêtements pour lutter contre le froid. Page 47 : Un jour un cadavre s'est relevé de la charrette mais on a jeté sur lui 10 cadavres pour vider l'ensemble dans la fosse commune. Les russes cachent les morts pour toucher leurs rations alimentaires. Les PG français ravitaillent les russes avec une chambre à air qui fait office de fronde. Il accepte de travailler à Vienne le 05 avril 1942 en vue de préparer une future évasion. S'évade en passant par Munich mais il est pris et passe par le stalag VIIB. Il touche alors une tenue australienne neuve. Il est affecté à la compagnie spéciale où la plupart des gardiens sont des estropiés ou des dégénérés ( bancals, bossus,goitreux). Un PG serbe est pendu pour avoir tué son fermier, sa femme et sa fille. Après 2 mois retour sur Vienne avec un autrichien permissionnaire le 29 août 1942. Affecté à la baraque disciplinaire. Quelques prisonniers s'évadent lors des corvées. Il fabrique des bottes en paille pour les soldats allemands sur le front de l'Est. Le 04 février 1943 il repart chez un paysan de Staxneusiedl ; le Kommando est une grande pièce au dessus du café. Il travaille dans la plus petite ferme du village ; le fils du patron est en Russie. En qualité d'évadé, on lui a pris ses brodequins et on lui a donné des galoches en bois rafistolées avec du fil de fer. Il décide de s'évader le soir du 14 février. Il franchi la Leitha sur une passerelle. Il poursuit sa marche en chaussette. Après moult péripéties, il passe la journée glaciale dans un bois. A la frontière hongroise, il fonce sur la sentinelle et franchi le pont. Il rentre en profondeur dans le pays car il arrive que des douaniers remettent les prisonniers repris aux allemands. Il s’arrête dans une ferme où on ne lui donne qu'un verre d'eau. Poursuit sa route et d’évanoui. Il reprend ses esprits secoué par un gendarme hongrois. Il lui montre sa plaque de stalag et il est emmené à la gendarmerie. Une femme de gendarme s'occupe de lui. Transporté le soir dans une caserne de Moson, puis part pour Komaron en train. Passe la nuit dans une forteresse avec 6 autres évadés français. Il vend sa capote 20 pëngos à un polonais pour acheter une bouteille de Tokai. Passe par Boglar où il réside à l’hôtel Savoy. Il est accueilli par un lieutenant évadé. « Après 3 ans de gamelle, je ne sais plus me servir d'une fourchette et j'ai peur de ressembler à un sauvage». Travaille dans une scierie à Pomaz près de Budapest. Quitte clandestinement la Hongrie pour se rendre en Roumanie. Arrêté par un soldat et emmené en forteresse à Arad. Il a faim. Ville bombardée par les anglais. Un avion Libérator s’écrase, un aviateur saute en parachute et l'auteur s'occupe de lui. Quelques jours plus tard un autre est retrouvé mort, à moitié dévoré par des chiens. Libération par les cosaques russes qui volent et saccagent tout. Il retourne à Bucarest. Le 06 octobre 1944, il décolle de Popset dans un avion Dakota avec 19 autres passagers, bagage de 12 kilos maximum. Atterris en Italie à Bari. Il rempli une fiche et rentre dans un camp entouré de barbelés. Il couche sur des planches comme au stalag. Les vêtements passent à l'étuve et vaccination. Départ pour Naples le 12 octobre 1944 en train. Il touche un paquetage US et il est mal accueilli par les français dans un centre de passage à Bagnoli.

Il embarque le 03 novembre avec 17 évadés et 200 tirailleurs marocains sur le liberty ship « Jonathan Elmer » et quitte le port le 05. Il arrive le 09 octobre à Toulon sans débarquer. Il repart le lendemain pour Marseille. Il débarque le 13 octobre. Il passe par le centre mobilisateur de la Blancarde. Le 17 il prend le train pour Paris et arrive le 18.

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LES ANNÉES TRISTESJEAN AYMONIN

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LES ANNÉES TRISTES – JEAN AYMONIN

La pensée universelle – 250 pages – 1985 - 103,50 francs - ISBN 2214063528



Un livre très riche en détails et en anecdotes - Mentionne la quasi totalité des points importants des étapes du captif. Il est à mettre dans toute les mains de ceux qui veulent un livre de référence en la matière. Constitué de petits chapitres dans l'ordre chronologique. Matériellement, pas évident à trouver.








Résident au Maroc, il devance l'appel en 1936. Stationné à FEZ.
Grade de maréchal des logis chef au 13ème RTA.

Septembre 1939, front de la Sarre, secteur assez calme. Lorsque les allemands reculent jusqu'à la ligne Siegfried, les français entrent en Allemagne et trouvent de nombreuses maisons piégées.

Décembre 1939, le régiment débarque en gare de Saint Amand les eaux (59) ; les hommes logent dans les villages aux alentours.

10 mai 1940 . Les écossais sont voisins de secteur - tir de DCA, un avion allemand est abattu. Le pilote saute en parachute, il arrive en ville et il est fait prisonnier.

Le 10 mai au soir, le régiment part pour la Belgique. Un bombardier allemand s'écrase en flamme à proximité. Attaque de Stukas le 11 mai. Il est transporté en bus et arrive à Wavre le 12 mai. Poursuit jusque Limal près de la Dyle. Le 13 mai, attaque allemande.

Replis vers Lille à Haubourdin et Loos. Il est en protection d'une batterie française d'artillerie lourde, présence avec lui de soldats belges.

Avec un adjudant chef, il a soigné un lieutenant français blessé. Le lendemain, l'adjudant chef est mortellement blessé d'une balle dans le cou (page 54).

L'auteur est blessé le 28 mai d'un éclat à la cuisse. Le 30 mai, réédition des troupes. Les artilleurs tirent les derniers obus et font sauter les pièces. Les soldats cassent les crosses des fusils et dispersent les pièces des fusils mitrailleurs. Entrée dans Lille avec les honneurs militaires allemands.



Début de la captivité. Traversée de la Belgique à pied sans autre nourriture que celle donnée par la population. Au bout d'une semaine, passage de la frontière allemande à Aix la Chapelle. De cette gare, direction du camp de Meppen.

(Page 62 ) - On sert une soupe avec légumes et lard. Un musulman lui donne sa part de soupe, pour le remercier, l'auteur lui donne 2 pommes de terre.

(page 63) – Après une semaine de tri, départ en train à 75 par wagon pour le stalag XB de Sandbostel. Traversée de Hambourg. Descend du train à Bremenvorde ; il reste 12 kilomètres à pied pour atteindre le camp de Sandbostel. Les baraques sont déjà occupées, il est dirigé vers des tentes (page 68).

Les prisonniers sont regroupés par 100, il y a de la paille de seigle au sol, chaque prisonnier dispose d'une place de 2 mètres de long sur 50 centimètres de large. Distribution par jour d'un pain de 1 kilo pour 8 hommes avec une cuillère à soupe de marmelade de betterave rouge et 3 pommes de terre bouillies. Toutes les 36 heures, distribution d'une soupe tiède.

(page 73) – Un jour, sa chemise qui sèche s'envole et tombe près du mirador dans la zone interdite. La sentinelle le laissa la reprendre sans tirer.

Autour des cuisines, il y avait un fil qui en interdisait l'approche. Un jour de juin, un jeune prisonnier belge qui se rendait sur un tas d'épluchures destinées au cochon fut abattu. Les allemands le laissèrent sur place durant 2 jours.

L'auteur est identifié par une « karte », prise d'une douche et les vêtements passent à la désinfection. Rasage de la barbe, pubis rasé, tonte à zéro. Prise en photo avec une inscription de son numéro de matricule à la craie sur une ardoise (page 75). Remise d'une plaque provisoire en carton, remplacée plus tard par une plaque en zinc. Il devient le matricule 27641 du stalag XB.

Il travaille pour la première fois hors du camp pour le terrassement d'un stade. Il manque de tabac. A échangé sa ration de pain de la journée pour une cigarette Gauloise. Il reçoit une carte de la croix rouge pré remplie où il faut rayer les mentions inutiles pour prévenir la famille.

(page 79) – 2ème quinzaine de juin, distribution de ravitaillement en vue de prendre un train. Des listes sont établies en suivant l'ordre des numéros de matricule. A 03 heures du matin, le train s’arrête à Heide. Les prisonniers partent en bus ou en camion. Il est déposé à Schelrade. Son Kommando est très propre et bien agencé. Des sandwichs se trouvent sur la table, déposés par les futurs employeurs. Il faut faire 4 kilomètres à pied pour arriver au village de Wrohm. La première journée de travail se passe bien dans une ferme et il est bien nourri. Rassemblement à 18 heures pour le retour au Kommando. Il fit bouillir ses vêtements pour se débarrasser des poux. La ferme se composent d'un fermier plutôt âgé, de son épouse un peu plus jeune, et de la 3ème fille du couple, Magda âgée de 14 ans.

(page 96) Tenue très élimée du prisonnier.

Il y a la fièvre aphteuse à la ferme. Il est mis en quarantaine et dort sur place. Le 19 octobre 1940, il reçoit sont premier courrier provenant de sa sœur. La famille a bien reçu la carte de la croix rouge. Elle annonce qu'un colis a été posté. Le 16 novembre, il quitte le Kommando. Le fermier (qui doit payer pour avoir un prisonnier) n'a pas voulu continuer parce que l'hiver arrive et qu'il n'y a pas grand chose à faire.

Il part en train pour Busum dans un Kommando d'artisans, le Kommando 908. Les prisonniers sont logés à la pension " Siegfried", dans une salle où avant guerre les curistes prenaient leurs repas. Il est nommé Homme de confiance et interprète pour une cinquantaine de prisonniers. Il est alors pris par la famille Rüsch et devint meunier. Il mangeait avec la famille dans la cuisine mais sur une petite table à part.

Le 15 mai (1941 ??) , n'ayant plus beaucoup de travail, il quitte le moulin et demande a travailler au chantier naval pour ne pas quitter ses camarades. Les prisonniers mangeaient relativement bien, le cuisinier était un cuisinier parisien et il faisait pour le mieux. Sur 24 heures, 12 heures étaient consacrées au travail, les 12 autres se passaient au Kommando. Il n'y avait pas de travail le dimanche. La cantine ne fournissait pas le repas chaud du soir. Il fallait faire avec le pain et la margarine touchés une fois par semaine. Les colis étaient mis en commun et le popotier du groupe gérait le tout. Quelques prisonniers bouchers ou boulangers chapardaient pour améliorer l’ordinaire. Les dons de la croix rouge française étaient partagés sans distinction entre français et belges, ce qui ne se faisait pas partout car les deux communautés étaient nettement séparées.

Les prisonniers de guerre russes n'allaient pas chez les particuliers mais dans les usines et les grosses entreprises. Ils avaient leurs propres gardiens et logeaient dans un Kommando à part. Les prisonniers français les nourrissaient un peu. Les russes reçurent par la suite du tabac « Marrorka » de chez eux, absolument infect. Les cigarettes se faisaient dans du papier journal. Le Kommando avait un effectif de 80 prisonniers, au départ il y a eu 5 décès. Pour reconnaître les prisonniers russes en cas d'évasion, les allemands rasaient la moitié du crane et laissaient sur l'autre 1 centimètres de cheveux.

(pages 174) – Les artisanats de prisonniers pouvaient être envoyés aux familles. Un prisonnier aumonier venant de Sandbostel faisait le tour des Kommandos et ne travaillait pas. Il faisait le trajet en vélo avec un gardien. Un jour un prisonnier à reçu dans son colis un matelas  pneumatique. Sa femme lui envoya également une paire de chausson qui contenaient dans la semelle des faux papier à son nom. Il fut dénoncé et capturé. Il fit 21 jours réglementaires de prison au stalag XA de Schleswig, fut muté dans un autre Kommando mais il est revenu quelques mois après. Un nouveau chef de Kommando arriva et les prisonniers se plaignirent ; il ne fit qu'un jour et fut envoyé dans une unité de combat. Il fut remplacé par un vieux Feldwebel qui laissa aux prisonniers une paix royale.

Il apprend un soir qu'il doit partir le lendemain pour le Kommando 583 à Heide. Il y avait entre 150 et 160 prisonniers. Il est affecté chez un serrurier. Ce serrurier ne travaillait que pour les civils, il employait un prisonnier belge, un STO et un gamin russe de 16 ans. C’était un homme bon et calme, pas nazi, il a refusé de travailler pour l'armée allemande. Une fois les prisonniers arrivèrent a acheter au marché noir un cochon pour améliorer l'ordinaire pas fameux.

Un jour une bombe tomba sur un Kommando de belges flamands, 11 furent tués ; le seul survivant était sorti pour voir les avions. Ce secteur était à proximité d'une raffinerie de pétrole.

Un autre jour, un bombardier canadien s'écrasa ; le maire refusa toute sépulture et les aviateurs ont été enterrés dans la décharge publique avec les ordures ménagères de la ville. Les prisonniers donnèrent l'emplacement à la troupe d'occupation anglaise. Le maire et les conseillers durent eux même les exhumer et les mettre en bière avant d'être emprisonnés.

Arrivée des populations et des prisonniers fuyant les russes. Le Kommando accueille les prisonniers qui dorment sur la paille. Il fait la tournée des Kommandos le dimanche avec un orchestre et retrouve son 1er patron de ferme et surtout la petite Magda devenue une superbe fille.

Ayant moins de travail, le serrurier le licencie. Il part alors chez un garagiste qui a déjà un prisonnier français. Il apprend la mort de son père dans une lettre de sa sœur. Il n'a pas eu de courrier depuis 2 mois ½. Il revoit en ville Magda et sa sœur. Elles lui remettent l’adresse des parents pour qu'il puisse écrire après la guerre. (il ne put le faire car il l'a perd). Il donna a Magda une bague de fabrication artisanale, prévue initialement pour faire du troc avec des cultivateurs. Il a faim en cette période et les colis n'arrivent plus.

Il est libéré en mai 1945, passe chez le serrurier pour faire une nouvelle bague.

Début de rapatriement le 19 mai 1945 par les anglais. Les prisonniers reçurent les adieux d'une parti de la population sympathisante. Une fillette de 2 ans ½ embrassa son père pour la dernière fois. Départ en camion vers les camps de rassemblement. Un belge se maria avec une jeune russe qu'il ramena avec lui en Belgique. Partent vers Diepholz dans un camp de toile, avec des couples de travailleurs civils STO et bébés. Traversa le Rhin en train de marchandise sur un pont de bateaux. Passe par Maestricht, Lille. Envoya un télégramme de Paris pour informer la famille du retour. Il arrive chez lui le 28 mai 1945.

(page 245) - « Tout prisonnier de guerre, après quelques années civiles, n'a qu'un désir, c'est de revoir avec sa famille les lieux où il a souffert de l'exil. »


Au 20ème anniversaire de la libération, l'association des anciens prisonniers franco-belge de Heide organisa la rencontre annuelle au Shleswig-Holstein. Rendez vous sur la Marktplatz à une heure précise par ses propres moyens. Ils passent une semaine ensemble. L'auteur  passe chez le serrurier qui est décédé, mais il voit sa femme. Il va à la ferme qui n'existe plus car incendiée. Les voisins communiquent les coordonnées. Il rencontre la fille cadette qui ne le connaissait pas ; il vit la mère et fut invité le lendemain soir à manger. Magda mariée à Kiel fit la route pour le voir. Elle est venue ensuite en France avec son mari et ils s'écrivent tous les ans à Noël. Il revoit également l’épouse du meunier. Leur fils est tombé face à l'armée de Leclerc et la fille est mariée avec un canadien et réside au Canada. La télévision régionale fit passer les anciens prisonniers au journal de 18 heures.

(Page 250) – «Antoine Germain libéré en 1943 me dit plus tard : « j'étais content de revoir ma famille, mais tu ne peux pas savoir à quel point vous m'avez manqué, et quelle tristesse j'ai éprouvé en vous quittant ... »

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LES ENKAGES  - Jean Louis Champeaux
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LES ENKAKES - JEAN-LOUIS CHAMPEAUX 
 Imprimerie Graphoprint - 186 pages - sans prix - sans ISBN
Un très bon livre, riche en détails et anecdotes. Manque quelques dates pour être parfait. Sans sommaire, ni prologue, ni épilogue, ni photo. Un long monologue sans chapitre mais chronologique. Imprimé à seulement à 500 exemplaires, difficile à trouver.



Ce récit commence le 17 mai 1940. Son régiment est déployé dans la région de Charleroi. Il est servant d'un canon anti-char. Il combat en bordure d'un canal, tire sur une auto mitrailleuse allemande qui est incendiée. Le commandant Bidau, ancien combattant de Verdun, imprudent, se fait tuer par une rafale de mitrailleuse (ne se trouve pas sur le site mémoires des hommes). Les allemands passent le canal par un pont insuffisamment détruit par l'armée belge.

Son bon camarade Gérard qu'il connaît depuis 2 ans est tué d'une balle dans la tête. Sans issue et devant une mort assurée, le groupe se rend le 18 mai 1940 (page 9). Ils sont fouillés et doivent se délester des cartouches, casques, objets personnels (porte feuille, couteaux, briquet, mouchoir et même cigarettes). Il laisse également sa capote et ses bandes molletières. Il est séparé de ses compagnons de combat qui sont tous alsaciens, deux ont été tué. Avec d'autres prisonniers, sont rassemblés dans une prairie. Il a faim et soif. Passent sur le pont partiellement détruit et doivent transporter des blessés dans un sous sol qui sert d'infirmerie où se trouvent français et allemands.

Il y voit son lieutenant blessé par balle à la tête, son œil est sorti et pend. Il décédera (son nom ne se trouve pas sur le site mémoires des hommes). Il s'abreuve finalement dans une fontaine au milieu d'un petit village abandonné. Distribution de pain le lendemain «j'ai réussi à arracher de la main d'un homme qui me le disputait âprement la moitié d'un pain de j'ai englouti en deux énormes bouchés. Je peux m'estimer heureux car je constate qu'un certain nombre de les camarades n'a pas eu cette chance ». Marchent vers la captivité. Après avoir dormi dans un bâtiment de planche, ils établissent leur quartier dans la cour d'une église entourée de grilles dans les faubourgs de Nivelles. Il donne de l'argent à un enfant pour qu'il lui ramène du pain, mais à son retour il le partage à d'autres prisonniers. Page 15 : «C'est la loi inhumaine du chacun pour soi que ne sauraient comprendre ceux qui n'ont jamais connu les affres de la faim». Marchent en direction de la Hollande dans la région de Maastricht. Le long des routes, des récipients de lait et d'eau étaient déposés par la population, parfois distribution de vivres par des associations de bienfaisance. L'armée allemande se prêtait d'assez bonne grâce à ces actions. Les prisonniers ramassaient parfois de vieilles boites de conserve rouillées dans les fossés pour avoir un récipient.

Après 5 jours de marche, arrivent à Bochol près de Cologne. C'est un camp de toile avec chapiteau, sans lit. Il se déchausse pour la première fois depuis sa captivité. Ne possède rien, juste une chemise qui craque sous la capote (Vareuse??? il mentionne avoir laissé sa capote et bandes molletières à sa capture). Ne possède d'aucun autre effet, même pas de toilette. Certains prisonniers possèdent encore leurs havresacs avec le contenu. Nouveau départ; dort dans un baraquement en planche avec des lits en bois. Il s'agit d'un camp de transit, lieu inconnu, où se trouvent des prisonniers polonais dans les cuisines. Rassemblement pour la distribution de nourriture en colonne; il mange des nouilles sans couvert. Les prisonniers de guerre noirs en sont exclus et on leur retire les couverts. Nouveau départ le lendemain matin, arrivent dans une gare le soir et montent dans un train avec wagon genre «hommes 25 chevaux 8». Passent par Berlin.

Descendent à Sagan et arrivent au camp Stalag VIIIC. Il y a 6 baraquements en bois. Ils sont présentés au commandant du camp. Page 25: Les bâtiments sont peint en gris sombre, il y a des lits à 3 places superposés. En guise de matelas, il y a des frisures de copeaux, chacun dispose d'une couverture. Cela doit être la 10ème nuit de captivité. Un seul robinet au milieu du camp. La 1ère journée du camp est consacré à la salubrité publique. Dans chaque bloc passage de la tondeuse à cheveux au double zéro. Peu de nourriture, café matin et soir, un pain pour huit (125 grammes chacun) avec une noix de margarine. Agrandissement du camp, construction de baraquements.

Page 28: «Nous sommes conduit dans un petit local sombre où se tient un photographe. Là on nous fait mettre torse nu, on nous met autour du cou une plaque en métal sur laquelle est gravé un numéro. Sur une ardoise d'écolier sont reproduits à la craie les mêmes numéros. Cette ardoise maintenue de nos deux mains sur la poitrine, nous passons devant le photographe qui prend 2 clichés. Deux documents qui sont destinés au fichier du camp. En cas d'évasion, les recherches seront effectuées à l'aide d'un exemplaire du document remis à la police. Dorénavant, je suis le prisonnier 12642. J'ai perdu mon nom au profit de ce fameux matricule que je devrais le plus rapidement traduire dans le langage des geôliers: zwei-taujend-sechs-hundert-zweiund fünfziz.» Durant une semaine, les prisonniers se présentent successivement par petit groupe devant le photographe en vue de leur immatriculation. Le 30 mai, tous les prisonniers du camp sont autorisés à envoyer une carte pré-imprimée à leurs familles.

Le 21 juin 1940, il quitte le camp avec 25 autres camarades. Attendent à la gare, une infirmière de la croix rouge apporte un sceau d'eau. Arrivée dans le village de Silésie à Liegnitz à la frontière polonaise. Logent dans un bâtiment avec un réfectoire et une salle dortoir. Les prisonniers travaillent dans une ferme à Dörnicht où se trouve une centaine de personnes, dont une majorité de femmes. La nourriture est correcte mais il manque de linge. Le Kommando attrape des poux et des puces. Le 22 juillet 1940 le gardien emmène 2 prisonniers en ville qui reviennent avec des lames de rasoir, du cirage, des lacets, des cigarettes …

Chaque prisonnier gagne 70 Pfennigs par jour, cela correspond à peu près au prix d'un paquet de cigarettes. Le gardien est le trésorier payeur. Au cours de la captivité, l'auteur fait le coiffeur et les civils et les dames viennent le voir. Il peut envoyer une lettre et deux cartes par moi, c'est le gardien qui lui donne les formulaires.

Page 42: «Au lieu de confisquer purement et simplement les vêtements civils, certains gardiens obéissant à des sentiments plus humanitaire se contentaient de marquer en grosses lettres rouges, à l'aide de peinture indélébile, les initiales KG sur les vêtements des prisonniers, KG sur le dos de la vareuse, KG sur les pantalons au dessus du genoux, KG sur les chemises, les chandails, les calots et les bérets... Manger et se vêtir ont été les principaux soucis des soldats français de notre Kommando durant le second semestre 1940. »

Page 48 – Un ouvrier de la ferme lui fait voir un ancien cimetière français du 1er empire parfaitement entretenu, il y avait des centaines de tombes; il sera tué peu de temps après sur le front Est. Le dimanche au Kommando est réservé à la toilette, au courrier et au raccommodage.

Le 21 juin 1941, le facteur amène l'ordre de mobilisation d'une dizaine d'ouvriers agricoles du Kommando. Il ne reste au village que les homme âgés de plus de 45 ans et les étrangers. En septembre 1942 arrivent 12 travailleurs italiens, hommes et femmes. Avec eux il fait du troc pour du vin et du tabac. Un prisonnier français frappe le patron, il est emmené et on ne le revoit plus. Arrivent également en 1942 trois couples de polonais agriculteurs, déportés pour le travail.

Page 92: Il se fait soigner une dent en ville chez un dentiste juif qui vit caché et qui n'a plus aucun patient. Il a 4 fils à la guerre et un est mort dans les premiers jours de la campagne de Russie.

La fille du vacher tombe enceinte d'un prisonnier français; la femme fait 2 mois de prison et le prisonnier est déporté au camp de Rawa Ruska. Né une fille: Véronique; le prisonnier rejoindra femme et enfant après la guerre.

Un accident de charrette l’emmènera à l’hôpital pour 3 semaines. A sa sortie se fait passer pour malade et il est envoyé au Stalag où il purge 3 semaines de cellule pour refus de travailler. Après 45 jours passé au camp, il revient à son Kommando 62 d'origine. Un prisonnier du Kommando libéré pour inaptitude au travail envoi un colis, l'auteur sachant par avance qu'il cachera des informations dans l'emballage. Il glissa dans ce colis un petit paquet emballé qui contenait des chocolats pour le gardien. Ainsi occupé a contempler son cadeau, les prisonniers subtilisèrent l'emballage qui contenait diverses informations.

Page 118 – Arriva en 1943 sept femmes enceintes âgées de 18 à 30 ans de diverses nationalités. Elles accouchèrent et tous les enfants périrent.

Page 123 – création d'un Kommando disciplinaire dans une étable. Une quarantaine de prisonniers sont en instance de départ pour Rawa Ruska. Ils sont isolés, l'auteur leur sert de coiffeur et organise un plan d'évasion en faisant un double de clé et une découpe du plancher. 15 prisonniers s'évadèrent mais quelques jours plus tard 5 furent repris. Il y eu ensuite 7 nouvelles évasions – ce Kommando disciplinaire fut ensuite abandonné. Les effets civils sont de nouveaux mentionnés KG en lettres indélébiles, pour les prisonniers disciplinaire, c'est un triangle rouge peint en rouge vif.

Il rencontre un jour 2 soldats allemands qui sont en fait des alsaciens, anciens prisonniers de guerre libérés et enrôlés de force. L'un d'entre eux était du même régiment que l'auteur. Divers sabotages sont commis sur le matériel d'agriculture.

Page 136 – le 28 janvier 1945, à 7 heures du matin on entend le bruit du canon. Des chars soviétiques arrivent à Liegnitz. Des parachutistes russes sont largués pour prendre l'aérodrome.

Dans la soirée arrive une colonne de prisonniers de guerre français gardés par des sentinelles en marche depuis plusieurs jours. C'est le début de l'exode des civils de la ferme. Il se cache avec ses camarades pour ne pas prendre la route avec eux au matin. Mais le ratissage de la ferme est fait par des SS. Ils sont intégrés à une colonne de prisonniers gardés par de vieux soldats. La marche dure 5 jours sans but précis. Durant la nuit avec 4 camarades, ils s'enfuirent dans des sapinières, laissant les autres camarades du Kommandos qu'ils ne retrouvent pas. Trouvent à la levée du jour une ferme et se servent dans le silo à pommes de terre. Vont ensuite voir la fermière qui est seule avec ses 3 enfants, sans nouvelle de son mari qui se trouve sur le front de l'Est. Passent la nuit dans une pièce chauffée, nuit durant laquelle arrivent une vingtaine de soldats allemands. Ces derniers passent la nuit avec eux dans la même pièce. Au petit matin, les soldats partent et la fermière s’aperçoit que sa réserve de beurre a été volée. Elle rattrape en vélo la colonne de soldats qui reviennent à la ferme. Le sous officier fait ouvrir les sacs et le beurre est retrouvé. Le sous officier donnent des coups de poing et de pied au soldat voleur. Décident de partir et de s’insérer dans une colonne de civils dans laquelle se trouvent quelques prisonniers isolés. Après un mois de marche, le 28 février, la neige commence à tomber. Contourne la ville de Zittau et entrent dans une grande bâtisse qui est le Kommando de prisonniers de guerre belges. Ils reçoivent des cigarettes et quelques nourritures. La région étant calme, il n'est pas possible de reprendre la route sans se faire remarquer. L'homme de confiance belge invite les 5 prisonniers français a se présenter le lendemain à « l'accueil » afin d'expliquer la situation. Sont cachés durant la nuit par la centaine de prisonniers belges qui offrent des victuailles.Le lendemain, ils sont intégrés au Kommando belge.

L'auteur travaille chez un horticulteur. Un jour en se rendant au travail il assiste à une exécution de 2 soldats allemands d'origine tchèque en pleine rue semble t-il pour cause de désertion. Il fit la connaissance d'une dame de 45 ans, née à Paris, qui a épousé un prisonnier de guerre allemand qui travaillait chez son père artisan. Son mari était au front, ainsi que deux de ses fils. Apprend la mort d'Hitler, les soldats allemands distribuent gratuitement des journaux dans la rue. Bombardement de la ville, il n'y a plus de gardien. L’horticulteur quitte la ville avec sa femme et sa fille. Les 5 prisonniers quittent également la ville avec des vivres et attendent 2 jours au sommet d'une colline. Ne sachant rien des événements de cet endroit ni d'une éventuelle fin de guerre, ils quittent finalement les lieux. Un oncle de l'auteur s'était évadé en 1918. N'en pouvant plus, il s'était rendu aux soldats allemands de passage qui lui signalèrent que la guerre était fini .... depuis 1 mois.

Le 07 ami 1945, arrivée des russes en side-car sur un pont. Passent le cours d'eau et arrivent à Litomerice. Sur la route vers Prague, les prisonniers et déportés se regroupent par nationalités. Un prisonniers de guerre russe, libéré de Berlin lui trouve une paire de chaussure car les siennes sont hors d'usage. Arrivent sur Prague et se joignent à un groupe de 19 prisonniers de guerre français. Prennent le train dans cette ville pour Pilsen dans un train surchargé qui n'avance pas. Terminent le voyage à pied jusqu'au point de frontière russe/américain.

Sont pris en charge par les américains et mis dans un camp allemand vide de ses prisonniers initiaux. Distribution de colis. Les américains signalent que le rapatriement par les airs n'est possible qu’avec 5 kilos maximum de bagage. Le surplus est brûlé. Partent en camions conduit par des soldats noirs qui les débarquent dans une gare. Direction la France via Nuremberg, Bamberg, Karlsruhe,Sarrebruck et Toul. Passent par un camp de prisonniers rapatriés. Il est malade et sans force pour le retour. A minuit, il arrive en train à Uzerche où il est seul à la gare; il lui reste 15 kilomètres à parcourir à pied. Il voit la date dans cette gare qui indique le 21 juin 1945

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LE RETOUR - Maurice Laouënan
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LE RETOUR - MAURICE LAOUËNAN 
 Le Signet - 157 pages - 1991- 80 Francs - ISBN 2907900021
Un livre à lire absolument. Très riche en anecdotes - ce qui m'amène à faire une synthèse bien trop longue, mais indispensable. Poignant de vérité sur les exactions commises par l'armée rouge lors de la libération de la Prusse Orientale. Manque malheureusement de dates précises. Matériellement, pas évident à trouver.



Avant guerre, l'auteur est attaché d'ambassade à Vienne. A la déclaration de la guerre, il revient à Lorient, il sert comme sergent sous les ordres de son propre frère au 62ème régiment d'infanterie.
Il passe Noël 1939 à la frontière du Luxembourg. Le lendemain, un haut parleur allemand annonce que son unité va être relevée; ce qui est exact. Au printemps 1940, le 8ème groupe se trouve à Rethel dans les Ardennes. Le 10 mai 1940, il y a des bombardements. Son régiment se rend en Belgique. Se trouve à Dinant en protection d'un groupe d'artificier qui mine le pont au dessus de la Meuse. Il y est blessé à la cuisse. Repli vers Philippeville. Sont surpris par une automitrailleuse et fait prisonniers dans un village voisin puis dirigés vers une briqueterie.
Un lieutenant allemand donne l'ordre de rassembler 20 hommes; ils ont pour mission durant une dizaine de jours de fouiller les morts d'une colonne hippomobile détruite. Les identités sont relevées et les objets personnels mis dans des enveloppes, puis déposées en mairie.

Départ vers la captivité, 2 jours de marche et arrivée à Eupen. Y restent quelques jours puis partent en train dans des wagons à bestiaux sans nourriture ni eau. Passent par Aix La Chapelle, Cologne, Essen, Dortmund, Magdebourg, Berlin. Arrêt à Hohenstein et arrivée au Stalag IB. Toute une population de polonais regarde l'arrivée des prisonniers sans hostilité. Arrivent dans un enclos où une baraque avec lits sur triple étages accueille plusieurs centaines de prisonniers de guerre. Ils sont fatigués, quelques-uns n'ont plus la force de se lever, d'autres décèdent.

Les premiers jours au camp sont occupé par les formalités d'inscription, tonte des cheveux, douche, remise de la plaque de prisonnier de guerre (page 30). La faim n'est jamais apaisée. En juillet, ordre de départ, direction la gare. Le voyage ne dure que quelques heures et s'arrête à Treuburg. Parlant allemand, il devient interprète au «marché aux esclaves». Il procède à la répartition des prisonniers de guerre entre divers Kommandos de travail. Les paysans prussiens s'efforcent de choisir les plus costauds, allant même jusqu’à leur tâter les biceps. Une centaine de prisonniers de guerre non encore classés partent dans une caserne désaffectée à la sortie de la ville. Le capitaine allemand lui signale qu'il reste affecté à la compagnie en tant que secrétaire-interprète. Il loge la première nuit dans une cellule de la prison ; le capitaine apprenant cela le rattache à l'infirmerie des prisonniers de guerre français, situés dans l'arrière cour d'une auberge de la ville. C'était un bâtiment qui servait aux noces et banquets, la vaste salle était aménagée de lits à 2 étages avec un poêle central en fonte. Il est ensuite logé dans un local désaffecté pour laisser la place aux malades. 3 prisonniers de guerre y moururent les premiers mois. Un prisonnier de guerre, cuisinier de son emploi, était un ancien combattant 14/18 et portait une tenue bleu horizon. Il était titulaire de la croix de guerre; il avait le privilège de sortir en ville sans gardien; il fut libéré quelques mois plus tard.
Ce n'est qu'au mois de novembre que chaque prisonnier de guerre reçoit une carte imprimée pour aviser la famille de la capture. Sa mère la recevra avant Noël.
Sa tache est d'établir le fichier complet des 1900 prisonniers de guerre répartis dans une centaine de Kommandos se trouvant dans un rayon de 30 kilomètres.

Un matin avant Noël, le capitaine l’emmena au village de Sulekein où un prisonniers de guerre français a été abattu d'une balle dans le dos; il s’agissait d'un sous-officier lorrain évadé d'un camp de Poméranie. Les deux autres évadés qui l'accompagnaient prirent la fuite et ne furent pas repris. A cette époque, plusieurs prisonniers de guerre tentèrent des évasions vers l'URSS.
Les premières lettres de France arrivent vers Noël. Pour cette fête, des prisonniers de guerre reçoivent de leurs employeurs 50 cigarettes et une bouteille de bière.

En juin 1941, des prisonniers de guerre des campagnes signalent des blindés et véhicules dans les bois; des cartes de Russie sont accrochées dans les Kommandanturs. Après le début de l'invasion de l'URSS, des milliers de prisonniers de guerre soviétiques arrivent, ils sont parqués sous des tentes. Ils y passeront l'hiver 1941-1942. Au cours de cette période, les prisonniers de guerre français sont remplacés par des prisonniers de guerre soviétiques dans les grands domaines agricoles et dans les carrières, car il fallait des hommes en arme pour les garder constamment et il est plus facile de les regrouper de cette manière. Les prisonniers de guerre français jouissent alors de plus de liberté.
L'auteur est nommé homme de confiance de la compagnie de Treuburg. Il apprend alors dans le journal «le trait d'union» que les prisonniers de guerre originaires de Chatildon, commune de Pierre Laval ont été libérés. Un prisonniers de guerre du secteur était le cordonnier/bottier de Pierre Laval. Il lui écrit sans grand espoir mais quelques temps après, ce prisonnier fut libéré. Un autre prisonnier est également libéré car sa femme a eu un enfant avec son meilleur ami, l'amenant ainsi officiellement père de 4 enfants. Il est donc libérable pour famille nombreuse … une chance de cocu en conclu l’aumônier !!!

L’auteur travaille durant 4 ans avec un secrétaire caporal allemand se nommant Eichoff, grièvement blessé sur la Somme en 1940; il aide les français et les prévient lorsqu’il va y avoir des fouilles.
Un jour il a une permission pour rejoindre une réunion se déroulant au Stalag IB. Il peut y partir seul et prend le train. Il se présente à la cantine des permissionnaires de la Wehrmacht; on lui sert une soupe de poix et aux lard, un ½ pain noir et une bouteille de bière. Il s'est installé à une table où le rejoignent des permissionnaires de retour de font de l'Est. Ils lui offrent des cigarettes exprimant leurs regrets d'avoir quitter la France. «Aucune animosité de ces combattants chevronnés à l'égard du prisonnier de guerre que je suis».

Il annonce parfois des décès de la famille de France, tuées dans des bombardements. Une fois, un prisonnier de guerre se fait écraser volontairement le bras sous un arbre pour être rapatrié. Une autre fois un autre se suicide en s’enfuyant dans une tempête de neige.

En 1944, arrivée des prisonniers de guerre italiens.
En juin 1944, sur le terrain de foot municipal, des prisonniers de guerre jouent contre des soldats d'un régiment de FLAK revenu de France. Il est convoqué le lendemain car ceci est interdit. Il en informe les soldats qui haussent les épaules en disant « scheisse ! » (merde).
Apprennent le 06 juin après midi le débarquement de Normandie.
Le 20 octobre 1944, première incursion des troupes soviétiques en Prusse Orientale. Des prisonniers de guerre français de certains villages isolés ont été abattu. Contre attaque allemande qui reprend le terrain. Un jeune alsacien enrôlé de force se présente au Kommando comme déserteur. Il est acheminé dans un camion rempli de caisses vides au Stalag IB avec des habits de prisonnier de guerre.

L'exode de la population s’amplifie entre Noël et le nouvel an. La grande offensive soviétique est lancée le 14 janvier 1945, jour de l'an russe. Le capitaine lui remet un laisser passer pour rejoindre la 2ème compagnie à Sensburg. C'est la dernière fois qu'il voit son capitaine (Hauptman Moluh). Ils se souhaitent mutuellement bonne chance.
Départ pour l'exode. Son groupe fait signe à un avion de reconnaissance soviétique qui bat des ailes.
Font halte dans un hameau où des soldats allemands les invitent a entrer dans l'auberge locale abandonnée. Ce sont des anciens combattant de la campagne de France, de Yougoslavie et de Russie. Un homme de confiance glisse et se casse une jambe, il est emmené à l’hôpital et y restera certainement à l'arrivée des russes. Sur le lit a coté, il y a un prisonnier de guerre mourant. Il lui remet sa montre et une lettre à donner à sa femme. L'auteur laisse une pancarte devant les 2 lits en allemand pour faire état de la situation de prisonnier de guerre pour les deux malades. Il fait ses adieux à son amie, jeune polonaise (Annuschka) qui part pour Berlin. Ils poursuivent leur exode dans une ambulance pour franchir la Vistule. Le lendemain matin, le moteur gelé ne veut plus démarré, poursuite de l'exode à pied. Vers midi, incursion de chars de T-34 soviétiques. Ils sortent dans la rue et parlent avec un officier soviétique à bord d'une Jeep. Deux soldats allemands ont été tué devant la maison, un troisième a été écrasé par un char. Dans la maison d'en face, hurlements de femme et d'enfant. Un soldat russe mitraillette au poing vient voler les montres bracelets des prisonniers de guerre. Ils trouvent des cadavres de femmes, vieillards et enfants le long de la route de l'exode. Ils décident alors de quitter ce chemin et de s'enfoncer dans la campagne. Ils entrent dans une maison. Des réfugiés y sont cachés. Les femmes racontent qu'elles ont été violées devant les enfants et que le grand père a été abattu à l’extérieur. Ils passent la nuit dans cette demeure et entende au matin un bruit de char. C'est un allemand; ils enterrent le grand père dans le potager et poursuivent leur exode vers l'Ouest. Ils sont désormais encerclés par les russes et la mer Baltique. Ils récupèrent une scie pour couper des steaks sur les chevaux morts et gelés. Après 3 jours de marche, ils arrivent à la mer près de la ville de Frauenburg.
Ils traversent, toujours avec la population en exode la lagune gelée sur un mètre de profondeur. Il faut franchir 20 kilomètres pour arriver sur la terre ferme. Les chasseurs bombardiers russes lâchent des chapelets de bombes sur la longue colonne de réfugiés, la glace se brise par endroit et des personnes, chevaux et voitures sont englouties. Une voiture avec famille est engloutie devant l'auteur, ne reste en vie que le grand père qui suivait à pied en s'y tenant. Un prisonnier de guerre du groupe tient un jeune enfant par la main car la grand mère qui s'en occupe n'en peu plus, son mari est mort de froid durant le trajet. Le père de l'enfant a été tué en Russie, sa mère tuée dans un bombardement à Koninsberg. Cette famille avait une ferme en Prusse Orientale avec un prisonnier de guerre français depuis 4 ans. Un morceau de chocolat, en provenance d'une réserve de survie est donnée discrètement à l'enfant. Le groupe laisse la grand mère et l'enfant sur un chariot et quitte cette route d'exode. L'auteur passe la nuit glaciale dans une caisse pour filets de pêcheur. Reprennent la route et se présente à un Feldgendarme avec le laisser passer; il les dirige vers un bac pour traverser la Vistule. Arrivée à Danzig. Passent la nuit dans un Lager de prisonnier de guerre français. Il voit pendu à des lampadaires des cadavres avec des écriteaux portant les mentions « je suis un pillard », « je suis un déserteur ». Reprennent la route en direction de Stolp, mais sont stoppés à Lauenburg par des SS et sont dirigés vers une cour d'école. Désormais l'exode est interdite. Ils sont alors répartis dans des domaines agricoles pour travailler. Ils retrouvent une dizaine de prisonniers de guerre français en train de nettoyer un ancien local de prisonniers de guerre russes. Ils y sont gardés par un ancien prisonnier de guerre allemand de 14/18. L'auteur passe quelques jours dans le village et fait connaissance de la postière, qui est une jeune évacuée berlinoise, ainsi que de la propriétaire d'un domaine et de ses deux filles. Son mari est colonel sur le front russe.
Début mars, reprise de l'avancée soviétique. Le village de Stolp est en flamme, des chars T-34 passent et les troupes à pied arrivent. Les prisonniers de guerre restent à l’intérieur des barbelés. Les russes demandent les montres, l'auteur donne celle que le mourant lui a confié, et le restant de la journée se passe sans incident. Le lendemain, l'auteur se rend dans plusieurs villages. La porte de la poste est ouverte; la postière a été violée par plusieurs soldats. Dans la maison voisine, le grand père qui protestait a été abattu ainsi que l'aubergiste. 2 soldats allemands ont été abattu dans la grange, un troisième est gravement blessé. La propriétaire du domaines et ses deux filles ont également été victimes des violences des soldats russes. Un soldat russe invite les prisonniers de guerre du groupe à le suive vers la Kommandantur. Reçu par un officier qui lui demande de prendre en compte avec lui la vingtaine de prisonniers de guerre français et de se rendre par ses propres moyens à Graudenz. Ils passent devant la maison de leur ancien gardien prisonnier de 14/18; il a été abattu devant sa porte. Un prisonnier de guerre français est également retrouvé tué sur la route de l'exode qui est désormais la direction Est. Il est enterré non sans peine et la demie plaque d'identité se trouvant au poignet a été prélevée. Un corps a été écrasé par un char, deux Feldgendarmes ont été abattu d'une rafale de mitraillette. Beaucoup de cadavres de soldats allemands n'ont plus de bottes.
Après 8 heures de marche, ils s’arrêtent dans une école pour y passer la nuit. Il trouve dans le grenier l'institutrice. A l' arrivée des russes, elle s'est cachée avec son fils de 9 ans dans le cabanon de jardin. Ils tuent l'enfant puis violent la mère. Elle leur supplie de donner une sépulture à son défunt fils. Le lendemain matin, elle est retrouvée pendue sous le préau. Reprise de la route vers l'Est, découvre une fille morte allongée avec un manche à balai entre les jambes écartées, un soldat allemand a été exécuté, il y a un cadavre dans le puit ....
Ils sont rejoint par une autre vingtaine de prisonniers de guerre français, dont un est atteint d'une congestion pulmonaire. Ils croisent une compagnie de femmes soldats russes; il y a une doctoresse qui soigne le malade. Le malade ne veut pas être évacuer vers l’hôpital et demande à rester avec ses camarades. L'auteur reçoit de cette doctoresse un paquet de cigarettes. Il croise à Graudenz des soldats polonais engagés aux cotés des russes (1ère armée polonaise). Un officier russe conseille de faire route vers Thorn distant de 50 kilomètres. Dorment dans une caserne polonaise et reprennent la route après avoir passé une journée entière au chaud. Les viols continuent; un paysan de retour d'exode raconte que sa fille a été enlevée par les occupants d'un camion militaire, il a rangé sa voiture sur le coté et attend avec ses 2 petits fils sa fille pour poursuivre la route.
A Thorn, l'officier indique qu'il faut rejoindre un camp à 20 kilomètres de là. Ils arrivent dans le village de Lydice et logent dans un château où il y a plusieurs centaines de prisonniers de guerre. Ils restent plusieurs semaines dans une oisiveté totale. La fin de la guerre est annoncée; les russes distribuent 100 g d'alcool à 90 ° par personne et un repas soigné pour la fêter. Mi-mai, départ de 1500 prisonniers de guerre en train dans des wagons de marchandises. Le cadavre d'un soldat allemand y est découvert.
Le train passe par Varsovie – Minsk – Smolensk – proximité de Moscou puis direction Nord. Ils descendent en pleine forêt pour se rendre dans un camp près de Kalinine où se trouve déjà des prisonniers de guerre français. Logés dans des casemates de rondins enterrés par groupe de 20. Le camp se situe à la limite de l'avance allemande. La semaine précédente, un prisonnier de guerre se promenant dans les bois a perdu la vie en sautant sur une mine. Mois de juin, le soleil se couche à minuit, et se lève à 01 heure. Les prisonniers de guerre se baignent dans un bras de la Volga, un de ses camarades de Treuburg (Deshusses Louis, menuisier en Normandie) tombe dans un trou et son corps n'est retrouvé que le lendemain. Visite du camp par un général français avec ses officiers. Une liste est établie pour pourvoir aviser les familles de leurs sorts (constatations par la suite que cette démarche n'a eu aucune suite)
Le 14 juillet 1945 un grand spectacle théâtrale est organisé. Une équipe féminine arrive en camion avec du matériel de projection pour passer un film soviétique, mais tombe en panne.
L'auteur reçoit une chemise et un calot soviétique. Il n'avait sur lui que sa seule est unique chemise, qu'il lavait lorsqu'il y avait du soleil pour ne pas rester torse nu trop longtemps. Faisant parti de la première compagnie, il partira dans les premiers. Les rapatriés civils de ce camp ne sont pas prioritaires et ne partiront que plus tard.
En août 1945, reçoit un sac de millet et un pain noir. Départ en train à 50 par wagon avec au sol de la paille fraîche. Passe près de Moscou, voit des camps de prisonniers de guerre allemands avec miradors, certains travaillent le long des voies de chemin de fer. Une cuisine roulante se trouve sur un wagon plate forme. Nombreux arrêts. Des trains entiers en provenance d'Allemagne chargés de machines outils et véhicules partent vers l'Est. Des camarades se font voler leurs chaussures durant la nuit. Passe par Minsk. Un prisonnier de guerre français a réussi a garder près de lui, habillée en uniforme de prisonnier de guerre sa petite amie allemande qu'il aime. Cette dernière accouche dans un wagon. A Berlin, le couple sera pris en charge par une antenne médicale française et acheminé en France par voie aérienne. Il croise durant un arrêt en gare des prisonniers de guerres soviétiques libérés de la région de Stuttgart partant vers l'Est. Passe par Brest Litovsk. Le train s'arrête en pleine voie, il y a des prisonniers de guerre allemands à proximité. L'un d'eux s'exprime en français, c'est un alsacien ancien combattant de 1940, se nommant Ernewein . On lui demande de retirer sa veste et de monter dans le wagon car il n'y a pas de contrôle. Hésitant, il est attrapé de force, il regrette de n'avoir pu dire au revoir à ses camarades qui n'ont rien vu de la scène. Croise le train de Staline qui a fait Berlin-Postdam. Passe par Varsovie, traverse la Vistule. Halte dans une gare où des polonais chassés des territoires orientaux de la Pologne annexée par l'URSS émigrent vers la Prusse devenue en grande partie polonaise. Halte à Berlin, où la ville est détruite comme Varsovie.
Les prisonniers de guerre sont pris en charge à la descente du train par des anglais, qui ont pour mission de les conduire dans un camp de transit. L'auteur reçoit en cadeau d'un soldat anglais un paquet de cigarette anglaise. Passent à la douche, désinfection des vêtements et passage au DDT. Doivent rester dans ce camp avec barbelés mais sans mirador. Arrivent quand même à se promener durant deux jours dans Berlin. Le troisième jours, prennent le train en direction de Magdebourg, passent l'Elbe à pied sur un pont flottant. Prennent un autre train direction Hanovre et arrivent le lendemain en Hollande. Passent par Maastricht, Liège, Bruxelles où un copieux banquet est servi par la croix rouge. Arrivée à Paris et prend le bus jusqu’à la caserne de Reuilly. Passe 3 jours dans la capitale et prend le train en gare de Montparnasse avec 3 autres rapatriés vers la Bretagne. Il est affecté fin 1945 à l'ambassade de France de Hollande. En 1968, il fait un voyage avec ses anciens camarades prisonniers de guerre à Treuburg.




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LE BON COMBAT - Roland Loubet
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LE BON COMBAT - ROLAND LOUBET - Imprimerie Loubet - 372 pages - 1987 - Prix inconnu - ISBN inconnu


Très bon récit d'une forte tête déporté en 1942 au camp de RAWA RUSKA après ses évasions ratées. A tenu à jour ses carnets dans un ordre chronologique parfait. Riche en évènements et détails. N'a vu aucune exaction de la part des russes à la libération, mais des massacres de juifs par les allemands en Pologne.  A lire !!!



Soldat de 2ème classe au 15ème RIA de Castelnaudary. Le récit commence au 1er septembre 1940.

Durant l'hiver 39/40, se trouve sur le front de l'Alsace. En mars 1940 se trouve à la cote 314 à Kappelenhof. Départ pour une permission de 10 jours le 10 mai 1940. Lorsqu'il en revient, ne trouve plus son régiment. En position désormais à Ingwiller. Quitte se secteur en train pour se rendre dans le département de l'Oise puis de la Somme.

Le 04 juin 1940, attaque à Moyenneville. Il ramène un blessé (caporal BRAS de Severac le château) mais ce dernier décède peut de temps après. Le régiment compte 60 % de perte.

Passe en Seine Maritime le 07 juin 1940. En position le 11 juin 1940 à 5km de Saint Valéry en Caux.

12 juin 1940, combat dans Ocqueville; une automitrailleuse allemande est immobilisé après avoir reçu un obus de canon de 25. Il abat d'un coup de fusil un officier allemand sortant imprudemment, ce dernier portait un brassard a croix gammée; avec un camarade, ils abattent une dizaine de soldats autour de ce véhicule. Encerclés, ils cassent leurs armes et se rendent sur ordre de leur capitaine.

Font 20 km à pied et trouvent refuge dans un hangar.

Le 13 juin 1940, voyagent dans un camion et passent la nuit dans un verger. Ils sont fouillés et laissent aux allemands couteau, rasoir, allumettes, ceinturon, casque et gamelle. Poursuite à pied pour 20km. 15 juin mange une louche de bouillon et fait plus de 30 km à pied; 16 juin 25 km sans manger ni boire. Des prisonniers se ruent sur un silo de betteraves et de choux, certains sont abattus par les gardes. Arrivent au camp de Clinière le chatelin (?????) en Seine inférieure. 17 juin 1940, après 25 nouveaux kilomètres, arrivée vers 13 heures au camp de Araignes (?????) en Seine inférieure. Il y a en ce lieux entre 10000 et 12000 prisonniers. Reste sur place le 18 juin 1940, l'ordinaire s’améliore mais reste insuffisant. Départ le 19 juin 1940 et arrivent après 25 km au fort de Doullens. 20 juin 1940, départ pour 28 km, toujours faim, parqués dans un pré dans la ville de «Saint Paul» (en toute logique pour ce parcours ,il s'agit de Saint Pol sur Ternoise dans le Pas de Calais). Le lendemain départ pour 30 km sans ravitaillement, la population distribue des tartines de pain, du bouillon, du lait, des légumes, des œufs... Sur la route, la croix rouge française distribue des vivres et prend des lettres qui doivent permettre de renseigner les familles sur le sort de ces prisonniers. Arrivée à Béthune, parqués dans un terrain des sports. Distribution de vivre par la population; il est malade d'avoir trop mangé. Départ le 22 juin 1940 pour 25 nouveaux kilomètres. Toujours malade, après 2 km, il s'allonge sur le sol en se tordant de douleur. Il reçoit des coups de pied, des coups de crosse mais ne bouge pas. Il est finalement ramené au point de départ et le major allemand lui dit qu'il partira demain. 25km le 25 juin, des civils distribuent de la nourriture. Il traverse Seclin (Nord) où il est logé dans un collège. Un officier allemand annonce que l’armistice a été signée le 24 juin. 27 nouveaux kilomètres, passent la frontière belge et arrive à Tournai.

Passent par Renai, sont logés dans une usine. 26 juin, 25 nouveaux kilomètres. Il n'y a personne en Belgique sur le bord des routes pour donner de la nourriture. Passent à Saint Marie de Lierde. 25 nouveaux kilomètres le 27 juin et arrive à la caserne de Aalast. Les allemands prennent les numéros de matricule et le lieu de recrutement; des groupes de 100 prisonniers sont formés. 28 juin 1940, 23 nouveaux kilomètres et sont parqués dans un pré à Lokeren. Ils sont trempés sous un orage. 29 juin 1940, départ pour 12 km sans manger ni boire. Des camions allemands s’arrêtent et demandent aux malades et aux hommes fatigués de monter. Il profite de cette aubaine et il est déposé plus loin à l'endroit ou sa colonne arrivera 2 heures plus tard. Par groupe de 40 prisonniers, montent sur des wagons découverts. Cet embarquement se fait à Moerbeque Vass en Hollande. Le train déraille et ils en prennent un autre un kilomètre plus loin. Les habitants hollandais distribuent de la nourriture. Le train s’arrête le midi à Walsoorden ; il mange des pommes de terre non pelées. Embarquement sur des péniches qui compte 3000 prisonniers. Le départ se fait le 30 juin avec chacun une ½ boule de pain pour le voyage qui durera 3 jours. Les WC ne sont qu'une barre en bois. Des prisonniers tombent et se noient, d'autres meurent en se retenant. D'autres s'évadent en se faisant glisser dans le fleuve. Certains sont blessés par des tirs et meurent noyés. La péniche ne s’arrête pas.

Le 03 juillet 1940, arrivée en Allemagne à Emmerich. Sont parqués dans un terrain des sports. Ensuite en route pour la gare où ils montent à 60 dans des wagons à bestiaux. Débarquement à la gare de Dorstin et arrivent dans un camp entouré de barbelés. Nouvelle fouille, les allemands prennent stylo, encre, couverture, toile de tente, couteau, rasoir, tabac .. Perçoivent le 04 juillet 1940 du ravitaillement pour 3 jours et sont conduit à la gare, montent à 50 par wagon.

Arrivée le 07 juillet 1940 à la gare de Hohenstein pour le stalag IB.

Page 93 – tous les matins, réveil à 04 heures, les prisonniers se rangent en colonne par trois tout le long des baraques. Ils sont comptés une dizaine de fois. Ensuite la troupe démarre en direction des cuisines où est servi un bouillon pris dans une boite de conserve ou un bidon, ou une gamelle.. Est servi 5 ou 6 pommes de terre souvent immangeables, pourries et qui donnent la dysenterie.

11 juillet 1940: »Hier nous avons changé de baraque, nous sommes passés à la fouille. Le prisonnier français doit donner son argent et tout ce qu'il possède, ensuite décliner son nom, adresse, profession, grade, ses empreintes digitales. Ensuite c'est la photographie avec le crane rasé et l'ardoise devant la poitrine avec son numéro de matricule. Nous devons porter une plaque suspendue par une ficelle autour du cou. Ce sera la preuve que nous sommes des prisonniers, ça sera le numéro de matricule du prisonnier qui sera embouti sur cette plaque. Nous ressemblons à des bagnards.»

26 juillet 1940 – après 20 jours de camp, monte dans un train composé de wagon à bestiaux. Débarquement à Stalag. Formation en groupe de 150 hommes. Après une marche de 6 ou 7 km, arrive au blockhaus de Kronau. Logé à terre sur de la paille dans des souterrains. Travaille pour l’arrachage de pieux d'une ligne anti-char. Raccommode son tricot avec de la ficelle et du fil de fer. Il parvient un soir après le comptage à sortir du camp avec un camarade pour se rendre dans un champ de rutabagas. Ramassent également des cèpes. Après 27 jours, sont à 30 à quitter ce lieu pour la caserne de Lotzen où les gardiens sont très bien. Part travailler dans un atelier de bateaux. Le gardien lui a donné un peu de tabac. Ne connaît plus la faim, le régime alimentaire est identique à celui des soldats allemands. Le 8 septembre 1940, il y a reçu un morceau de bœuf, c'est la première fois depuis la captivité. Retour au blockhaus. La paye du prisonnier est de 70 pfennig par jour. Travaille de nouveau à l'arrachage des pieux. Il y a possibilité d'acheter aux paysans en passant par les sentinelles des sac de 50 kilos de pomme de terre pour 3 marks.

Le 25 septembre 1940, reçoit son premier colis envoyé par son frère. Départ le 18 novembre 1940 de 60 hommes pour Treburg. Ils doivent y décharger des wagons. A noël 1940, un soldat allemand fait l'intermédiaire pour acheter une cuisse de cheval de 37 kilos, 2 caisses de bière et 10 litres de lait. Tous les prisonniers ont versé 1 mark.

12 mars 1941, départ pour le Stalag de Altengrabow avec 33 autres prisonniers.

17 mars 1941 (page 120) - «nous sommes passés à l'habillement, chacun de nous échangeant ses habits déchirés ou trop sales. Sur le dos de nos veste est peint à la peinture blanche un K et un G. Les vestes militaires sont des vestes de différentes nationalités, c'est marrant de se voir dans cet accoutrement – un prisonnier parisien dit: on nous a fait passer à la désinfection et maintenant on nous file des fringues pleines de poux – C'est la vérité». Il touche des chaussures de l'armée serbe. On fait coudre sur la capote un chiffon blanc avec le numéro de la compagnie.

Il quitte le stalag le 29 mars 1941pour Loderburg et tombe dans une charcuterie; un couple avec une fille de 22 ans où il est «considéré comme si j'étais un fils». Rentre seul le soir au Kommando sans gardien. Doit quitter avec regret cette place le 18 mai 1941 pour tomber dans une ferme où il est mal nourri et mal considéré. S'étant procuré une carte et une boussole par la fille du charcutier, il décide une évasion le 28 août 1941 avec 2 camarades. Sont repris le 07 septembre et emmenés dans un Kommando du Stalag IXC. Il cache ses 2 carnets et demande à un PG de lui faire parvenir à la libération. Départ pour le Stalag XIA de Altengrabow, il se trouve le 11 septembre dans la baraque disciplinaire de ce camp. Il quitte ses habits civils et reçoit un uniforme hollandais. Un autre prisonnier a reçu un ensemble bleu horizon (veste + pantalon + calot). Il a faim, reçoit un colis et échange sa plaque de chocolat contre 1 kilo de pain. Les PG évadés reçoivent leurs colis tant qu'ils ne sont pas jugés. (après jugement, les colis sont suspendu jusqu’à la fin de la punition). Il es condamné par l'officier de justice le 09 octobre 1941 à 21 jours de cellule et 2 mois de compagnie disciplinaire. Arrivée massives d'ukrainiens (hommes femmes enfants ) et de prisonniers de guerre russes. Les prisonniers de guerre français disciplinaires servent de pompes funèbres. Quitte la cellule le 23 octobre 1941 et le camp le 30 octobre 1941 pour travailler au Kommando n°710 de Berngurg. Le théâtre de la ville fait office de Kommando, on y trouve 110 prisonniers français et belges. Il travaille dans une fonderie qui fait des machines agricoles. Ne sont plus sous la garde d'une sentinelle mais par un sous officier français.

P 170 – apprend par l'homme de confiance que pour correspondre entre prisonnier, il faut être frère et porter le même nom. Cela permet d'avoir le droit à une carte de correspondance supplémentaire par mois. Il prépare son évasion avec la complicité d'un travailleur civil allemand qui travaille avec lui. Elle a lieu avec un autre camarade le 27 avril 1942 en prenant le train. Le camarade est arrêté à Erfurt le 01 mai. Lui arrive a prendre un train pour Francfort. Il entre dans un café tenu par un homme de 60 ans, ancien prisonnier en France où il est resté dans une usine près de Vierzon pendant 2 ans . Il a compris la situation et offre un morceau de gâteau au fugitif et refuse de se faire payer. Cet homme a 2 fils à la guerre et le 3ème a été tué. Prend un train en direction de Saarbrucken. Il est arrêté à la descente du train, c'est le 7ème prisonnier repris depuis le matin.

Il est emmené dans une prison à 15 minutes de la gare où le rejoint un autre évadé. Tout est en bois et ils arrivent à s’échapper en passant par le toit. Ils passent la nuit dans une maison abandonnée. Traversent le cour d'eau «Sarre» en volant une barque et arrivent en France. Marche toute la nuit. Arrivent finalement devant la gare de Metz où ils se séparent. Se fait arrêter par 2 gendarmes avec une plaque autour du cou (ou feldgendarmes?) qui demandent ses papiers – emmené à la Kommandantur. Il est conduit en lorraine à Rolehen dans une caserne. Il est revêtu en prisonnier avec sur le dos de la veste un gros point jaune. Se retrouve à Boulay. Le 06 mai 1942, avec 29 autres évadés, il arrive au Stalag XIIA de Limburg.

Il arrive à RAWA-RUSKA le 15 mai 1942 après 5 jours et nuits de voyages dans un wagon à bestiaux à 75 ou 80. Deux sont mort à l'arrivée. Affecté dans une écurie ouverte à tous vent, les lits sont des planches superposées sur 3 étages. Il a faim, l'alimentation est insuffisante et de mauvaise qualité. Il est content d'avoir trouvé 5 pommes de terre grosse comme des noix dans la mélasse d'un silo où il a découvert la tête d'un prisonnier de guerre russe. Un seul robinet pour 12 000 hommes. Repas du midi: 1 litre d'eau où nage quelques petits poix ou millet ou lentilles. Le soir 100 à 150 grammes de pain avec une cuillère de fromage blanc ou de marmelade. Il y retrouve un camarade de captivité de 1940 qui lui explique qu'il faut pour ne pas mourir de faim manger de l'herbe. On n'en trouve désormais que sous les barbelés. Ce camarade est arrivé au 1er convoi, il y avait encore des cadavres de prisonniers de guerre russes dans les bâtiments; il paraît qu'il y ont été exécutés; il restait des traces de sang sur les murs. A perdu 6 kilos en 13 jours, il n'y a aucun médicament à l'infirmerie. Il possède des sabots de bois sans lanière de cuir. Reçoit sa première lettre le 12 juin 1942. Le 16 juin, un nouveau convoi de prisonnier arrive, le chiffre de 13000 prisonniers va être dépassé. Quitte le camp avec son camarade le 04 juillet 1942 pour le camp 2002 de Tarnopol qui se trouve en Pologne à environ 250 kilomètres. Travaille dans le terrassement; il vole une betterave en allant travailler et reçoit un coup de crosse. Le docteur du camp est un juif français. Il reproduit des plans de la frontière roumaine en échange de victuailles. Le 05 août 1942, un bifteck de chien s’échange contre 2 paquets de cigarettes. Il quitte ce camp le 10 août 1942 pour arriver dans la citadelle de Zloczow où se trouve un Kommando de 500 français. On trouve dans ce camp des internés civils polonais, ukrainiens, tchèques, français, italiens,hongrois et des juifs de toute nationalités, femmes, hommes, enfants. A été le témoin de l’exécution d'un médecin tchèque qui a aidé 2 prisonniers français à s'évader. Il est témoin le 12 août 1942 de l'extermination d'hommes, de femmes, d'enfants, de vieillards, nus et en colonne par 3. Ils entraient dans des bunkers et ils étaient gazés en 10 minutes. Les premiers de chaque colonne sortaient les corps et les déposaient à 50 mètres, puis entraient à leur tour par paquet de 200 personnes. La sentinelle lui a dit que 20000 juifs avaient été exterminés depuis le début de la journée et que cela n'était pas fini. Le 22 août 1942, une trentaine de condamnés à mort ont été exécuté dans la citadelle de 2 balles de fusil dans la tête. Son camarade est évacué malade sur Tarnopol, le médecin pense que c'est le typhus.

Le 29 août 1942, exécution de 6 jeunes filles juives en obligeant la fille de derrière à tirer la corde mise autour du cou de celle devant elle. La dernière a été abattue d'une balle dans la tête. Il semblerai que tous les jours ils en exécutent 6 le matin et 6 l'après midi de cette manière.

Les prisonniers de guerre sont tous les jours maltraités mais aucun n'est tué. Le 06 octobre 1942, ne pouvant plus marcher, il est emmené à l'infirmerie de Tarnopol ne pesant plus que 42 kilos. Il apprend que son camarade s'en est sorti de sa maladie. Il réintègre le camp de Tarnopol. Après 7 mois de souffrance et d'humiliation, il repart en Allemagne au Stalag IID de Stargard. Dans ce camp, il y a 2 régimes, celui des prisonniers normaux et ceux en provenance de Rawa Ruska. Ils sont isolés et ils ont faim.

Le 19 novembre 1942, il arrive au Kommando de Stettin qui est un camp de passage et fait connaissance d'un nouveau camarade. Le 02 décembre 1942, ils sont au Kommando III 269 de Hofdam. C'est une ferme d'état avec une centaine d'ouvriers agricoles, dont 50 prisonniers de guerre exclusivement en provenance de Rawa Ruska.

Il y rempli les fonctions d'interprète.Passent des soirées dans des familles polonaises à jouer aux cartes. Le gardien moyennant chocolat et cigarettes lui laisse une paix royale. Tous les prisonniers partent ensuite pour Stettin où ils construisent une digue en bordure de la Baltique, ils sont logés à Suthof. Il est interné 2 jours sans nourriture dans une prison pour avoir eu une altercation avec un médecin. Il est changé de Kommando est part pour celui du III 278 de Belkow. Il est nommé interprète et homme de confiance. Il travaille dans une ferme où il y a déjà deux prisonniers de guerre, un ukrainien et une ukrainienne. Le couple de ferme à 60 ans et une belle fille qui à la trentaine. Le 28 septembre 1943, 2 officiers se présentent et proposent de passer travailleur libre. Tous refusent. Le gardien âgé de 50 ans avoua que cela lui permettait de continuer à surveiller les prisonniers et à ne pas partir sur le front. Le 17 novembre 1943 quitte son Kommando pour un autre de 130 prisonniers, une fabrique de sucre. Ils balances de temps en temps à sac à la mer lors des chargements sur bateaux. Décide de tenter une nouvelle évasion mais le passeur est un escroc. Il est repris et transféré à la compagnie disciplinaire du Stalag IIC fin novembre 1943. Passe 18 jours de prison dans la ville de Greifswald. Le gardien de la prison à une jambe de bois. Il y perçoit un colis de la croix rouge américaine. Il en sort le 06 janvier 1944 et part le 12 janvier 1944 pour le Kommando disciplinaire de Bug dans l'île de Rugen. Le soir, retrait des pantalons de tous les prisonniers. Ils déchargent du charbon des bateaux ou des péniches. Ils sont 30 et la discipline est dure. Touche pour 2 jours 700 grammes de pain et 80 grammes de margarine. Tous les soirs 1 litre de soupe de pomme de terre. Rassemblement sur un emplacement rempli volontairement de boue d'une épaisseur de 20 centimètres. Il y a une évasion de 11 prisonniers vers la Suède, ces derniers ont désarmé et ligoté les 2 sentinelles et ont forcé le pilote d'une embarcation à les emmener en pays neutre. N'a pas reçu de colis pendant 3 mois, passage de bombardiers anglais et américains. Ils camouflent des hangars d'hydravions avec des morceaux de gazon. Il quitte ce Kommando le 03 juin 1944 et arrive dans un autre à Greifswald, en bordure d'un canal distant de 8 kilomètres de la mer. C'est une firme de charbon qui comprend une centaine ouvriers civils allemands, polonais, ukrainiens, prisonniers de guerre russes, serbes, belges et français. Ils déchargent des péniches. Il y a un poste radio clandestin. Au Kommando VI 226 de Widnbom, l'homme de confiance et 8 prisonniers volent une vedette et partent pour la Suède, cette évasion est annoncée par Radio Londres. Il travaille ensuite chez un homme de 60 ans d'une grande bonté et anti hitlérien. Il envisage de s'évader également par la mer pour rejoindre la Suède. Le 11 novembre 1944, n'a pas reçu de colis ni de lettre depuis 6 mois, en décembre il reçoit 2 cartes.

Un ordre venant du Stalag stipule que chaque prisonnier de guerre français doit porter sur le dos de ses vêtements un triangle jaune bien visible, l'homme de confiance belge stipule que cela est obligatoire car ce sont des prisonniers de Rawa Ruska. Le repas de Noël se passa très bien avec alcool et gâteaux …

Le 07 janvier 1945, l'évasion n'est plus envisagée; le patron âgé de 64 ans doit partir «soldat»

En février 1945 passent des colonnes de réfugiés. Il donne double ration de pomme de terre au prisonniers de guerre russes. Le 23 avril 1943, des tracts soviétiques sont lancés par avion en demandant à la ville de ne pas résister. Bombardement au cours de la nuit, un de ses camarades à la jambe déchiquetée.

Le 23 avril 1945, est libéré par l'armée rouge sans problème, il avait apporté un bouquet de fleur au premier char arrivé. Il fut remercier d'avoir alimenté les prisonniers de guerre russes. Il n'a vu aucune exaction ni vol de montre à Greiswald. Des prisonniers de guerre allemands passent, l'auteur leur prend 7 vélos. Des affiches sont placardées dans la ville annonçant que tous les prisonniers de guerre devront avoir quittés la ville à la fin du mois. Il hésite a partir en direction de la France, ou de faire rapatrié par Odessa. Ils décident à 19 prisonniers de partir avec une charrette de la firme et 2 chevaux en direction de la France et des autres en vélo. Un prisonnier veut rester dans un village de passage car il est tombé amoureux d'une fille rencontré la veille et stipule que personne ne l'attend en France. Le parcours de fait de village en village car les russes refusent la circulation sur les grands axes réservés à l'armée.

Le 09 mai 1945, un jeune officier russes parlant le français ordonnent que quitter vélo et chevaux et de prendre la route par camion avec bagages. Le 10 mai se trouvent à l'école de Havelberg, le 11 mai à Osterburg. Le groupe formé de 60 prisonniers montent en camion soviétiques jusqu'à un pont. Son remis aux anglais en échange de 60 ressortissants de l'Est qui prennent le chemin inverse. Le 14 mai prennent l'avion et atterrissent à Bruxelles, le soir 5 wagons partent pour la France. Ils ne restent qu'à 2 à la gare, les autres sont partis. Hormis une soupe de la croix rouge, il n'y a pas d’accueil et pas un sou pour téléphoner ou envoyer un télégramme. Arrive par train à Toulouse le 16 mai 1945.


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MA CAPTIVITÉ   - ROGER SAUVAN 


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Ma captivité 1940-1945 – Roger Sauvan – Handi services France – 196 p -1998 - sans prix - sans ISBN

Récit très agréable à lire. Un des rares témoins de la mort du colonel TRABICA du 28ème RTT le 20 mai 1940. Quelques manques de détails pour le départ en captivité et absence du passage à l'immatriculation. Sinon, premier choix mérité. A noté que cet ouvrage est très difficile à trouver.




L'auteur est originaire de la Drome ( Puy Saint Martin ). Mobilisé le 27 août 1939 à Valence. Il est affecté au 2ème bataillon du 28ème RTT (Régiment de tirailleurs tunisiens ). Il est muletier à la compagnie d’accompagnement. Il transporta durant la campagne dans son chariot une mitrailleuse et ses munitions.
Jusqu'au 31 octobre, il cantonne à CUSY en Haute Savoie. En décembre 1939, il se trouve aux avant postes à OUTREME , secteur entre la ligne Maginot et la ligne Siegfried. Part en permission le 16 décembre 1939. Il retrouve à son retour son unité stationnée dans l'Aisne à ROZET SAINT ALBIN, puis plus tard dans la Marne à UNCHAIR.
10 mai 1940, départ en train pour VALENCIENNES. Un convoi devant le sien est détruit. La gare de cette ville a été bombardée. Départ en camion pour TRELON. Il transporte avec ses tunisiens des munitions dans les fortins. Présence sur place de soldats du 4ème Génie qui ont miné une zone. Une chenillette est utilisée par la suite pour l'acheminement des munitions. La position est enfoncée, repli.
Il rencontre dans une ferme, un officier étrange,seul, déclarant qu'il est inutile de continuer la guerre. Il perd ses mulets en route, bombardements. Il se met à la disposition du colonel du régiment. Chevaux et hommes sont morts en bordure de routes. Un civil est accroché, mort, dans les branche d'un arbre. Le 17 mai 1940 à 07 heures, il récupère un vélo dans un fossé et ouvre la route pour le repli du régiment. Il traverse un pont du canal de la Sambre à l'Oise, et arrive à WASSIGNY. Il devient alors agent de liaison. Le secteur est assez calme le 19 mai mais un de ses camarades , CHARBONNIER est tué par un obus dans une boulangerie. (d'après le site mémoires des hommes : CHARBONNIER Henri – 28ème RTT – né le le 02/07/1919 à Lyon (69) - tué le 20 mai 1940 à WASSIGNY). Son camarade, agent de liaison, comme lui improvisé, est abattu par erreur par un tunisien qui n'avait pas demandé le mot de passe. Le 20 mai, un avion allemand est abattu par la DCA. Le pilote est fait prisonnier et l'auteur le garde quelques heures avant son interrogatoire. Les allemands arrivent sur les positions en poussant 5 prisonniers de guerre français devant eux. L'un d'eux a le bras broyé par un tir de FM. Le lieutenant GUERINET est tué à son poste (d'après le site mémoires des hommes : GUERINET Louis – 28ème RTT – né le le 11/04/1908 à BOURGES (18) - tué le 20 mai 1940 à WASSIGNY). Le colonel, furieux, menace ses hommes avec un revolver et ordonne de charger à la baïonnette comme en 14-18. Face à la situation désespérée, aucune charge n'est entreprise; il donne l'ordre de se rendre. Il ordonne à l’aumônier d'ouvrir la porte du PC. Plusieurs balles arrivent, blessant l’aumônier, et l'une d'elle tue le colonel (un ricochet de balle semble t-il)- (d'après le site mémoires des hommes:Colonel TRABICA Joseph – 28ème RTT – né le 23/03/1889 à FORMIGUERES (64) - tué le 20 mai 1940 à WASSIGNY.)
Départ pour la captivité à pied. Se trouve à BASTOGNE le 03 juin 1940. Embarque le 04 juin sur des wagons plateaux. Arrivée à la gare de TREVES. Il passe 08 jours dans une caserne de cette ville. Mi juin, départ en train sous les quolibets et les insultes de la population. Certains civils crachaient à la figure des prisonniers. 57 par wagon, le voyage dure 36 heures. Arrive au Stalag VIIIC de SAGAN. Logent à 200 par tente sous une chaleur suffocante. Il s'inscrit pour travailler. Départ pour une ferme le 28 juin 1940. Sont à 12 à loger dans un garage, en remplacement de prisonniers de guerre polonais. Ils doivent tous les soir déposer les chaussures dans un sac. Il est le premier à recevoir un colis en provenance de France. Il travaille dans les champs sur une moissonneuse avec un brave homme, ancien de 14-18 qui lui donne tous les jours sa part de repas. C'est une grande ferme avec 80 bovins, elle est dirigée par un contremaître Le gardien du Kommando n'est pas facile, et l'auteur assez réfractaire passe son temps à lui jouer des tours et à lui pourrir la vie. Il effectue différends travaux.
Départ en train le 16 décembre 1940 pour BRESLAU, puis autre train dans des wagons ouverts sans toit sous – 20°C. Débarque à GORLITZ. Il reste dans ce camp une semaine, puis demande pour travailler. Déneigement des rues. Trouve devant une boulangerie dans la neige une pièce de 50 Pfg. Il rentre chez la commerçante, mais n'ayant pas de ticket, elle lui refuse de lui vendre du pain. Il quitte le camp avec 24 autres camarades pour un nouveau Kommando, le 934A. Il travaille dans une ferme du 17 janvier 1941 au 07 juin 1944. Le fermier est un ancien prisonniers de guerre de 14-18, fait prisonnier par les anglais en juin 1918. Il mange à table et copieusement. Couvert de poux, les locaux sont désinfectés, paille changée et réception de couvertures neuves.Les vêtements passent à l'autoclave. Le fils du patron est soldat des troupes d'occupation à ROUEN. Il revient se marier en mars 1941. Ce dernier offre à l'auteur un paquet de cigarettes. En 1942, il passe par l'infirmerie pour une plaie qui ne se referme pas. Fin 1942, il n'y a plus de gardien; c'est un civil qui tient le Kommando.
Le 07 juin 1944, il change de ferme. Un de ses camarades prisonnier a eu une aventure avec une fille de son fermier. Cette dernière accouche d'une fille. Ils sont dénoncés, la fille part en prison, et le prisonnier est muté pour un autre Kommando plus dur. Il prend donc la place de ce prisonnier. Le mari de la fille cadette de sa patronne est un SS, revenu en convalescence suite à une blessure sur le front de Normandie. Lors de la retraite, deux soldats alsaciens demandent de vieux habits pour déserter.
Départ le 18 février 1945 à 20 heures par -18°C. Il conduit un chariot à 4 roues tiré par 2 bœufs. Le timon casse; réparations et départ 24 heures plus tard. Après 7 jours d'exode, arrivée à MEISSEN en bordure d' ELBE. Il retrouve la fille du fermier sortie de prison devant l'avance russe. Se trouve au village de DIERA. Le 23 avril 1945, les 7 PG du convoi de civils doivent se rendre à la mairie pour 20 heures. Impossible de sortir du village sans autorisation. Ils demandent un laisser passer, qui est accordé. Ils abandonnent les civil de l'exode et sortent du village. Le canon russe tonne. Ils passent l'Elbe sur une barque grâce à un civil polonais, ainsi que 4 soldats allemands qui veulent franchir clandestinement le cour d'eau. Se font tirer dessus. Départ à pied pour ERBISDORF distant de 32 kms. Arrivent dans un domaine appartenant à la famille de son 1er patron. Sont accueillis par les prisonniers français du Kommando. Ils dorment dans la grange. Devant la probable arrivée des russes, ils quittent le domaine, direction KEMNITZ (???) . Passent à coté de 3 chars allemand en position de défense. Les russes sont à 3kms, un obus tombe près des chars. Le soir, il tombe sur un barrage tenus par des soldats noirs américains à l'entrée d'un village. Ils refusent de les laisser rentrer. Ils passent la nuit sous un arbre. Le lendemain, 08 mai 1945, il n'y a plus personne dans le village. Tous les villages des alentours sont vides.

Le 09 mai 1945, une jeep pilotée par un prisonnier de guerre anglais arrive, ainsi que 2 jeeps conduites pas des soldats américains. Départ à pied pour cette ville initiale. Ils se font enregistrer dans un grand bâtiment par les américains qui demandent à former des groupe de 25, nombre maximum pour monter dans les GMC jusqu'à l'aérodrome allemand. Dans l'avion devant lui, il trouve le prisonnier qui a eu l'aventure avec la fille de son fermier. L'auteur lui remet une photo de sa dulcinée, ainsi que de sa fille, document remis quelques jours auparavant et dont il avait la mission de lui remettre a son retour de captivité. Embarque à son tour. Arrivée à VILLACOUBLAY. Transport jusqu'au Vel d'hiv. Une chanteuse bénévole arrive, s'agit de Suzanne d’Armentières qui deviendra Line Renaud. Le lendemain, quai d'Orsay. Nettoyage, désinfection,reçoit sa fiche de démobilisation ainsi que les 1000 francs de prime. Sont recensés par région. Il prend le train le samedi 19 mai 1945 à 08 heures pour le sud. Il est ravitaillé sans descendre du train par la croix rouge de LYON. Descend vers 16h30 à VALENCE. Fait le trajet en voiture et retrouve son épouse. Deux jours plus tard, il retrouve sa fille âgée de 6 ans qui n'a aucun souvenir de son père.

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SOUVENIRS DE CAPTIVITÉ   - JOSEPH SAGNES 

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Souvenir de captivité 1940-1945 –Joseph Sagnes - imprimerie Fricker - 116 pages - 1989 - sans prix - sans ISBN

Un très bon récit, simple, fluide et bien structuré d'un instituteur fait prisonnier au Sud de Sedan. Livre difficile à trouver.





Auteur né en 1911. Grade de sergent , ancien du 9ème zouave. Il est rappelé en 1938 à Tarascon en tant que cadre mobilisateur. Il est rappelé de nouveau en 1939. Il est affecté par erreur (nom identique) au 11ème bataillon de mitrailleurs comme chef de groupe. Il cantonne en 1939 dans les Ardennes dans de secteur de Haraucourt – Mouzon – Angecourt –Remilly Aillicourt . Il y passe l'hiver.
12 mai 1940, premier bombardement. Repli la nuit pour prendre position à l'emplacement d'une unité décimée en face du bois de Marfée (proximité de Cheveuges au sud de Sedan ). Passage de l'avion mouchard allemand. L'unité est encerclée par des panzers; 3 canons de 25 antichar ripostent mais sans succès. Est fait prisonnier. Ont l'autorisation de ramasser les morts et les blessés. Ont rassemble les officiers d'un coté. Est conduit dans un immense pré en bordure de Meuse, face à la ville de Sedan, tout près d'un pont. Il apprendra plus tard d'un aviateur fait prisonnier qu'il hésitait dans ses conditions à jeter ses bombes. Les prisonniers sont dirigés le soir dans une caserne dominant la Meuse sur l'autre rive. Il y reste 3 ou 4 jours. Il est ensuite conduit au centre ville au fort de Turenne où les prisonniers sont logés partout, même dans les souterrains. Départ vers le 25 mai à pied vers la Belgique. Passe par Bouillon – Neufchatel. Parqués dans des champs sous la pluie enroulés dans les capotes. Passe ensuite à Bastogne où il reste parqué 3 jours près de la gare. Départ pour Kautenbach au Luxembourg. Embarquent à plus de 40 dans des wagons à bestiaux. Le trajet Luxembourg – Belgique – Hollande – Allemagne dure 3 ou 4 jours, en passant par Berlin où pour la première fois est servi un café allemand peu apprécié. Débarquent à Grossborn sous les insultes des allemands. Campent plusieurs jours en plein air. Coupe de cheveux et désinfection totale pour entrer dans les baraques. Lits superposés par 3 sans matelas, ni paillasse ni couverture. Sa section de combat n'a jusque là pas été morcelée. L'un d'eux reste au camp car il est menuisier de profession. Les autres partent en Kommando car le camp passe en Oflag. Il est immatriculé une dizaine de jours plus tard 29453 Stalag IIE et passera 29453 Stalag IID par la suite. Départ en train. Arrive le 16 juin au soir dans une scierie à Neuwedel. Il est bien accueilli par le patron et le repas est copieux. Il passe 5 semaines à l’hôpital de Stargard suite à l'infection d'un pouce. Durant ce séjour, il envoi sa première lettre (le 05 juillet 1940). Elle est rédigée par un camarade car il n'arrive pas à écrire. Il change de Kommando suite à une altercation avec son patron, il est permuté avec un autre prisonnier de la commune. Il sera resté un an dans ce Kommando qui a été le meilleur de sa captivité, logé dans un garage.
Il travaille désormais sur des voies de chemin de fer et loge dans une salle des fêtes. Le travail est pénible et la nourriture insuffisante. Il s'agit d'un Kommando semi disciplinaire. Travaille également sur des routes. Ce Kommando est finalement dissous.
Transport en camion pour Spechdorf dans un Kommando de 40 bretons. Ramassage de pommes de terre. Il reçoit un colis contenant 144 paquets de cigarettes. Un gardien est pris en flagrant délit de vol de conserves des prisonniers. Il part le soir même et semble avoir été muté sur le front russe.
A la fin de la saison de ramassage des pommes de terre, départ pour la sucrerie de Arnswalde qui tourne 24h/24h. Travail par équipe de 12 heures.
Le 1er janvier 1942, départ pour Kölziz-Abbau en Kommando de forêt. Le repas du soir est préparé par une femme habitant une maison proche. Il abat des arbres pendant 3 mois ½. Il quitte ce Kommando le 15 avril 1942.
A la gare, un prisonnier français sauve la vie à un soldat allemand qui était tombé sur la voie à l'arrivée du train. Il est félicité par un officier allemand témoin de la scène qui relève son nom et le numéro de matricule. Il fut libéré au début de la «relève».
15 avril 1942 /04 octobre 1942. Il arrive dans une grande ferme à Nautikof où il y a déjà 40 prisonniers. Au cours de l'été, arrivée de civils ukrainiens, puis des prisonniers de guerre russes. Un de ses camarades qui travaille à Montluçon aux usines Dunlop est rapatrié pour y retravailler. L'épouse de l'auteur envoi une lettre dans un paquet de tabac, lui donnant des informations pour s'évader. Il renonce car c'est trop compliqué. Un des prisonniers arrache les pommes de terre avec une vareuse bleu horizon et un képi rouge de la guerre de 14. Après son départ de ce Kommando, 3 prisonniers sont décédés. L'un d'une péritonite, un d'un coup de sabot de cheval, et le dernier s'est pendu dans l'écurie.
04 octobre 1942 / fin janvier 1943. Retour à la sucrerie. Il tente de s'évader avec deux camarades mais doit faire demi tour avant d'avoir pu monter dans un wagon de chemin de fer à destination du Luxembourg. Un de ses camarades, veuf ayant 3 enfants est libéré dans le cadre de la relève.
Fin janvier 1943 / 15 octobre 1943. Arrive dans un Kommando mixte (moitié chez les paysans, moitié abatage de sapins).Sont à 25 ou 26. A partir du 15 juillet, travaille dans une ferme à Lamersdorf. Présence d'un prisonnier français revenant de l’hôpital, d'un jeune polonais, d'une polonaise, d'une ukrainienne et d'une allemande.
15 octobre 1943 – fin février 1944. Retour en forêt à Heidekawel. Une connaissance du camp lui demande de simuler une sciatique afin de le rejoindre.
Févier 1944 / janvier 1945. Simulant la maladie, il rejoint le camp Stalag IID. Ses relations lui trouvent un poste de cuisinier. Il y a 50 cuisiniers français et autant de prisonniers de guerre russes pour éplucher les pommes de terre pour les 10000 à 12000 prisonniers du camp. On ne sert qu'un repas le midi, pas le soir. Des prisonniers en exode devant l'armée rouge arrivent à pied au camp. Le camp est finalement évacué, l'auteur à la grippe. Il récupère un sac tyrolien de l'armée italienne. Franchissement de l'Oder au Sud de Stettin. Après plus d'un mois et demi d'exode, ils embarquent dans des wagons découverts pour l'île de Rugen en mer Baltique. Passent par Saznitz. Après une semaine sur place, départ en train pour Stralsunt, puis à pied pour Grennswalde. Ils restent dans cette ville du 1er au 30 avril 1945. Dans la nuit du 29 au 30 avril, des officiers allemands accompagnés d'un prisonnier de guerre russe interprète prennent contact avec l'armée soviétique toute proche. A 07 heures, les russes rentrent dans la ville. Ordre des russes de partir vers l'Est. Il se fait voler sa montre par un soldat russe. Couchent dans des granges. Repartent au Stalag IIIE de Neubrandebourg en vélo. Le 20 mai 1945 à 07 heures, il monte dans un camion russe et départ vers Swering occupé par les américains. Le 21 mai , direction Lunebourg, où ils sont pris en charge par les anglais. Le 22 mai, départ en train à 11 heures pour Solingen, passage par Loesfeld, par la Hollande, la Belgique, puis arrivée en France à Lille.

Centre d’accueil, douche, désinfection, visite médicale. Il quitte Lille le 25 mai après avoir envoyé un télégramme à la famille. Passage par la gare du Nord de Paris. Visionnage d'un film au cinéma Gaumont. Le 26 mai au soir, il prend le train. Est appelé par un haut parleur d'une gare à descendre à Montpellier où son épouse l'attend, vraisemblablement le 28 mai 1945.





A2

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MES 5 ANNEES EN ALLEMAGNE  - Jean Lemarié

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Mes 5 années en Allemagne - Jean Lemarié - Les éditions du phare - 199 pages - 2002 - prix:18 euros - ISBN 2911522427

Un très bon récit écrit plus de 50 ans après la captivité. Chronologique et par thème de faits, il manque cruellement de lieux et absence totale de dates. Quel dommage. Imprimé seulement à 150 exemplaires.





Fait prisonnier près de Soissons. Un général allemand interrogeait les prisonniers. Il réussit à s’éclipser pour ne pas répondre. Passe par Laon, arrêt au parc des sports. Départ par groupe d’une vingtaine de prisonniers pour décharger des marchandises se trouvant dans des wagons. Sont ensuite déposés dans un hôtel abandonné. Il fut emmené dans un café pour cirer une innombrable quantité de paires de botte allemandes. Des soldats lui offrirent un verre. Repart finalement à Laon et reprise de la marche pour la captivité. Un prisonnier tente de s’évader à travers champ et il est abattu. Passe la nuit dans une église. Dans un village, un boulanger donne du pain. Arrivée à Guise dans la cour de l’usine Godin. Un fermier distribue du lait. En 5 étapes, arrive à Beauraing en Belgique, dans une prairie transformée en camp provisoire. Départ en train dans des wagons à bestiaux. Un seul arrêt pour les besoins naturels. Arrivée à Altengrabow. Départ en Kommando près de l’Elbe dans la région de Magdebourg. Travaille sur un chantier portuaire. Changement de travail dans une fabrique de carton d’emballage. Un PG polonais a été pendu pour avoir couché avec une femme allemande. Les allemands forcèrent son meilleur ami à tirer sur la corde pour le pendre. Il mange du chat, animal attrapé dans l’usine. Un jour, un bon gardien, coureur de jupons donna la clé aux prisonniers, ils s’enfermèrent eux même et glissèrent la clé sous la porte.

P74 – un PG français raconte qu’un PG allemand a été tué d’une balle dans la tête par les anglais à Dunkerque avant de rembarquer pour ne pas le prendre avec eux.

Change de Kommando et arrive à la fonderie Wolf, puis au Chrystal palace à 600/800 PG, installés dans le théâtre. Travaille 2 jour comme livreur de charbon. Passe 15 jours à l’hôpital. Affecté ensuite dans une sucrerie. Reçoit un colis américain. Nouveau Kommando à Schnebeck. Travaille à l’usine de pièces mécaniques Bley. Ce lieu rectifie des obus arrivés bruts. Un de ses camarades peint des caisses à munitions au pistolet. Les caisses arrivent vident, et repartent avec les obus dedans. A cause des bombardements dans les grandes villes, les petites unités de production sont faite en dehors de ce périmètre. Change de baraquement, mais pas d’affectation, les anciens locaux sont donnés à des ukrainiennes.

Le dimanche après midi, les PG sont autorisés à sortir sous surveillance, puis seul. Un jeune PG russe, aviateur parvient un jour à franchir les barbelés de son camp pour arriver chez les français. Il est nourri. La semaine suivante, il est surpris alors qu’il passe les barbelés. Alors qu’il est à genoux avec les mains en l’air, la sentinelle l’abat d’une balle. Durant une nuit, un cimetière juif a été entièrement rasé avec un engin de chantier. Certains PG français font le mur le samedi soir pour retrouver des femmes allemandes dans les bois environnants. Bombardement de l’usine de poudre à proximité, qui est entièrement détruite.

Il envisage de s’évader avec un camarade, mais finalement ne passent pas à l’acte. Il refuse de passer travailleur civil. Une douille d’obus lui tombe sur le pied et il est transporté à l’hôpital. Il repars au camp en convalescence. Part ensuite en Kommando agricole, travaille un seul jour dans une ferme avant de partir pour un Kommando forestier en Bavière. Les PG logent dans un hôtel.

Sont libérés par l’armée américaine. Après une attente de plus de 15 jours, passent par un centre de triage à Nuremberg, ils partent finalement en camion et prennent le train. Il s’arrête à une halte, mais rate le train qui est parti. Il prend le suivant qui double celui initial. Il descend et le reprend et retrouve ses bagages et ces camarades. En passant sur le Rhin, un prisonnier se suicide en se jetant à l’eau. Descente à Metz ou il passe dans une boulangerie. Formalités sont faites à Paris, passe par l’hôpital Begin à Versailles. Après 15 jours, il reprends le train pour rentrer chez lui. A la gare de Rennes, une jeune fille polonaise est en pleur. Elle a été abandonnée en ce lieu par un PG rentrant de captivité et qui visiblement avait changer d’avis sur l’avenir de son couple. Il est reçu par frère et sœur à la descente du train à Saint-Malo.




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UN PRISONNIER DE LA VIENNE AU STALAG IIIB  - Max Lefort

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Un prisonnier de la Vienne au Stalag IIIB - Max Lefort - imprimerie Marc Texier - 117 pages - 1945 - prix: 30 francs - sans ISBN 

Bon récit malgré un grand manque de précision sur la personne et l'historique d'avant capture. Rapatrié médical en 1942



 Fait prisonnier le 22 juin 1940 à Saint Hélène dans les Vosges. Départ à pied, bref arrêt au stade de Rambervillier , puis arrivée à Baccarat où la population donne de l’eau et du sucre. Parqués dans la cour d’une caserne de gardes mobiles. A soif. Deux jours plus tard arrivent des camions d’eau. Journées avec un quignon de pain tous les deux jours et un peu d’eau. Des tirs ont tués et blessés des PG la nuit. Il occupe un petit grenier au dessus du 2ème étage. Départ le 02 août 1940 à la gare. Un morceau de pain et une boite de conserve pour 8. Montent à 50 par wagon et sans paille. Le voyage dure 3 jours. Peu de nourriture consistante, exercices physiques imposés. Sous tente, sont désinfectés le 13 août, puis passe dans une baraque en briques. Couchettes superposés par 3. Le 14 août, il est photographié et immatriculé. Le 18 septembre 1940, il est désigné pour aller arracher des pommes de terre avec 80 PG. Se trouve dans une exploitation de 6000 hectares mal exploitée en Poméranie dans le secteur de Drenow / Clenow. Les PG sont logés dans une ancienne porcherie.

Retour au camp. En décembre arrivent des prisonniers de Saint-lô. Arrivée de sa première lettre, et de son premier colis de 1 kilo en décembre. Il refuse de travailler avançant son grade de sous officier. Arrivée de prisonniers serbes, donne de la nourriture. Un prisonnier, avocat parisien sort en pleine nuit en caleçon, somnambule. Il est abattu par une sentinelle.

Il travaille dans le stalag dans la baraque d’habillement. Visite de Scapini. Indifférence totale de la délégation envers les PG. Arrivée en août 1941 des premiers PG russes. Ils ont faim, mangent les écorces des sapins et sucent le papier bitumé des toitures. Chaque jour des charrettes emmènent les PG mort dans des fosses communes creusées à la dynamite. Le 15 octobre 1941, part au Lazarett suite à des problèmes aux genoux. Un infirmier se fait passer pour fou pour se faire rapatrier.

Le 07 janvier 1942, il est déclaré rapatriable par le médecin allemand. Il est transféré au stalag IIIA. Le camp est mis en quarantaine à cause du typhus. Sur 3000 PG russes, 1800 meurent. Présence dans ce camp de prisonniers sénégalais. Départ du camp le 24 avril 1942.Monte dans le train, 18 évadés en profite pour monter à bord. 6 sont découverts. Un PG décède durant le trajet. Passage par Trèves, Nancy puis Compiègne où il est démobilisé, train pour Poitiers.



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MATRICULE 42132 STALAG IIIB  - Maurice Buisson

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Matricule 42132 Stalag IIIB - Maurice Buisson - Editions Anovi - 205 pages - 2005 - prix: 17 euros - ISBN: 2914818068



 Très bon récit d’un réfractaire au travail durant sa captivité. Manque de détails durant les premiers jours de captivité avant le départ pour l’Allemagne. Sinon fluide et intéressant.




 L’auteur est né en 1910. Il est mobilisé en août 1939 à Avançon. Il est affecté à Vincennes au 182 RALT. En septembre, il entre dans le service sanitaire. Drôle de guerre sur le secteur de Diebling, il entend le canon tous les jours. 24 septembre, se trouve dans le village franco allemand de Groshliederstroff / Kleinblitterdorf. Il a une permission pour la naissance de sa seconde fille. Passe le restant de la drôle de guerre à Wuisse.

Le 20 mai 1940, retraite sans combat.Attaqué la première fois le 14 juin 1940 à Nicey sur Aire par l’aviation «italienne» qui mitraille les réfugiés. Son camion tombe en panne, il poursuit la route avec un camarade en vélo. Il est fait prisonnier le 18 juin 1940à Hennezel, avec une dizaine de soldats belges. Passent la nuit à Hautmougey (actuellement La Vôge-les-bains). 22 juin, parqués dans un champ à Bains les Bains. « Beaucoup meurent de froid, de faim et d’épuisement ». Il n’a rien mangé depuis sa capture. 26 juin 1940, départ pour Épinal à pied. N’a pas réussi à se procurer de la nourriture auprès des civils qui les regardaient passer. Arrivée à la caserne Courcy.

1er août, on leur annonce qu’ils vont réparer des voies ferrées, mais ils partent en Allemagne par cinquantaine par wagon. 3 jours sans manger. A l’arrivée, les soldats allemands frappent les prisonniers à coup de bâton pour les faire avancer plus vite. Arrivée au camp Stalag IIIB de Fürstenberg le 04 août 1940 à 21 heures. Il est immatriculé n° 42132 le 5 août 1940. Il retrouve un de ses camarades de Avançon arrivé deux jours plus tôt.

Le 22 août 1940, il est affecté au Kommando 590 de Gallinchen, effectue des travaux de terrassement, maltraité par les gardiens. Le 04 novembre 1940, il se fait changer de Kommando ; il arrive au 696 à Hammermühle. Il travaille aux services de la ville de Senftemberg. IL y est très bien, mais doit quitter son poste car il est rappelé comme plombier au Kommando 406 à Welzow. Apprendra plus tard qu’un de ses camarades s’y est noyé (D’après le site mémoires de hommes : BOURREE Pierre né le 29-01-1913 à Marcilly la Campagne 27 – Eure , soldat au 74ème RI , mort pour la France par noyade à Cottbus en Lusace – Allemagne – le 04-07-1942). Dans ce nouveau Kommando, il travaille au départ dans une tourbière; il manifeste de la mauvaise volonté pour travailler, il est soutenu dans sa démarche par plusieurs civils allemands. A connu un PG qui s’est suicidé en se laissant écraser entre deux wagons. Il fait quelques menus sabotages. Nombreuses anecdotes sur ces méfaits et plaisanteries.

En 1944, il est reconnu comme sanitaire et transféré au Stalag IIIB. Passe travailleur civil mais demande à redevenir PG. Il troque alors sa tenue Pétain, contre un uniforme militaire PG. Il est muté à l’hôpital de Spremberg pour soigner des PG français. Début 1945, retour d’une sortie avec une dinde, ils sont pris et écopent de 3 semaines de discipline et 8 jours de cellule. Il entend le canon, à sa sont retour à la baraque des infirmiers, le camp est pratiquement vide. 03 février 1945, départ en colonne à pied. Divers villages, des PG d’un Kommando donnent leur soupe et passent la nuit au chaud. 13 mars 1945, départ pour Müllendorf et le 06 mars pour Gross Eischlolz. Y reste du 16 au 28 mars, couche dans une grange. Décide avec d’autres PG de quitter la colonne, malgré la menace d’un officier allemand et d’attendre l’arrivée des russes. Finalement, ils partent et rattrapent la colonne. Ils la quittent une nouvelle fois, mais se retrouvent avec des PG yougoslaves. Ils repartent de nouveau dans une autre colonne. Ils rentrent dans un Kommando de PG russes, on lui demande de rester sur place. Pas de nourriture, mais de la vodka. Ils reprennent finalement la route. Sont survolés par un YAK russe, le pilote fait des signes de la main. Ils sont appelés par des PG français qui stationnent sous des sapins. Tirs russes, 3 PG sont tués, 4 autres blessés. Prise de contact avec un soldat russe médecin qui ne peut rien pour les blessés. Reprise de la marche, passent la nuit dans une briqueterie. Le lendemain, un soldat russe se présente à lui et demande à ce qu’il lui fasse un pansement suite à une blessure à la jambe. Arrivée d’un officier russe qui fait évacuer les PG. Les allemands tirent sur la colonne et un PG serbe est tué d’une balle en pleine tête à coté de lui. Arrivée d’un char russe dont le chez est une femme officier bardée de médaille. Il est libéré le 27 avril 1945. Soldats russes mongols, un PG polonais parlant le russe parlemente avec eux et les laissent passer. Entrée dans un hangar de ferme. Départ le lendemain pour Küstrin. Passent 5/6 jours à Kagel. Échange une vielle montre allemande à un soldat russe contre un vélo. La colonne se dirige, non pas vers Odessa, mais vers Berlin. Après plusieurs jours de marche, arrivée à Biesdorf. Y reste 15 jours / 3 semaines. Ils sont regroupés par nationalité. Il part avec un STO à la recherche de nourriture en campagne, un russe donne le contenu de sa gamelle. Se présente un jour dans un bureau, une femme russe relève les identités. Le 22 mai 1945, embarqués dans des camions à Magdebourg. Ils sont échangés contre des PG et civils russes, ukrainiens et polonais. Il est pris en charge par les américain. Hébergé dans un camp à Hildensheim. Il dort à terre car il n’a plus l’habitude de dormir dans un lit. 25 mai 1945, ils recoivent des provisions pour le voyage, du pain blanc qu’il n’a pas mangé depuis 5 ans. Direction Hambourg en train, franchissement du Rhin sur pont en bateaux., par par Arnhem en Hollande. 27 mai Liege à 2 heures du matin, la croix rouge belge attendait les PG. Arrivée en France le 28 mai à Jeumont, puis Hirson (???? ne semble pas possible). Vérification d’identité avant de prendre le train pour Paris où il arrive le 29 mai à 06 heures du matin. Prend le train à Clamart pour Alençon. « J’étais consterné par l’attitude des gens. Je m’attendais à un peu de compassion. Au lieu de cela, les passants évitaient de me regarder. Ils ne m’adressaient même pas la parole, un peu comme si j’étais un pestiféré. Il est vrai que ma valise portait les lettres KGF... J’étais accablé, humilié par cette indifférence. Mes yeux se sont remplis de larmes ...» Arrivée à Alençon le 29 mai 1945 à 17 heures. Il est accueilli par une de ses anciennes clientes qui lui porte sa valise jusque c’est lui.  



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1939-1945 SEPT ANNEES VOLEES A MA JEUNESSE  - Louis Suarez - Marie-Ange Bartholomot Bessau 

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1939-1945 Sept années volées à ma jeunesse - Louis Suarez - Marie-Ange Bartholomot Bessou - société des écrivains - 368 pages - 2013 - prix: 22 euros - ISBN: 9782342014839


Récit de captivité écrit bien après la guerre et déroutant pas son écriture. L'auteur/les auteurs fait/font mention dans le récit de nombreux faits qui ne seront connus qu'après guerre. De plus, de très nombreuses pages "inutiles" à mon goût, qui ne sont que des cours d'histoire sur la seconde guerre mondiale remise dans le contexte chronologique. A mes yeux, ce n'est pas ce que j'attends d'un récit sur la captivité. Dommage, car histoire intéressante et sincère, et cruautés soviétiques mentionnées. Manque parfois de précision de date ou lieu. Critique sévère, mais qui m'a fait passé plusieurs fois de la joie au dépit ... Un récit, écrit seul 30 ans auparavant aurait été digne de référence. Autre point déroutant du contenant... mention "imprimé en France", puis 2 pages plus loin Printed in Poland by Amazon Fulfillment ....




L'auteur soldat de 2ème classe fait son service militaire en août 1938 au 22ème BCA de Nice puis transféré à la compagnie hors rang, dans les transmissions du 65ème BCA. A la déclaration de la guerre, part en Champagne puis à Morsbach près de Forbach. 10 mai 1940, départ en bus jusque dans la Marne, puis dans la Somme au village de Liancourt Fosse. Il y est fait prisonnier le 06 juin 1940. Il fut en présence d'un lieutenant de son régiment, qui suspecte d'être de la 5ème colonne. Départ à pied, passe la nuit dans une prairie,une soupe légère est servie. Arrive le 07 juin au soir dans une caserne d'Amiens. Tri des anglais, des coloniaux et du restant. Attrape des poux, entre Amiens et Bruxelles fait 3 haltes dans des enclos aménagés. Arrive à Bruxelles dans un entrepôt près des voies ferrées. Il reçoit au soir du 3ème jour du pain. 25 juin départ à la gare de marchandise dans des wagons français, à 50 par wagon. Arrêt à Liège pendant 5 jours dans une caserne. Le 6ème jour départ à pied pour Aix la Chapelle. Les sentinelles donnent des coups de pied dans les seaux d'eau. Il boit finalement dans des auges à bestiaux. Enfermés dans des wagons à 50 durant un bombardement de la gare dans la nuit du 25 au 26 juin 1940. Arrêt à Magdebourg le 27 juin. Reste 4 jours sur place avant de repartir dans les même conditions. Passe par Berlin; arrive au camp le 02 juillet 1940. Immatriculé n°30143. Mention des lettres KG en blanc sur les uniformes, puis désinfection. A la fin, 100 hommes par baraque, il se trouve dans la numéro 9, lits sur 2 niveaux. 3 juillet, réception d'un formulaire pour correspondance avec la famille. Pas de papier WC, utilise un de ses 3 mouchoirs, d'autres prennent un caillou de la grosseur d'une noix. Il quitte le camp le 07 juillet pour un travail de maçon. Il laisse au camp tous ses camarades depuis 1938 et n'aura plus jamais de nouvelle. Arrivée à Gross Partch, travaille dans un grand domaine agricole. Travaille dans les champs la première semaine, puis devient par la suite l'homme à tout faire dans la propriété. Reçoit le 15 juillet 1940 sa première lettre et apprend que son frère n'a pas été fait prisonnier. Total de 5 lettres à la première distribution pour 70 PG. Perçoit un pantalon neuf, des chaussures et une vareuse de l'armée belge qu'il portera durant toute sa captivité. A Noël, certains PG n'avaient toujours pas de nouvelle de la famille. Avant l'opération allemande Barbarossa de 1941, de nombreux convois de matériels sont acheminés. Dans la forêt de Görlitz, construction de la tanière du loup. L'auteur voit à plusieurs reprises le train spécial de Goering, le convoi se stationnait sur une voie du domaine agricole du Kommando. 2 sympathiques gardiens sont appelés pour partir au front, ainsi que des ouvriers agricoles âgés, dont certains qui avaient déjà perdu un fils à la guerre. L'auteur a une petite amie allemande durant 3 ans, malgré les interdictions, Hildegarde Nora , au service de la baronne du domaine. A l’arrivée des russes, elle part avec sa famille et n'aura plus jamais de ses nouvelles. 3 PG du Kommando sont rapatrié dans le cadre de la relève, ainsi que le prêtre, homme de confiance, qui rendra visite à sa famille lors de son retour en France. 20 juillet 1944, il entend l'explosion de l'attentat contre Hitler. Mi novembre 1944, la baronne quitte le domaine. 26 janvier 1945, début de l'exode des PG et des civils. Le régisseur «libère» les PG en les remerciant pour les années passées sous ses ordres. Ils se séparent alors. Les PG décident d’attendre sur place l'arrivée de russes dans un domaine agricole avec une partie des civils évacués. 31 janvier 1945, au petit matin arrivée des russes, rassemblement des PG et des civils. Les hommes âgés sont alors emmenés derrière un bâtiment et abattus. Deux cadavres d'officiers allemands qui était déjà sur place sont détroussés et reçoivent des rafales de mitraillettes. Les femmes, jeunes ou vieilles sont violées sous les yeux des PG tenu en garde par des russes armés, les enfants voulant s'interposer sont abattus. Arrivée plus tard d'un officier russe parlant un peu le français. Il demande aux PG de partir vers la Lituanie pour un éventuel rassemblement. Avant de partir, ils sont fouillés et dépouillés. L'auteur se fait voler sa montre. Durant 10 jours de marche, il voit des cadavres de soldats allemands qui n'ont plus de bottes ni de chaussettes, les mâchoires cassées pour récupérer des dents en or, des doigts coupés pour prendre les alliances. Nombreuses victimes féminines abusées sexuellement, mortes et exhibées, avec en elle des broches à rôtir, entonnoir, couteau, manche à balai, poêle .... Arrivée au village de Ebenrode près de la frontière Lituanienne. Prise de contact avec un officier russe qui demande de rester sur place. Doivent se débrouiller pour les repas. Abattent un cheval maigre errant pour se nourrir. Restent 20 jours puis direction Gumbinnen. Reçoivent à manger des victuailles en provenance des USA. Des fosses communes sont creusées pour jeter pèle mêle des cadavres en décomposition depuis le dégel, sans distinction de nationalité. Il est enregistré administrativement par les russes. 26 mars départ en train dans des wagons à bestiaux. Arrêt en Lituanie à la gare de Kaunas, avec interdiction de sortir, gardés par des militaires femmes en arme. Arrivée à Vilnius dans un hôpital transformé en camp de rassemblement pour PG. Sont autorisés a écrire une lettre pour la famille qui ne parviendra jamais. Départ pour Odessa, 3 jours en train avec des vivres. Arrivée le 14 mai. Envoi d'une lettre à la famille qui également ne parviendra jamais. Les PG sortent du centre à plusieurs car certains PG se font détrousser de tout en ville, et retrent nu au centre. Départ d'un bateau le 03 juin. L'auteur embarque le 08 juin 1945 sur le navire britannique ARAWA. Arrivée à Marseille le 14 juin 1945. Envoi un télégramme. Démobilisation. Le lendemain prend le train et arrive à Castres où il est reçu par sa famille.



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GOTT MIT UNS  - Jean Spolidor et Marie-José Camazon



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Gott mit uns - Jean Spolidor et Marie José Camazon - Impression service - 186 pages - 2004 - prix 10 euros - sans ISBN
Récit de captivité et d'évasion intéressant. Il manque malheureusement des dates permettant de bien situer les faits. L'auteur est décédé en 2008




Né en 1918 – Fait son service militaire en 1938 dans un régiment d’artillerie coloniale qui est composé d' 1/3 de blancs et de 2/3 de « noirs ». La majeure partie est sénégalaise. Les chevaux sont des animaux civils réquisitionnés. Il faut 6 chevaux pour un canon, et autant pour un caisson. Mis hors d'usage des canons - Fait prisonnier à Recicourt en Meurthe et Moselle. Avait déjà faim avant la capture. Les allemands arrivent en automitrailleuse avec un drapeau blanc et demandent a parler au commandant du groupe qui est un colonel. Réédition est faite avec les honneurs le 22 juin 1940. Défilent devant les officiers allemands qui saluent au passage. Doit abandonné son cheval, arrive au camp de Mericourt où il y a déjà dans les 10000 prisonniers. Récupèrent des toiles de tente car ils sont à l’extérieur. Ravitaillement en eau 2 fois par jour avec un camion citerne, à raison de ½ litre à chaque fois. WC sont une tranchée en plein vent. Premiers morts pour cause de fièvre typhoïde. A soif – gros orage qui fait déborder le lit de la rivière,le camp est immergé sous 20 cm d'eau. Corvées extérieures réservées aux « noirs » pour éviter que des « blancs » ne s'évadent. Les « noirs » ramènent un chien attrapé en ville au camp pour le consommer, l'auteur qui a faim en mange, il trouve la texture très élastique. Après plusieurs semaines passées au camp, départ pour Vittel. Travaille pour l'entretien d'un parc et fait la démonstration de ses talents de cuisinier aux allemands qui le prennent. Avec la complicité d'une blanchisseuse, il se fait ramener 2 pantalons civils pour s'évader avec un camarade. Quitte Vittel en septembre 1940 avant d'avoir pu s'évader. Départ pour Ravenel dans un asile d'aliénés en construction. Dorment à terre sur le ciment sans paille. Avec deux camarades, tentent de s'évader par les égouts, mais un éboulement empêche toute sortie. Tente une nouvelle fois de s'évader seul, mais le départ pour l'Allemagne vient interrompre son projet. Embarquement dans des wagons à bestiaux à Mirecourt. Le voyage dure 3 jours. Arrêt deux fois par jour pour boire et faire ses besoins. Arrivée au Stalag VIIIC de Sagan. Fouille. Retrouve dans le camp un membre de sa famille par alliance où il passait ses vacances en étant jeune. Immatriculé 55496 – photos de face et de profil. Partage de la nourriture avec équité, partage des colis. En tant que sous officier, refuse de travailler et change de bloc. Les vexations et privations durent 1 mois. Il gèle très fort, mal nourri, mal vêtu, il y a des morts. Vêtements sont récupérés sur les morts qui sont jetés dans une fosse commune. L’habillement récupéré sert à vêtir les vivants . Décembre 1940, distribution de vêtements et de chaussures, épouillage, car il y a une visite de la croix rouge et du gouvernement. Présence de Scapini. 48 heures plus tard, reprise des vêtements et redistributions des haillons. Quitte le camp en février 1941 pour Lamsdörf dans un bloc pour sous officiers réfractaires. Les PG anglais et hindous bien habillés regardent passer les PG français avec mépris, ne tentent pas de parler, ni d'offrir de cigarettes. Arrivée de PG yougoslaves, puis de russes qui entassés dans un champ mourraient par centaines. Un prisonnier français a vu des PG russes manger leurs morts. Départ pour le Stalag VIIID de Teschen. Travaille en cuisine et pense à une future évasion. Avec la complicité d'un ouvrir belge, d'un polonais et d'un camarade, des faux papiers sont fabriqués. Se fait embaucher dans un théâtre pour se rapprocher de la ville et de la population. Reçoit des chaussures au lieu de ses sabots. Porte toujours sa cape de cavalerie depuis le début de la captivité. S'évade en train avec un camarade lors d'une représentation théâtrale le 26 janvier 1942. Passent par Dresde, Hof, Mannheim, Sarrebourg. Arrivée à Metz le 29 janvier 1942 à minuit. Veulent dormir à l'hôtel, mais le veilleur suspicieux téléphone à la police. Ils s'enfuient pour se réfugier dans une église. Veulent entrer dans un couvent, mais un grand tableau d’Hitler à l’intérieur les fait fuir, pense être dans une caserne de la jeunesse hitlérienne. Attendent sous le porche l'ouverture de la cathédrale. S'entretiennent avec le curé qui donne l'adresse d'un médecin. Prise en charge par une personne qui les amènent au couvent ( couvent des filles de la charité – ordre de Saint Vincent de Paul) où ils étaient sortis le matin. Quittent le soir le couvent pour prendre un bus. Descente à Sainte Marie aux chênes pour une prise de contact dans un café. Sont orientés vers un autre contact 3 kilomètres plus loin dans un hameau. Doivent prendre le train pour Conflans Jarny et se rendre à l'hôtel de la Poste. Départ tôt le matin le lendemain à la gare de marchandise et montent dans un train à bestiaux vide. Le convoi s’arrête et le bouge plus pendant plusieurs heures. Sortent la nuit et se rendent dans un local SNCF (Dijon). Sont mis dans un autre wagon par les cheminots pour la direction de Bourg en Bresse en zone libre, un wagon rempli de bidons d'essence. Le mécanicien de la locomotive est avisé de la présence de deux PG dans le convoi. Contrôle du wagon est effectué à l'entrée de la zone libre et ils ne sont pas découverts. Arrivée en zone libre, le mécanicien fait descendre les PG et les invite à continuer le chemin dans la locomotive, assis sur le tas de charbon. Sont démobilisés le lendemain.  


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LES CHIENS VERTS - Roger Bouëry




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Les chiens verts – Roger Bouery – éditions Watel Brioude – 131 pages - 1986 - sans prix - sans ISBN
Récit intéressant et que j'ai apprécié. Pas des plus facile à trouver. Ecrit en 1947 et édité en 1986


Livre écrit en 1947. Réserviste rappelé en août 1939 pour la 21ème batterie de repérage du 6ème GAA à Montigny les Metz. Cantonne à Bazaille jusqu’au 1er octobre, puis dans la Meuse en fin d'année. En position à Metzerwisse en mars.12 juin premier combats et bombardements, ordre de repli le lendemain. Retraite par Metz , Pont à Mousson, Toul. Attaques de Stukas. Présence d'avions aux cocardes « italiennes ». Passage à Neufchateau. Une dame de connaissance s’arrête et l'invite à monter dans sa voiture, mais il se refuse d' abandonner ses camarades. Un grand regret par la suite car il n'aurait certainement pas été fait prisonnier. 14 juin survol avion de reconnaissance puis bombardements aériens. Pas d’ordre, déambulent dans les bois de Mondon. 16 juin premier contact avec les allemands qui passent le canal de la Meurthe, secteur défendu par le 86ème RI. 17 juin Franconville.19 juin bombardement par des avions « italiens ». Il surprend la nuit un soldat isolé pris en charge à Mondon, qui faisait des signaux à la lampe électrique (pour l'auteur soldat de la 5ème colonne). 20 juin ordre de détruire les armes et matériels. Des soldats allemands sortent des bois et sont fait prisonnier. Le soldat « de la 5ème colonne » sort du rang de prisonniers et serre la main aux allemands. Il se charge de faire l’interprète. Les soldats allemands jettent des cigarettes aux prisonniers qu'ils ne ramassent pas par colère ou dignité. Ordre de ne prendre aucun bagage. Rassemblés dans une prairie et allongés, tout homme debout sera abattu. Distribution de petit pois à la roulante. Départ, jette son casque dans le fossé et récupère un calot. Récupère en bordure de route pour son usage une toile de tente qui couvrait deux morts. Récupère un pain, direction Lunéville. Dans le faubourgs de Lunéville, des habitants faisaient signe de se faufiler dans les couloirs. Il eut été facile de s'évader mais peu de prisonniers s'évadèrent. Franchissement de la Meurthe pour rejoindre d'autres PG. Se trouve entre le château de Stanislas Leszczynski et le terrain d'aviation. Rassemblés par 200 quittent les lieux pour la caserne de Beaulieu, ancienne caserne de chars. Faim et ennui. Les PG fabriquent des bagues dans du métal de récupération. Un PG est autorisé à se rendre sous garde à Nancy, il en profite pour s'évader. Les gardiens achetaient de l'artisanat pornographique au PG, boudant les croix gammées. Pas de fichier au camp pendant deux mois.. Les alsaciens lorrains partent le 11 juillet. Réponses des premières cartes envoyées au début de captivité. En reçoit 2. Visite plusieurs fois de la croix rouge dans le camp. Attrapent des poux, la population ravitaille en colis gratuitement des PG.

Départ le 06 août 1940 en train à 50 par wagon. Arrêt dans une gare allemande le 07 août, population hostile. Arrivée le 08 août au Stalag IXA de Ziegenhain. Reste 2 jours dehors, sans abris et sans manger. Est immatriculé 20278 stalag IXC (et non pas IXA …) - fouille, épouillage, désinfection, tonte. Change de quartier. Quitte le camp le 13 août. Descente le lendemain à la gare de Nordhausen. Arrive au Kommando 1482 de Wiensenrode. Arrive dans la famille Kuse. Il mange le premier jour à sa faim mais la digestion est difficile. Présence dans le Kommando d'un PG lorrain qui avait fait 14-18 dans l'armée allemande. Bien traité à la ferme. En 1942, échange de ses hardes à Nordhausen, échange régulier de vêtements et de chaussures. En 1943, suite à de nombreux rapprochements avec des femmes allemandes, tous les PG du Kommando sont remplacés. Arrive au Kommando 1470 de Niedergebra. Le local du Kommando est dans une salle des fêtes. A reçu un jour une lettre de son ancien patron lui demandant de venir un dimanche. Il frappe son nouveau patron et il est changé d'endroit. Arrive dans une autre ferme. 23 décembre 1943, nouveau changement de Kommando pour le 711 à Grossfura. Le local se trouve dans un bâtiment d'une grosse ferme. Travaille dans une petite ferme et demande à partir car il y était mal. Départ pour un travail dans une scierie. En 1945, requis pour creuser un fossé antichar. Lors de mitraillage alliés, les PG retournent leur veste coté doublure blanche et forme une croix de Lorraine. Des pilotes faisaient signe de la main au passage. 1er avril 1945, gros bombardement sur Nordhausen. 8 avril 1945, ordre d'évacuer, direction plein sud. Passe par Klinfurra pour franchir la rivière Wipper. Passage d'une estafette américaine avec un drapeau blanc qui demande pour qu'une barricade soit retirée pour laisser la libre circulation. Libéré le 10 avril 1945. Ordre de rejoindre par ses propres moyens le camp d'aviation de Nordhausen. Départ le 16 avril, sont dirigés vers le camp de Dora. Attente du retour dans le cantonnement des SS ; la literie avait été piégée et quelques hommes sautèrent. Le 17 conduite sur le terrain d'aviation en camion. Le 18, des femmes habillées en PG ne sont pas autorisée à monter. Embarque dans un Dakota , 25 passagers. Arrivée à Reims, repas buffet au terrain d'aviation puis départ pour Le Bourjet. Arrive en train chez lui le 21 avril 1945.

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RÉCIT DU PRISONNIER DE GUERRE  - André Carrasset



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Récit du prisonnier de guerre - André Carrasset - Imprimerie G Boutet - 87 pages - année ??? - prix: ???? - ISBN: sans

Récit d'un prisonnier qui a beaucoup souffert lors de la captivité. Histoire peu banale car a fait parti malgré lui d'un groupe de maquisards polonais après son évasion lors de l'exode du camp, et enrôlé de force dans l'armée rouge par ses libérateurs. Un récit qui aurait pu être extraordinaire s'il n'avait pas été synthétisé en 87 pages. Grosse lacune dans les dates et lieux. Un grand dommage. 


Fait son service militaire en 1938 au 111ème RA de Toulouse. A la déclaration de la guerre; il est affecté au 16ème RAD. Front de la ligne Maginot en hiver. Sa division en mai 1940 part en Belgique, repli vers Douai et se retrouve dans la région de Dunkerque. Isolés, partent par la plage plutôt en fuyard qu'en combattant, passent par Calais et Boulogne. Prennent le train à Amiens sans commandement et passent par Rouen,Chartres,Orléans, Bourges. Direction Clermont Ferrand après un contrôle militaire. Vers le 15 juin, départ pour une ligne de défense à Moulins dans l'Allier. Point de défense à Pont du Château. Fait prisonnier, direction Moulins à pied. Parqués dans Moulins dans un ancien dépôt de matériel de la compagnie de chemin de fer. Après 2 mois sur place, autorisation de se baigner dans l'Allier. Des prisonniers tentent de s'évader, mais sont abattus par les sentinelles. Départ le lendemain en train pour l'Allemagne à 60 par wagons à bestiaux. Arrivée au Stalag IB de Hohenstein après 5 jours de voyage (vers le 20 août ??). Sont installés dans des baraques en bois par groupe de 100. Fouille,immatriculation, tonte. Touche une couverture et une paillasse. Il ne possédait à son arrivée qu'une musette avec un quart, une gamelle, de quoi se raser et une serviette.
Présence de soldats «noirs» en attente de rentrer en France.
Début 1941 travaille à Korchen dans une entreprise d'électricité, il fait des trous pour planter des poteaux. Il a également un frère prisonnier, sa mère a du mal à subvenir à ses propres besoins, il ne reçoit donc pas de colis.
En 1942, passe par l'infirmerie du Stalag. Une visite est faite du camp par la croix rouge. Ils reçoivent alors une couverture supplémentaire, qui est retirée le lendemain. Quitte le camp pour travailler à Rastenburg dans un camp de travail de la compagnie de chemin de fer. 350 prisonniers dans un bâtiment avec des lits sur 5 étages. Fin 1942,il s'évade avec des camarades dans un wagon de chemin de fer en partance pour la France, mais ils sont repris le lendemain, le wagon ayant été contrôlé après s'être arrêté sur une voie de garage.
Emmené au Stalag IA de Stablack et mis en prison. En janvier 1943, coupe des arbres dans une forêt voisine du camp. Un prisonnier est abattu sans sommation par un garde chasse lorsqu'il alla relever ses collets utilisés pour attraper des lièvres. Repart à Rastenburg, il a faim et d'une extrême maigreur. Repart à l'infirmerie du camp. Il enterre les prisonniers de guerre russes morts à l'infirmerie. Les corps squelettiques sont jetés dans des camions et déversés dans des fosses communes. A vu dans une baraque de prisonniers russes un mort pendu en attente d'être dépecé pour être mangé. Il rejoint le camp central et effectue diverses corvées.
Quitte le Stalag pour Insterlurg où il travaille dans une coopérative agricole. Présence d'un camarade qui ne savait pas lire, il lui traduisait les lettres et répondait pour lui aux courriers.
A trouvé dans un champ un avion de chasse du groupe Normandie Niemen abattu par la Flak, un officier français y a trouvé la mort. Se fait bombarder dans Koeningsberg.

Exode devant l'arrivée de l'armée rouge. Repli au Stalag puis évacuation. Sont parfois utilisés pour creuser des fossés anti-char. Au cours d'une marche de repli, il s'évade dans les bois avec 3 autres camarades. Il est pris en charge par un groupe de maquisards polonais, et se retrouve combattant malgré lui. Il attaque une fois sans conviction un dépôt de matériel tenu par les allemands. Dorment dans les bois, sans feu la nuit. Après plusieurs mois, le groupe est disloqué. Il va se réfugier dans une ferme polonaise. Arrivée des premiers soldats russes, est en présence des villageois et de 3 polonais enrôlés de force et en uniforme allemand. A failli être fusillé, doit sa vie à l'arrivée d'un officier russe en jeep qui lui donne l'ordre de combattre avec l’armée rouge pour avoir la vie sauve. Il était alors vêtu d'un pantalon polonais, d'une veste canadienne, d'une paire de bottes allemandes récupérées sur un cadavre et d'une casquette civile. Combats contre les allemands dans le secteur de Dantzig, puis ensuite de Lydinia. Libération d'un camp de déportés, abandonnés mais encore vivants. Finalement l'officier russe a bien voulu le libérer et le laisser repartir dans une colonne de prisonniers français. Cette colonne traverse la Pologne à pied sans russe, elle mange et se loge comme elle peut. Avril 1945 - Passent par Lodz. PG regroupés à la sortie de la ville dans une ancienne usine. Une colonne de prisonniers allemands passent, avec un prisonnier français dans le lot. Après bien des palabres et en montrant la plaque de prisonnier identique, et est finalement exfiltré de la colonne et rejoint les français. Embarquent dans des camions, puis départ en train par 20 dans des wagons à bestiaux pour 1400 kilomètres. Passe par Lublin, Brest, Minsk, Smolensk, Moscou. Logent dans une caserne à 10 kilomètres de la capitale. Il perçoit une couverture, discours en français d'un ancien prisonnier français évadé de la Prusse orientale par l'Est en 1941. Perception d'une tenue d'été de soldat russe pour se rhabiller, ainsi que d'un manteau et de brodequins américains. Un jour l'ambassadeur de France à Moscou vient les voir. Est autorisé à écrire une lettre à la famille, le courrier passant par l'ambassade. Apprend que le rapatriement est prévu en train mais qu'il faut attendre la reconstruction de ponts et de voies. PG se baignent dans la Moscowa. Un jour, fait du stop avec des camarades pour se rendre à Moscou. Visitent les stations de métro, mais sont arrêtés par la police qui les ramène à la caserne. Envoi d'une seconde lettre qui arrive à destination. Arrivée des premières maladies vénériennes chez des PG. Quittent la caserne vers le 15 juillet. Départ en train à 20 par wagon à bestiaux avec portes ouvertes. Passe par Varsovie, et Berlin vers le 22 juillet. En attente de prise en charge par les anglais. A rencontré à Berlin un PG français en civil, devenu boulanger au cours de sa captivité dans un village proche de la capitale. Ce dernier sans famille en France et vivant maritalement avec la boulangère devenue veuve voulait rester en Allemagne. A vue une patrouille de police militaire russe en jeep composée de 2 femmes. 24 juillet, départ en train, toujours à 20 par wagon. A Cologne, sont pris en charge par les américains. Douche, rasage et désinfection DDT. Accueilli en Belgique par la croix rouge, changement pour des wagons de voyageurs. Le train s’arrête à Valenciennes. Signale ne jamais avoir vu de russes voler des montres ou des alliances, mais en a entendu parler. 27 juillet, l'intendance donne des vêtements propres et établissement de papiers administratifs. Passage aux douches, un homme SS rapatrié comme PG est surpris avec un tatouage sous le bras et envoyé en prison. Arrivée à Paris, puis Agen. Il arrive chez lui toujours porteur de sa tenue de soldat russe. Il pèse alors 42 kilos pour 1,80 m. Démobilisé le 08 septembre 1945. Fonde un foyer en 1948.

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LES DERNIERS CAVALIERS  - Gilbert Bonnieux


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Les derniers cavaliers - Gilbert Bonnieux - La pensée universelle - 174 pages - 1988 - 70,60 francs - ISBN 2214076700


Récit avec beaucoup d’imprécisions dans les dates, et de nombreuses fautes d'orthographe dans les lieux. Assez creux durant la période captivité après Stalag, mais quelques anecdotes intéressantes 




Mobilisé le 04 septembre 1939. Coiffeur de métier. Il intègre le 234ème RAL? Jusque décembre 1939, position dans le Nord à Marly les Valenciennes. Ensuite secteur Est à Vaudincourt , puis Boulay. Permission à Noël. En position le 25 janvier 1940 secteur ligne Maginot, Ottonville et diverses communes. Régiment possède des canons de 155. Fin mars Oudrenne. Des maisons sont pilées avant l'arrivée du régiment par d'autres troupes française. 10 mai 1940, 3 avions mitraillent le village. Un obus tue plusieurs soldats du 34ème RAD lors du repas. Présence d'un avion de reconnaissance allemand à haute altitude, ne voit aucun avion allié. Il reçoit un FM Chauchat pour la défense anti aérienne. Il tire contre des avions mais le FM s'enraye à la troisième cartouche. Ordre d'évacuer le soir. Passage par Metz.
Régiment sur secteur de Rethel secteur Saint Remy le Petit. Replis le 10 juin au soir, des coups de feu claquent. Le lendemain, le fanion du régiment est brûlé. Repli en désordre. Un de ses hommes échange à un réfugié un cheval contre 1 litre de vin. Direction Mailly le camp. Mitraillage de la colonne et plusieurs bombardements. Il voit passer une centaine de prisonniers de guerre allemands marchant au pas cadencé. Voit des avions aux cocardes « italiennes » mitrailler. Passe par Arcy sur Aube. Présence de deux frères soldats de son régiment, l'un d'eux est tué (Chartrain originaire de l'Eure – inconnu sur la liste du site mémoire des hommes). Marche en direction de Dijon. Présence de 2 soldats belges. Le 17 juin 1940 est fait prisonnier dans une ferme à Mâlain par 2 automitrailleuses et un motard. Il cache sont revolver modèle 1892 dans le foin pour ne pas le donner à l'ennemi. Abandonne les chevaux, à la ferme de la République. Passe la nuit à la gendarmerie de Sombernon. Départ à pied pour Dijon. Parqués à la caserne Heudelet, puis plus tard dans une caserne d'aviation. Un adjudant allemand faisant du zèle se fait couper la tête avec un coupe coupe par des tirailleurs sénégalais. Fin juillet 1940, départ en wagon à bestiaux pour être parqué dans une caserne de Colmar, puis départ pour Strasbourg. Départ en bateau à moteur sur le Rhin. Possibilité d'acheter du pain. Arrivée à Wesel le 04 août 1940. Parqués. Bombardement de la ville par les anglais. Départ en train dans des wagons à bestiaux.
Arrivée au Stalag de Sandbostel. Immatriculé 52954. Fouille. Logent sous tentes. Immatriculation le lendemain. Il se déclare cultivateur. Arrivée au Kommando 616 dans l'île de Nordstrand. Il travaille dans une ferme chez Helmut Maart, a froid et faim. En 1941, un dentiste lui arrache 4 molaires sans anesthésie. Revient avec le gardien complètement saoul après être passé dans un café. Mauvaise ambiance avec son patron et son camarade PG qui travaille avec lui dans la ferme, un vieux garçon maniaque d'une quarantaine d'années. Se fait porter malade et retourne au Stalag. Est coiffeur du camp durant quelques temps. Réintègre son Kommando et sa ferme, puis changement dans une ferme dont le patrouille est un ancien prisonnier 14-18 détenu en Angleterre. Très bien dans cette ferme mais ne peut y rester. Se fait à nouveau porter malade, et arrive par la suite au Kommando 1189 de Flensburg. Devient cantonnier, puis ouvrier dans une usine de machine à bois. En mars 1945, travaille chez un coiffeur en ville. Les soldats allemands lui donnaient de larges pourboires. L'armée de libération anglaise n'arriva que le 15 mai 1945. Ils désarment alors les gardiens; les PG demandent de ne pas être trop méchants envers eux car ils avaient été très correct. A partir de cette date, c'est l'infanterie de marine allemande qui fait la police. Transfert dans un camp civil. S'habille de neuf avec des effets américains, il en rapporte aux autres PG. Un de ses amis de captivité décède suite à de mauvais traitement en camp disciplinaire avant la libération. (Pionnier Marcel: d'après les renseignements du site mémoires des hommes: né le 01 mai 1916 à Épinal – 18ème régiment du génie – mort pour la France le 16 février 1945 à KIEL – décédé en captivité). Départ en camion jusque Nimègue en Hollande. Prennent le train dans de vieux wagons de voyageurs. Passe par la Belgique. Arrivée à Coutances.



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JOURNAL DE GUERRE ET DE CAPTIVITÉ (1939-1945)  - RENÉ MARTIN


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Journal de guerre et de captivité (1939-1945) - René Martin - Editions BGA Permezel - 150 pages - 2006 - 16 euros - ISBN 2-909929-28-0

Un très bon récit. Bonne description du départ en captivité de Lille au Stalag (itinéraire et anecdotes similaires ou identiques au récit "De la mer du Nord à la mer noire" - tout laisse a penser que les deux auteurs étaient dans la même colonne ...). La période 1941 à 1944 est malheureusement beaucoup plus creuse. Mérite d'être lu 




28 août 1939, l'auteur réserviste est concerné par la mobilisation.Envoyé dans le village de Fauvernay pour former le 201ème régiment d'artillerie automobile. Il est secrétaire - habillé et équipé de neuf. Affecté à la 13ème batterie comme secrétaire observateur.
Départ pour la ligne Maginot à Olsberg. Ravitaillement de nuit, pillage honteux des environs. Premiers tirs de la batterie le 14 septembre 1939. Premiers morts et blessés le 18. Tombe malade, hospitalisé à Bitche jusqu'au 31. Ordre de décroché la nuit du 04 octobre. Repos à Ingwiller. Embarquement à Sarrebourg pour Bichancourt (02) le 24 octobre. Officiers dans des wagons de 2ème classe et restant des militaires par vingtaine dans des wagons à bestiaux. Il reste dans cette commune du 24 octobre 1939 au 10 mai 1940. Il dors dans son bureau et mange à la popote des sous officiers. Permissions de 10 jours à Noël, puis à Pâques.
Attaque allemande le 10 mai, départ pour la Belgique. Il croise les premiers réfugiés belges et hollandais en voiture. Bien accueilli en Belgique. Position dans le village de Corroy le Château au dessus de Charleroi/Namur. Présence de 3 tombes de soldats français. 14 mai – tir de la batterie. Un obus explose à la sortie d'un tube et fait 12 blessés. Au matin, de nombreuses attaques de Stukas. Une soixantaines de blindés allemands semblent détruits.
15 mai – presque encerclé, ordre de repli. Passe par Charleroi. Mise en batterie à Fayt Lez Manage. Passe par Mons et Quievrain en flammes le 18 mai au matin. Valenciennes, Bellain. Ordre de repli le 20 mai sur Anzin pour appuyer la 1ère division coloniale qui flanche. Reste en position du 20 au 24 mai. Tire à 12/15 km de distance. Avions allemands lancent des tracts. Repli. Dans la foret de Raismes, un régiment d'artillerie à cheval a été entièrement anéanti. Des morts sont encore accroché dans les arbres ou suspendus aux cous des chevaux demeurés debout. 24 mai contact avec les 1er anglais. Pagaille dans les unités mélangées et encerclées. Tirent les dernières cartouches et font sauter les pièces et le matériel. Capturent 2 brancardiers allemands qui rigolent en disant qu'ils allaient à leur tour être capturés. Quelques blindés essayent de sortir, en vain.
Il quitte Loos pour rejoindre Lille. Le 28 mai, se barricadent dans les usines Lille-Fives.
Le 29 mai, décident de capituler. Brise le dernier mousqueton et optiques, et enterrent les cartouches.Il brûle ses notes et des photographies, bourre sa musette de linge et de vivres. 2 allemands arrivent et demandent en français de se rendre et de se mettre par 4. Une fouille rapide pour voir s'il n'y a pas d'arme est faite par d'autres soldats, ces derniers volent des objets personnels. Il éclate alors sa lampe de poche au sol lorsqu'un soldat veut lui prendre. A la sortie de la ville, ils sont remis à des uhlans à cheval, ivres et brutaux. Les traînards sont exécutés ou fortement malmenés. Traverse Lesquin en flammes, passe la nuit dans un pré pour un court instant, pour repartir dans une autre prairie à l'opposé. Le lendemain, les officiers sont séparés de la troupe, direction Lille vers 17 heures. Il a soif. La population ravitaille les prisonniers à la grande rage des gardiens qui sont brutaux avec la population, des coups de feu claquent. Sont enfermés dans les fossés de la citadelle.
Le lendemain, grand départ pour la captivité, à pied. 5000 PG en marche pour Tournai ou ils s’arrêtent sur la grand place. Couche dans une usine, un quart de mauvaise soupe est servie. Population belge ravitaille les prisonniers. Passe par Ath, Enghien, Halle. Les sentinelles renversent les seaux d'eau placés en bordure de route par la population. Les officiers allemands photographient les PG. Ravitaillement difficile, mange des tiges de rhubarbe, des betteraves crues, des détritus. Sont remplacés par des sentinelles des troupes de réserve, plus âgées et compréhensives. Des prisonniers décèdent en chemin d'une crise cardiaque. Arrivée à Nivelles ou il dort dans la prison de la ville. Montent à 60-70 dans des wagons à bestiaux ou sur des plate-formes. La moitié s’assoie, pendant que l'autre moitié reste debout. A faim, réduit a picorer les grains d'avoine qui sont entre les planches du wagon. A un arrêt, autorisation d'une corvée d'eau. Ramène 2 litres de lait pour 60 hommes, ravitaillement de 2 concombres, 6 saucisses et un pain par wagon. Les PG râlent tellement que le chef de convoi prend sur lui et autorise de tuer une vache. Cependant,ils n'auront qu'un quart de bouillon, et une vingtaine de grammes de viande par personne. Arrêt à Bilzen, puis passage en Hollande, arrêt à Ejsden. Arrêt au terrain des sports. Maigre café et quelques biscuits de guerre hollandais. Passe 3 jours sous une tente de fortune. Fouille et vols d'objets divers. 10 juin, départ à pied, les habitants sont généreux. Arrivée à Aix la Chapelle. Population dans les rues, la jeunesse hitlérienne injurie la colonne. Corvée d'eau à la gare, un employé de la Reichbahn lui offre généreusement une douche. Nouveau départ en train. En montant dans un wagon, deux PG tombent mort simultanément et cela impressionne l'entourage immédiat. 70 à 80 par wagon. Voyage d'un jour et deux nuits. Passe par Nuremberg où des PG polonais servent une copieuse gamelle de soupe à l'orge. A l'aube du 3ème jour, arrivée à Kaisersteinbruch. Beaucoup ont attrapé la dysenterie. Une heure de marche pour arriver au camp le 14 juin 1940. Sont à 40 000 alors que le camp ne peut accueillir normalement que 10 000 à 15 000 prisonniers. Camp divisé en 2 parties, un zone de triage et camp de passage.
Reste une quinzaine de jours dans la première partie du camp en attente de l'immatriculation. Il y a des bâtiments et des tentes. La paille au sol n'est que fumier, la nourriture est infecte. Apprend l'armistice. Ayant trop faim, il échange un soir son stylo contre un morceau de pain et un paquet de cigarettes. A perdu quasiment tous ses camarades.
28 juin désinfection, fouille avec retrait des rasoirs, des couteaux et des objets en cuir. Douche, épouillage, coups de tondeuse électrique. Il est immatriculé n° 60621. Change de partie du camp. Passe une quinzaine de jours dans une ancienne écurie avec des lits à 3 étages. Change de baraque 2 à 3 fois par semaine. A toujours faim, a maigri et se sent faible. Lave sont linge à l'eau froide avec des briques; confection de couteaux avec des morceaux de ferrailles, fabrication de couvert en bois.
Un PG est abattu froidement par une sentinelle d'un mirador lorsqu'il vient rechercher son linge mis a sécher sur les barbelés.
09 juillet 1940, quitte le stalag pour le Kommando 289L avec 18 autres prisonniers. Départ en train avec des vivres pour 3 jours. La sentinelle offre une cigarette. Se réveille un matin dans une grande gare ou la croix rouge allemande offre une tasse de café. Descend dans l'après midi à Rottenmann. Marché aux esclaves. Est affecté avec 3 autres camarades comme aide cantonnier. Logent dans une écurie transformée en dortoir. Le premier contact n'est pas mauvais.. Mention du KG sur les jambes du pantalon et le dos de l'uniforme.Employeurs donnent chaque jour 6 cigarettes. 15 jours plus tard, il remplace un PG malade chez un fermier. Le midi, il mange seul à part de la famille au début, puis plus tard avec eux dans la cuisine sur une petite table à part. Le fermier possède 11 vaches, il est également charron et fabrique des skis et des luges. Un de ses amis PG du Kommando sera arrêté en 1944 par la Gestapo et décédera en déportation.
En septembre, reçoit sa première lettre venant de sa sœur. Attrape des poux. Il ne possède qu'un pantalon en toile et un pull. Ses chaussures prennent l'eau. 05 décembre 1940, en fendant du bois, il se sectionne la 1ère phalange du pouce et s'entaille le majeur. Ses patrons viennent le voir à l’hôpital. Il fait très froid, -37°C.
Toussaint 1941 – un prisonnier d'un Kommando voisin décède de l'appendicite.
Auteur a des problèmes d'estomac, réussi a repartir au stalag de Wolfsberg le 22 juin 1943. Fouille, désinfection, douche, direction hôpital. Le stalag est petit, 10 baraques dont 2 pour PG de passage. Les prisonniers britanniques n'y manquent de rien. N'arrive pas a se faire rapatrier, et après 5 semaines repart au travail pour le Kommando 10548 à Jadersdorf, dans un Kommando agricole de 8 PG. N'est pas très heureux dans la ferme où il est tombé. Le 02 mai 1944, nouveau départ pour le stalag à cause de problèmes d’estomac. N'y reste que 3 semaines, puis revient. Au retour, il refuse de retourner dans la dernière ferme. Il arrive dans une autre ferme où il est bien accueilli (Famille Brunnen ). Il dort à la ferme, le fils de la patronne âgée de 60 ans est mobilisé. Il y a également une ukrainienne, et la belle sœur. Décembre 1944, retour au camp car malencontreusement, il se donne un coup de hache qui nécessite des agrafes, et la plaie s'infecte. Camp miséreux tenus par un capitaine SS. Retour au Kommando difficile à cause des bombardements. Le stalag a été bombardé après son départ. Doit finir le trajet de retour à pied. Des chasseurs alliés neutralisent un train à Hermagor, qui fait une trentaine de morts et de blesses. Noël 1944, la patronne n'a plus de nouvelle de son fils; il y a 1,5 m de neige. Nombreux bombardements. Dans un Kommando voisin, un PG est tué par l'aviation alliée alors qu'il transportait du fumier avec un traîneau. Mois de mars, quelques lettres arrivent, avec des colis américains. Retraite des troupes allemandes en provenance d'Italie. Le restant des allemands jettent les armes dans les fossés.
Arrivée des premiers véhicules anglais de la 8ème armée à Hermagor. Les soldats britanniques sont assez froids, n'offrent pas de cigarettes tant attendues aux PG, mais du chocolat à la jeunesse autrichienne. Les nazis sont parqués à la préfecture, en attente de partir en Italie, dénoncés par les autrichiens anti-hitleriens. Un drapeau français fabriqué au Kommando flotte à une fenêtre.

10 mai 1945, un anglais parlant le français arrive. Les PG préparent les sacs pour un futur départ et détruisent tout ce qu'ils ne peuvent pas emporter afin de ne rien laisser aux autrichiens qui étaient hostiles aux PG. Sa patronne jette le portrait du Fuhrer au feu; l'ukrainienne a déjà quitté les lieux. La patronne voulait que l'auteur reste et qu'il trouve une épouse sur place. Il quitte finalement sa patronne qui est en pleur. Quelques femmes apportent des gâteaux. Départ du Kommando le 12 mai à 12 heures 30 en camion. Un PG est manquant. Départ pour l'Italie en camion. Passe par Spittal. Départ de cette ville en train le 15 mai pour Villach, le 16 mai dort à Forli, passe par Ancone le 18 et 19 mai repos sur place et va se baigner à la mer. Départ pour Fraggola le 21, traverse Naples. Reste dans un camp jusqu'au 03 juin, entouré de barbelés. Monte sur le navire « Duc d'York », paquebot civil qui reliait autrefois l'Angleterre à l'Inde, transformé ensuite en navire transport de troupes. Arrive le 05 juin à Marseille. Transport en camion jusqu'au centre d’accueil. Visite médicale rapide, douche, prime de rapatriement et perception d'un colis de vivres. Direction la gare où il quitte ses camarades. Arrivée le lendemain à Lyon, accueil froid par rapport à Marseille. Il est seul, la famille n'ayant pas été prévenue de son arrivée.




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IL Y A UN DEMI-SIÈCLE  VIE ET AVENTURES D'UN PRISONNIER OUTRE RHIN  - RENE PIHERY 





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Il y a un demi-siècle ... vie et aventure d'un prisonnier Outre Rhin 1940-1943 - René Pihéry - Imprimerie régionale - 151 pages - 1989 sans prix - sans ISBN


Un très bon récit généraliste d'un enseignant libéré en 1943 - quelques manques de précision lui coûte le classement en A1. Bon état d'esprit de l'auteur. J'ai aimé.




11 mai 1940, départ de la région de HAZEBROUCK pour occuper la rive gauche de l'Escaut en Belgique. Secteur de DOEL. Départ en train pour rejoindre DUNKERQUE. Direction GRAVELINES. Prend position à BOLLEZEELE. Il est dans un groupe de brancardier ; un mitrailleur est tué. Repli vers ZEGERSCAPELLE. Le soir s'approchent des soldats portant des vareuses. Ils pensent qu'il s'agit de français, mais ce sont des allemands et ils sont fait prisonnier (28 mai 1940).
Emmené dans une grange, puis dans une église. Direction SAINT OMER à pied. La population dépose des seaux d'eau, mais retardant la colonne, les allemands les renversent dans les villages suivants. Monte dans un camion avec d'autres camarades pour éviter la marche quotidienne. Roulent vers GIVET puis BEAURAING en Belgique. Prennent le train sur des wagons plateaux en direction de l'Allemagne. Descente à la gare de TREVES, en rang par quatre. Arrive dans un camp de baraquements vieillis, de construction française lors de l'occupation des territoires de la rive gauche du Rhin en 1918. Distribution d'une gamelle de soupe, du pain et de la charcuterie à emporter. Il quitte rapidement le camp. Aucune hostilité de la population. A la gare, ils montent dans des wagons de marchandises, de type « hommes 40, chevaux 8, en long ».
Arrêt en gare de Ziegenhain. Cantonne sous des tentes. Présence d'un noir sous officier d'origine dahoméenne. Immatriculé sous le numéro 13927. Fouille, on lui retire des objets qui sont déposés dans une enveloppe au numéro du prisonnier.
Vers le 20 juillet, départ en train pour RICHEN au Kommando 144. Il travaille chez un agriculteur/charcutier, bon accueil. Fait les moissons à la machine et arrache les pommes de terre. Il mange à la table familiale dans la cuisine. Il se fait envoyer un Assimil pour apprendre l'allemand, le sien ayant été confisqué lors de la fouille. Avec un peu d'argent gagné de son travail, il achète papier à lettre, crayon et cahier. Le dimanche matin avec des camarades, ils vont boire une bière à l'auberge du village, mais ils sont servis à la cuisine, car la présence des prisonniers est interdite en salle. Fin du travail pour l'hiver. Direction FULDA pour un nouveau Kommando. Il pose des drains, puis travaille dans une blanchisserie. Messe de Noël. Change de local pour un nouveau travail en usine où l'on fabrique des bougies pour l'armée allemande. Part au printemps pour un autre Kommando de la même région.
Il désire s'évader et se procure une montre et une boussole. Il quitte la ferme un soir et passe part GELNHAUSEN. Il traverse le Main sur un pont de chemin de fer. Il est malade et il est finalement arrêté après une dizaine de jours de cavale par un gendarme dans le village de DIETZENBACH. Il est nourri par la femme du fonctionnaire, en échange de chocolat restant de ses provisions d'évasion. Il apprend que les allemands ont attaqué la Russie. Il est transféré à Ziegenhain, son Stalag d'immatriculation en train avec une sentinelle. Étant breton, il est transféré au Stalag IXB de BAD ORB. Il écope de 21 jours de prison, peine convenu par la convention de Genève. Il rejoint un Kommando spécial près de HANAU et travaille dans une briqueterie. Il y est interprète et homme de confiance. Il part vers ASCHAFFENBURG. Il apprend d'un autre prisonnier, qu'étant brancardier, il peut faire la demande à Paris pour être rapatrié en tant que personnel de santé. Elle est faite, sans trop y croire. Il repart ensuite dans un grand Kommando de HANAU où il y a plus de 1000 PG. Retours au Stalag pendant 37 jours où il est enfermé dans une baraque. Il meurt dans ce camp 5 à 6 prisonniers russes par jour. Départ pour un Kommando de ALTHEIM. Le local du Kommando se trouve à l'étage d'un café dans une salle de réunion. Il travaille dans une petite ferme. Le patron a un œil crevé, il a été blessé près de Ypres au cours de la première guerre mondiale et fait prisonnier par les anglais. Il mange également à la même table que le patron, contrairement aux directives reçues. Il doit quitter le Kommando pour travailler dans une grande ferme ( Michelstadt et Erbach ). Changement pour une scierie de Schönnen. Flirt avec une jeune allemande en cachette.. Fin hiver 1942, changement pour une laiterie à Zell. Une sentinelle vient le chercher pour un départ au camp sans connaître le motif. Il s'agit de son retour, formalité de retour et contrôle médical. Attente de plusieurs jours. Il récupère son enveloppe contenant les objets saisis lors de la fouille de 1940, mais son stylo Parker 51 avec plume en or a été dérobé. Juillet 1943, départ à la gare, train avec wagons de voyageurs de 2ème ou 3ème classe. Le voyage dure plusieurs jours. Arrivée à Compiègne. Accueil par la croix rouge, reçoit boisson et nourriture. Sont appelé un à un. Remet sa plaque d'immatriculation. Tenu civile est donnée. Départ pour Paris en train. Un car les emmène dans un lycée inoccupé durant les vacances estivales. Il passe par le centre démobilisateur de Vannes le 20 juillet 1943. Apprend qu'il a été libéré définitivement des autorités allemandes le 15 juillet 1943 comme infirmier. Il arrive chez lui le lendemain en car. Son beau frère est toujours captif.


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MATRICULE 33280 - ROBERT GUIPOUY 



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Matricule 33280 - Robert Guipouy - imprimerie photogravure Marmandaise - 160 pages - 1997 - sans prix - sans ISBN

Un très bon récit sur la capture dans le département des Ardennes et le début de la captivité. Connaissant les lieux, je peux affirmer qu'il n'y a aucune erreur dans la chronologie du chemin parcouru. Livre très bon jusque 1941, mais qui s'essouffle un peu par la suite. Reste cependant un ouvrage de référence qui manque de peu le classement en A1





L'auteur est âgé de 23 ans en 1940. Il est affecté à la 42ème 1/2 brigade de mitrailleurs coloniaux. Secteur Nord jusqu'au 15 décembre 1939 puis secteur des Ardennes. Le 10 mai 1940, il est cantonné à BRAUX ( BOGNY SUR MEUSE ). NOUZONVILLE est bombardé et des soldats du génie y sont tués. 11 mai 1940, bombardement sur CHARLEVILLE. 13 bombardiers passent. 12 mai 1940, les allemands sont signalé à LES HAUTES RIVIERES. Les pont sur la Meuse sautent, passage de réfugiés. Un avion de reconnaissance passe mais ils ne sont armés que de fusils mitrailleurs et mitrailleuses. 13 mai, bombardement d'artillerie et de Stukas. Renfort d’artillerie de 155 long. 14 mai, nouveau bombardement, protège un secteur avec un camarade avec 2 fusils et 2 grenades. 15 mai 1940, nouveau bombardement. Ordre de repli vers 14 heures à 60 -70 soldats. Abandon des sacs pour être plus léger. Approchent de la route de ARREUX mais des véhicules allemands circulent déjà. Ils se cachent dans les bois et se font bombarder par des avions français ou anglais. Durant la nuit, son camarade et le lieutenant ont disparu. Tenaillés par la faim. Sur la route de RENWEZ, ils sont aperçu par un motocycliste allemand et s'enfuient. Le lendemain matin, encerclés, ils décident de se constituer prisonnier car les engins motorisés ne cessent de passer. Il est fait prisonnier par un sous officier qui est descendu d'une automitrailleuse. Ils sont dirigés en colonne par 4 jusque MAUBERT FONTAINE. Ils sont parqués provisoirement dans un pré. Il récupère une musette, une couverture, une chemise, des chaussettes, un bidon de vin et un peu de pain en provenance d'un fourgon français. Écrit une lettre à ses parents et dors à la belle étoile. Le lendemain, il enterre un sous lieutenant dans une tombe individuelle et 4 soldats dans une tombe collective. Départ, en direction de ROCROI , cadavres d'hommes, de chevaux et de chiens. Photographiés par les allemands. Passent la nuit dans une école de REVIN. Mange de l'herbe car il a faim. Traverse SECHEVAL. De nombreux cadavres de soldats français ont été jetés dans des camions et recouverts de chaux. Odeur épouvantable. Des soldats affamés mangent les tripes des animaux tués et déchiquetés par les bombes. Il rentre dans une ferme abandonnée pour chercher de l'eau. Il y trouve des officiers allemands attablés. L'un d'entre eux demande à un soldat allemand de ramener de l'eau, et il lui donne une tartine beurrée. Il loge à la caserne des gardes mobiles de CHARLEVILLE (qui deviendra ensuite le FRONT STALAG 190 ). Il y retrouve son lieutenant qui était parti la nuit. Quitte CHARLEVILLE par l'unique pont qui n'a pas sauté en direction de SUGNY en Belgique. Le 21 mai 1940 à 06 heures, la colonne traverse BOUILLON. Faim, un soldat allemand donne une grosse boite de choucroute. A BERTRIX, bombardement par un avion anglais. Passe par NEUFCHATEAU, hébergé dans un camp provisoire. La colonne de prisonnier s'étend sur des kilomètres, des civils donnent de l'eau. Parqués dans un pré à BASTOGNE. Il mange de l'herbe piétiné.
25 mai, monte dans un train dans à wagon à compartiments de 3ème classe avec un camarade, alors que les autres sont à 75 dans un wagon à bestiaux. Il doit s'agir d'une erreur d'un soldat allemand. Traversent le LUXEMBOURG, arrêt à ETTELBRUCK. Civils donnent du pain blanc, il reçoit un sandwich d'un civil à la gare de LUXEMBOURG. Passent par COBLENCE, puis ERFURT. Il y reçoit un quart de bouillon préparé par la croix rouge allemande. Arrêt à NEUBURXDORF, ils sont conduit au Stalag IVB de MÜLBERG le 27 mai. Grandes tentes de 500 personnes avec de la paille. Sont réparti par groupe de 25. Il est interdit de s’asseoir à l'ombre des tentes, sinon punition d'une heure de garde à vous. Levée le matin à 05 heures, rassemblement terminé à 06 heures. Ensuite distribution du jus. 21 heures, tous le monde en tente. Une cantine est installée et on peut y acheter des articles. Un soldat allemand frappe un prisonnier d'un coup de crosse de fusil à la tête, il décédera le lendemain. Les bretons sont séparés, ainsi que les corses et les alsaciens lorrains. 16 juin, célébration d'une messe. Marquage des uniformes des lettre KG en peinture rouge. Il quitte le Stalag le 24 juin 1940 sans regret en vue d'apaiser sa faim. Lors de sa fouille, doit se séparer de son carnet de route.
Part en train jusque WALBECK. Marché aux PG. Part avec 30 camarades et logent dans la salle des fêtes de la commune. Prise de contact avec des prisonniers polonais. Il travaille dans une grande ferme de 450 ha, touche 80 pfennigs par jour avec une retenue de 10. Sa première lettre arrive le 27 juillet, son premier colis arrive le 04 août (envoyé le 17 juillet). Le 11 août, le gardien lui donne sa photo prise au stalag avant son départ. Il travaille également dans une ferme de 250 ha appartenant au même châtelain à PFERSDORF. Il est bien nourri chez ses employeurs. Apprend de sa tante le 03 novembre que son oncle est prisonnier en Autriche. La femme du contremaître allemand a confectionné pour chaque PG une paire de moufles. Départ fin novembre des gardiens autrichiens, sont remplacés par des jeunes..
A partir du 1er février 1941, le Kommando est rattaché au Stalag IVE. 09 février, distribution d'effets militaires. 12 mars 1941, vacciné contre le typhus, puis rappel le 19 mars 1941. Se fait photographier avec un camarade par un gardien et les photos seront envoyées à la famille. Le 19 avril 1941, son gardien part au front et sert la main à tous les PG avant son départ après avoir offert un verre de Schnaps. Juin 1941, un de ses camarades, ancien combattant de 14-18 est libéré. Le 06 juillet, le sergent gardien part pour le front russe. Le 1er août, il reçoit un pantalon neuf, l'ancien était usé jusqu'à la corde. Le 19 août, il se sépare à regret de ses brodequins devenus irréparables. Trouve des ossements de soldats napoléoniens en creusant un silo. En novembre, le gardien part pour le front russe.
04 janvier 1942, emmené par un gardien chez le photographe civil; se fait photographier et envoi les clichés à la famille (10,50 marks les 12 photos). Un PG du Kommando ayant la profession de boulanger quitte les lieux pour une boulangerie, car l’artisan a été mobilisé. Les souliers sont remplacés par mesure d'économie par des sabots. Il achète pour 6 marks une belle pipe allemande. 21 juin 1942, pour la première fois promenade sans gardien; il reçoit un Ausweis qui donne l'autorisation de circulation sur le village à partir du 10 juillet 1942. Le 03 septembre, un camarade originaire de DIEPPE est libéré. Le 05 novembre, le gardien demande si quelqu'un à un frère PG.
1943, opéré d'une grosseur à la nuque. 19 février, il reçoit une paire de chaussure neuve, un pull est un calot. Reçoit un colis de la croix rouge qui a mis 45 jours pour arriver. Le 30 mai, il se rend au cinéma de HETTSTEDT pour voir un film de Fernandel. Il retrouve dans un champ le corps d'un jeune pilote canadien à proximité de l'épave de son appareil. Voit également une autre fois un capitaine anglais capturé. Doit se faire hospitaliser à LIEPZIG car son abcès ne guérit pas. Bombardement de la ville. Il discute à l’hôpital avec des PG hindous. Retour au Kommando toujours pas guéri.
06 janvier 1944, réception de son premier colis américain. Il est emmené d'urgence à l'infirmerie et doit sa vie l'intervention rapide d'un gardien allemand. Départ en train pour se faire opérer. Dans ce train, un soldat permissionnaire revenant du front russe partage son casse croûte en 3 (soldat – gardien – auteur). Il lui donne également du Schnaps et des cigarettes. Hôpital de EINSTADT, il y a des PG anglais et américains, blessés et prisonniers en Italie. Le 16 avril, il reçoit un colis canadien de 5 kilos. Repasse à l'infirmerie plusieurs fois. Il finira par devenir domestique au château et ne retournera plus aux champs.

1945 – Il écoute radio Londres avec la complicité de 2 domestiques allemandes. Reçoit son dernier colis US le 10 avril. Arrivée de réfugiés dans le château. Le 16 avril, tous les gardiens ont fuit. Arrivée d'une automitrailleuse américaine le soir. Parlant l'anglais, il traduit les ordres donnés par les américains à la population. Part avec les américains dans une jeep pour faire prisonnier 6 soldats allemands se trouvant dans les bois. Il emmène des soldat américains pour soigner un soldat allemand blessé sur le front de l'Est en convalescence à son domicile et resté sans soin. Il sera transféré dans un hôpital américain. Un déporté est également trouvé sur une roue et pris en charge. Les américains ne savent pas s'ils vont réussir à le sauver. Les américains demandent son aide pour le contrôle d’allemands, étant à la recherche d'ancien soldats allemands habillés en civil. Il se tait en voyant un ancien prisonnier allemand de la guerre de 14-18 ayant travaillé au château comme ouvrier de ferme et enrôlé aux dernières heures dans la Volksturm. Le 26 avril, départ par 30 dans des camions américains pour le rapatriement. Départ sous les applaudissements des allemand qui agitent des mouchoirs. Arrivé à Köthen mais l'aérodrome est inutilisable. Couchent la première nuit à même le sol et occupent le lendemain une caserne. Sont regroupé par groupe de 25 personnes, il est dans le 34ème groupe. Reste plusieurs jours sur place en attente de prendre un avion. Il quitte l'aérodrome pour se rendre quelques kilomètres plus loin pour ramener des pommes de terre. Les avions arrivent et il abandonne son chargement et reviens en courant pour ne pas le rater. Départ le jeudi de l'Ascension , total de 80 avions. Il atterrit au Bourget. Départ en bus pour Paris. Il touche sa prime de démobilisation de 1000F, et échange ses marks de captivité pour avoir de l'argent de poche. Il fait télégraphier gratuitement un message à la famille annonçant son retour. Les prisonniers sont regroupés par gare de départ et dorment dans les couloirs du métro où des lits ont été installés. Le 11 mai, prend le bus pour la gare d'Orsay. Passe par Bordeaux, puis Toulouse. Des wagons sont réservés aux PG rapatriés, ce qui cause des remarques désobligeantes de la part des civils. Se fait opérer de sa hernie à son retour. Quelques camarades PG lui écrivent. Il est démobilisé le 08 juin 1945.

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MATRICULE 36476 STALAG III A LÜCKENWALDE- PAUL BONHOMME 



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Matricule 36476 Stalag IIIA Lückenwalde - Paul Bonhomme - Sepec numérique - 63 pages - 2018 - 12 euros - ISBN 9791069918610

Il s'agit d'une reproduction en 62 pages d'un carnet de souvenirs de captivité. Ecrit après guerre et volontairement non retouché. Fort potentiel, mais récit très limité au niveau des dates. La conférence donnée par le fils de l'auteur est additive à ce carnet. 6 pages seulement du 10 mai 1940 à l'arrivée au Stalag IIIA, elles sont intéressantes certes, mais c'est trop peu pour monter le sur podium du livre de référence. 





L'auteur est rappelé le 29 août 1939 au 216ème RADATTT (Régiment d'artillerie divisionnaire auto tracté tous terrains ). Il s'occupe de l'ordinaire. Secteur de la ligne Maginot dans la région de Sarreguemines. Changement de secteur pour le Pas de Calais. Append le 22 décembre 1939 la naissance de sa fille.
10 mai 1940, entrée en Belgique jusqu'au canal d' Anvers, puis repli vers le Nord de la France dans les faubourgs de Valenciennes (???? je pense Lille car mention de la ville de Haubourdin (avec un H)). Des chasseurs français et canadiens (??? probablement anglais ) abattent 2 bombardiers allemands.
Sabotage des pièces de 155 à Loos, les soldats cassent les crosses de leurs fusils. Départ à pied vers Lille sans avoir combattu. Fait prisonnier alors que la batterie était dans une propriété. Ils sont dirigés vers les halles de Lille.
Départ à pied le lendemain en direction de la Belgique, ils passent par Tournai, puis Ath dans une colonne d’environ 500 prisonniers. Dans cette ville, parqués dans une usines, ils vont à la gare pour travailler. Passe pas Maastricht et Aix la Chapelle. Ils montent à 40/50 dans des wagons à bestiaux et arrivent à Lückenwalde après 2 jours de voyage.
Sont initialement abrités sous des tentes d'environ 400 prisonniers avec de la paille comme litière et un seul robinet pour 3000 à 4000 prisonniers. Corvée, épouillage, fouille et immatriculation. Sont par la suite introduit dans le camp dans une baraque avec des lits à 3 étages. Après 4 à 5 jours dans ce camp, départ en camion pour le travail en Kommando. Le chauffeur du camion le fait monter comme passager, lui donne un casse croûte et un paquet de cigarettes. Arrivée à Velten Mark dans une usine désaffectée où ils sont à 220. Choisi par un cultivateur le 1er jour avec d'autres camarades. Le lendemain départ pour un fabricant de galoche en bois. Il fourni au Kommando des semelles en bois pour réparer les brodequins usés.
En tant que sous officier, décide de ne plus travailler. Il est ramené au camp. Les réfractaires sont ensuite transférés par camion au camp de Wustrau , puis Musergine. Sont gardés par des soldats de retour du Front Est. Débrouillardises pour subtiliser des denrées alimentaires. Il reçoit dans un colis une lettre cachée dans une figue. Il est fait mention d'informations pour une évasion possible. Dans ce camp, 50 à 60 gendarmes sont rassemblés pour le retour. Il décide de rentrer au camp principal en vue de préparer son évasion.

Dans ce camp, il y a tous les jours un marché aux puces à 16 heures. Il part travailler en usine car son premier plan d'évasion n'a pas abouti. Il récupère des papiers officiels d'un travailleur libre revenu de permission. Des copies du modèle sont faites et le tampon de la Kommandantur imité. Avec d'autres camarades, il prend le train pour Berlin. Ils sont aidés par un travailleur libre français sympathique et prennent le train en direction de Metz. Arrivés, ils prennent un omnibus pour Thionville, puis passent chez la belle mère d'un prisonnier pour donner des nouvelles. Passent par Moyeuvre-Grande où un polonais fait passer la frontière. Direction Nancy. Retrouvent 3 autres évadés dans le car. Passage par Besançon, Liesle. Franchissement de la ligne de démarcation à Ounans. Il envoi un télégramme et arrive dans la famille de 24 décembre 1941.

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LA MOISSON HUMAINE - F. BRAGUE 


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La moisson humaine - F. Brague - Librairie Arthème Fayard - 414 pages - 1945 - 120 francs - sans ISBN

Livre riche de détails mais déroutant car il commence en 1942, pour revenir 144 pages plus loin en 1940 au moment de la capture, puis en 1942 pour l'évasion réussie. Très bonne description des premières semaines de captivité. Frôle de peu le A1, mais quelques éléments manquants et sa conception atypique lui font perdre cette place difficile à décrocher


Le récit commence en 1942. Prisonnier en Saxe au Stalag IVB de Mülberg. Il est l’interprète du Kommando parlant l'allemand et le russe. Il est ouvrier dans une usine. Porte un bleu de travail avec un triangle rouge dans le dos et sur une cuisse. Des camarades tentent de s'évader mais sont repris à la gare et changent de Kommando. Il se trouve avec 80 PG dans une salle de 100 m2. A porté en début de captivité une capote d'une couleur verte criarde, peut être de la police allemande ou norvégienne avec un triangle dans le dos, ces capotes ont ensuite été distribuées aux russes avec un SU peint dans le dos. Les russes du camp meurent de faim et dévorent les vers de terre. Des cas de cannibalisme ont été vus lors de leurs transferts en train. Il constate la misère dans le camp de prisonniers russes de Riesa près de Zeithain. Plus de 16 000 russes y sont morts. Voit arrivé le premier convoi de femmes ukrainiennes au printemps 1942; elles marchaient pieds nus et les plus jeunes n’avaient pas 16 ans. Des prisonniers français vont les retrouver le soir car elles logent à coté.
L'historique de la réédition en France commence page 144. Son régiment se trouve encerclé en Lorraine. Il s'est présenté au centre mobilisateur le 3 septembre 1939 pour affectation dans un régiment de pionniers. Le 10 mai 1940, il est à LONGWY, une quinzaine de jours plus tard, il est à BAR LES BUZANCY , puis FONTENOY. Il se rend le 23 juin 1940 à 11 heures et pense ne pas être fait prisonnier car l'armistice a été signé. Il donne avant de se rendre sa bicyclette à un paysan, ainsi que ses livres qui pense pouvoir récupérer ultérieurement. Le commandant de bataillon donne l'ordre de déposer les armes dans un pré. Page 147 :«Nous l’exécutons en silence, du mieux que nous pouvons, reprenons nos places dans les rangs après avoir abandonné nos fusils, nos baïonnettes et nos cartouchières. Des tas bien alignés, chacun sous un pommier. » Il passe par CINTREY où les officiers ont du être séparés. Il entre dans un champ pour passer la nuit. Les officiers couchent dans une grange et partiront le lendemain en camion pour NANCY. Des allemands distribuent une cinquantaine de boules de pain pour les dix mille prisonniers que doit contenir l'enclos. La scène est alors filmée lorsque les français se battent pour obtenir cette précieuse denrée. Nouvelle prairie pour passer la nuit à PONT SAINT VINCENT près d'un fort où se trouve déjà des prisonniers capturés entre le 10 et 20 juin. Des chevaux sont tués par les PG pour l'alimentation malgré l'interdiction des allemands. Il attrape des poux, des capotes crasseuses sont recoupées. 5000 prisonniers quittent le camp pour une destination inconnue. La plupart des prisonniers se sont débarrassés de ce qui n'était pas strictement indispensable. Les prisonniers brûlent de nombreuses choses restées dans des camions, brûlent motos, vélos et divers objets. Il quitte ce camp début juillet. Des prisonniers de guerre alsaciens, portant un brassard bleu et jaune donnent des ordres aux sous officiers. Il apprend que la destination est la ville de METZ. Une sentinelle lui donne l'autorisation en route d'entrer dans une boulangerie pour acheter du pain. Passe par POMPEY. Une dame distribue des groseilles et sa fille sert de l'eau et la population distribue des vivres. Une dame donne du papier et des crayons pour écrire une courte lettre à la famille (et le courrier arrivera bien). Arrive le soir à PONT A MOUSSON, puis le lendemain passe par MARS LA TOUR et arrive à METZ. Entre dans la caserne Lizé. Un lieutenant allemand tire sur un prisonnier qui traverse la cour sans autorisation et lui fracasse la cuisse. Pour la première fois, on relève les noms et renseignements militaires. Autorisation d'envoyer une lettre à la famille suivant un modèle affiché sur chaque porte de bâtiment. « Je suis prisonnier à METZ, caserne Lizé. Bien portant, blessé, malade (rayer la mention inutile) ». Deux jours plus tard, les hommes de corvée ont retrouvé les feuillets déchirés des lettres dans les poubelles du centre administratif. Distribution de victuailles par la croix rouge chaque matin. Des civils jettent des victuailles au dessus des grilles. Ordre de mettre dans une valise ou dans un sac les objets non indispensables pour acheminement des paquets par la croix rouge au domicile. Départ en camion pour SAINT MENEHOULD pour travailler dans des fermes. Dans ce camp, un prisonnier lui donne un morceau de viande qu'il partage avec deux camarades. Ils trouvent le goût bizarre mais sont heureux. Il apprend plus tard qu'il s'agit d'un chien ; il trouve d’ailleurs les restes de la dépouille de l'animal. Tous les jours, on libère des prisonniers de certaines catégories, les cultivateurs de la Marne sont libérés sous condition de se présenter à la Kommandantur tous les 15 jours. Ils quittent le camp avec des lettres de prisonniers. Ensuite sont libérés les agents de police, les employés des ponts et chaussées, les employés du métro, les cheminots, les prêtres. Il quitte le camp et arrive au nord de SUIPPES pour la nuit. Départ à pied en direction de CHARLEVILLE. Un soldat allemand se disant communiste lui donne un pain. Il arrive dans une ferme dans un bourg de LAUNOIS SUR VENCE où des prisonniers sont là depuis 15 jours (ferme du corbeau). Il n'y a quasiment plus de population dans le département. Il ne reste plus dans la commune que le curé et un vieux paysan malade. Il est gardé par une sentinelle autrichienne de 42 ans, prisonnier des russes lors de la première guerre mondiale. Il avait travaillé dans une ferme et avait épousé une femme russe revenue avec lui en Autriche. Les prisonniers sont envoyés dans un bourg de la commune de JANDUN pour nettoyer des maisons. Des trains conduits par des cheminots allemands emmenaient le matériel de guerre français, du bétail, des chevaux, des automobiles civiles, des meubles et de la ferraille. On marque les vêtements d'un KG en peinture rouge. Couvert de poux, ils sont tondus et fouillés. On retire les couteaux, les ceinturons, les insignes et les objets divers. Le mois de août 1940 se termine. Il tombe malade et il est visité par un médecin français prisonnier. Les identités sont relevées et données à la Kommandantur de LAUNOIS. Rassemblement le soir et départ vers l'Allemagne. Départ à 50 par wagons, le voyage dure 4 jours et 04 nuits sans ravitaillement. Des gens jettent des pommes et des cigarettes dans les gares. Passage par le Nord, la Belgique, la Hollande. Entrée en Allemagne, des enfants courent après le train, jettent des cailloux et insultes les prisonniers. Il arrive au Stalag IVB, il s'agit du troisième convoi de la semaine. Il y a d'immenses tentes blanches entourés de barbelés. 3 prisonniers demandent aux nouveaux arrivants de déposer les toiles de tente, les allumettes, biquets, ceinturons,lampes de poche, appareils photographiques, jumelles, casques, gamelles en aluminium … Sont répartis par groupe de vingt avec un sous officier pour chaque groupe et sont emmenés vers les tentes, à raison de 200 par tente. Il tue 150 poux. Plus tard, ils sont répartis dans des baraques. Chacune a un chef, un interprète, un vaguemestre et 5 ou 6 chefs de groupe. Il envoi son premier courrier officiel trois mois après sa capture. Il se trouve dans un groupe de 50 prisonniers qui partiront travailler fin septembre ou début septembre 1940 à l'usine Webstuhl und Machinen Fabrik à GROSSENHAIN IN SACHEN.

En 1942, il compte s'évader avec un camarade. Il fait disparaître avec difficulté le triangle rouge peint sur un pantalon golf 1938 retaillé. Récupère des provisions pour le voyage. Ils se cachent chacun dans une grosse caisse en bois contenant une machine outil qui doivent partir par voie ferrée pour l'exportation. Les caisses sont sorties de l'usine et le train part en direction de l'Espagne. Voyage assez difficile. Le train passe par WEIMAR, SARREBRUCK , LUNEVILLE, COMMERCY, BAR LE DUC, CHALONS SUR MARNE, EPERNAY, CHATEAU THIERRY. A cours d'eau, il boit son urine. Après avoir passé POITIERS, ils sautent du train à un arrêt à proximité de la gare de SAINT SARIOL avec l'intention de passer en zone libre. Ils sont accueillis par un fermier et partent en direction de MAUPREVOIR . Ils s’arrêtent dans une maison de garde barrière et sont accueillis par une vieille dame dont le fils est prisonnier. Un passeur, Monsieur SUANT les prend en charge. Le 05 novembre 1942, ils se trouvent à CIVRAY. Ils passent la ligne le soir et se présentent chez un forgeron, la ligne n'est passée que d'une quinzaine de mètres. Se rendent à LIMOGES pour remplir des papiers militaires puis départ pour MONTAUBAN pour se faire démobiliser le 11 novembre. Les allemands arrivent en zone libre suite au débarquement d'Afrique du Nord. Ils quittent le centre avec des fiches de démobilisation anti-datées. Il est désormais impossible de prendre le train pour MARSEILLE, ils décident de partir à pied vers l'Espagne. Ils demandent un soir au maire d'une commune un morceau de pain et un endroit pour passer la nuit, ce dernier refuse de les aider. Nouveau refus chez un châtelain. Sont finalement acceptés par le maire de la commune de CASTELNAU D'ESTRETEFONDS dont l'épouse sert un repas et trouve une solution pour l’hébergement avec le garde champêtre. Ils ont été bien accueilli par la population de cette commune. Finalement, ils retournent à MONTAUBAN pour se faire démobiliser avec des papiers bien en règle.
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KG PRISONNER  DE GUERRE (1940-1945)- Fernand MARTY 

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KG Prisonnier de guerre (1940-1945) - Fernand Marty - Editions Salverio - 62 pages - 2003 - sans prix ni ISBN

Petit livre qui évoque l'essentiel de la captivité sans y entrer en profondeur. Récit recueilli alors que l'auteur avait 90 ans. Intéressant. Mérite un classement en premier choix A2
Le prisonnier a écrit son récit à l'age de 90 ans. Il a 29 ans à la mobilisation. Mobilisé le 03 septembre 1939, il est habillé à Verdun en uniforme bleu horizon au 551 RCC. Il est sur la commune de Aubigny sur Nère jusqu'au 31 mars 1940, affecté au 41ème BCC comme chauffeur du vaguemestre. Divers déplacements du 15 au 20 mai 1940. Grande débâcle au 01 juin. Il se trouve dans les Ardennes le 02 juin entre Marcq et Saint Juvin lorsqu'il y a une attaque aérienne qui fait 03 morts près de lui.
Il est fait prisonnier dans l'Yonne le 16 juin 1940 sur la commune de Quarré les Tombes. Ils sont regroupés à Saint Florentin jusque fin juillet. Le 30 juillet départ pour Laon dans l'Aisne. Il fait les foins chez un paysan à Nouvion le Conte.
Départ en train pour l'Allemagne le 04 octobre 1940 pour arriver le 06 au Stalag XIB de Fallingbostel. Le 26 octobre le quitte ce camp pour rejoindre un Kommando de travail à Northeim. Il est affecté à un groupe de prisonniers qui posent un câble téléphonique souterrain le long des voies ferrées. Le chantier est terminé le 05 mars 1941.
Son nouveau patron lui achète un livre pour apprendre l'allemand ainsi qu'un dictionnaire. Il est désigné homme de confiance de son petit Kommando. Il travaille dans une ferme de 20 hectares où il y a déjà 2 prisonniers de guerre français. L'un était mécanicien, l'autre cuisinier. Il fait 3 jours de prison suite à la découverte lors d'une fouille de 3 marks. En échange d'une plaque de chocolat, il demande à ne plus retourner dans cette ferme. Il change donc de Kommando le 13 novembre 1943 pour le village de Valdesheim où il y a 25 prisonniers. De 1941 à 1944, il a reçu 107 colis. 2 des prisonniers du Kommando ne recevaient jamais de colis. Tout était mis en commun. Il passe travailleur libre.

Le 05 avril 1945, il part en convoi en direction de l'Ouest, mais s'arrange pour revenir à la ferme. Fin avril 1945, le maire du village apporte l'ordre de se rendre le lendemain au lieu de rassemblement des prisonniers devant rentrer en France. Départ en camion américain pour prendre le train en direction de la France, en passant par la Hollande et la Belgique. Arrivée à Paris le 06 mai au matin. Le 07 mai départ en train pour son domicile, il arrive le soir même.

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MA LIBÉRATION PAR LES RUSSES - Raymond DAVID
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Ma libération par les russes - Raymond David - fédération des anciens de Tambow - 64 pages - 1994 - sans prix ni ISBN
Récit sélectionné par la fédération des anciens de Tambow. Très riche pour seulement 64 pages. Un des rares, voir peut être le seul récit d'un prisonnier de guerre qui n'est pas un malgré-nous passant par le camp 188 de Tambow. Vision dure et réelle de la libération et du rapatriement gérée par l'armée rouge.

En provenance du Stalag IA, il arrive dans une ferme en Lituanie le 31 juillet 1940. Il passe sa captivité durant 4 ans et 3 mois dans la même ferme qui se trouve dans la région de Memel. La famille se compose des grand-parents, de la belle fille et de ses 3 enfants. Son mari est mobilisé et combat sur le front de l'Est. Une déportée russe, Valentina SIMENOVA travaille également dans cette ferme.
Départ pour l'exode avec un chariot et 5 vaches qu'ils abandonnent en cours de route. La belle fille les quitte avec les enfants pour monter dans un camion militaire allemand. L'auteur rencontre au cours de cette débâcle un ancien camarade de sa batterie de 1940 qu'il n'a pas revu depuis 4 ans. Un autre prisonnier l'informe que les russes sont à la lisère du bois. Il stoppe alors l'attelage, serre la main à ses patrons et y laisse Valentina. Nombreux tirs, se cachent dans un fossé puis passe la nuit dans une ferme abandonnée. Ils sont 4 prisonniers et 2 polonaises. Le matin du 12 octobre 1944, ils sortent de la ferme et aperçoivent deux soldats russes qui les dirigent vers le poste le plus proche. Fouilles des sac et premiers vols. Il retrouve son chariot abandonné avec des denrées alimentaires. Il retrouve Valentina en conversation avec un soldat russe. Elle demande à l'auteur s'il veut bien l'épouser. Il récuse sa demande, préférant rentrer en France. Avec ses camarades, ils sont rassemblés dans une ferme avec des prisonniers de guerre allemands. Quittent les lieux et rencontrent de nouveaux prisonniers français. Direction Riga en Lettonie, toujours avec des prisonniers de l'axe. Entrent dans un camp de prisonniers construit par les allemands où l'on y trouve civils et militaires. Il y a à ce moment un total de 158 prisonniers de guerre français et belges. Arrivent dans une ferme après deux jours de marche. Un commandant russe parlant le français les sépare des allemands. Nouvelle fouille russe, on lui vole une paire de chaussette. Reprise de la marche, un russe lui vole sans montre bracelet. Montent dans un wagon, où des russes fouille de nouveau les musettes pour voler ce qui peut les intéresser. Départ du train vers un petit centre industriel. Ils dorment sur le sol d'une usine après avoir été réquisitionné pour le travail dans le transport de tourbe. La capote sert de matelas et la musette d'oreiller. Après plusieurs heures de marche, arrive sur un chantier, on y creuse un canal. Prise de contact avec un prisonnier alsacien malgré-nous. Les 158 prisonniers francophones se retrouvent sous les ordres d'un sous-officier allemand, forte rébellion, les russes doivent intervenir armés pour les faire plier. Alimentation ridicule, 75 à 100 grammes de pain de maïs le matin et départ pour les travaux. Pas de pause ni de soupe le midi. Le soir, des femmes russes remplacent les prisonniers. Repas du soir : 3 à 4 cuillères de millet cuit et une soupe très claire. Au bout de 3 semaines, on commence a dénombrer des décès, pour les prisonniers allemands, c'est l'hécatombe , ils mourraient les uns après les autres. « Chaque matin à l'appel nous enjambions une dizaine de corps allongés dans la neige ; ils sanglotaient et ne se relevaient pas ». Il échange son alliance à un soldat allemand qui travaillait en cuisine contre 3 boules de pain et une boite de graisse de 150 à 200 grammes. « Ma musette ainsi bourrée de pain, je la gardais précieusement sur mon dos pour travailler car les affamés qui m'entouraient n'auraient pas fait de sentiments si je l'avais laissé dans un coin. Lorsque je me réveillais la nuit, ce pain me servant d'oreiller, je le mangeais dans l'obscurité en évitant surtout de faire du bruit. Il n'était plus question de partager : c'était le chacun pour soi ». Après plusieurs semaines, on dénombre une quarantaine de décès de prisonniers francophones. Il fait une liste et fait une demande pour que tous soient engagés dans l'armée de De Gaulle mais cela n’aboutit pas. Il rencontre le commandant russe du camp mais la situation ne s'améliore pas.
Le 07 janvier 1945, passent devant une commission, prennent le chemin de la gare avec un interprète polonais qui se fait passer pour un français. Le voyage dure 6 jours dans un wagon qui possède un poêle au milieu. Distribution en cours de route de petits poissons salés avec un minuscule morceau de pain de maïs. Un prisonnier mourra au cours du transport et y resta 3 jours. Arrivée en gare de Tambow. Un autre de ses camarade décède à l'arrivée (nom : FERU - déclaré décédé le 13 janvier 1945 à Tambow d'après le site mémoire des hommes). Ils avaient fait la guerre ensemble, il travaillé durant sa captivité avec un autre prisonnier également décédé en Russie (nom : FOUCHER). Nouvelle fouille en arrivant dans le camp. « Certains de nos compagnons qui venaient directement de Prusse étaient en meilleures conditions physique que nous, à tel point qu'à notre arrivée, voyant notre faiblesse, ils se privèrent de leur Kacha de millet pour nous le donner. Ce geste restera gravé pour tous ceux qui purent revenir ». Pas de travail dans ce camp sauf pour la corvée de bois et le dégagement de neige. Il attrape la gale et fut mis en quarantaine dans le camp voisin.

31 mai 1945 « Alors je me séparais enfin de ma chemise sale portée plus de sept mois, sans pouvoir la laver. Par contre elle avait été passée à l'étuve trois fois pendant cette triste période ». Partent en gare de Rada pour Odessa. Un prisonnier mourra encore pendant le transport. Au total, 14 prisonniers travaillant en Lituanie dans les fermes environnantes à la sienne sont décédés en Russie. Arrivée en gare de Odessa, il troque un tricot contre 1 litre de lait. Des prisonniers directement venus de camps d'Allemagne donnèrent leurs rations et quelques roubles en voyant l'état extrême de maigreur du convoi. Il retrouve un ami d'enfance qui lui donne sa part de riz au chocolat distribuée par l'armée anglaise. Ils furent tous malades. Il est hospitalisé suite à la gale et ses nombreux furoncles. Il reçoit de la croix rouge turque 2 paquets de cigarettes par jour qu'il échange contre une douzaine d’œufs. Le 10 juin 1945, il monte sur le bateau anglais L'ARAWA. 2000 français sont à bord. L'auteur entend des témoignages de prisonniers : 12 prisonniers français rassemblés dans une ferme furent massacrés par les russes, le 13ème doit sa vie à l'arrivée d'un officier russe, un autre prisonnier qui ne voulait pas donner sa montre a été abattu dans un bois. Au total, 95 des 158 prisonniers ont pu regagner la France. Il arrive à Marseille le 16 juin 1945. Il récupère ses 3 billets de 100 francs de 1940 cachés sous son pied pendant 233 jours en Russie. Le soir il prend le train pour Paris. Le lendemain il descend en gare de Saint Aubin vêtu d'une capote et d'un pantalon russe réclamé au magasin militaire d'Odessa. Sa famille avait été prévenue la veille de son retour par un PG rentré. Il retrouve sa mère, veuve de guerre de 1915. Il est alors âgé de 32 ans. L'année suivante, il trouve une épouse.


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GUERRE ÉCLAIR ET BARBELÉS - Paul COURBOILLET
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GUERRE ÉCLAIR ET BARBELÉS - PAUL COURBOILLET  
Guilde des lettres - 267 pages - 1983 - sans prix ni ISBN 


Un livre intéressant pour les combats de mai 1940 . Coté captivité, l'état de santé de l'auteur et sa volonté de ne pas travailler le cantonne dans les taches internes du camp. 
Sans table des matières, récit chronologique mais parfois sans dates précises ni petits détails qui auraient apportés historiquement un petit plus. Mérite d'être lu même s'il ne sera pas en tête de mes meilleurs récits.




L'auteur, célibataire est âgé de 23 ans en 1939. Il est sergent d'active au 27ème régiment d'infanterie.

Le 22 août 1939, il est en alerte et quitte sa garnison pour stationner dans la région de Gray en Haute Saône.

Le 8 septembre 1939, après être passé par Bitche, il se trouve dans le secteur de la Ligne Maginot. Il s'occupe de la chenillette d'un canon anti-char de 25 mm. Il avait l'ordre à l'époque de récupérer les douilles vides du canon s'il devait tirer. Le canon enfilait la route de Zweibrucken (Allemagne).

Des obus fusants tombent sur sa position et un éclat lui fait sauter une partie de son talon de chaussure. Il y a alors les premiers tués de la division. Changement de position; le ravitaillement se fait de nuit dans les maisons abandonnées. Retour ensuite vers Bitche. Il passe 3 jours dans le petit village de Ubermoder près de Bouxwiller, logé chez l'habitant.

Départ le 29 octobre 1939 au soir et quitte définitivement la Lorraine par train jusque Tergnier dans l'Aisne.

Le 10 mai 1940, il se trouve à Sissonne. Dans la nuit du 10 au 11 mai 1940, des autobus parisiens emmènent les hommes vers la Belgique. Il passe par Le Catelet, Bavay et la région de Charleroi. Il s'arrête sur l'axe Bruxelles – Namur face à Lonzée. Son groupe fait feu à une distance de 400 mètres sur une automitrailleuse française qu'ils avaient du mal à identifier. Coup au but, l'équipage sort le drapeau français. Les brancardiers interviennent avec une civière, il n'en a jamais su plus. Une seconde automitrailleuse arrive, il y a tir de sommation pour éviter qu'elle ne franchisse un champ de mines se trouvant à 400 mètres devant. Elle ne s'arrête pas et saute en l'air. Le nombre de victimes est inconnu. Ordre de se replier.

(page 58) Ils tirent sur des chars et en immobilisent un. Il reçoit dans son sac une balle à 10 centimètres de sa tête. Repli en plein combat, reçoit un éclat dans une cartouchière, une balle perfore sa capote et le canon de son mousqueton en reçoit une également. Repli avec la chenillette et le canon de 25, passe par La Louvière. Repasse la Frontière le 19 mai 1940 près de Onnaing, traverse Valenciennes pour défendre le pont Jacob sur l'Escaut à Anzin. Il y reste 4 jours, un servant est blessé par un éclat d'obus. Le 26 mai 1940, un soldat avec un fusil mitrailleur est tué près de lui d'une balle en plein front et un officier à proximité et blessé par un éclat d'obus. Nouveau repli, la chenillette reçoit une balle dans le radiateur; le canon est alors tracté par un camion sanitaire portant les grosses croix rouges. Replis sur Templeuve. Il détruit seul un side-car, une moto et une automitrailleuse. Un soldat allemand est fait prisonnier; il lui donne à boire avec son bidon. Repli prévu sur Wattignies. Arrivent après un combat au faubourg des postes à Lille. Le secteur est intenable; le colonel est tué.



(page 90 ) Le cessez le feu est sonné, il est fait prisonnier. Ils font 10 kilomètres à pied et passent la nuit dans un pré. Repasse ensuite la frontière belge et se dirige vers Tournai. N'ont comme alimentation d'un pain pour six, ensuite uniquement de l'eau. Une femme lui donne un bout de pain, un civil un paquet de tabac qu'il se fait voler aussitôt par un autre prisonnier après avoir reçu un coup sur la tête. Passent la nuit ans une usine abandonnée, poursuite de la marche par Ath et Nivelles où ils prennent le train dans des wagons à bestiaux. Ils passent par la Hollande et franchissent la frontière allemande à pied à Tollmath. Prennent à nouveau le train à Aix La Chapelle et débarquent à Nuremberg. La soupe est servie par des prisonniers de guerre polonais. Le 12 juin, ils arrivent à Vienne, un repas est servi par la croix rouge. Ils reprennent le train et descendent à Wiffleindorf. Il arrive finalement au stalag XVIIA de Kaisersteinbrück.

L'auteur quitte un baraquement pour une tente. Le 25 juin 1940, il passe à la désinfection , il est vacciné et répond à un questionnaire. Il peut envoyer une carte à sa mère. Il loge alors dans une ancienne écurie avec 550 prisonniers. Le 28 juin 1940, les allemands font distribuer le journal «le trait d'union». Le 03 juillet 1940, il quitte le camp faible et malade, sans autre vêtement que ce qu'il a sur le dos au moment de sa capture. Le 17 juillet 1940, la sentinelle l'envoi chez le médecin pour soigner ses yeux gonflés et s'y rend encore 3 fois par la suite. On lui diagnostique une grosse crise de rhumatisme et il est envoyé à l’hôpital. Il prends le train avec des sentinelles et il est admis à l'infirmerie du Stalag. Le 08 septembre 1940, le médecin français arrive à convaincre le médecin allemand qu'il faut l'envoyer à l’hôpital. Il est accueilli par une sœur qui lui sert un bon et copieux repas. Il quitte l’hôpital le 07 octobre et revient au Stalag dans une baraque des inaptes. Ses chaussures ont disparu, on lui donne une paire d'espadrille qui prend l'eau. Il reçoit sa première lettre le 27 octobre. Il fait du troc et du marché noir pour se procurer une paire de chaussure allemande, 2 paires de chaussette et 2 chemises. Le 28 novembre 1940, il est déclaré apte au travail et quitte sa baraque. Il réussi à revoir le médecin allemand qui le déclare de nouveau inapte. Le 23 décembre 1940, il reçoit un colis Pétain a partager avec 20 prisonniers. Le partage se fait avec des prisonniers belges et polonais qui n'ont pas ce genre de colis. Il y a beaucoup d'aspirants dans ce camp qui refusent de travailler ayant en France le statut d'officier. L'auteur comme sous-officier refuse également de travailler, mais finalement accepte pour faire le tri des colis des prisonniers de guerre au camp.

Le 21 avril 1941, arrivée au camp des prisonniers de guerre yougoslaves.

Le 15 juin 1941, ses camarades lui remettre la croix de guerre; il est même félicités par les allemands, dont un ancien combattant de la guerre 14-18. Voit ensuite arriver les prisonniers de guerre russes en mauvais état, il y a beaucoup de décès. Lorsqu'un prisonnier français décède, le cercueil sert pour tous, seule la planche du bas reste avec le cadavre dans la fosse.

Il se fait renvoyer du service des colis pour avoir mal parlé à un sous-officier allemand et lui avoir jeté à la tête un paquet de lettres qui lui a fait tomber sa casquette. Avec débrouillardise, il trouve une place d’interprète dans une baraque de passage. Il revient finalement par suite dans le service des colis. Il a reçu des colis en provenance des USA et correspond avec une danoise. Un jour il vole une grosse boule de pain en déchargeant un wagon de colis, destinés au civil.

Un jour un prisonnier lui demanda de détourner un colis car il contient le nécessaire pour s'évader. Il fut bien détourné et remis à son camarade. Il contenait un sabot dont le talon contenait un faux titre de permission STO à son nom. Ce prisonnier demanda donc a travaillé en Kommando et s'évada.

Le feldwebel qui dirigeait le service était un chic type, ancien combattant 14-18 fait prisonnier par les italiens à l'age de 17 ans.

Arrivée de prisonniers de guerre roumains encore en plus mauvais état que les russes. L'un d'entre eux vola une gamelle de riz et mourra deux heures plus tard étouffé.

Arrivée également de prisonniers de guerre italiens; le typhus se propageât dans l'une de leurs baraques.

1er avril 1945, évacuation du camp devant l'avancée de l'armée russe. Elle dura plusieurs jours, gardée par des sentinelles compatissantes face aux dérivent réglementaires des prisonniers de guerre. Le 25 avril 1945, il s'inscrit pour travailler.

Le 04 mai 1945, il est libéré par un char américain. Il vit dans une ferme jusqu'au 14 mai 1945. Il passe à la désinfection au DDT puis embarque dans un avion américain bimoteurs contenant 25 prisonniers de guerre. Le départ se fait à 19h17.

Il arrive en France à Reims à 21 heures 24. Il redécolle le soir même et arrive à Paris à 22 heures.


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POUR QUE CA SE SACHE AUSSI - Albert Castere
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POUR QUE CA SE SACHE AUSSI - ALBERT CASTERES 
 Éditions des écrivains - 165 pages - 2001- 16,62 euros - ISBN 2748000781


Un très bon livre avec une chronologie parfaite, mais ne commence qu'en janvier 1945. Il ne s'agit pas d'un prisonnier de guerre, mais d'un STO. Ayant vécu les mêmes péripéties d'exode et de retour qu'un prisonnier de guerre,  je l'incorpore exceptionnellement dans cette catégorie. Poignant de vérité sur les exactions commises par l'armée rouge lors de la libération de la Prusse Orientale.  



Ce récit commence en janvier 1945, dans un camp de prisonniers de guerre français à Heiligenbel. Ce camp comprend 150 prisonniers de guerre et 50 civils STO et requis. Il est commandé par un lieutenant français. Tous les prisonniers travaillent à l'usine Industriewerk. L'un d’entre eux décède du tétanos.

L'auteur y est depuis 17 mois, et n'a plus de nouvelle de la France depuis 06 mois. Originaire de Versailles, il avait regagné lors de l'exode la ville de Marseille en vélo.

Le 27 janvier 1945, il voit pour la première fois 3 avions de chasse russes. Il fait une température de -30°C et le travail s'arrête. Le 28 janvier, il fait un tour en ville ; à son retour 2000 prisonniers de guerre français se trouvent au camp, en exode du stalag IA, commandés par le général Dideley.

Le 1er février, grande misère au camp, dorment à 2 par lit, dans l'infirmerie on ampute les membres gelés avec peu de matériel. Le thermomètre est descendu jusque – 45°C. (cela me paraît beaucoup ...)

Le 03 février arrive l'ordre d'évacuation. Il faut franchir 15 à 18 kilomètres de mer gelée pour rejoindre le « Nehrung ».Il quitte le Lager en retard et ne trouve pas la colonne, il revient avec 3 camarades au camp, décidés a attendre l'arrivée des russes. Quelques soldats allemands se trouvent dans le camp et sont indifférents. Il partent le lendemain pour le front, d'autres arrivent.

Le 05 février, de nouveaux soldats arrivent et un officier donne 30 minutes pour quitter les lieux. Les 4 français changent de pièce qui n'a ni chauffage, ni meuble. Le 07 février, 200 prisonniers de guerre russes fraîchement capturés se trouvent dans la cour. Le 08 février, sur ordre allemand doivent partir avec les prisonniers russes. Ils partent également avec des civils. Le 09 février, longue file d'exode, de nombreux morts se trouvent sur la glace. L'auteur utilise un couteau pour découper un morceau de cheval mort. Les sentinelles allemandes font arrêter la colonne de prisonniers de guerre russes près d'un cheval mort. Ils s'abattent dessus et avec leurs mains, leurs ongles, leurs dents et se battent sauvagement ; la colonne repart en ne laissant derrière elle qu'un squelette. Il ne peut dormir la nuit à cause du froid. Le 10 février, il perd ses camarades et ne les retrouvent pas. La glace craque ; il se rend sur la terre ferme. Fatigué et les épaules douloureuses, il jette le restant des affaires de son sac et ne garde qu'un maigre ravitaillement. Il retrouve un camarade.

Le 11 février, ils arrivent à Kahlberg ; décident de rejoindre Dantzig. Le 12 février, il neige. La nuit passée dehors, ils arrivent dans une usine désaffectée avec des civils à Stutthof. Dort sur un lit de paille. Le 13 février ils restent sur place, ils voient en ville des prisonniers en uniformes rayés. Le 14 février reprise de la marche, arrivent à Nickelswalde où la police regroupe les étrangers. Sont parqués dans une grange pour la nuit. Le 15 février au matin, ils sont dirigés par groupe de 12 le long des routes avec pelles et pioches pour casser la glace. Le 16 février, en groupe de 200 personnes, ils traversent la Vistule sur un bac qui prend l'eau. Arrivent à Dantzig où la vie semble normale. Sont emmenés dans un camp aux baraques sordides, l'auteur est démangé par les poux. Le lendemain ils creusent des fossés antichars. Le 18 février en partant travailler, ils s'éclipsent au coin d'une rue. Passent la journée au cinéma et le soir rentrent en s'intégrant dans une colonne. Restent au camp le lendemain. Le 20 février, départ à pied vers le sud. Quittent la colonne la nuit et ils toquent à une porte. Ils sont reçus par des prisonniers de guerre français qui travaillent dans une ferme. Ils y mangent et dorment. 21 février, se lèvent de bonne heure, la colonne n'est plus là. Repartent vers Dantzig mais sont arrêtés par des policiers et regroupés avec d'autres français à Mülbanz. Creusent des fossés antichar pendant 15 jours.

Le 06 mars, rongé par les poux, il y a parfois des incursions de chars russes. Départ précipité à 21h30 car les russes sont proches. Ils quittent la colonne vers minuit et se cachent dans une ferme. Partent le lendemain vers Dantzig dans une tempête de neige.

Le 08 mars, ils rencontrent un prisonnier de guerre français conduisant un fiacre, montent avec lui pour se rendre en ville à Gotenhafen. Prennent le train et son conduit dans le camp français du port.

Le 09 mars, l'homme de confiance conseille de rester et de se faire embaucher à l'usine du port.

Le 22 mars, 9 français sur les 200 du camp sont tué lors de bombardements. Le 24 mars, son camarade et ami Pierre Masson est tué par un obus. Le 25 mars, 30 français sont réquisitionnés pour charger du ravitaillement dans le port. Le lagerführer donne 2 cigarettes pour ce travail. Un français et un ukrainien sont blessés pendant un bombardement. Le 26 mars, ordre de quitter les lieux pendant la nuit. Personne ne veut quitter les lieux ; le lagerführer part seul. Le 27 mars, un français est tué. Des tracts russes incitant les allemands à se rendre ont été lancés au cours de la nuit. Il en récupère un (photo et traduction page 94 à 98). Des malgré-nous alsaciens se présentent au camp et demandent à ce qu'on les fassent passer pour des STO. Tout le monde est d'accord.

Le 28 mars, un obus tombe sur l'abri, il y a 2 morts et un blessé grave. A 13 heures, des soldats allemands installent 2 mitrailleuses et un poste radio ; ils prennent en enfilade les russes qui se trouvent à 200 mètres.

Le 29 mars vers une heure du matin, les soldats allemands quittent les lieux. A 6 heures, le chef du camp français croise un russe et l'embrasse. L'auteur voit son premier soldat russe libérateur à 50 mètres fumant une pipe. Les français sont filtrés un à un ; les russes volent les montres et les vestes en cuir. Ils font comprendre qu'il faut rejoindre le centre ville. L'armée russe est disparate et déguenillée, elle est aussi composée de femmes et d'enfants, tous avec des mitraillettes. Les femmes soldats assurent le service d'ordre. Premier travail imposé par les russes, il faut ramasser les morts et les rassembler dans des trous d'obus, sans distinction de nationalité, hommes, femmes et enfants ; les trous sont rebouchés. Au bas d'un immeuble, l'auteur voit que des hommes allemands d'un certain age sont abattus d'une balle dans la tête et que des femmes non allemandes sont violées chacune plusieurs fois (page 107). « L'armée russe ressemble plutôt à une horde de sauvages ». Il s'installe dans un appartement du 1er étage avec 6 rouennais et un parisien.

Le 30 mars, un allemand civil âgé est prisonnier des russes. Il joue de l’accordéon aux soldats qui dansent. Lorsqu'il a terminé, il est abattu d'une balle de revolver en pleine tête. Ils doivent rejoindre la ville de Karthaus à 40 kilomètres de là.

Le 31 mars, l'auteur récupère un sac à dos en poil de cheval sur le cadavre d'un soldat allemand. Ils sont arrêtés par des soldats russes pour travailler sur une voie de chemin de fer, il constate la présence de 12 chars russes détruits. Ils passent la nuit dans une ferme après avoir évacué les cadavres de femmes, plus ou moins nues, violées et tuées. « Ce sont des scènes des plus courantes d'un peu partout. » (page 111). Les femmes violées ont entre 10 ans et 70 ans, y compris les russes et ukrainiennes; la différence c'est que les femmes allemandes sont tuées, les autres peuvent repartir …

Le 01 avril, arrivée à Zwikau, il n'a plus de nourriture. Ils sont arrêtés par des soldats russes à plusieurs reprises pour travailler. Arrivent le soir à Karthaus, peu détruite, mangent dans un centre de rassemblement pour étrangers. Se rendent le lendemain à la gare où parait-il passent des trains. Il est dit qu'ils seront rapatriés via Warschau, Lublin, Odessa et Marseille. Montent avec des réfugiés français, russes, polonais et italiens dans un train avec wagons plateaux. Ce dernier part , les réfugiés chargent un peu plus loin des caisses mais le train revient en gare. Ils descendent pour passer la nuit. Au retour le matin, le train est parti. Ils en prennent un autre 2 heures plus tard mais ne font que 10 kilomètres.

Le 04 avril, l'auteur a faim et mange 2 carottes qu'il a volé sur une charrette qui passait. Poursuite de la route à pied. Se font tirer dessus le soir par des russes qui les ratent. Dorment dans une étable avec des réfugiés.

Le 05 avril, sont réveillé par des soldats russes qui cherchent des femmes, aucune ni échappe, pas même celles déguisées en homme. Poursuive la route et doivent de nouveau travailler. Une colonne de 120 français passe, ils partent avec eux.

Le 06 avril, arrivent à Berent, montent dans un train qui ne part pas, ils en descendent. Mais une nouvelle fois le train part sans eux au cours de la nuit.

Le 09 avril , la croix rouge polonaise donne à chacun une tranche de pain, un morceau de pâté et une tasse de café. Un groupe de polonais arrive pour faire du troc, un gilet de laine contre 2 kilos de pain et une savonnette américaine pour 1 kilo de pain. Le chef de groupe veut partir rapidement car il a vu un camp d’évacués gardé par des sentinelles armées. L'auteur et ses camarades ne veulent pas le suivre et préfèrent partir vers le camp. Ils y passent la nuit, mais faute de place doivent le quitter. Ils partent vers un autre en ville qui est également complet et n'y passent qu'une nuit et y prennent une douche.

Le 11 avril, le jour de ses 23 ans, ils repartent finalement au premier camp de rapatriement de Bromberg et y restent. Tous les 2 ou 3 jours, il y a une corvée pour les russes qui démontent les machines d'une usine allemande d'explosif. Il y a 5000 hommes dans ce camp, l'organisation est militaire ; il faut faire 1,5 kilomètre pour avoir de l'eau. L'auteur appartient au camp n°5, 5ème bataillon, 20ème compagnie, 1ère section.

Le 02 mai, il fait un tour au théâtre du camp, imminence de départ pour certains bataillons.

Le 06 mai, départ du camp à pied, traversent la ville. Des polonais jettent du pain, il en attrape un. Des mères aimeraient que leurs filles partent avec les français. Montent à 36 par wagon de marchandise, des bancs ont été confectionnés. Doivent gagner Lublin pour rejoindre Odessa.

Le 07 mai, le pain distribué à un fort goût de pétrole. Passent près de Varsovie.

Le 08 mai, troc avec des polonais, passent à Random, puis la Vistule sur un pont reconstruit mais fragile. Ils doivent descendre du train et faire le passage à pied pour gagner du poids. Il apprend par un polonais que l'armistice vient d'être signée.

Le 09 mai, des coups de canons et de mitrailleuses fêtent l'armistice. Se trouvent à la gare de Lublin, on trouve à peu près tout sur le marché. Un employé de gare touche 2 slotis de l'heure, un œuf en coûte 6, 25 slotis les 100 grammes de tabacs, 40 slotis les 2 kilos de pain blanc, 20 slotis pour 2 kilos de pain noir. Il vend un tricot de corps, un porte feuille et une paire de pantoufle trouée pour 140 slotis, afin de pouvoir acheter du ravitaillement.

Le 13 mai, sont en attente depuis le 09 à la gare pour changer de train, car l'écartement des voies ne sont pas les mêmes ; 1,40 mètre pour l'Europe, et 1,48 mètre pour la Russie. Vend une veste prussienne trouvée dans des décombres pour 160 slotis.

Le 14 mai, passent à Brzezno, franchissement du Bug, contrôle rapide de la douane à la frontière.

Le 15 mai, le train s’arrête en gare, la population s'approche des wagon. Les français se mettent à chanter « l'international » et les gens s'enfuient. Douche et désinfection dans un wagon spécialement aménagé sur une voie de garage. Le train s’arrête de temps en temps et repart sans prévenir ; quelques-uns sont oubliés en route...

Le 16 mai passent à Kazatin, Winnitza. Se trouve à 300 kilomètre d'Odessa le soir.

Le 17 ami, le train en croise un autre qui s’arrête. Il est verrouillé et transporte des prisonniers de guerre russes venant de France ou d'Allemagne. Ils ont pris le bateau à Marseille pour débarquer à Odessa. Ils ont été habillés de neuf par les américains. Ils pensent que la destination est la Sibérie.

A 15 heures arrivent à Odessa. Rassemblement sur une place après 2 kilomètres à pied. La ville semble miséreuse, les femmes et enfants sont pieds-nus, avec des habits plus ou moins en lambeaux. Prennent le tramway qui tombe en panne, terminent le chemin à pied en faisant 18 kilomètres. Il fait noir et couche à terre dans le camp. Il s'agit d'un ancien préventorium désaffecté à 100 mètres de la mer. Certains sont dans du dur, d'autres sous tentes. Il y a environ 15000 prisonniers, principalement français. On leur dit qu'il n'y aura pas de départ avant 1 mois.

Le 25 mai, il tombe malade et part à l’hôpital pour soigner un coup de froid. Il touche chaque jour un colis américain. Il y a deux prisonniers de guerre français gravement malades, libérés par l'armée rouge en octobre 1944 lors de la première avancée russe en Prusse orientale. Ils avaient été envoyés directement dans un camp en Sibérie où de nombreux prisonniers sont morts.

Le 27 mai, il est réveillé et on lui apprend qu'il part le jour même en bateau. Il quitte sont pyjama américain et revêt la tenue militaire russe. Au dernier moment, il ne part pas car un cas de typhus a été trouvé dans le camp où il n'est resté qu'une journée et ½..

Le 31 mai, fait un tour en ville en pyjama car ses habits civils ont été pris à son arrivée à l’hôpital.

Il y a des marins américains qui jouent sur le stade.

Le 03 juin, jour du départ, habillé en soldat russe, une voiture l’emmène avec 2 lieutenants également hospitalisés devant un paquebot née zélandais (le Monowai semble t-il). Se trouve dans une cabine avec 1 français et 2 hollandais. Repas paradisiaque dans le mess pour officiers.

Le 04 juin, le bateau part en emmenant 800 personnes, vitesse 18 nœuds (33 km/h)

Le 05 juin, atteint le Bosphore, contrôle des autorités turques. Voit Istanbul, l’ambassadeur de France à Constantinople fait une rapide visite avant de partir précipitamment.

Le 06 juin, achète des cigarettes avec un billet en franc qui lui restait dans son porte feuille. Des canons de DCA tirent sur une mine maritime qui n'explose pas.

Le 07 juin, passage du détroit de Messin en Italie. Le 08 juin, 2 soldats SS tatoués sous le bras sont découverts et mis en cellule pour être remis à la police française.

Arrive en France le 09 juin.

Informe après son retour par sa visite la famille de son ami Pierre Masson tué dans le bombardement. Il a remis aux parents les papiers et le porte feuille du défunt qu'il avait gardé.




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MES GRANDES VACANCES... A MOI...   André Leraitre
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MES GRANDES VACANCES... A MOI...  - ANDRE LERAITRE - Imprimerie Langlois Pao Fab - 151 pages - 2003 - 15 Euros - sans ISBN

Un très bon livre avec une chronologie parfois défaillante ou imprécise. De nombreux documents, photos et croquis viennent agrémenter les pages de lecture. Prisonnier sans avoir combattu - valeureux passages sur la captivité en France avant le départ pour l'Allemagne. Remarquable passage précis sur l'immatriculation du prisonnier à son arrivée au Stalag. Par contre, aucune précision sur l'attitude des russes à partir de la libération, aucune trace d'exaction  comme le mentionne les autres récits (cette absence ne peut être que volontaire). Ouvrage pas facile à trouver, 200 exemplaires à la première édition, puis 400 autres à seconde et dernière édition. J'ai eu la chance d'avoir une dédicace sur mon livre en 2005 avec la mention " ...et de vous féliciter pour vos recherches PG et la place privilégié que vous me réservez...". Si par bonheur en ce jour d'avril 2015 vous êtes toujours de ce monde monsieur Leraitre et que vous pouvez lire ces quelques lignes, je vous réitère un grand merci pour avoir publié vos mémoires presque 60 ans plus tard.




Mes grandes vacances... à moi … juin 1940 – juillet 1945
Souvenirs de captivité d'un instituteur de 20 ans, soixante années plus tard

Âgé de 20 ans , il quitte son domicile de Ticheville en Normandie le 09 juin 1940. Son père, ancien combattant , partit à la guerre en août 1914 l'accompagne jusqu'à l'arrêt de bus. Direction Aigle pour se rendre à Nantes en train. Il voit passer un train composé de prisonniers de guerre allemands (page 12). Arrive au quartier Cambronne à Nantes le 10 juin 1940. Il y reçoit un équipement complet ainsi qu'un fusil MAS 36. Y retrouve son ami Marcel. Interdiction de sortir de la caserne.
Le 19 juin 1940, 2 officiers allemands se présentent, tout le monde est fait prisonnier sans avoir tiré un coup de feu. Rassemblement dans la cour en attente du départ pour la captivité. Une femme s'y présente pour y voir son mari fait prisonnier. La sentinelle, en été d'ébriété refuse; l'épouse lui crache à la figure. Elle est abattu d'une balle de pistolet sous les yeux de son mari (page 20). Départ, des nantais jettent du pain et des cigarettes aux prisonniers.
Départ en train dans des wagons à bestiaux, descendent et terminent la route a pied. Sont parqués dans une prairie qui s'entoure de barbelés. Cela devient le camp de la Courbellière à Chateaubriant, composé d'environ 6000 prisonniers de guerre. Des prisonniers charpentiers et menuisiers sont demandés; il fabriqueront 9 miradors … Fouille et recensement (page 25). Une fiche signalétique est remplie, il cache de l'argent dans ses chaussettes. Ils resteront dans ce camp, sous des tentes de fortune jusqu'au 27 juillet 1940. Le ravitaillement est difficile, il touche par jour ¼ d'eau pour boire, se raser et se laver. 3 prisonniers sont tués lors d'une évasion, un quatrième la réussi. Il y reçoit une lettre de ses parents. Il a le droit d'écrire des cartes au crayon, il arrive le 1er juillet a donner à une dame de la croix rouge une lettre écrite au crayon. Le 10 juillet, n'a le droit qu'à une carte par semaine.
Le 27 juillet 1940, départ du camp en camion. Parcours de 200 kilomètres pour Dreux et Gaillon. Loge dans une caserne d'artillerie. Au cours du chemin, dès que des prisonniers sont signalés, des gens accourent et jettent du pain, saucissons, beurre, conserves. Quant aux prisonniers, ils jettent des petits papiers avec adresse des familles pour les prévenir du passage.
Le commandant du camp de Gaillon est un autrichien, assez sympathique. Une cantine vend du pain, du papier à cigarette, peigne, tabac … à prix raisonnable. Cependant, il n'a plus d'argent de poche. La nourriture est bonne et abondante. Il est volontaire le 07 août 1940 pour partir sur Évreux afin de rapprocher la Normandie. 25 kilomètres à pied. Réside avec 1000 autres prisonniers et son ami Marcel dans l'école normale de jeunes filles.La nourriture y est mauvaise et insuffisante, il y a de nombreuses corvées.
Le 08 septembre 1940, départ pour l'Allemagne en groupe de 50. En sortant du camp, il voit son père sur le trottoir qui lui dit «Ah! Mon pauvre gars ..!». Il lui lance un paquet qui est repris par une sentinelle et jeté sur le trottoir. Direction la gare. Chaque groupe est conduit dans un wagon. Un maigre ravitaillement est donné avant le départ. Pas d'eau ni de WC. Certains font dans leurs pantalons. Arrêt de 5 minutes toutes les 24 heures. Les prisonniers urinent par l' interstice des wagon, autres besoins dans des boites dont le contenu est jeté non sans difficulté par les vasistas.
Passent par la Belgique. Après 105 heures de voyage, ils arrivent le 11 septembre 1940 au Stalag IA de Stablack en Prusse orientale. Sont installés dans des tentes en toile. Attaques sournoises des prisonniers de guerre polonais, belges et français qui délestent les nouveaux arrivants. On lui prend sa couverture. Le lendemain de l'arrivée au camp, c'est l'immatriculation et la désinfection (page 60). Ils sont plusieurs centaines et cela dure plusieurs heures. Des secrétaires prisonniers de guerre derrières de petites tables donnent un numéro d'immatriculation, puis relève sur une fiche les renseignements civils et militaires. Ensuite prise de photos anthropométriques, 3 par 3 pour gagner du temps, puis relevé des empreintes digitales. Ensuite désinfection des vêtements et tonte complète. Pour finir, remise de la plaque d’immatriculation. Citation de l'auteur: «Pour finir, on nous remet une plaque d'immatriculation. Ainsi nous cessons d'être des individus pour devenir des matricules. Je suis devenu le Kriegsgefangen n°1A 29195 FZ affecté au Stalag IA» (page 63, photo montage d'une plaque …, pas celle de l'auteur... ). Sous tente au départ, puis affecté ensuite à la baraque 27. Il réussi a récupérer une couverture et a rester avec son camarade Marcel. Il n'a pas atteint le grade d'aspirant, il se déclare maréchal des logis. Le 19 septembre 1940, soit 6 jours après son arrivée au camp, il part pour travailler en Kommando. Contre ordre, retour au camp. Se fait voler de nouveau sa couverture par un prisonnier de guerre polonais.
Le lendemain, nouveau départ par groupe de 50 dans des wagons à bestiaux, ils sont environ 400. Ils arrivent le soir à SCHLOSSBERG, ville d'environ 5000 habitants. Nouvelle désinfection. Le camp n'est pas entièrement fini. Les allemands demande un interprète. Un ancien combattant de 14-18 se porte volontaire, il se nomme FONTAINE et a plus de 50 ans, il sera par la suite rapatrié. Marcel rencontre un officier allemand qui l'interpelle en anglais. Marcel restera 4 ans au bureau du camp et parlera allemand en moins d'un an. L'auteur trouve une place de menuisier et reste au camp avec Marcel. Rassemblement tous les jours à 06 heures du matin, quelque fois aussi dans la journée. Il ne reste que les malades et des employés au camp, c'est a dire interprète, menuisier, tailleur, cuisiniers, cordonniers ... La grosse majorité des prisonniers travaille à la gare se trouvant à 800 mètres de là. Durant l'hiver 1940-41, il fait jusque -42°C en février. La nourriture est insuffisante au camp, soupe et pain gris au repas. 40 prisonniers par baraque de 60 mètres carrés. Un gros poêle chauffe l'ensemble. Certains utilisent des «schubinettes», sorte de réchaud de fabrication maison qui n'utilise que peu de combustible. L'auteur ayant un emploi de menuisier fabrique des plats à pain sculptés «Donnez nous notre pain quotidien», échangé contre de la nourriture ou des cigarettes. A Noël, il fabrique en plus des jouets en bois qu'il troque avec des soldats allemands.
La frontière russe se trouve à moins de 20 kilomètres. Un jour de novembre 1940, 4 prisonniers de guerre travaillant en corvée de sable sur le fleuve frontière s'évadent et passent en URSS. Personne n'a jamais eu de nouvelle d'eux. Distribution de quelques vêtements militaires. Départ de quelques prisonniers en Kommando, il n'en reste plus que 200 au camp. Le 27 décembre 1940, l'ancien combattant 14-18 reçoit 6 lettres d'un coup. Il n'avait jamais eu de nouvelle de sa famille avant.
22 juin 1941, attaque de l'URSS. Vers midi, une escadrille russe passe et appareils sont descendus en flamme par la chasse allemande sous les yeux des prisonniers. Pendant 8 jours passent des colonnes de chars français, de camions français et d'ambulances françaises. Les jeunes gardiens sont retirés et des plus anciens prennent la place. Un gardien allemand, WILLY, 30 ans quitte le camp, il avait réussi a supprimer les interminables rassemblements. Ce gardien lui avait offert, ainsi qu'à Marcel pour Noël un colis contenant du saucissons, de la bière, du pain, des cigarettes. Il garda son adresse en France et vint le voir dans les années 1952-54. Il décéda dans les années 60.
Arrivée des prisonniers de guerre russes au camp dans 2 baraques isolées. Squelettes vivants, sans nourriture ni hygiène. Attrapent le thyfus . Ils meurent tous et aucun autre ne reviendra.
Le camp a un journal, il s'agit du CONFLINS. Il est imprimé gratuitement chez un imprimeur où travaille un prisonnier. Début 1943, l'auteur doit quitter sa place de menuisier et arrive a entrer aux cuisines. Il construit un cabanon près de la baraque des cuisines et s'y loge avec 2 autres prisonniers. Un gardien quitte le camp pour la France. Il emmène du courrier non passé à la censure pour les familles.(qui les recevront!!!) .Pour le courrier partant réglementairement , une sentinelle porte à la poste, lettres, cartes et étiquettes 2 fois par semaine, à savoir le mercredi et le samedi. Le courrier est ensuite trié par nationalité, et par zone occupée ou non pour le courrier français. Ensuite les lettres, cartes et étiquettes sont séparées et classées par matricules, empaquetés et expédié à la censure à Koenigsberg. En mars 1944, son emploi est supprimé. Il atterri dans une ferme tenue par un couple âgé. La ferme est minable. Il passe sa première nuit sur de la paille dans l'écurie du cheval. Il refuse le lendemain de travailler. Le fermier en colère le poursuit avec sa fourche et téléphone au gardien. L'auteur à l'idée de se frapper la jambe et d'accuser le fermier de violences. Il change alors le jour même de ferme. Il se retrouve dans une exploitation plus grande composée d'un couple âgé également, ferme où travaillent déjà 2 prisonniers de guerre français et un belge. Ils dorment ici dans un lit avec matelas, drap et couette. En font voir au fermier et font le maximum pour ne pas ou mal travailler. Un jour il sabotent le moteur électrique de la batteuse. La femme du fermier décède. En septembre 1944 retour au camp, où il y a rassemblement des prisonniers pour son évacuation. Marcel vient de partir. Il ne reste que peu de gardien au camp, principalement des anciens combattants de 14-18. Début novembre 1944, évacuation du camp en camion à 30 kilomètres de Koeningberg. Ce nouveau camp se compose de belges et de français; il y a deux grosses lettres PG sur le toit. Parfois, les chasseurs de l'escadrille Normandie Niemen, reconnaissable aux cocardes françaises sur le nez rasent le camp pour saluer les prisonniers. Un jour de bombardement, les WC explosent. Le 3 janvier 1945, il n'y a plus de gardien. Ils partent à 13 et travaillent comme infirmiers dans un hôpital de Koenigsberg. Après y avoir passé 3 mois, ordre de départ en direction du port de Memel. Ils se réfugient dans un blockhaus et sont libérés le 25 avril 1945 par des russes mongols. Il voit une femme russe soldat sortir d'un char. L'officier russe leur ordonne de descendre dans le blockhaus, puis voyant les prisonniers arborant le brassard à croix rouge de l’hôpital leur ordonne de s'occuper des blessés sur le champ de bataille. Il doit aider un médecin a amputer le pied d'un officier russe à la scie sans anesthésie. Ensuite une colonne de prisonniers se forme et part vers l'arrière. Il se fait voler son baluchon par un soldat russe, qui contient les notes prises lors de la captivité (une partie sera retrouvée et rendue en France par un prisonnier de retour, ce qui a permis de faire ce livre). Marche pénible et sans ravitaillement. «on mange n'importe quoi, on dort n'importe où». Il arrive dans un camp où on lui donne un papier jaune le mentionnant dans la catégorie «allié» (photo du document page 133).
Passe le mois de mai et juin dans ce camp russe. La nourriture est la même que pour les soldats. Les russes cherchent des volontaires pour travailler, personne ne veut, c'est donc la chasse à l'homme dans le camp. Pas de nouvelle de ceux qui sont partis. Fin juin , départ, composé d'environ 1000 prisonniers de guerre. Ils partent en train en wagons à bestiaux vers Odessa. Au cours du voyage, la locomotive accroche le convoi dans l'autre sens, direction l'Allemagne. Après 13 jours de voyage, le train arrive à Magdebourg où déjà 20000 prisonniers de guerre sont en attente pour franchir la zone anglaise.
Le 10 juillet 1945, il se trouve depuis 10 jours dans une caserne, gardée par les soldats russes. Le 13 juillet, avec 3 autres camarades, ils s'évadent de la caserne et traversent l'Elbe sur une barque de pécheur. Ils sont arrêtés par une patrouille anglaise. Sont présenté devant un officier français et sont font engueuler car ils auraient du attendre d'être libéré. Un de ses camarades attrape cet officier par le col et le secoue copieusement. Un officier anglais intervient et fait établir des papiers pour un rapatriement dans le prochain train. Sont emmenés à la gare en Jeep. Le train est composé de wagons à bestiaux, montent à 30 par wagon. Le 17 juillet 1945, il passe par la frontière hollandaise et arrive à Eindhoven, puis Bruxelles où un copieux banquet est servi. Le 18 juillet 1945, arrivée à 17 heures à la gare de Valenciennes. Ne reçoit qu'un quart de vin, un autre convoi est passé avant et il n'y a plus rien. Se présente dans un cinéma a proximité de la gare et demande s'il est possible de téléphoner. Il n'a pas de quoi payer la communication. La dame, dont le mari fut de retour de captivité 2 mois plus tôt accepte sans hésiter. Sonne occupé, la dame promet de réitérer son appel après son départ (cela sera fait). Il est démobilisé à Paris, moins bien accueilli qu’en Hollande où en Belgique. De la gare Montparnasse, départ en direction de Aigle pour le centre des prisonniers de retour. A sa descente à la gare, il est seul. Un homme âgé l'informe que le centre n'existe plus et qu'il se trouve désormais à Argentan. Son train est parti et le prochain n'est qu'à 19 heures. Il est invité a attendre au domicile de l'ancien. Il apprend par cet homme que Marcel est rentré de captivité au mois de mai. Il lui téléphone et Marcel vient le voir. Il prend ensuite le train et retrouve son père sur le quai de la gare à Argentan; il n'avait pas eu de nouvelle de son fils depuis le 06 juin 1944.


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CINQ ANS DE CAPTIVITÉ  René Suatton
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Cinq ans de captivité - René Suatton - thebookedition.com - 199 pages - 2014 - 14,50 euros - ISBN: 9782954779805
Document réalisé après le retour de captivité à partir de 90 feuillets dactylographiés. Capturé avec le grade de lieutenant, mais curieusement se débarrasse de ses grades pour devenir homme de troupe (ou sous-officier?) durant toute la captivité. Événements et anecdotes intéressants, campagne de France assez pauvre. Malheureusement pas toujours de dates bien précises pour situer les événements. Document initialement écrit pour une conférence faite autour de ses amis et découvert après son décès. Livre publié par la descendance familiale consciente de ne pas avoir voulu écouter ses vacances forcées d'outre Rhin lorsque l'auteur tentait d'en parler.


L'auteur est né en Suisse en 1913, décédé en 2000.

Mobilisé en septembre 1939 avec le grade de lieutenant. Il est affecté en janvier 1939 à la 4ème DCR, habillé de neuf pour le départ en guerre. Le 16 mai 1940 au soir , arrivée dans la région de Laon. Repli vers Soissons le 20 mai en passant par le chemin des dames. Prisonnier dans ce secteur, se fait voler ses jumelles de fabrication suisse. Lors de son transport en camion, il enlève ses galons d'officier. Parqué avec ses camarades dans une cour de ferme. Se porte volontaire pour enterrer les morts. Il retrouve un colonel des chars s'étant suicidé d'un coup de revolver. Des fosses communes sont creusées pour gagner du temps. A son retour à la ferme, tous ces camarades avaient quittés les lieux.

Départ en captivité à pied; après 3 jours de marche sans ravitaillement, arrive dans la région de Bastogne en Belgique. Des officiers allemands prennent des photos de ces colonnes de prisonniers, également un soldat noir tirailleur sénégalais à qui ils forcent de montrer son sexe.

Reste 4 jours à Bastogne, la gare est bombardée par les anglais.

Départ en Allemagne dans des wagons à bestiaux qui n'ont pas été ouverts; le trajet dure 4 jours sans se coucher ni s’asseoir. Les besoins sont fait dans les boites de conserve vides et du papier d'emballage. Aucun ravitaillement n'est distribué durant 8 jours. Un civil belge avait donné 1 kilo de sucre en cachette. En passant sous un pont, un civil tire sur le convoi. Un prisonnier du wagon est touché en pleine poitrine; malgré les soins de fortune apportés à ce malheureux, il décédera arrivé au camp après son admission à l'infirmerie. Arrêt de 30 minutes à la gare de Stargard; à l’ouverture des portes, les prisonniers sautent des wagons et se précipitent sur le talus pour arracher et manger l'herbe. Arrivée à Hohenstein à 22 heures. Il faut parcourir 5 kilomètres à pied pour arriver au camp. Au cours de ce trajet, sont accueillis par une cinquantaine de jeunes de la jeunesse hitlérienne qui leurs crachent dessus, jettent des cailloux et les piquent avec leurs poignards.

Attente durant 5 heures pour avoir la première soupe en 20 colonnes à la fois car il y a 20 000 prisonniers.

Est a proximité des baraques des polonais; ces derniers donnent du pain aux français en rampant sous les barbelés. Au 4ème jour, les prisonniers mettent trop de temps pour se mettre en colonne à la distribution de soupe; un sergent tira dans le tas au pistolet faisant 2 morts et 3 blessés. Il n'y a dans ce camp que 3 robinets.

Ordre est affiché que le port de la barbe était interdit. Sans matériel adéquat, le résultat n'est pas probant. Passe à la désinfection, puis à l'immatriculation avec photo et ardoise avec le numéro de matricule.

Le 17 juin 1940, son nom est indiqué pour un départ au travail en agriculture. Se trouvait avec un ancien prisonnier 14/18 qui lui dit que c'était le bon filon. Départ en train pour 120 km, arrivée à Ortelburg. Sur la place du village, les fermiers se présentent pour prendre possession des prisonniers. Il reste avec les quelques prisonniers non choisis et partent en tracteur à Rheinswein distant de 30 km. Logés dans un hangar qui laisse passer le froid. Sont retirés la nuit les pantalons, capotes, vareuses et chaussures. La ferme se trouvent à 5 km du hangar. Reçurent des sabots de bois pour remplacer les brodequins usés. Se lavent dans un petit ruisseau avec du sable car pas de savon dans les premiers temps.

Reçoit en août le premier courrier de son épouse qui lui apprend officiellement l'armistice.

Départ au travail avec 2 ou 3 gardiens. A perdu 35 kilos en 3 mois.

Le premier gel arriva le 31 août; première neige en octobre, il fait -20°C.

Touche un salaire de 470 Pfennig par jour, payé tous les mois en billet de camp.

Il y a eu un gardien rhénan très sympathique; le patron se plaignit de lui et il fut envoyé dans une unité combattante. Il fut remplacé par un soldat SS blessé en Pologne.

Courant novembre, réception du journal «le trait d'union» qui sert de papier toilette.

Il y avait au travail un officier du grade aspirant (page 75).

Retour au stalag en décembre 1940. Il fait -45°C, les baraques ne sont pas chauffées et il n'y a qu'une couverture. Dort avec un passe montagne reçu par sa femme et se réveille tous les matins avec les cheveux givrés et une barbe de glace.

La messe est célébrée à Noël dans la baraque des juifs.

Janvier 1941, épouillage où on lui volent pas mal d'affaires et départ en direction de la gare avec un mètre de neige. De nombreux prisonniers moururent lors de ce déplacement. Arriva le lendemain à Königsberg. Un soupe avait été préparée par des prisonniers ayant appris cette arrivée dans cette fabrique de cellulose.

Baraque neuve et chauffée. La censure du courrier est forte. Des lettres arrivent avec de grandes découpures. Les colis arrivent une fois par semaine. Sont apportés sur une grande table et tous ouvert par un groupe de gardien. De nombreux colis étaient saccagés et mélangés, des boites de conserve mise à part et volées par les gardiens.

En février 1941, arrivée des premiers vêtement venant de France ainsi que de vêtements polonais. Il reçoit un manteau de cavalerie de l'armée polonaise. Un soir, il quitte clandestinement le camp pour se rendre en ville au cinéma où il voit un film de propagande «Sieg im west».

En juin 1941, un bâtiment est bombardé par l'aviation russe.

En août 1941, arrivée des premiers prisonniers de guerre russes. Ces derniers prennent place dans les usines occupés par les prisonniers français.

Part à la frontière polonaise dans le canton de Angerburg. Il n'y a plus que 2 ou 3 gardiens dans le village. Sont surveillés par des civils assermentés qui travaillent avec les prisonniers.

Les colis arrivent assez bien et le 1er colis de la croix rouge arrive en septembre 1941. Les allemands se servaient copieusement. Alors qu'il est au travail dans les champs, il est appelé pour quitter les lieux et prendre les fonction d’interprète et d'homme de confiance. Il représente alors les 2000 prisonniers du secteur. Il est entièrement habillé de neuf. Il gère la distribution des colis de la croix rouge. Il est logé dans l'infirmerie avec le médecin, les tailleurs et cordonniers.

Diverses anecdotes – p 127 – un prisonnier peint des cochons à la peinture minium, n'ayant pas compris que c'était les murs qu'il fallait peindre....

Création d'une caisse pour les familles nécessiteuses des prisonniers.

En janvier 1943, un théâtre est monté (p133). L'air de la chanson de Rawa-Ruska est jouée; les allemands ne la connaissant pas et pensant à un chant patriotique se mettent au garde à vous!!

Noël 1943, à la demande des allemands, l'orchestre est prêté pour jouer aux allemand (p142)

En homme de confiance, organise et harmonise la vie au camp.

Dès 1942, la croix rouge de Genève et la YMCA envois des ballons de foot.

Un match est une fois organisée entre soldat allemands de la Luftwaffe et les prisonniers. Les prisonniers gagnent 4/1. Le capitaine allemand et les joueurs eurent 15 jours d'arrêt.

Un jour, un prisonnier de guerre s'est occupé de la ferme et des 3 enfants de la patronne durant 3 mois, cette dernière étant décédée et le mari sur le front. Le mari a été rapatrié et a eu une admiration sans borne pour les français.

Début 1945, les avions survolent tous les jours le secteur et le canon russe tonne.

Évacuation. Les prisonniers des fermes évacuent avec leurs paysans, les prisonniers des villes avec la compagnie de gardes.

Départ le 22 janvier 1945 sous la neige et par -25°C. Passage sur le bras gelé de la Baltique. Mitraillage d'avions russes; de nombreux civils meurent. Passage du corridor de Dantzig, traversée de la Vistule sur des bacs, passage de l'Oder à Swinemünde. La recette des représentations théâtrales ont permis de payer une partie du ravitaillement lors de cette exode. Passe par Schwerin ayant pour but Heide qui est atteint le 30 mars. Le parcours fut de 1485 km. A maigri de 15 kilos durant cette période.

8 mai 1945, fin de la guerre sans aucun alliés dans le secteur. Le capitaine allemand lui remet solennellement les clés du camp. Les anglais arrivent 8 jours après. Il remet ses galons de lieutenant pour les accueillir. Le 19 mai, défilé des prisonniers en ville. Embarquement dans 200 camions. Auteur revient en voiture jusqu'à la frontière suisse, puis en train jusque Genève.


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CINQ ANNÉES DURANT ...  - A. DEVILLERS
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Cinq années durant ... souvenirs de captivité d'un lireen en Allemagne (1940-1945) - A. Devillers - Imprimerie ???? - 265 pages - 1996 - sans prix - sans ISBN

Récit honnête écrit à la retraite de l'auteur et a partir de ses notes de captif. Il fût publié par ses 3 enfants après son décès sans qu'aucune rectification ne soit faite. Quelques imprécisions de dates mais bonne chronologie. Malheureusement rien après sa libération et son arrivée en frontière française. C'est une bonne base de lecture, mais livre très difficile à trouver.




Récit écrit à la retraite de l'auteur et destiné à ses proches. Il est appuyé par des notes prises à l'époque. Il est décédé le 31 octobre 1996.

Passe l'automne et l'hiver en Lorraine. Sa compagnie était chargée du stockage des armes et des munitions des fortifications de la ligne Maginot. Il est ensuite muté comme secrétaire à l'état major de la compagnie.
Le 10 mai 1940, quitte le château de Peltre pour le fort de Chesny. Il se fait mitrailler sur la route par des avions «italiens» dans le village de Rogéville. Le 15 juin passe par Crepey où ils sont mitraillés vers 11 heures. Le 16 juin passe par Vittel pour finir à Xertigny où ils sont bombardés par une escadrille « italienne ». Sont fait prisonnier le 21 juin 1940 à Corcieux vers 12h30, puis parqués à la sortie du village pour la nuit. Le lendemain départ à pied en passant par le col du plafond et par Fraize. Il apprend par des femmes à Plainfaing que l'armistice est signée. Passent le col du Bonhomme. Au cours de la marche la population distribue vivres et boissons. Passent dans Colmar où une caserne archi comble ne peut les accueillir. Une dame âgée lui lance une grosse plaque de chocolat. Des camions font la navette pour récupérer les plus fatigués. Il est pris en charge dans un camion qui l’amène à la caserne de Neuf Brisach.
Il loge dans la cour sous une tente de fortune aménagée. Il adresse le 24 juin une carte à la famille par l'intermédiaire de la croix rouge ; 5 mots seulement sont autorisés. Un violent orage submerge le campement. Il trouve finalement une place dans le grenier. On lui vole sa couverture alors qu'il est parti à la distribution de soupe. Il estime le nombre de prisonnier à 60000.
Le 28 juin il quitte la caserne pour être logé dans un magasin du génie en ville. Il peut circuler dans les rues. La nourriture est insuffisante ; on ne trouve plus d'ortie pour faire la soupe.
En plus de la soupe distribuée, les prisonniers ont parfois le droit à 9 grammes de pâté ou 5 cm2 de jambon ou 12 grammes de confiture. Une boule de pain noir de l'armée allemande est distribuée chaque jour pour 5 hommes. Des affiches sont placardées sur les arbres par région où certains se notent pour retrouver un voisin ou une connaissance. Il quitte la ville le 30 juillet 1940.
Son groupe de 200 prisonniers fait 16 kms et s'installe à Baltzenheim. Le dortoir est un grenier à paille. Le travail consiste à récupérer les barbelés autour des casemates. A la 2ème quinzaine d’août, un petit nombre de colis et de lettre arrivent. Le 2 septembre 1940, quittent ce lieu pour Colmar et Logelbach dans l'usine Haussmann transformée en camp de prisonniers. Ils dorment à 500 au 5ème étage. Départ pour l’Allemagne le 28 septembre 1940 en gare de Colmar à 55 par wagon. Après 23 heures de voyage, ils arrivent en gare de Moosburg. Entrent dans la première enceinte du Stalag VIIA. Ils sont fouillés et logent dans des tentes. Des planches recouvertes de paille servent de lits.
Le 30 septembre 1940, les formalités d'immatriculation sont faites, ainsi que la désinfection. Ils passent dans une autre partie du camp et occupent des baraques en bois. Les tentes sont libérées pour les nouveaux arrivants. L'auteur occupe la barque n°28. Il y a le soir du troc et du commerce entre prisonniers. Le 03 octobre 1940, il s'inscrit sur les liste pour un départ en Kommando espérant que le groupe constitué ne sera pas séparé. Le 05 octobre 1940, départ du groupe constitué de 25 personnes et de 3 sentinelles pour la gare. Descente en gare de Munich ou le nouveau patron les attend. Prennent un autre train et descendent à Dachau. Arrivent enfin en tracteur dans le village de Bergkirchen, commune de 300 habitants. Le groupe dort à l'étage d'un atelier. Travail de terrassement, mangent le midi au café-restaurant. Le patron est brave, c'est un ancien blessé de la guerre 14-18. Le 20 octobre 1940, autorisation de se rendre à la messe ; le vieux curé lit l’évangile en français. Un autre groupe de PG logent près deux, ces derniers travaillent dans les fermes alentours. Le 20 décembre 1940, avec un autre camarade , il travaille chez un menuisier où ils sont logés. Le jour de Noël, les colis sont mis en commun.
Le 31 mai 1941, le Kommando est dissous, tous les prisonniers sont éparpillés par 2 ou 3 pour travailler dans les fermes des environs. Il arrive au bourg d'Olching. La baraque se trouve derrière l'église. Devient cantonnier la semaine et effectue des terrassement les samedis, puis ouvrier en maçonnerie. Il mange tous les jours à l'auberge. Page 92 – La population bavaroise mange du chien une fois par semaine. Il travaille sur un chantier de maçonnerie à la caserne de Munich et mange en même temps que les militaires allemands à la cantine. Certains lui adressent la parole en mauvais français. Un soldat allemand dépose même sur sa table des pommes de terre voyant sa faible pitance.
Le 15 août 1941, il remplace un camarade dans une ferme. Page 105 ….  « Il me rappelle un peu trop la plaque d'immatriculation que nous avons l'obligation de porter au poignet ou autour du cou. »
A l'automne, repart en maçonnerie, le 1er décembre dans une ferme auberge, 10 jours plus tard de nouveau en maçonnerie.
Le 1er mars 1942, il repart dans sa ferme initiale. Page 148 : il est invité à un mariage et il est placé à la table des mariés. Cette dernière était la fille d'un prisonnier de guerre français de 14-18. Il y est allé avec sa tenue de prisonnier rapiécée. Il est ensuite remplacé par un prisonnier serbe et quitte le Kommando le 08 mai 1942.
Il part avec 2 camarades dans un entrepôt militaire qui met en cube du fourrage à destination du front. Page 157 : Il reçoit un laissez passer qui permet de sortir seul le dimanche dans un périmètre limité. L'homme de confiance du Kommando s'est évadé le 28 décembre 1942 ; il a réussi à rentrer avec des faux papiers. Il est passé voir la femme d'un prisonnier puis il entra dans un maquis des Alpes. L'auteur prend donc le rôle d’homme de confiance.
Page 176-177 : un jour 3 évadés se présentent le soir au Komando. Les prisonniers informent le brave gardien. Ce dernier demande juste qu'ils partent le lendemain avant 4 heures du matin et qu'il ne dirait rien. Les 3 évadés ont été repris plus tard. Il y a des bombardements aux alentours fin 1942. Il travaille le jour de Noël. En 1943, il y a de nouveaux bombardements car le chantier se trouve entre le terrain d'aviation et les lignes de chemin de fer. Les prisonniers touchent des masques à gaz. Un des camarades a été libéré dans le cadre de la relève alors qu'il était parti se faire soigner à l’hôpital.
Le 15 mars 1944, départ de tous les prisonniers pour le nouveau Kommando de Garmisch Partenkirchen qui est occupé par des prisonniers russes, et les prisonniers russes viennent dans le Kommando quitté par les français. Les prisonniers sont mécontent de ce changement « inutile ». Mais quelques mois plus tard, tous les prisonniers russes seront tués sous un nouveau bombardement....
Ils arrivent donc dans un baraquement crasseux où il faut une journée entière pour tout nettoyer. Ces baraquements ont été construit pour loger les ouvriers à la construction du stade de glace des Jeux Olympique de 1936. Les prisonniers sont versés chez plusieurs commerçants et l'activité principale est le déchargement de wagons. Page 204 : « nos vêtements sont ornés de multiples pièces dont les couleurs variées n 'ont aucune ressemblance avec celle de l'étoffe primitive. » Les alertes aériennes sont journalières. Le 09 juillet 1944, il voit un bombardier qui est abattu au dessus de Garmisch. 9 parachutes s'ouvrent et un aviateur tombe directement dans la cour de la caserne.
Les livres qui arrivent au Kommando dans les colis passent à la censure du Stalag ; il reviennent avec un tampon. Beaucoup de livres ne revenant pas de la censure, les captifs firent des copies de tampon afin d'éviter de les envoyer.
Pages 240 : « Chaque mois je me rends sous la protection d'un gardien au siège de la compagnie ou l'on peut théoriquement échanger les habits et les chaussures. Nous tentons d'obtenir ainsi des vêtements plus propres et plus résistants, mais les camarades chargés des réparations ne reçoivent pas les fournitures indispensables et ne possèdent aucune baguette magique et pas d'avantage le don des miracles! Si bien que ces échangent tiennent un peu de la loterie et qu'on est jamais sûr de ne pas échanger son cheval borgne contre un aveugle. Cela oblige à réparer nous même les vestes béantes, les pantalons ajourés avec les moyen du bord: le moindre bout d'étoffe, prélevé parfois sur un vieux sac à pommes de terre et cousu avec un fil auquel le nom de ficelle conviendrait, sans doute beaucoup mieux»
Un jour, plus de gardien; les américain de sont pas loin de Garmicsh. Des prisonniers français d'un village voisin sont venus au Kommando. Des déportés au tenues rayées ont réussi a s'échapper d'une colonne et a se réfugier dans un wagon. Ils sont pris en charge par des prisonniers et cachés. Arrivée des chars, l'auteur part les rencontrer. Le chef de char est canadien et parlant parfaitement le français demande si des troupes allemandes occupent encore la ville. Pour se nourrir, les prisonniers vont capturer des moutons. Les américains font suite aux canadiens. Des prisonniers allemands sont regroupés au stade de glace. Après 2 jours d'attente, les PG français reçoivent des vivres et sont rapatriés par camions. Ils voyagent debout car ils sont trop nombreux, les camions sont découverts et conduits par des noirs américains. L'auteur avait récupéré des lunettes de motards allemandes. Ils parcourent ainsi plusieurs centaines de kilomètres,passent la frontière française et préviennent les familles par télégramme à Sarrebourg. «rentré en France,bonne santé,arrivée imminente »




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PRISONNIERS A NEUF BRISACH  - MARCEL POISOT
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Prisonnier à Neuf Brisach - Marcel Poisot - Editions Jacques Vautrain - 167 pages - 1945 - sans prix - sans ISBN

 
Livre écrit en captivité entre juillet 1940 et janvier 1941. L'auteur rencontre Jacques Vautrin ,son futur éditeur à l'Oflag XIIIA. Libéré en avril 1941 comme chef de famille nombreuse. Description parfaite de l'organisation de cette ville sous la captivité, détails riches et dates d'une bonne précision. Le récit s’arrête lors du départ vers l'Allemagne, dommage ne ne pas avoir continué le récit jusqu'à son retour au pays.





Sous lieutenant de 26 ans au 8ème Génie. Fait prisonnier à CORCIEUX le 21 juin 1940. Les allemands font jeter les casques et ne permettre de prendre que ce qui est à portée de main. Passage du col du plafond par Fraize puis Planfain. Une femme et sa petite fille distribuent de l'eau aux prisonniers. Il croise une colonne allemande. «Au radiateur de chaque camion est pendu un casque français. … presque tous les soldats allemands ont leur appareil photographique. Ils le portent en sautoir, prêt à saisir le cliché mémorable». Passe par le col du Bonhomme. Le soir un Feldwebel appelle les officiers en français. Destination Colmar en camion. Passe à Kaysersberg, halte devant l'hotel Chambard où une connaissance donne des victuailles. Loge dans une caserne sous mansarde avec des officiers supérieurs, pèle mêle. Départ des officiers en camion le 22 juin après n'y avoir passé qu'une seule nuit. Arrivée à 17 heures à la caserne Abatucci à 2 kilomètres à l'Est de Neuf Brisach, surnommé le camp de la misère. Ils doivent donner leurs cartes et boussoles. Les officiers sont avec la troupe, sous le commandement d'un général français et de son état major. Se trouvent 6 officiers par chambre dans le bâtiment 2, avec 2 capitaines et 3 lieutenants. Un camion décharge des bottes de paille qui servent de matelas. Le camp est vite plein et des prisonniers sont parqués dans les champs aux alentours. Il n'y a qu'un seul point d'eau venant d'une pompe à main. Le 24 juin, une première fournée d'officiers supérieurs quittent la caserne en camion pour prendre le train, pour une destination qui semble être Mayence. On a le droit d'écrire à sa famille une carte de 5 mots. Il choisi «Prisonnier – bonne santé - Baisers + signature». C'est une dame de la croix rouge et une institutrice de Turckheim qui ont eu l'autorisation de l'autorité allemande de ramasser les lettres. Chaque jour elles font rentrer une ou deux voitures de victuailles. Une dame en vélo lance également du linge et des victuailles au dessus de la grille. Il y a en ce 24 juin un formidable orage. Le camp n'est plus que boue. Il y a environ 50000 hommes (français, belges,polonais, troupes coloniales, marocains, indochinois, sénégalais). Le général de St Ceran, commandant les forces aériennes de la 3ème armée succède au général Coradin. Il entreprend de faire transférer dans la ville de Neuf Brisach l'ensemble des prisonniers. Ceci est accepté à condition que les officiers français encadrent la troupe. L'auteur se porte volontaire pour l'encadrement ainsi que ses 5 camarades de chambre.

Le 27 juin, jour du dernier départ des officiers pour l'Allemagne.

Création de 4 divisions en 4 bataillons de 1000 hommes chacun. Dans chaque bataillons il y a 4 compagnie groupant autant que possible les prisonniers de même spécialité. Avec des 5 camarades, il est affecté à la 1ère division – 1er régiment – 3ème bataillon – 12ème compagnie. Elle est composée d’électromécaniciens, routiers, forestiers, mariniers.

La ville du 17ème siècle a été évacuée des civils dès les premiers jours de septembre 1939. Composée en majeure partie de commerçants, dont un fort pourcentage étaient israélites, et aussi de familles de militaires. On lui attribue un bâtiment au 50 rue Sonnier pour sa compagnie composée de plus de 150 prisonniers. Le mobilier fut rassemblé dans 2 pièces fermées à clé.

Les officiers ont la même alimentation que la troupe. En 4 jours, tous les prisonniers sont transférés en ville, sauf les belges, polonais et autres (?). Les prisonniers indigènes ne viendront que plus tard. Le 27 juin, c'est le transfert de la 1ère division, le 28 juin de la 2ème et 3ème division+ état major, le 29 juin de la 4ème division. Il voit passer dans les rues le Führer dans sa voiture découverte, faisant un voyage d'inspection à travers l'Alsace. Le général français a installé ses bureaux dans l’hôtel de ville. Vie du camp: 7 heures Réveil – 08 heures Rassemblement puis petit déjeuner. Il y a 2 repas par jour mais la faim règne. Des prisonniers ont été abattus alors qu'ils étaient sur les remparts. Début de cas de dysenterie fin juillet. Il mange une boite de rillettes qui est en réalité de la baleine. Autorisation de faire la messe dans l'église.

Début juillet, quelques compagnies sortent de la ville pour enlever les barbelés, mines et lignes téléphoniques. Possibilité par la suite d'envoyer une lettre par jour jusqu'au 30 juillet. «C'est là un régime que nous ne devions plus jamais retrouver par la suite ». Ensuite 3 lettres et 4 cartes par mois. Le 14 juillet, une cérémonie clandestine est organisée avec un drapeau français trouvé dans une habitation. Après le départ de la ville, les 3 couleurs seront divisées et chaque commandant de bataillon en prendra un morceau.

Passage de la croix rouge dans le camp avec diverses distributions. Les prisonniers de métier rétablissent l'électricité, l'eau, font des démolitions et reconstructions, on trouve des coiffeurs, des cordonniers, des tailleurs … Le troc et l'artisanat existe entre prisonnier.

Page 132 – Pour les officiers, il y a la possibilité de faire des sorties à pied en dehors de la ville sous escorte armée. Cela se passe 2 fois par semaine par groupe maximum de 60 prisonniers. Le rassemblement se fait porte de Strasbourg. Il visite ainsi le 22 juillet la casemate du fort Mortier. Il y avait des tombes françaises à proximité. Dans la ville, il y avait des petites pancartes qui donnaient des points de rassemblement, par ville ou région. Le 23 juillet, réception d'imprimés qui demandent divers renseignements sur les prisonniers, en particulier les noms et adresses du dernier employeur. Le 25 juillet arrivée au camp des premières lettres. Les alsaciens sont convoqués un beau matin devant la Kommandantur avec leurs affaires et ont ne les a jamais revu. Ensuite ce fut le cas des lorrains , puis des juifs. Le 26 juillet, il apprend qu'il y a aura tous les jours un départ de 1500 prisonniers. Les départs se font alors qu'arrivaient les premières lettres et colis. La très grande majorité n'aura pas reçu de nouvelles. Les lettres seront retournées, les colis seront triés par la poste, le périssable sera consommé sous forme de casse croûte supplémentaire , le non périssable sera retourné.

Un des sergent de la compagnie est parti discrètement avec ses affaires, certainement évadé en partant avec un groupe. Le 1er août, il reçoit des nouvelles de chez lui qui sont bonnes.

Le camp doit être vide pour le 15 août. Ne sachant pas qu'elle était la destination, un prisonnier est parti avec une hirondelle, un fil bleu ou rouge sera accroché à l'oiseau pour savoir si la destination est l'Allemagne ou la France. L'auteur ne sait pas si l'hirondelle est revenue …

Le 09 août, le camp se vide, ils ne restent que quelques officiers, des agents des PTT et des cheminots. Ils remettent en place le mobilier dans les maisons. Les hommes de sa compagnie partent mais il reste. Dans l'église, sous la statue de Notre dame du sacré cœur a été apposée avant de partir une plaque de marbre mentionnant « reconnaissance pour les grâces reçues. Juillet 1940 » (Quelqu'un peu t-il me renseigner? La plaque existe toujours dans cette église ???).

Le 12 août, des Ausweiss sont distribués par la Kommandantur aux prisonniers cheminots qui vont pouvoir rejoindre la zone occupée afin de reprendre le travail. Le 13 août, départ de l'auteur et de 400 ou 500 officiers par la porte de Bâle. Distribution de pain à la gare. Montent dans un train aux wagons à compartiments de 3ème classe. Passe le Rhin. Destination NUREMBERG




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MEMOIRES D'UN PRISONNIER DE GUERRE
   ALBERT LAUMONIER



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Mémoires d'un prisonnier de guerre - Albert Laumonier - Librinova - 153 pages - 2019 - 12,90 euros - ISBN: 9791026238324

Ce récit n'avait pas pour vocation initiale d'être publié. Issu d'un carnet, bien trop généraliste à mon goût, il manque cruellement de détails avant le travail en Allemagne. Ma critique est assez cruelle, mais on trouve bien plus consistant en récit de prisonnier. 




S'engage en 1936 au 151ème RAP qui deviendra plus tard le 151ème RAF. Grade de sous officier. Il est un temps mécanicien à l'ouvrage de Ronchonvillers. En mai 1940, il fait rassembler ses affaires restées dans une chambre de la caserne et les fait parvenir chez ses parents (affaires qu'il retrouvera à son retour en 1945). Il quitte le fort le 02 juin pour partir en repos à Boussange. Repli en direction de Dijon du 13 au 21 juin 1940, date de sa capture à Mitry. Il enterre alors son revolver qu'il avait acheté avec ses deniers. Prisonniers, ils partent à pied en direction de Lunéville. Passe la nuit dans une caserne, le lendemain reçoit en nourriture une botte de 5 ou 6 carottes pour la journée. Arrive à Dieuze où il reste environ 1 mois avant de partir pour le Stalag IIIA. Immatriculation. Il a le droit de garder soit la vareuse, soit la capote. Il se défait de sa vareuse. Arrive ensuite au Kommando de Lehnsdorf. Il arrive dans une petite ferme tenue par la mère et une fille de son âge dont un de ses frères a été tué en Norvège. Il s'y trouve très bien, mais doit la quitter pour une mauvaise. Il fait alors valoir son statut de sous officier et refuse de travailler. Il est alors renvoyé au Stalag 8 jours plus tard, puis intégré dans une compagnie disciplinaire. Départ le 21 mai pour le camp de Wustrau jusqu'à 23 juin où se trouve 800 réfractaires. Départ pour le camp de Wall, puis retour à Westrau. Finalement, ils partent à 68 PG au Stalag 369 de Kobierzyn, les autres n'ayant pas résisté aux brimades de tout genre. Départ le 19 juin 1942 à 60 par wagon. Environ 1600 PG. Un allemand se suicide dans le camp avec son fusil. Il reçoit de sa marraine de guerre des colis, des lettres, de l'argent et des faux papiers ( elle est par la suite arrêtée et déportée, elle ne reviendra pas vivante). Le 13 mars 1943, des juifs évadés d'un camion sont abattus (fait déjà relaté dans un autre récit de prisonnier). 1er décès au camp, une collecte est faite pour la veuve, cette dernière envoi une plaque pour la poser sur la tombe de son mari. Des tests pour le vaccin contre le typhus sont testés sur 30 PG, tous sont malade, un décède. 14 août 1944, départ du camp. Des PG punis pour avoir couchés avec un femme allemande ont un pantalon avec une jambe verte, l'autre rouge. Il rencontre un de ses amis habillé dans cette tenue. Le fait avait été affiché à la mairie du village, il divorça à son retour de captivité en 1945. Évacuation du Stalag le 7 février 1945, départ à pied. Parfois ravitaillé par des femmes allemandes le long du chemin, mais les sentinelles n'hésitent pas a tirer sur femmes et PG. Arrivée au camp de Ziegenhain. Le camp est mitraillé par un chasseur américain, il y a 5 morts et 8 blessés. Départ pour le Stalag de Bad Sulza à l'arrivée proche des américains le 08 avril 1945. L'auteur s'effondre un soir d'épuisement ; il doit sa vie à un paysan allemand qui le monte sur sa charrette et le dépose à l'infirmerie du camp qui est proche. Un de ses amis décède durant la marche. Le camp est libéré le 11 avril 1945 par les américains. Le 22 avril 1945, il monte dans un car de blessés transportables. Il passe la nuit à Mayence. Départ le lendemain en convoi sanitaire composé d'une cinquantaine de camions blancs. Passe la soirée à Sarrebruck. Départ le lendemain en train, arrêt à Revigny. Puis train en direction du sud à 2 dans un compartiment allongé avec un camarade. Descente à Poitiers. Nuit dans un centre d’accueil. Départ en train le lendemain pour Montmorillon. Pris en charge en voiture et déposé chez ses parents le 28 avril 1945. Marié le 23 juin 1945.

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VOYAGE GRATUIT
   E GONTIER


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Voyage gratuit - E Gontier - Editions Crépin Leblond - 156 pages - 1947 - prix nom communiqué - pas de ISBN


Bon livre, mais qui traite peu de la campagne de France et de la capture. Il relate finalement plus le style de vie de l'Autriche à cette époque, qu'une vie captive de tous les jours. Manque de détails et d'anecdotes. Bonne base, mais ce n'est pas ce que je recherche.




A fait la campagne au 241ème RI. Le 18 octobre 1939, il se trouve à Bollezeele. Le 10 mai 1940, son régiment entre en Belgique, passe par Ostende pour se rendre jusqu'en Hollande en train électrique longeant la côte. Attaque allemande, repli vers la France. Abandon des camions qui sont incendiés. Retraite à pied jusque Bray-Dunes. Errent dans les dunes. Ordres d'embarquement le 03 juin dans la soirée, mais aucun bateau ne vient les chercher. Sont fait prisonnier le 04 au matin par des allemandes qui longent la côte en venant de Bray-Dunes. Tous furent fait prisonnier en unité constituée sans combattre. Départ en captivité en passant par la Belgique, Frunes – Droullers – Soignies – Nivelles puis passage de la frontière hollandaise. Bon accueil dans ce pays par la croix rouge et la population. Bref séjour à Alexidorf dans un camp de jeunesse hitlérienne. Voyage pénible en wagon, passe par Nuremberg et le convoi part vers l'Autriche. Arrivent sous un orage au Stalag XVIIA de Kaisersteinbrück vers le 17 juin. Présence dans ce camp d'espagnols. Il attrape la dysenterie. Il quitte le camp le 25 juin, 2000 français le quittent chaque jour pour le travail en Kommando.
Il a passé 27 mois de sa captivité dans des fermes. La première est une ferme d'état à Peggau au domaine Gut Murhof, les français remplacent les prisonniers polonais. Les propriétaires ont été expropriés après l’Anschluss. Après 10 mois dans cette ferme, il est renvoyé au camp de Wolsberg. C'était un camp d’entraînement de l'armée autrichienne, transformé en Oflag pour les officiers belges en 1940. Il se trouve à 700 mètres à la sortie de la ville en direction de Klagenfurt. Il repart travailler dans une ferme, mais il est seul. Le 15 septembre 1942, il réussi à revenir au camp se faisant passer pour malade avec un travail plus léger. Il est embauché dans l'atelier des tailleurs.
A proximité dans la commune de Sankt Andrä , il y a une tombe de 2 soldats napoléoniens retrouvés depuis peu. Les PG y font une cérémonie. Signale qu'en juin 1940, il y avait un prêtre prisonnier avec sa valise autel.
Il y avait au début 18 000 prisonniers français et belges répartis sur 600 Kommandos. Les anglais arrivèrent à Wolfsberg à la suite des combats de Grèce, de Crète et d'Afrique. Relations tendues entre français et anglais. Les italiens arrivent en septembre 1943, ils sont habillés de neuf avec des officiers supérieurs encore armés. Des grandes tentes ont été dressées sur le terrain des sports pour eux au début.
Le camp est bombardé le 18 décembre 1944 à 12 h 30. Il y a 45 morts, dont 18 français, 10 anglais, 10 italiens, 4 belges et 3 hollandais. Nombreux blessés.
Le 07 mai 1945, un quadrimoteur allié largue vivres et médicaments. Puis pendant une heure, 7 avions de chasse firent des cabrioles au dessus du camp. 08 mai, nouveaux parachutages. Un officier et deux sous officiers sautent en parachute pour prendre le commandement du camp, ils viennent du QG allié de Rome. Le 08 mai 1945 à 17 heures, les prisonniers français et anglais relèvent sans incident la compagnie allemande de garde et les désarment. Beaucoup de gardes étaient âgés et contents de remettre les armes. L'armurerie fut occupée, ils y avait des armes françaises. Le soir arrivent les premiers éléments de reconnaissance de la VII Armée britannique. Entrée de 2 chars. Le reste de la troupe (irlandaise) n'arrivera que quelques jours plus tard.

Le 19 mai, 19 camions arrivent au camp. 600 français quittent les lieux dont l'auteur. Passe par Klagenfurt. Départ en train vers la frontière italienne par le col du Tarvis. Passe la nuit dans un camp près de Postafel. Départ le lendemain matin en camion en passant par Udine. Départ le lendemain, passage par Padoue et Ferrara, Mestre. Forli le 22 mai. Départ le 24 mai en train pour Ancône. Le 26 mai, départ de la moitié des français pour Tarente. Départ en avisos, navires américains. 10 bateaux, 40 par bâtiment. Arrivée à Tarente, population indifférente. Y reste jusqu'au 06 juin, puis départ en train pour Foggia. Le 08 juin, départ pour l'aérodrome. 20 prisonnier par bimoteur, ou 30 par quadrimoteur. Sont pesés avant décollage. Chacun reçoit un parachute, l'avion est d'un type Libérator aménagé pour le transport de personnes. Atterrissage à Istre. Départ en camion pour Marseille. Formalités de rapatriement. Le lendemain, départ en train pour Paris. Arrivée dans la capitale le 10 juin. Prend ensuite le Paris Brest et arrive chez lui vers 13 heures.

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UNE GUERRE DE SEPT ANS
  Michel GAUTIER


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Une guerre de sept an - Michel Gautier - Editions du petit véhicule - 183 pages - 2003 - 17 euros - ISBN 2842733576

J'ai hésité à classer ce livre en 1er choix, récit intéressant mais l'absence de dates l'exclu de cette catégorie élitiste. Ouvrage écrit par le fils à la première personne sur le récit oral de son père. Quelques passages au descriptif "style romancé" m'ont perturbé, je préfère le brut.
L'auteur principal est né en 1917. Le livre est écrit, à la première personne par le fils selon les souvenirs du père.
Hiver 1939, il se trouve à la frontière belge, puis sur la ligne Maginot en Sarre. En mai 1940, il fait partie d'une compagnie d'accompagnement du 3ème régiment de la 1ère division d'infanterie coloniale. Se trouve dans le secteur de Beaumont en Argonne et à la forêt du Dieulet. Ordre de laisser les paquetages sur place et de monter en ligne. Croise des civils en exode. Attaques de Stukas. Il a un cheval et un canon anti-char de 25 mm. Il prend position dans un bois où il y a des cadavres de tirailleurs sénégalais. Il reste plusieurs jours sur cette position sans combat avec les allemands en face. Il quitte ce lieu pour s'enterrer en bordure du bois de la vache, au sud du pont Gaudron. Attaque en juin, des prisonniers allemands sont faits. Il reste sur place plusieurs jours jusqu'au moment ou ils sont relevés par 2 compagnies et 6 canons. Part vers l’arrière dans une ferme où il y a des chasseurs et des soldats du 67ème RI. Présence de prisonniers allemands. «Des allemands capturés sont assis dans la fiente de poules sous la garde d'un planton à l'entrée d'une grange; des français qui battent en retraite les gratifient de coups de croquenots en passant.» Des cars et des camions embarquent les dernières compagnies (hommes, chevaux,canons,munitions). Le 17 juin, arrivée à SAUDRUPT. Mise en batterie du canon de 25 près d'un pont où va s'engager une automitrailleuse allemande. Il fait feu à 4 reprises et l'engin s’enflamme. (un des obus accroche au passage un coin du calvaire qui se trouve au carrefour, cet impact est encore visible aujourd'hui. Ce projectile atteindra quand même sa cible et transpercera le corps du chef d'engin). Deux allemands sont tués, deux autres sont capturés. Repli en direction de HAIRONVILLE. Repérés par un avion mouchard; bombardement. Le canon est saboté, le cheval tué par la mitraille est un camarade est également blessé. Ils sont capturés. 18 juin 1940 sont à SAUDRUPT. Plusieurs centaines de prisonniers sont regroupés dans le village entre deux mitrailleuses. Suture de la fesse de son camarade blessé qui ne peut plus marcher. Il entre dans une maison évacuée pour prendre une couverture et un bocal de cerises à l'eau de vie. Il récupère un maillot de cycliste, ainsi qu'une paire de chaussure de cycliste. Ils restent plusieurs jours dans cette localité et les prisonniers vont se servir dans les jardins et attrapent des volailles. 1er troc contre du tabac. Départ, dorment une nuit dans une église, et prennent la direction de Bar le Duc. Cantonnent dans la caserne. A la mairie de CHAUMONT SUR AIRE, « grande vente » de prisonniers français à des paysans français. Recherche de cultivateurs pour les moissons. Aide aux travaux de la ferme pendant 2 mois avant de partir à pied pour Bar le Duc pour transfert vers l’Allemagne en train dans des wagons à bestiaux. Impossible de tenir couchés, il faut dormir à tour de rôle. Descente à la gare de ZIEGENHAIN. Douche – fouille – tonte – désinfection – photo, immatriculation, administratif. Il reçoit le numéro 38331. Changement de la paille de la baraque. Départ le lendemain pour le Stalag XIIA à Limbourg. Il travaille dans une sucrerie de Mannheim. En 1941, travaille dans une usine métallurgique. Les prisonniers sont traités comme les ouvriers. « ennemis sous l'uniforme, mais solidaires sous le bleu de travail ». Départ dans un autre Kommando à GROSS ROHRHEIM au printemps 41 pour travailler dans l'agriculture. Les PG logent dans la salle de bal qui a été transformée en Kommando. Il est dans un lit au 4ème étage, 50 PG en ce lieu. Il y restera 4 ans. Après avoir eu un poste chez un horticulteur, il arrive dans la ferme de Heinrich Lauthenbach composée de 8 vaches, d'un cheval et d'un bœuf. Le patron est mobilisé et part pour le front. Il ne reste que l'épouse et un garçon. Il prend sa plaque d'immatriculation le matin en partant travailler et la rend au gardien le soir. Il fait le coiffeur pour ses camarades, civils et même pour un gardien. Ils vont se baigner le dimanche en groupe dans le Rhin. Son patron revient en permission des Balkans en 1942, durant cette période, il travaille dans d'autres endroits. Lors du nouveau départ pour le front, il revient à la ferme.

Mai 1945, départ avec un gardien à l'arrivée des troupes américaines. Ce gardien a une mère française; voyant la tournure de la guerre, il laisse volontairement sa colonne prendre du retard pour se trouver isolé. Il jette son fusil , s'habille en civil et déserte. Il est aidé par les prisonnier français. Retour des prisonniers au Kommando pour attendre la libération. Tombant malade, il ne peut être rapatrié avec ses camarades. Il est recueilli dans sa ferme en attendant sa libération. Retapé, il se présente dans un camp français et il est rapatrié en train. Passe par Haguenau, Nancy, Paris, Nantes. Dans cette gare, un haut parleur annonce que la poche de Saint Nazaire n'est toujours pas libérée et qu'il doit se rendre chez ses cousins dans le Maine et Loire. Poche libérée, il regagne ensuite Nantes et revient en camion jusque chez lui où il apprend la mort de son frère suite à une explosion de mines.


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J’ÉTAIS LE 49901
  Omer CLICQUE

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J'étais le 49901 - Omer Clicque - imprimerie Beurains - 625 pages - 1987 ???  - 150 francs ?? -  ISBN ????
Mon ouvrage semble être une maquette du livre avant publication. Il manque de très nombreuses pages, assemblage des feuilles désordonnées ... Difficile de donner un avis sur la moitié d'un livre, mais certains passages sont très intéressants. Je pense qu'il mérite une place en 1er choix si complet. Je n'ai jamais trouvé d'autres exemplaires, la souscription de ce livre ayant été semble t-il un échec cuisant, d'ou sa rareté. Par conséquent 2ème choix - avis sera modifié si je trouve un exemplaire complet.


Mobilisé à Dunkerque le 26 août 1939 à la caserne du 110ème RI. Affecté au 1er bataillon autonome de mitrailleurs.
Étant prisonnier, il embarque dans un wagon pour le transport des betteraves. Arrive au port de TERNEUZE en Hollande et embarque dans une péniche qui avant guerre servait pour le transport du charbon. 1 pain pour 2 prisonniers. Sont à 2500 à bord, une partie à l’intérieur, l'autre partie sur le pont. Conduite par 3 hollandais, une mitrailleuse sur le toit de la cabine de pilotage est utilisée par une sentinelle allemande. Le voyage dure 3 jours et 3 nuits. Passe par le DULAG de FULLEN (???). Pas de fouille, y reste pendant 15 jours. Tri des alsaciens lorrains qui porte un brassard avec la mention « Alsacien Lorrain DOLMETSCHER ». Quitte les lieux le 12 juillet au soir en train à 60 par wagon et arrive le 13 juillet au matin au Stalag IVB. Logent dans des tentes garnies de paille. Immatriculé, épouillage, partie administrative. Doit signer un document interdisant le contact avec les femmes allemandes. Peinture d'un triangle rouge sur les uniformes. Part travailler en usine à LONGUEFELD. Il refuse de travailler pour la fabrication de munitions. Travaille également dans un temps dans une ferme. Il quitte en 1941 son Kommando de EHRENFRIEDERSDORF pour ANNABERG. Forte tête, il part en 1942 au camp disciplinaire de STEIN où il travaille dans une carrière. Il quitte ce lieux pour le Kommando de GAMBRINUS. Il travaille comme réparateur radio, son métier d'avant guerre. Il s'évade plusieurs fois mais il est toujours repris. Il rencontre et discute au cours d'une évasion avec un lieutenant de la division Charlemagne qui porte un ruban de croix de guerre, décoration gagnée lors de la campagne de France dans la Sarre. Diverses marches.

Il est libéré par les américains le 17 avril 1945. Sur demande de la population allemande, les prisonniers français sont armés pour les protéger des prisonniers russes libérés qui commettent des exactions, les troupes d’occupation américaines n'étant pas assez nombreuses. Des viols de femme allemandes seules sont commis par des soldats américains. Des PG français aident un soldat allemand déserteur qu'ils connaissent et qui rentre chez lui en le logeant et en lui procurant de la nourriture. Début du rapatriement le 13 mai 1945 en camion conduit par des soldats noirs jusque GERA. Ensuite départ vers la France en train à 20 par wagon avec de la paille. Il faut 7 jours pour atteindre la frontière car le convoi n'est pas prioritaire. Présence dans ce convoi d'un sénégalais qui a été captif 5 ans en Poméranie et qui ne semble pas avoir souffert du froid, ainsi que d'un jeune de 18 ans sorti du camp de Buchenwald. Lors du retour, un prisonnier a été tué, ce dernier étant monté sur le toit du wagon malgré l'interdiction formelle, sa tête ayant heurté une poutrelle de pont. Un autre a été abattu par une sentinelle noire américaine, alors qu'il franchissait un endroit gardé interdit. Il passe par la caserne de Saint Avold. Embarque en train de voyageur français et termine au centre d’accueil de ARRAS. Il arrive chez lui le 22 mai 1945, jour du lundi de Pentecôte.  


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KG SOUVENIRS DE CAPTIVITE
  Marcel TRIOLET

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KG Souvenirs de captivité - Marcel Triolet - édition Le livre d'histoire - 91 pages - 2008 - 11 euros - ISBN 9782758602477

Livre assez superficiel , trop synthétisé et manquant de détail sur la captivité. Disons ouvrage incomplet mais qui a le mérite d'avoir été publié.


L'auteur est né en 1905. Il effectue son service militaire durant 2 ans au 182ème Régiment d'Artillerie Lourde Tractée à Vincennes. Il est rappelé le 26 août 1939 au 160 RA de Verdun.
Il se trouve dans les Ardennes à Bogny sur Meuse jusqu'en décembre 1939. Il travaille à la prolongation de la ligne Maginot jusqu'en mai 1940. Il est affecté à une batterie du 160ème RA pour protéger la Meuse (fleuve). Il tire au 155 sur la mairie de Nouzonville. Un camarade est blessé par un éclat d'obus; abandon de la batterie et repli vers Etion ( Charleville ). Repli sur Arcis sur Aube. Départ à pied pour Montargis. Il prend le train pour Nevers. Il est mitraillé par des avions «italiens».. Il reste caché dans une ferme près de Pouilly sur Loire avec 3 camarades. Il est fait prisonnier le 18 juin 1940. En captivité dans une prairie, puis dans une ferme pendant 3 jours. Départ à pied pour La Charité sur Loire en passant par Pouilly. Les captifs logent sous des tentes. Ils récupèrent des cannes à pêche dans une maison et attrapent du poisson pour se nourrir. Il fait parti d'un groupe d'une vingtaine de prisonniers utilisés pour reconstruire le pont sur la Loire qui a sauté. Les prisonniers sont nourris par des civils et des réfugiés. Il demande des vêtements civils pour se sauver mais on lui répond que cela est inutile car les allemands ont annoncé la libération des prisonniers sous 08 jours. Il reste sur place jusqu'en juillet 1940. Départ en camion jusque Troyes, il est logé à l’hôpital de Saint André les Vergers. L’hôpital est en construction, sans porte ni fenêtre. Il couche à terre avec une couverture et sa capote. Fin juillet, les allemands demandent des volontaires pour faire la moisson dans l'Aube. Travaux jusque vers le 15 novembre. Retour au Front Stalag 124 de Troyes jusqu'en décembre 1940. Départ en train dans des wagons à bestiaux. Le voyage dure 3 jours et 3 nuits pour arriver à Ziegenhain où il restera un mois. Il passe de nombreux examens médicaux pendant une quinzaine de jours. 70 prisonniers sont envoyés à Sinn dans une grosse usine d'environ 2000 prisonniers. En janvier 1941, il fabrique des fers à cheval. Il a une relation intime avec une ouvrière allemande. Dénoncé, il repart au Stalag et il est transféré dans un autre Kommando fin 1942 pour travailler dans une usine de clous à Hilchenbach. Il fait connaissance d'une ukrainienne ( Elvira Tupiza ). Le gardien du Kommando est un soldat en convalescence, blessé en Finlande (???) ; il est très sympathique. Il prête à l'auteur des skis et un appareil photo, il s'occupe également du développement des pédicules. Il ferme les yeux sur les petits vols et le braconnage.

Bombardement américain, l'usine est détruite et un vieux civil qui travaillé avec lui est tué dans un abri anti-aérien. Bombardement de l'artillerie américaine à la libération. Un civil est tué par un éclat. Il est libéré par un américain qui parle le français avec un fort accent canadien.. Il propose de les faire rapatrier par avions mais l'auteur et 2 camardes refusent, car ils veulent ramener en France leurs ukrainiennes. Elles doivent finalement être remise aux autorités russes. Il a continué une correspondance avec elle après la guerre mais il a refusé de la rejoindre dans son pays. Les prisonniers sont emmenés à Cologne. A Bonn, visite médicale, échange de vareuse contre les habits de PG. Retour en train en passant par Liège, Givet, Charleville, Chalons sur Marne. Il est démobilisé le 14 juin 1945. Il divorce après guerre, il a des problème de logement et d'emploi. Sa place de comptable d'avant guerre est prise. En 1962, il retourne à Hilchenbach.


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UN HOMME DANS LA TOURMENTE
  Alfred-Henri HOERT

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Un homme dans la tourmente 1939-1945 - Alfred-Henri HOERT - édition La Licorne - 63 pages - 2000 - sans prix
ISBN 2-87923-120-5

Livre qui n'est pas en mesure de rivaliser avec des récits . Bien dommage car la période de captivité en France n'est pas souvent rencontrée dans d'autres ouvrages. Imprécis en lieux et temps, chiffres annoncés contestables. Aurait pu être bon mais mérite sa place de second choix 




A fait son service militaire en 1930 – Il est rappelé fin août 1939. Est affecté au 6ème GDRI comme conducteur d'une automitrailleuse Panhard. Part dans la Marne, puis secteur de Bar le Duc durant 3 mois. Prend ensuite position en Lorraine à Diebling. Patrouille à la frontière, les allemands ne tiraient pas et ils faisaient signe de la main. L'hiver est très froid (-32°c). Soldats français et allemands se servaient en charbon dans la même mine, un jour c'était les allemands, le lendemain les français. Après 4 mois, il quitte la région et rejoint Méligny Le Grand dans la Meuse. Première permission de 3 jours après 08 mois.
Début des combats en mai 40 (localisation?????) Détruisent plusieurs chars. Un jour, une dizaine de soldats allemands se trouvent dans un grand fossé et un lieutenant des chars vient les faire prisonniers. Ils avancent les mains en l'air mais l'un d'entre eux tue l'officier d'un coup de revolver. Le char fonce alors chenille dans le fossé et écrase tous les soldats. Passe en Haute Marne. L'automitrailleuse reçoit un obus de 77 et tous l'équipage est tué sauf l'auteur. Il sort de l'engin , elle s'enflamme et explose. Le tireur engagé de 18 ans avait mis hors de combat durant la campagne plus de 12 char avec son canon de 25. Part en moto avec un autre soldat et rejoint son unité. Ils sont attaqués par des Stukas. Un groupe d’enfants attendaient près des deux parents tués, l'un d'entre eux avait le bras qui pendait et il meurt rapidement. Il n'a jamais vu d'avion allié durant la campagne. Se trouvent en Cote d'Or près de Dijon à Champagny.
Encerclé, ils sont fait prisonniers dans l'Yonne. Emmenés en convoi pour rejoindre d'autres prisonniers. Se retrouve parqué dans une prairie en bordure d'une rivière à Noyer sur Serein avec 30 000 prisonniers (le chiffre me paraît exagéré …). Départ 2 jours plus tard, passage à Saint Florentin et se retrouve dans le camp provisoire de Joigny avec 100 000 prisonniers (nombre également très exagéré). Logent dans des préfabriqués et des tranchées servent de latrines. Sans surveillance, il se fait voler ses vêtements qui séchaient sur des fils. Il récupère des vêtements entassé au bout du camp, effets sales et tachés de sang récupérés sur des morts (exagéré je pense également … vu tous les effets abandonnés sur les routes à l'époque, je ne vois pas l'utilité de déshabiller les morts …).
Page 32 : «de nombreux civils venaient nous voir, comme au zoo on regarde les singes». Les civils jetaient des provisions et les prisonniers jetaient des lettres a envoyer. Les allemands lui demandent si il désire contracter un engagement dans la Wehrmacht puisqu'il est descendant d'une famille alsacienne.
Départ du camp à pied pour une destination inconnue. «On se soutenait mutuellement, mais on en pouvait tellement plus qu'aux arrêts on se couchait sur place, directement sur la route». Arrive finalement à Laon à la gare bombardée. Après y avoir passé une nuit, départ pour Tergnier. Ils sont répartis par groupe pour travailler aux alentours. Il partait le matin après l'appel du camp et rentrait l'après midi après 04 heures. Il travaille comme jardinier dans une famille où il ne lui manque rien. Il est appelé un jour par la Kommandantur du camp qui l'informe que son épouse est présente et qu'il peut la voir. Elle est accompagné de son fils de 6 mois dont il n'avait pas la connaissance (étrange quand même de ne rien avoir dit dans les courriers ….), conçu pendant la permission de mai 1940 (nous devrions donc être en août 1941). Elle séjourna 48 heures chez son employeur.

Un jour départ non annoncé, rassemblement en 2 colonnes, une avec un départ pour l’Allemagne, l'autre pour la Pologne. Départ de la gare dans des wagons à bestiaux à destination de la Pologne. De nuit, après la frontière, il profite avec d'autres camarades un ralentissement du convoi pour sauter en marche.Chacun part de son coté. Marche la nuit durant 15 jours en dormant la journée dans le foin des remises; il mange des légumes dans les jardins. Il traverse le Rhin avec un camarade retrouvé fortuitement en volant une barque. Se procure des vêtements civils, il portait jusque là une veste avec un KG dans le dos – se trouve à 150 km de Nancy. Passe ensuite par Verdun jusque Laon car il décide de repartir chez son employeur de captivité. Vers Laon, il est pris en charge par une charrette conduite par un vieux et une jeune fille, ils ont compris sans rien dire la situation; ils lui donnent à manger et un paquet de cigarette. Il retrouve son employeur et se fait habiller. Il part le surlendemain en train pour Paris.Difficulté pour sortir de la gare sans se faire contrôler, il est aidé par un cheminot. Il arrive à son domicile et sa belle mère ne le reconnaît pas. Il décide de passer la zone libre avec des juifs parisiens. Il prend le train pour Bordeaux, arrêt à Langon et voit avec un passeur qui demande très cher. Passé la ligne, il rejoint La Réole et lui donne des papiers dans un centre de démobilisation. (la date de démobilisation date de février 1941 ??? cela doit être 1942). Il rentre sur Paris et travaille à l'usine Somua sous contrôle allemand pendant 3 mois. Il échappe à une perquisition à son domicile. Il vit ensuite à l’hôtel et travaille dans une autre usine, il est ensuite livreur de charbon. Il quitte finalement la région et s'installe près de Vierzon jusqu'à la fin de la guerre.

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CETTE ANNÉES, LES POMMES SONT ROUGES
 Georges et Laurent Gerra

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Cette années, les pommes sont rouges - Georges et Laurent Gerra - éditions Flammarion - 158 pages - 2015 - 16 euros - ISBN 9782081370371




Une partie du livre seulement couvre la captivité et l'évasion. Il manque cruellement de dates et de lieux précis. C'est la vague histoire d'un soldat prisonnier qui s'évade après 2 ans de captivité. Un livre "grand public" qui a le mérite d'exister, mais qui ne peut pas monter en 1er choix dans ma bibliothèque.




Sur les 158 pages du livre, la guerre et la captivité couvrent les pages 19 à 81.
Conscrit de la classe 1939. Incorporé au dépôt 145 à Bourg en Bresse et versé au 5ème tirailleur. Il est radio à la compagnie hors rang et utilise un poste ER17. Départ pour le front en mai 1940. 3 jours en premières lignes et le reste en « débâcle organisée ». N'a pas tiré un coup de fusil de la guerre. Faute de camions, montent au front dans des ambulances, passage par Bièvre. Le 1er juin 1940 un avion allemand mouchard tourne à une altitude de 100 mètres maximum. Un de ses camarades tire dessus au Lebel, sans succès. Tir d'artillerie à l'issue, les 5 pièces de 75 sont détruites. (secteur de Rethel probable). 2 allemands en vélo sont fait prisonnier. Repli par Sainte Menehould - Vitry le François – Brienne le Château – Vendeuve sur Barse où un train est bombardé en gare par des Stukas. Traversent le pont intact de Bar sur Seine. Font deux prisonniers allemands dans un camion mais sont fait prisonniers 500 mètres plus loin le 17 juin 1940 à Sombernon (Cote d'Or) par une colonne de blindés camouflée à l'entrée du village. Un allemand prend par le canon le fusil d'un prisonnier et le casse sur un platane, le coup part accidentellement et l'allemand est tué net.
Les prisonniers sont parqués dans la cour de l'école de cette commune. 2 jours plus tard, direction Dijon. Passe la nuit dans un chantier d'un marchand de matériaux. La caserne de Dijon est déjà pleine. Des dijonnais apportent à la grille du pain moyennant finance. Ils se mettent en commun et donne 500 francs à un civil qui ne reviendra jamais. Direction le camp de Longwy qui compte 40000 prisonniers. Première soupe, attrape des poux. Réception colis de la croix rouge. Montent dans des wagons à bestiaux et mettent 2 jours pour arriver à Strasbourg. Passage par une caserne et direction les bateaux de plaisance pour la destination de Duisbourg. Passage au vélodrome de Dormund. Désinfection et immatriculation (n°4680). Se fait passer pour un cultivateur et il est dirigé vers un Kommando. Travail en ferme – passage par Immerath et Oberkruchtein. Tranferé ensuite au Stalag VIG en ayant toujours le même numéro. Travaille dans un commando à 35 prisonniers, présence d'une vingtaine de prisonniers de guerre polonais. Attrape des poux, tonte boule à zéro pour tous les français. Départ des polonais, remplacés par des français. Le chef du Kommando est un Feldwebel blessé en Russie. Après 2 ans germe l'idée d'une évasion.
Coupent le plancher de la baraque et creusent un tunnel pendant 5 mois. Évasion en septembre ou octobre 1942. Ils partent à 6 à pied. Passage de la frontière hollandaise. Ils marchent la nuit et se cachent le jour. Sont arrêtés la nuit par deux schupos hollandais qui compatissant les laissent repartir en donnant la direction à suivre pour la Belgique. Traversent de nuit la Roer à Roermond. Passent le village par binôme. Le premier se fait arrêter par le poste de garde allemand. Les autres prennent la fuite et pris en charge par une filière belge. Se trouvent dans une ferme où il y a déjà une dizaine d'évadés. On donne des fausses cartes d'identités et ont la profession de mineurs. Prennent ainsi le train pour Maastricht. Un cheminot les fait monter dans un train pour Liège, puis ensuite Florenville. Un passeur fait franchir la frontière française à minuit et à pied. Une adresse est communiquée à Carignan pour fabriquer une carte d'identité française. Prennent le train pour Paris . Part chez un frère d'évadé qui est absent, pris en charge par des amis. Passage de la ligne de démarcation à Saint Maur. Direction Châteauroux.

LA SUITE DU LIVRE NE CONCERNE PLUS LA CAPTIVITÉ  


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SOUVENIRS DE CAPTIVITÉ ET D’ÉVASION
 MAI 1940 - MAI 1941  - Hubert Penet
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Souvenirs de captivité et d'évasions mai 1940 - mai 1941 - Hubert PENET - Imprimerie Actuel Grafic - 117 pages - 1996 - sans prix - sans ISBN
 Livre curieux par sa conception car c'est une succession chronologique de mots clé, avec les informations s'y rapportant. Beaucoup de vide entre chaque mot clé, nous sommes donc loin de la précision dans les détails. A le mérite d'exister, mais ce n'est pas une grande référence. Édité à compte d'auteur et difficile à trouver.






Maréchal des logis au 4ème régiment des chasseurs d'Afrique à Tunis.
Le récit commence dans la cathédrale de Laon (02) alors qu'il est déjà fait prisonnier . Il y trouve comme par miracle un croûton de pain. Il récupère dans le presbytère une casserole, cuillère et fourchette car il n'avait plus rien. Chaque jour, les allemands emmènent les prisonniers de guerre aux alentours pour récupérer des munitions. Ces dernières sont transportées à la poudrière de Laon.
Ramasse une brosse à dent déjà utilisée avant son départ en captivité par train dans des wagons à minerai ouverts. Passe par le Luxembourg et passe au camp de Trèves où il reste 2 jours. Ensuite, à 75 par wagon de type « Homme 40, chevaux en long 8 ». Arrive au Stalag VIIIC de Sagan en Silésie. Le camp est vaste et il y a de très nombreuses tentes. Il est volontaire pour travailler en Kommando. Il arrive à Pampitz dans une ferme avec Marcel, un de ses camarades. Les repas sont nombreux (6h – 8h30 – 12h - 15h – 18h). Le fermier possède un tracteur Lanz a 1 cylindre. Il y a dans cette ferme une polonaise ainsi que la fille âgée de 18 ans.
Le fils de l'auteur né le 28 août 1940. L'hiver est froid et il n'a plus envie de travailler dehors. Il va voir 2 fois le médecin et se fait passer pour un malade ayant la malaria. Retour au camp. A 57 dans un wagon et après 68 heures de route, il arrive le 23 décembre 1940 au Stalag XIIB à Franhenthal.
Il échange avec un gardien 4 mandarines contre une énorme assiette de choucroute garnie d'une magistrale saucisse. Il fabrique dans le camp des boussoles pour les échanger contre des gamelles de soupes. Il se fait passer plusieurs fois pour malade atteint du paludisme.
Un malade de l'infirmerie ayant raté son évasion reçoit un courrier de Bordeaux quelques temps plus tard de ses 2 compagnons qui ont réussi.
Il fait une lettre codée à sa sœur demandant de cacher une boussole dans un savon, colis qu'il ne recevra pas car évadé avant.
En février 1941, il se porte volontaire pour travailler afin de pouvoir prévoir son évasion. Il travaille dans une briqueterie. Un prisonnier de guerre qui était dans les troupes d'occupation en 1920 retrouve une ferme où il allait se ravitailler en nourriture, il y retrouve le fermier.
Il travaille dans une ferme proche de la ligne Siegfried. Il a reçu un total de 45 colis et entre 60 et 70 cartes durant sa captivité, un jour il en reçoit 15 à la fois.
Il s'évade avec 4 camarades, les 4 autres ne veulent pas partir. Ils se dirigent à la boussole. En France, un homme âgé leur donne des vêtements civils. Un passeur en Lorraine indique le chemin à suivre. Sont conduits plus tard par un châtelain dans un bus en direction de la gare d' Épinal. Un homme âgé, passager du bus, donne un billet de 50 francs en disant qu'ils en auront bien besoin maintenant. Entrent dans le café de la gare, le garçon de café offrent les 4 cafés et la mise en relation est faite avec des cheminots passeurs. Montent dans plusieurs trains de marchandises et terminent en zone libre après avoir voyagé dans un wagon de cageots vides. Se rendent au bar de la croix rouge et l'auteur envoi de la poste un télégramme. Il est démobilisé le 07 avril 1941. Après de grosses difficultés administratives à Marseille, il arrive en Tunisie à Tunis le 09 ami 1941.



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LE CARNET DE ROGER
Florent Silloray
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Le carnet de Roger - Florent Silloray - édition Sarbacane - 106 pages - 2001 - 25 euros - ISBN 9782848654331

J'ai hésité à classer ce livre en catégorie A, mais les quelques imprécisions et erreurs me le font classer en B . Intéressante bande dessinée réalisée à partir du journal de captivité du grand père. Grand point positif, le petit fils se rend dans les Ardennes, lieu de capture et en Allemagne sur les lieux de captivité.Quelques cafouillages dans les dates et la chronologie France-Belgique-France de mai 1940.  Un genre de "After the battle" en BD. Grand regret, rien à partir de janvier 1941 hormis la libération de 1945 très rudimentaire.



Roger Brelet, maraîcher originaire de Douet près de Nantes est mobilisé en septembre 1939 à l'age de 27 ans. Il est décède en janvier 2003.
Prend le train pour le front le 15 septembre 1939 en direction de la Lorraine. Arrive à BRIEY , divers travaux de ravitaillement durant 2 mois.
La première permission d'une durée de 2 semaines est prise le 04 mars 1940.
Le 30 mars 1940, il arrive dans le département des Ardennes près de La Ferrée.
Le 10 mai 1940 quitte ces lieux et passe la frontière belge à Petite Chapelle près de Rocroi.
Sont bombardés le 12 mai 1940 à COUVIN, ils creusent des tranchées le 14 mai 1940.
Quelques cafouillages dans les dates, signale être à Girondelle et Marlemont (France) puis traverse la frontière depuis Couvin (Belgique)  - ?????
Repasse la frontière au même point qu'à l'aller, passe par Maubert Fontaine. Il est fait prisonnier près d'un pont de chemin de fer (ligne Hirson – Charleville-Mezière ) après avoir traversé FLAIGNE – HAVYS (je pense commune de Liart ou de Lonny Bogny plus au sud).
16 mai 1940 - la colonne de prisonniers traverse Havys. Une femme qui pleure lui tend un litre de vin qu'il partage. Il quitte la colonne et se réfugie dans une ferme abandonnée pour passer la nuit avec un camarade. Le lendemain, ils reprennent seuls entre deux colonnes la marche en direction de l'Allemagne !! A un carrefour, un allemand donne des cigarettes, du pain et un litre de Pernod.
La colonne de PG traverse la Meuse à Nouzonville sur un pont provisoire fait de bateaux et passe la nuit au terrain des sport. Part ensuite vers la Belgique passage à Corbion où il passe la nuit. Puis 52 km jusque Neufchateau sans manger. Prennent le train à 67 par wagon, avec un morceau de pain pour 12.
Descend du wagon le 23 mai après 26 heures de voyage. Entre à 05h du soir au camp du Stalag IVB de Mühlberg.. Arrive au baraquement 9 où ils sont à 400.
5 jours plus tard, il passe à la désinfection, tonte et immatriculation. On lui attribue le numéro 18864.
Le 29 mai 1940, il écrit une carte pour faire savoir qu'il a été fait prisonnier.
Le 18 juin, les premières lettres arrivent au camp.
Arrivée de nombreux prisonniers capturés à Dunkerque.
Quitte le camp le 11 juillet 1940 pour DOMSDORF où il travaille dans une mine à ciel ouvert.
Pages 85 – erreur dans les dates.
Le 28 juillet 1940, il reçoit sa première lettre, envoyée par sa sœur.
Une sentinelle possède un appareil photo, des clichés sont réalisés pour être envoyés aux familles
Le récit s’arrête le 1 janvier 1941.
Il est libéré en 1945 par l'armée américaine. Il dérobe une bicyclette et traverse l'Allemagne pour rentrer. Il prend ensuite un train à la frontière. Son retour aura duré trois mois.


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Mémoires d'un prisonnier français en Allemagne
Robert Arnaud-Coffin
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Mémoires d'un prisonnier de guerre français en Allemagne - Robert Arnaud-Coffin - éditions du Cosmogne - 137 pages - 2008 - 12 euros - ISBN 9782914238991
Récit assez simple du prisonnier de guerre intégré dans un village de Saxe - quelques anecdotes intéressantes - photos de la famille allemande - rencontre de plusieurs connaissances après guerre, ce qui est peu courant dans un récit.




Mobilisé le 03 septembre 1939 à MACON. Départ pour l'Alsace à BISCHWILLER. Il loge dans des maisons d'où les habitants ont évacué. Part ensuite à REICHSOFFEN.
Mai 1940, départ de HAGUENAU en train, direction la SOMME, pour le secteur de DURY près de HAM. Un soldat du génie est tué près de lui (Berthet).
Repli vers le Sud à pied. Fait prisonnier dans l'YONNE à NANGEVILLE en juin 1940.
Part à pied jusque que ANTHONY où ils sont parqués dans un stade pendant un mois. Départ en train dans des wagons à bestiaux pour le stalag IVB de MUHLBERG. Le Stalag est bâti sur 30 hectares par des soldats du génie et par des prisonniers de guerre polonais. Ce camp peut accueillir en même temps 10000 prisonniers. Il n'y reste que quelques jours. Départ en camion pour travailler dans le village de UEBIGAU se trouvant à 20 kms au Nord du camp.
Il creuse un canal pour drainer les terres humides. Les travaux avaient été commencés par les jeunesses hitlériennes, et pour donner du travail aux chômeurs. Il loge dans une sorte de grand café restaurant. Il couche sur la paille à même le sol. Il travaille en ferme. En juin 1941, il part dans la ferme de Selma Riebisch où il restera durant toute sa captivité. Cette femme est veuve depuis 1932 et deux fils sont mobilisés (un dans l'infanterie et un dans la marine). C'est une ferme de 6 hectares. Sous le même toit réside 2 nièces dont une qui a une petite fille dont le père mobilisé sera tué au début de la campagne de Russie.Il partage la table avec cette famille.
Il s'occupe des cérémonies de l'église du village et creuse les tombes au cimetière. Il loge ensuite dans l'ancienne école. Une centaine de prisonniers anglais logent à proximité. Le groupe de prisonnier français améliore parfois l’ordinaire avec un peu de gibier, une volaille ou un chat …
Il conduit à la ferme un attelage à 2 vaches tirant un char à quatre roues. Chaque famille ayant un prisonnier devait nourrir à tour de rôle le soldat allemand qui en avait la garde. Un jour, voyant que l'auteur mangeait à table avec la famille, il a quitté les lieux ne voulant pas manger avec un prisonnier. Il y avait dans le village des prisonniers français, polonais, anglais,serbes et russes. Un jour 2 russes se sont évadés ; repris ils ont été fusillés.
Il y a avait à proximité un aérodrome avec une fausse piste et des avions en bois (page 61). Il a été bombardé avec de vraies bombes alors que des tracts avaient été lancés avant avec la mention « avions en bois, bombes en bois ».
Le 22 avril 1945, les prisonniers quittent le village pour rejoindre les américains à TORGAU. 2 sont restés car ils se sont mariés avec des filles du village la semaine précédente.
Arrivée des russes le 23 avril 1945. Début mai retour en train. A prévenu sa famille de son retour dans le centre de triage des prisonniers de LONGWY.

Il échangera des correspondances avec Selma par l'intermédiaire de son fils Walter prisonnier en France puis perte de contact. En 2002, des connaissances de l'auteur passe au village et renouent des contacts avec la famille de Selma (décédée en 1977). Différents échanges par la suite; l'auteur s'éteint en 2005 à l'age de 93 ans. Une plaque à son nom est déposée par les allemands dans le village de UEBIGAU.


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J'ai été prisonnier en Allemagne
Jean Péron
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J'ai été prisonnier en Allemagne - Jean Péron - Editions nouvelles - 128 pages - année ???? (probablement 1941-42) - prix de l'époque: 20 francs - sans ISBN




Je possède ce livre avec des commentaires apportés dans le texte par un camarade de captivité de l'auteur. Il confirme, ou conteste formellement certains faits. Divers lieux, non mentionnés dans le livre ont été localisés dans ma fiche de lecture grâce à cet aide. Ce livre a été publié durant la période de Vichy, par conséquent les faits historiques défavorables aux allemands ont très probablement été écartés, et d'autres bien enjolivés. L'avant propos est plutôt pétainiste. Ce livre ne peut donc être considéré comme impartial même si le déroulement de la captivité semble être très juste. L'auteur est libéré en octobre 1940 (cause inconnue)


Rentre de Belgique le 17 mai 1940 après avoir perdu son régiment. Il passe par Beaumont , Aibe et Berelles (ou il était cantonné avant son départ pour la Belgique) et se dirige vers Maubeuge. Il rencontre le bureau d'un bataillon du 84ème RIF. Part pour Maubeuge en bicyclette et prend la direction d'Avesnes sur Helpe. Il est fait prisonnier par des side-cars allemands à 8 ou 9 kilomètres de Maubeuge avec d'autres soldats après avoir tiré un coup de fusil. Les allemands donnent à chacun une cigarette. Il monte sur un side-car et il est déposé à un carrefour. Un allemand lui donne à boire de la bière. Il est emmené 30 minutes plus tard vers un petit village. Les prisonniers stationnent dans un parc et sont gardés par 3 soldats. Il enlève son casque et porte désormais sa chechia. Il est photographié de nombreuses fois. Le 18 mai, départ à pied vers l'Est. Il passe à Beaumont à 17 heures. Il loge dans l'église et une boule de pain est distribuée pour 2 hommes. Il passe le 19 mai à Philippeville. Des chevaux morts en décomposition se trouvent dans les fossés (et aussi des hommes). Halte dans la nuit dans un village, il y a 5000 ou 6000 prisonniers. (Mariembourg).Reste jusqu'au 21 mai, puis départ à 16 heures dans des camions. Passe par Dinant. Le 22 mai il est à Saint Vith. Il y prend le train dans des wagons à 40 prisonniers (60 prisonniers). Le train roule une journée et une nuit, l'eau fait défaut (les allemands ont refusé d'en donner à Cologne). Le 23 mai descente du train et passe dans un village (Lathen). Les éclopés qui ne peuvent suivre sont pris en voiture (mais en Belgique on les achevait). Arrivée dans un camp. Fouille le 24 mai. Distribution d'un pain de 1,5 kilo pour 3 personnes et ½ litre de thé. Il y a un groupe d'une centaine d'officiers français.
(Page 24) Le 25 mai, il y a un rassemblement et on établi une liste des prisonniers. On demande : nom, prénom lieu et date de naissance, numéro de matricule, nom et prénom du père, nom de famille de la mère,domicile, personne à prévenir en cas d'accident, religion, date et lieux de capture. 10 heures : fouille – 11 h rassemblement pour l'appel et enregistrement des hommes par régiment ; ce travail est effectué par des officiers. Il change de baraque, la nouvelle avait été occupée par des prisonniers polonais.
27 mai 1940 : « Vers 09 heures, rassemblement sur le terrain de sport. On nous appelle par nos matricules. Désormais nos noms sont remplacés par un numéro. On nous dit cependant que les matricules sont provisoires. Le 29 mai, départ du camp et fait 11 km à pied pour aller jusque la gare. Arrivée le 30 mai dans un nouveau camp (Ziegenhain). Il faut parcourir 4 km pour y arriver.
300 prisonniers par tente. Il y a des travaux en cours. Il y a quelques belges et des milliers de polonais. Le repas du soir et servi par des PG polonais. Ration de 1 litre de soupe aux pomme de terre et carottes et 3 kilos de pain pour 9 hommes. Manque d'eau dans ce camp.
Le 1er juin, une cinquantaine d'hommes sont passés chez le coiffeur ; ils reviennent la tête rasée.
Le 2 juin : « les polonais nous demandent des médailles religieuses qu'ils sont disposés à nous régler en cigarettes ». On parle de remettre une carte pour écrire. Arrivée à 19 heures de 2000 PG belges
(page 36) Le 03 juin, passage aux douches et et désinfection des vêtements pour une partie des PG, fouille des paquetages. Il passe devant l'appareil photographique avec un numéro de matricule sur le cliché. Il doit donner les renseignements d'état civil comme dans le camp provisoire.
(page 37) « Le soir, on affiche dans nos chambres (tentes ….) ce que nous pourrons dire dans nos correspondances. Aucune restriction particulière sauf pour les questions d'ordre militaire. Une autre feuille précise ce que nous pouvons recevoir dans les colis ». Le 04 juin quelques sénégalais arrivent dans le camp. Nouvel arrivage de PG pris dans la Sarre.
Départ du camp le 06 juin en autocar. Arrive dans un camp neuf (Allendorf), il reste quelques travaux pour le terminer. Lecture d'un décret sur les relations des civils avec les PG. Équipe de 300 PG, doivent creuser une canalisation à quelques kilomètres du camp. Il touche 70 pfenning par jour. Des civils passent près du camp et lancent quelques cigarettes au dessus des barbelés (exact)
(page 55) – 11 juin « le soir on nous donne des cartes pour écrire à nos familles ; je suis en bonne santé comme prisonnier ... ».
14 juin. Gardé par un ancien PG allemand de 14-18.
La chambre de la baraque mesure 7 mètres de long sur 5 de large. A gauche et à droite en entrant il y a des couchettes sur 3 étages. Les paillasses sont garnies de paille. Dès qu'on les bouge, une poussière s'en dégage. Les PG qui couchent à l'étage inférieur ont les plus mauvaises places. Il y a 5 hommes par rangée. « un prisonnier tête nue rapièce sa culotte. Il est en caleçon et à l'air de se demander comment il va couvrir un grand trou avec une petite pièce de drap prélevée sur une autre partie de son vêtement. Il prélève ici pour boucher là. » Entre 2 fenêtres il y a une étagère pour mettre les gamelles. Chaque PG à bientôt sa caisse à paquetage fabriquée avec du bois pris sur les chantiers. Partout à la tête de chaque place, il y a une ficelle tendue ou une planche à paquetage. Dans l'axe du plafond, un globe enferme une ampoule électrique. Total de 30 prisonniers.
Il est affecté au travail à la gare ; travail en 2 équipes 07h-14h et 14h-21h.
Le 08 juillet au soir, distribution de « papier à lettre » pour « écrire une fois par semaine à l'avenir ».
Le 10 juillet il part chez un cultivateur âgé d'environ 60 ans, ancien PG en France. Il parle un peu le français. Il travaillait dans une carrière en Normandie. Revient au camp après quelques jours et reprend le travail de la gare.
20 juillet, arrivée des premiers colis et des premières lettres au camp. Il reçoit son 1er colis le 29 juillet. Il travaille dans la ville de Kirchhain près de Marbourg (notes ..)
Le 20 août, « nous avons vu des nord-africains se diriger vers la France ».
Il quitte le travail de la gare et fait du terrassement fin septembre

Apprend le 10 octobre qu'il va quitter le camp. Départ le 11 au soir en car pour se rendre au camp central. Il prend le train le soir avec un gardien sous-officier. Arrivent à Paris et passent par la Kommandantur pour les formalités de libération. Arrive chez lui le 14 octobre, sa famille n'avait pas connaissance de son retour.





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LA DERNIÈRE CONTRE ATTAQUE FRANÇAISE 
Michel Dumontier-Drouet
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LA DERNIÈRE CONTRE-ATTAQUE FRANÇAISE - Michel Dumontier-Drouet 
 Atlantika - 155 pages - 2009 - 18 euros - ISBN 9782351650882



En 1 mot: NUL. Écrit par le gendre d'après les écrits du soldat. Historiquement n'apporte rien - 1ère partie présentation du soldat - 2ème partie la campagne de mai-juin 40, c'est à dire l'exode, quasiment aucun lieu n'est situé d'époque, ou alors par le gendre mais souvent erroné. (Je connais personnellement le département des Ardennes ... alors monsieur le gendre, entre autre,  JUNIVILLE ne se trouve pas à l'EST de SUIPPES ... c'est au NORD-OUEST !!!) - 3ème partie la captivité, (oui et après le Front Stalag 172, il a fait quoi le monsieur ???? )- 4ème partie la copie des écrits d'époques. De plus, des commentaires apportés par le gendre, un grand humaniste ... ou philosophe .... avec des points d'exclamation au bout de chaque phrase, ou presque ... Fort heureusement livre emprunté à la bibliothèque, car il ne peut être utile que pour caler un pied de lit ....et encore,  c'est mon avis de lecteur éclairé sur la captivité . Rien que la photo de couverture, ça ne donne pas envie de l'ouvrir ce livre ....
Bref en une phrase, futur lecteur, ne perdez pas votre temps, il y a beaucoup mieux sur ce thème.





Soldat au 51ème régiment d'infanterie, le régiment se rend sur le secteur de Stonne. Il semblerait (sous toute réserve) qu'il y a arrive le 24 mai à 03 heures du matin.

Pour faire court, exode jusque dans l'AUBE où notre soldat est fait prisonnier le 16 juin 1940 à 19 heures entre THIEFFRAIN et BAR-SUR-SEINE. (Alors pourquoi mentionner au dos du livre je cite «  lorsqu’il est fait prisonnier le 20 juin 1940 » ….).

Il a faim, distribution d'une boule de pain pour 3. Maladie, dysenterie. Famine dans le camp, certains mangent des orties ou des feuilles de plantain cuites. 27 juillet, départ de 103 belges, le 28 juillet 100 belges, 29 juillet fait mention qu'il est prisonnier au camp de Mailly (Enfin …!!!). Départ régulier de prisonniers. 4 août, reçoit une paye de 2 marks (et non pas 2 marques …).

06 août, mentionne que 13000 prisonniers sont déjà partis. A reçu 30 fayots dans la gamelle, c'est 10 de plus que d'habitude. Reçoit le 07 août du pain immangeable fabriqué le 25 mai 1940.

09 août prend le train pour une direction inconnue, passe la nuit dans le train à Laon (02). Le lendemain se trouve à Doullens (80). Arrive dans un fort qui semble être une maison de correction. Nourriture : un pain tous les matins pour 4 personnes. Part en camion qui tombe en panne et arrive dans le village de Cali camp (??????). 16 septembre, Front Stalag 172 (et non pas franstalag …!!!), 9ème compagnie.

La suite, que devient notre soldat ??? interné ensuite en Allemagne, libéré ????








PROCHAINEMENT UN AUTRE LIVRE - A SUIVRE.


























4 commentaires:

  1. Bonjour,
    Ayant la correspondance (175 lettres ou cartes) échangée entre mes grands parents durant la captivité de mon grand-père (prisonnier de 1940 à 1945 au stalag XIB) ainsi que d'autres documents personnels sur cette époque, j'effectue des recherches. Je compte donner l'ensemble aux Archives de Caen, le directeur actuel m'a dit qu'il y avait peu de correspondances dans les archives.
    Grâce à votre site, à votre travail, à la mise à disposition d'une liste de livres, j'ai trouvé certains récits dont celui de Champeaux Jean-Louis, Les enkagés, (stalag VIII C) que j'ai adoré (bien écrit, bien détaillé et très sincère). Je partage tout à fait votre avis. J'ai lu BOULÉ Armand, De Dunkerque à la liberté, (stalag IB puis IXB); ROUX de Antoine : "Journal dessiné d'un prisonnier de guerre 1940-1941", Ambrière les grandes vacances. J'ai aussi lu l'historien Durand et le journaliste Gascard, le travail de thèse "compilé" de MONTANT Fabienne, Altengrabow Stalag XI A ainsi que les 2 BD de TARDI: "Moi René Tardi prisonnier de guerre au stalag II B" .

    Concernant les récits sur la captivité au stalag XIB: j'ai trouvé:
    * LEBARILLEC Bernard: "maman!... maman!
    * LEVINAS Emmanuel: Carnets de captivité et autres inédits (statut particulier car isolé dans une baraque avec les soldats appartenant à la communauté juive)
    * MARTY Fernand, KG prisonnier de guerre
    * MORGEAT Denis, Les mémoires du p'tit Dédé
    * Revue sous la direction de GAILLARD Lucien, histoire de la guerre 1939-1945, La captivité, Revue Bibliothèque de Travail, Cannes, 3/10 juin 1958, N°406 (stalag XIB)
    * Hinrich Bauman "Die Heidmark, Wandel einer Landschaft. Die Geschichte des Truppenübungsplatzes Bergen".

    Parmi la liste des livres que vous donnez, pouvez vous m'indiquer ceux qui concernent le stalag XIB afin que je puisse essayer de les trouver?

    à vous lire, on sent que cette période vous passionne, j'espère que vous pourrez m'aider. Je vous remercie d'avance.

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    Réponses
    1. Bonjour

      Malheureusement, je n’ai a ce jour pas classé les livres par stalag et ne suis pas en mesure de vous orienter, car j’ai beaucoup de mal à palier activité professionnelle, vie familiale, collection et lecture. Je m’efforce de lire durant le peu de temps libre ces récits et de faire une fiche de lecture synthétisée la plus riche possible, à partir d’ouvrages qui me laissent apparaitre aux premières pages tournées un potentiel intéressant (car il faut l’avouer, dans tous ces livres, il y a de véritables navets qu’il me sera difficile d’avaler ..). Requête identique demandée par plusieurs personnes concernant un stalag particulier. Je suis depuis presque 6 mois, entre déménagement et autres aventures sur un récit passionnant mais presque trop triche, écrit en pattes de mouche (La ronde des stalags - 61 lignes par page !!! (stalag VIF)). Un pavé qui compte pour dix livres ordinaires. Je vais alimenter au fur et à mesure mon post de fiches de lecture, et si entre temps je trouve dans mes 3 mètres cube de livres un récit sur ce stalag, je vous en informerai. Cordialement

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  2. Bonjour Stalag325,

    J'aimerai vous envoyer un email privé. Je souhaite vous faire parvenir un manuscrit qui vous intéressera sans aucun doute. Mon adresse mail est benoitrjmhamelin at gmail dot com Pouvez-vous me contacter?

    Cordialement,
    Benoit Hamelin

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  3. bonjour,
    Merci pour cette intéressante liste bibliographique classée comportant des notes de lecture très pertinentes. J' y ai retrouvé des témoignages nouveaux que je ne connaissais pas sur le stalag VIII C (Sagan où a été mon père). Ces titres m'ont intéressé car je suis en train de terminer un récit sur la captivité d'un kommando de Sagan (le VIII c 982) qui était à Freystadt dans une grande ferme de Basse-Silésie. Je possède une bonne bibliographie sur le stalag VIII c et je sui d'accord avec vous sur la qualité du texte de Mr Oudot( girel@noos.fr)

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